Les grandes découvertes
Magellan, Lapérouse, Colomb... À l'époque moderne les Européens se lancent dans de grandes expéditions à travers des mers inconnues.
Les découvertes sont nombreuses, les drames aussi. Le monde ne sera désormais plus le même. Revivez cette période grâce à notre sélection de livres !
«À bord»: une nouvelle série de beaux livres pour naviguer en dessins à bord des bateaux les plus célèbres de l'histoire maritime. Frégates, sous-marins, paquebots, bateaux de pêche, etc.: chaque volume sera consacré à un type de navires et dressera en mots et en images le portrait de dix bateaux illustres.Qu'elles se nomment l'Hermione, HMS Roseou encoreShtandart, qu'elles soient anglaises, françaises, russes ou américaines, ces frégates ont fait la gloire de leurs marines. Rapides et facilement manoeuvrables, ces navires avaient diverses fonctions: partir en reconnaissance, porter des nouvelles, surveiller les côtes, nuire au commerce de l'ennemi.Les frégates ont été de toutes les aventures maritimes, qu'elles soient scientifiques, commerciales ou militaires. Les unes sont passées à la postérité pour leurs avancées technologiques; les autres pour leurs exploits et la renommée de leur capitaine, à l'image du tour de monde de laBoudeusepilotée par Bougainville; d'autres encore ont eu une incroyable longévité, telle l'USSConstitutionconstruite en 1797 et toujours en activité! Le destin deLaMédusesera plus bref, elle qui échoue sur un banc sablonneux au large de la Mauritanie; le peintre Géricault immortalisera les malheureux passagers de son radeau.Magistralement illustré par Jean-Yves Delitte et Jean-Benoît Héron, ce beau livre dresse le portrait de dix de ces frégates. Après une visite des chantiers navals et une plongée dans la vie à bord des marins, il décrit l'épopée de chacune. Alors, prêt à embarquer?
Prix Marine Bravo Zulu 2020.
5 volumes : chacun couvrant une période historique majeure de l'histoire du monde, correspondant chacun à une période de l'histoire du monde :L'Antiquité ( Claude Mossé) ; Le Moyen age (Georges Duby) ; De 1492 à 1789 (Jean Delumeau) ; De 1789 à 1918 (Theodore Zeldin ; De 1918 à nos jours (J.-P. Rioux)Chaque ouvrage présente les grands événements de la période aux quatre coins du monde avec des points de repère (dates clés, cartes détaillées, encadrés).Des doubles pages spéciales tout en images illustrent les principaux aspects de la vie pratique, culturelle ou artistique de l'époque.En annexe, un index, une bibliographie, une table des régimes politiques et un sommaire géographique viennent compléter le sommaire chronologique.
Origines de la piraterie, vie quotidienne à bord du navire, faits d'armes autour du monde, héritages légendaires... cet ouvrage complet retrace l'histoire des pirates et analyse avec pertinence un large éventail de thématiques. Richement illustré, ce titre fait la part belle aux portraits de figures célèbres, aux explications fouillées et aux documents historiques.
De la France au Pacifique, embarquement immédiat pour l'expédition maritime la plus mythique de son temps, une aventure hors du commun !
En 1785, Louis XVI lance sur les mers la plus formidable expédition scientifique de l'histoire de France, commandée par le comte de Lapérouse. Sur les frégates La Boussole et L'Astrolabe embarquent les meilleurs officiers, une dizaine de savants - astronomes, physiciens, naturalistes - et des artistes qui peindront paysages, animaux et plantes. C'est à cette « académie flottante », si caractéristique du Siècle des Lumières, que le lecteur est invité à se joindre. Escale après escale, le lecteur accompagnera les savants cartographier et inventorier le monde, faire des expériences de physique et de chimie au niveau de la mer comme au sommet des volcans et aussi vivre les premiers pas de l'anthropologie et de l'ethnologie. Durant plusieurs années, l'auteur, Bernard Jimenez s'est rendu précisément sur les lieux visités par l'expédition Lapérouse, afin d'ajouter aux sources historiques sa compréhension des lieux et des évènements qui s'y sont déroulés.
Cette édition enrichie propose de nouveaux contenus inédits pour permettre au lecteur de prolonger sa découverte de cette expédition passionnante.
«?Dieu a donné à la France l'empire des mers?»?: Richelieu fondait cette conviction sur un royaume ouvert sur trois mers (Manche, Méditerranée et mer du Nord), un océan (l'Atlantique), et des peuples marins aussi audacieux qu'expérimentés - Bretons, Normands, Basques ou Provençaux.
Comment expliquer alors que notre pays, aussi richement pourvu d'atouts, n'ait saisi qu'en partie le destin maritime qui s'offrait à lui?? L'aventure du grand large a longtemps été en butte à la préférence continentale?: les Normands sillonnaient les côtes du Brésil quand les guerres d'Italie occupaient nos souverains, Louis XIV laissa passer sa chance de maîtriser les mers pour mieux se consacrer à sa gloire terrestre et Louis XV négligea un empire sur lequel le soleil ne se couchait jamais. Napoléon III relança certes une ambition maritime mais la perte de l'Alsace-Lorraine conduisit la France à se tourner de nouveau vers le continent.
De Philippe Auguste à Charles de Gaulle, des tentatives d'implantation en Floride à la conquête de la Louisiane, du premier arsenal de Rouen à Port 2000 au?Havre, de la bataille de l'Écluse à celle de Guetaria, des Bretons sillonnant le Pacifique aux porte-conteneurs de la CMA-CGM, des premiers bâtiments à vapeur aux sous-marins nucléaires, cet atlas déploie la grande épopée de la France des mers et de ses marins.
Grand Prix Jules Verne 2017 de l'Académie littéraire de Bretagne et Pays de Loire
Rendre compte au plus près des navires et des hommes, «?au ras du pont?», de la réalité du combat sur mer entre le début du XVIe et le milieu du XVIIe siècle, tel est le pari de ce livre profondément original et novateur. En cette époque de transition, le combat naval s'accomplit encore aussi bien «?par le fer?» des armes blanches que «?par le feu?» d'une artillerie variée. C'est le temps de l'évolution entre le progrès technique des navires et de l'artillerie et des pratiques toujours tournées vers l'abordage. On ne peut comprendre l'un sans l'autre, l'abordage restant l'acmé de l'engagement sur mer, moment de l'affrontement face à face où la mort revêt un visage que la destruction à distance par l'artillerie ne saurait présenter. Pour témoigner du vécu des hommes avant, pendant et après le combat, Alexandre Jubelin a puisé aux rares sources disponibles tant en France qu'en Angleterre ou en Espagne. Il offre ainsi un récit vivant et sensible de ce que furent les réalités du combat sur mer, embrassant pour la première fois aussi bien les questions techniques et que les enjeux humains.
En 1543, les Portugais sont les premiers Européens à débarquer au Japon. Cet archipel lointain et mystérieux, plus ou moins localisé depuis 1515, est très vite identifié à la Cipango du récit de Marco Polo (c. 1300), représenté sur le globe de Behaim (1492).
Aussitôt les Portugais y introduisent les armes à feu et nouent de fructueux liens commerciaux. En 1549, François Xavier et quelques jésuites débarquent à leur tour et fondent la mission chrétienne du Japon, pays dont ils seront deux ans durant les premiers explorateurs.
Un riche cahier cartographique retrace l'historique de la représentation de l'archipel, d'abord sous la forme de la mythique Cipango, de 1459 à 1571, puis du Japon nouvellement découvert, de sa première apparition en 1550 jusqu'à sa forme presque définitive au début du xviie siècle, en passant par ses multiples avatars.
Le livre rassemble ensuite les évocations de Cipango dans les sources historiques occidentales depuis 1300, puis du Japon dans les récits narrant la rencontre entre les Européens et Japonais de 1543 à 1552.
Ces textes, écrits par des navigateurs, des aventuriers ou des jésuites témoignent de la fascination des Européens - non sans incompréhension - devant cette nouvelle civilisation, qu'ils jugent aussitôt supérieure à toutes celles qu'ils ont découvertes jusqu'alors.
En miroir, un texte japonais, jamais traduit en français, raconte l'arrivée de ces hommes blancs, avec de longs nez et aux manières rustres, qu'ils appellent péjorativement les nanban-jin, les «barbares du Sud».
Amerigo Vespucci n'est pas seulement le personnage qui a donné son nom au Nouveau Monde. Ce Florentin, ami de Christophe Colomb, a laissé un témoignage vivant et très documenté sur les côtes orientales du continent américain, dont il avait pressenti l'existence, où l'on peut lire le premier témoignage sur les rites cannibales de « sauvages » et dont un des marins de l'expédition fit les frais. Vespucci a-t-il été le découvreur des côtes du continent américain ? La question peut sembler dérisoire, mais elle a suscité une longue polémique qui dure toujours. La controverse sur l'authenticité de ses quatre voyages et sur l'attribution de son prénom au Nouveau Monde fait l'objet d'une analyse détaillée dans cet ouvrage qui offre la première traduction intégrale des écrits de Vespucci : Le Mundus Novus, La lettera qui comprend le récit de quatre voyages, et enfin les lettres familières manuscrites. Il s'agit de textes fondateurs auxquels le grand public avait rarement accès.
Longtemps réduites à celle du Nouveau Monde en 1492, les Grandes Découvertes furent beaucoup plus vastes et mobilisèrent non seulement l'Espagne et le Portugal, mais aussi marins, savants, banquiers et missionnaires de toute l'Europe.
En moins de cent ans, le monde connu décupla, un océan et un continent furent découverts et, peu ou prou, l'espace fini tel que nous le connaissons aujourd hui.
Comme tous les grands événements, les mythes empiètent sur les faits. De l'école de Sagres d'Henri le Navigateur - qui n'a jamais existé - au tour du monde de Magellan, de l'oeuf de Colomb aux vaisseaux en feu de Cortès et à la route des Indes de Vasco de Gama, sans compter l'imposante malle d'idioties que constituent à elles seules les pseudo-croyances au mythe de la Terre Plate, ou la forêt d'âneries proférées imperturbablement sur le voyage de Magellan, ce livre recense et analyse les idées reçues les plus répandues - cependant pas toujours complètement fausses - sur les Grandes Découvertes.
Un livre étonnant et parfois très drôle que devrait lire de manière préventive toute personne abordant ces question, car les ouvrages de vulgarisation qui encombrent les rayons des libraires sont la plupart un immense bêtisier sans cesse recommencé où puise jusqu'à notre ministre, Marlène Schiappa, qui déclare au Sénat : « Ce n'est pas parce que la majorité des personnes pensent que c'est une mauvaise idée que ça l'est. Je vous rappelle que Galilée était tout seul face à la majorité pour dire que la Terre était ronde et qu'elle tournait. La majorité pensait qu'elle était plate et statique». Marlène Schiappa, 22-01-2018.
En 1552, le dominicain Las Casas publie à Séville la plus terrible des dénonciations des excès du colonialisme : la Très brève relation de la destruction des Indes. Les conquistadors y sont des diables qui pillent, tuent et allument des brasiers d'enfer. Cette apocalypse s'appuie sur une théologie rigoureuse du droit naturel : les Indiens, propriétaires légitimes de leurs terres, ont des droits de juste guerre contre les envahisseurs. L'humanité indienne, au lieu de constituer une chrétienté idéale est maintenant l'image du Christ bafoué. Las Casas s'inscrivait dans le courant minoritaire mais actif de ce qu'on a appelé la lutte espagnole pour la justice. Mais il ne pouvait se douter que les traductions de son pamphlet serviraient la cause de la légende noire anti-espagnole.
La traduction que l'on publie est celle du protestant ?amand Jacques de Migrodde, sous le titre manipulateur de Tyrannies et cruautés des Espagnols (1579).?L'impact des très nombreuses rééditions fut ampli?é par la diffusion des gravures de De Bry. Pour la première fois depuis des siècles, cette série capitale dans l'histoire de la guerre des images entre protestantisme et catholicisme, est rééditée intégralement avec le texte de Las Casas et une partie des aquarelles qui les ont inspirées.
Cette édition propose une nouvelle introduction de Jean-Paul Duviols qui retrace le parcours et le combat de Bartolomé de Las Casas.
Pendant la période révolutionnaire, de nombreuses mutineries éclatèrent dans les principales marines de guerre européenne. Pendant qu'à terre les roturiers se dressaient contre le pouvoir et les privilèges de l'aristocratie et que les esclaves se soulevaient dans les plantations des Antilles, des dizaines de milliers de matelots dirigèrent leurs armes contre leurs officiers et renversèrent l'autorité absolue des capitaines. Au tournant du siècle, de 35 à 50 % des marins servant dans l'Atlantique nord avaient participé au moins une fois à une mutinerie.
Niklas Frykman explore cette décennie de conflits. Il montre comment la radicalité des mutineries mêlait les cultures égalitaires des communautés maritimes atlantiques et le républicanisme constitutionnel des peuples en révolution.
La conquête du Mexique aztèque par les Espagnols du légendaire Cortès, en 1519-1521, par un officier qui voulait imprimer une marque véridique et réaliste à son récit, et se démarquer des hagiographies de ses contemporains.
En janvier 1627, une tempête exceptionnelle dans le golfe de Gascogne provoqua le plus terrible naufrage de l'histoire de la marine portugaise. Sept navires coulèrent, dont deux énormes caraques des Indes chargées de toutes les richesses de l'Orient, et cinq galions de guerre qui les escortaient : près de 2000 morts et moins de 300 survivants, des centaines de canons perdus, une fortune engloutie... Dom Francisco Manuel de Melo, âgé alors de 19 ans, fut l'un des survivants. Devenu l'un des grands écrivains portugais de son siècle, il publia en 1660 un récit superbe, baroque et étrange de cette tragédie en saluant les baleiniers de Saint-Jean-Luz qui sauvèrent au péril de leur vie une grande partie l'équipage de son galion. Mais d'autres sources, longtemps ignorées ou oubliées, éclairent ce désastre sous un autre jour plus sombre, mettant en lumière les rôles peu glorieux des pilleurs d'épaves de la côte landaise, de la noblesse d'Aquitaine en général et du duc d'Épernon en particulier.
« A-t-on des nouvelles de Lapérouse ? » demandait Louis XVI à la veille de son exécution. Toute la France avait suivi avec passion le voyage du navigateur. Parti en 1785, il n'a plus donné signe de vie après 1788. En 1791, l'Assemblée constituante a voté les crédits d'une expédition de recherche restée infructueuse. Ce n'est qu'en 1828 que Dumont d'Urville put localiser avec précision la fin tragique de l'expédition sur les rives de l'île de Vanikoro... Elle n'eut aucun survivant. L'importance du voyage de Lapérouse vient de ce qu'il clôt définitivement une époque : prenant la relève de l'amateurisme éclairé de Bougainville, tirant les leçons des explorations méthodiques de Cook, il se présente comme une véritable expédition scientifique, tant par le matériel très élaboré que par le haut niveau de l'équipe de savants embarqués. Désormais, c'est la notion de progrès, le critère d'utilité qui prévalent. Si l'on voit se dégager les fondements de la réflexion anthropologique du XIXe siècle, c'est surtout aux débuts de la mise en pratique de l'idéologie coloniale moderne que l'on assiste. Deux siècles plus tard, le lecteur trouvera ici le résumé des réponses essentielles apportées par les expéditions les plus récentes sur les traces de Lapérouse. Toutefois, le mystère n'est pas encore complètement levé.
Soixante ans après le premier voyage de Christophe Colomb, Bartolomé de Las Casas, religieux dominicain, rédige à l'usage du souverain espagnol un réquisitoire contre la colonisation dans les premiers territoires conquis d'Amérique : Cuba, Hispaniola (Saint-Domingue), les Antilles, le Mexique, la Nouvelle-Grenade...
Il dénonce les atrocités, la cupidité et le cynisme des conquérants, la nocivité du système d'exploitation, du partage des terres et des hommes en encomiendas. Bartolomé de Las Casas ne sera pas écouté, et la « destruction des Indes » s'achèvera par la quasi-extermination des Indiens, avec pour conséquence l'importation d'esclaves d'Afrique.
Las Casas reste dans l'histoire de l'Amérique comme le premier défenseur des Indiens opprimés. Et son oeuvre demeure un document unique, une source de première main, un réquisitoire parfois insoutenable.
Ce fort volume de La Découverte de l'Amérique constitue l'édition la plus complète des écrits de Christophe Colomb (1451-1506), et la seule accessible à l'heure actuelle au format poche. Il réunit, entre autres textes, le journal de bord du premier voyage (1492-1493) et les relations des trois voyages suivants (1494-1505), enrichis des écrits et des documents historiquement essentiels, comme ceux du fameux « Livre des prophéties », qui éclairent notre compréhension et notre connaissance de Colomb. La figure à la fois énigmatique et fascinante de celui qui fit basculer l'histoire du monde se dégage de ces textes dans toute sa grandeur, ses contradictions, sa complexité.
La présentation de cette édition précise l'apport personnel de Michel Lequenne aux études colombiennes : il montre que Colomb cherchait moins à atteindre les « Indes », c'est-à-dire l'Asie, qu'un véritable continent encore inconnu. Il ne douta pas de l'avoir découvert, mais crut toujours que ce Nouveau Monde était sud-asiatique ; il ignora que c'était le double continent que nous appelons Amérique. Désormais, nul ne pourra plus méconnaître la personnalité complexe d'un homme ni héros ni saint, exalté certes par les découvertes de ses voyages mais avide de richesse, un homme de son temps, porteur aussi des plus grandes utopies.
Après l'arrivée de Christophe Colomb en Amérique (1492), le voyage de Vasco de Gama aux Indes par le cap de Bonne-Espérance (1497-1499) est l'un des événements majeurs de l'époque des Grandes Découvertes. Il se trouve que l'on a découvert en 1834 une relation du voyage de Vasco de Gama écrite par un homme qui y a personnellement participé, mais dont le nom n'est pas mentionné. Son identification avec un certain Álvaro Velho n'est pas certaine. Mais qu'importe. L'essentiel est que nous avons là un témoin oculaire. Cet homme n'est ni un écrivain, ni un chroniqueur, mais il partage les connaissances, les certitudes et parfois les illusions des marins portugais de son temps, et il parle de ce qu'il connaît. De là provient l'exceptionnel intérêt de ce récit. Cette nouvelle édition est complétée par les annexes du manuscrit (un mémoire sur les royaumes de l'Inde et un vocabulaire malais), et les trois lettres de marchands florentins présents à Lisbonne à l'arrivée des navires de Gama. Ces dernières rapportent des informations recueillies auprès des marins et constituèrent longtemps les seules narrations de cette expédition imprimées et divulguées en Europe.
Magellan est le plus connu des navigateurs, son voyage, la plus extraordinaire des aventures, mais des dizaines d'erreurs et d'approximations, invariablement reprises de livre en livre, circulaient malheureusement dans tous les ouvrages, même réputés sérieux, notamment la biographie de Zweig. L'édition critique de l'intégralité des sources directes sur le Voyage de Magellan (1050 p.), publiée en 2007 par les éditions Chandeigne a pu rectifier ces erreurs et faire de nombreuses découvertes sur cette expédition. Elle est devenue l'ouvrage de référence dans le monde. Ce livre de poche fait la synthèse de cette édition critique. Il donne à lire le récit de Pigafetta, le plus célèbre des témoignages, accompagné des itinéraires détaillés. Un cahier couleurs rassemble les cartes de l'époque. L'appareil de notes développe les principaux apports de l'édition de 2007 et ajoute, chapitre par chapitre, tout ce que la relation de Pigafetta omet. Une annexe traite des navires et des équipages, dont la liste et le nombre ont été pour la première fois établis en détails. Ce livre de poche devient donc désormais l'édition de référence, accessible à tous, de la relation d'Antonio Pigafetta et du voyage de Magellan.
Préface de Carmen Bernand & Xavier de Castro. Dossier cartographique en couleurs de Xavier de Castro. Édition établie par Xavier de Castro, Jocelyne Hamon et Luís Filipe Thomaz.
Willem Barentsz est le navigateur hollandais le plus célèbre en son pays, mais sa figure reste peu connue en France. Pourtant, il fut l'un des premiers à tenter le passage du nord-est vers la Chine lors de trois voyages mémorables de 1594 à 1596. Lors du troisième, il redécouvrit l'archipel du Spitzberg, le Svalbard des Vikings, dont la connaissance s'était depuis perdue. Poursuivant plus à l'est, son navire fut pris par les glaces au nord de la Nouvelle-Zemble.
Dès ses origines, l'expansion portugaise, que l'on prend ici de ses prémisses au XIVe siècle jusqu'au XVIIIe siècle, a constitué un phénomène historique d'une immense diversité, bien davantage que l'expansion espagnole. Celle-ci, en effet, se concentra en Amérique, entre les Caraïbes et les empires inca et aztèque, et malgré des différences abyssales entre les diverses civilisations rencontrées, il s'agit tout de même d'un monde qui trouve une certaine unité.
L'expansion portugaise, elle, se déroula sur trois siècles à l'échelle de trois océans (Atlantique, Indien et Pacifique) et de trois continents (Amérique, Afrique, Asie), dans des contrées où les conditions géographiques, sociales, économiques et politiques étaient des plus variées. Quoi de semblable en effet, ne serait ce que dans le premier quart du xvie siècle, entre les pêcheurs de Terre-Neuve, les Indiens du Brésil abordé en 1500, les multiples peuples des deux côtes africaines, reconnues de 1434 à 1498, ceux de l'Inde (1498-1510), d'Ormuz (1507) et de l'Insuline (1511), de la Chine (1513) voire du Japon que les Portugais sont les premiers Européens à découvrir en 1543.
Cet empire maritime portugais d'un type nouveau, était en fait un vaste réseau commercial, dont les Portugais eurent le monopole pendant presque tout le xvie siècle, avec des escales plus ou moins fortifiées sur la moitié du globe. Certaines furent l'embryon de comptoirs importants et durables (Goa, Macao), ou plus tard d'États (Angola, Mozambique, São Tomé et Principe, Guinée Bissau, Cap-Vert, Timor).
Les chroniques ne nous laissent pas toujours entrevoir clairement la nature de cet empire, et s'en tiennent le plus souvent à consigner l'expansion officielle - c'est-à-dire, son volet impérial - et surtout les exploits de guerre. Ils délaissent ainsi les autres modalités d'expansion, comme la diaspora spontanée d'aventuriers et de marchands, qui dans certaines aires géographiques fut le fait majeur.
Aussi a-t-il toujours été impossible jusqu'à présent d'offrir une synthèse sur ce sujet vaste et passionnant, qui a touché le monde entier du XVIe au XVIIIe siècle. Il fallait un livre qui soit à la fois lisible et vraiment concis, qui balaie nombre d'idées reçues et surtout qui n'élude pas la grande complexité des situations et des enjeux.
Ce tour de force, Luís Filipe Thomaz l'a réalisé dans un ouvrage paru en espagnol en 2017 (Colombie), dont nous livrons ici une version remaniée et augmentée.
En 1519, cinq nefs espagnoles commandées par le Portugais Magellan appareillaient du port de Séville. À bord de cette flotte à la destination lointaine mais confidentielle se serraient deux cent trente-sept membres d'équipage. Parmi eux, dix-neuf étaient originaires du territoire français actuel. Ces hommes venaient de Bretagne, de Normandie, de Gascogne et du Béarn, du Languedoc, d'Aunis, d'Anjou et de Touraine, de Champagne et de Picardie, de Lorraine. Ils ne savaient pas encore qu'ils embarquaient pour le plus extraordinaire voyage maritime jamais tenté, où ils eurent à partager le destin singulier des cinq navires : naufragé, déserteur, incendié, appréhendé, premier circumnavigateur.
Quand, en 1522, la nef Victoria parvint enfin à accomplir le premier tour du monde de l'Histoire, il ne restait alors à son bord que trente-deux Européens, parmi lesquels un Normand et un Breton Comment se nommaient ces dix-neuf Français, dans quels lieux ont-ils vu le jour puis grandi ? Dans quelle mesure peuvent-ils être considérés comme français, dans un royaume encore en pleine phase d'unification ? Pourquoi, comment et dans quel contexte historique se sont-ils retrouvés à Séville ? Comment s'est déroulé leur périple, lesquels y ont survécu ?
Nous allons tenter de répondre à ces questions, en nous appuyant sur toutes les sources directes ou indirectes disponibles, documents d'archive, relations et chroniques d'acteurs ou témoins, travaux d'historiens. Nous pouvons déjà reconnaître à ces compagnons de Magellan du courage et un certain esprit d'aventure, pour s'être ainsi embarqués dans cette entreprise hors norme pour laquelle on prévoyait deux ans de vivres, un avitaillement inédit pour une flotte espagnole.
Trois récits de naufrage devenus classiques de la littérature de voyages, témoignages de l'exploration de la route des Indes après Vasco de Gama, au XVIe siècle.
Les marins ne sont-ils pas connus pour faire le coup de poing, manier le couteau, contester les ordres, se mutiner, déserter pour un oui ou pour un non ? Et glisser naturellement en piraterie ? Ne méritent-ils pas le gibet, ces libertins dangereux qui troublent la vie à bord des navires et au sein des villes portuaires ouvertes sur l'ailleurs, réceptacles de populations louches, territoires de turbulences où fleurissent tavernes, tripots, bordels et dont les quais regorgent de voleurs et de coupe-jarrets ?
Scrutant l'Europe occidentale des xvii e et xviii e siècles, cet ouvrage majeur et passionnant décrypte notre mémoire collective, façonnée hier par la littérature, aujourd'hui par le cinéma et la bande dessinée. Mais les navires et les ports d'antan étaient-ils vraiment des repaires et des fabriques de gibiers de potence ?
C'est à une minutieuse relecture de ces légendes, mais aussi de la mer comme aventure, que nous invitent Alain Cabantous et Gilbert Buti.