Retrouvez les catalogues des expositions du Printemps.
Figure majeure d'un art engagé et féministe américain, depuis les luttes pour les droits civiques jusqu'à celles des Black Lives Matter, auteur de très célèbres ouvrages de littérature enfantine, activiste militante, Faith Ringgold a développé une oeuvre qui forme un pont unique entre le riche héritage de la Harlem Renaissance et l'art actuel des jeunes artistes africains-américains. Elle mène, à travers ses relectures de l'histoire de l'art moderne, un véritable dialogue artistique et critique avec la scène artistique parisienne du début du xxe siècle, notamment avec Picasso et ses Demoiselles d'Avignon, qui trouve, au musée Picasso de Paris, un cadre particulièrement emblématique pour cette première exposition en France consacrée à cette artiste new-yorkaise.
L'oeuvre de l'intellectuel et homme d'État sénégalais Léopold Sédar Senghor (1909-2001) a été largement discuté et commenté par les générations nées au lendemain des indépendances, entre rejets et relectures successives.
Aujourd'hui, Senghor est une figure sollicitée par de nombreux intellectuels africains à travers le monde.
L'exposition «?Senghor et les arts. Réiventer l'universel?» se détourne d'un parti-pris hagiographique pour relire les questionnements qui ont habité Senghor il y a plus d'un demi-siècle. Il a affirmé le rôle de l'Afrique dans l'écriture de son histoire, passée comme présente, et a défendu l'idée d'un «?rendez-vous du donner et du recevoir?», engageant un dialogue avec le reste du monde pour aboutir à une civilisation de l'universel.
Ce catalogue a pour ambition de présenter et d'interroger la politique culturelle de Léopold Sédar Senghor mais aussi de construire une sorte de «?manuel de la pensée senghorienne?» constitué d'essais, de textes d'archives, d'interviews, de photographies inédites et de reproductions d'oeuvres d'art qui ont accompagné la vie et l'oeuvre de Senghor.
Parmi les grandes figures féminines de la céramique du XXe siècle, Odette Lepeltier (1914-2006) reste une référence encore peu connue. Elle fait pourtant partie avec Colette Guéden, Louise-Edmée Chevallier ou encore Guidette Carbonell des femmes artistes qui ont contribué après-guerre au renouveau de la céramique artistique en renouant avec la ronde-bosse et la couleur ; les deux maternités en faïence émaillée déposées par le Centre national des arts plastiques à La Piscine sont très emblématiques de son travail qui fait de la femme son motif de prédilection. En 2011, l'atelier d'Odette Lepeltier a fait l'objet d'une dispersion presque complète en vente publique. Tant pour la mémoire de l'artiste que pour l'intérêt de ce fonds pour le récit exemplaire d'une céramiste associée à la diffusion commerciale qui s'élabore dès l'aube du XXe siècle, il a paru nécessaire de préserver cette mémoire qui aurait été définitivement dispersée si le marché de l'art s'en était emparé. Cette formidable matière biographique et artistique a trouvé tout naturellement sa place dans le cabinet d'arts graphiques du musée de La Piscine. En lien avec sa collection de céramique moderne, c'est un florilège des plus belles feuilles de ce fonds riche de 69 carnets et de plus de 2500 feuilles que le musée présente à travers une exposition. Née à Paris en 1914 Odette Lepeltier, née Pouget, entre en 1934 à l'Ecole des Beaux-arts de Paris. C'est dans l'atelier de Paul-Albert Laurens, alors qu'elle y suivait un enseignement classique en peinture et en sculpture, qu'elle rencontre Robert Lepeltier, qu'elle épousera en 1938. Alors qu'elle travaille depuis 1937 pour Primavera, l'atelier de création des magasins du Printemps dirigé par la décoratrice Colette Guéden (1905-2000), elle décide en 1938 d'être indépendante et elle installe son propre atelier à La Varenne-Saint-Hilaire. Présente en 1938 au Salon des Artistes décorateurs, puis en 1942 au Salon de l'Imagerie, elle est remarquée par André Arbus et Rémy Hétreau qui lui passent commande de fontaines et bas-reliefs décoratifs. Entre 1945 et 1962 elle ouvre un magasin de décoration.
Cette exposition et la publication qui l'accompagne tracent et retracent les relations entre l'art et l'activisme de la lutte contre le VIH/sida dans certains contextes, et les généalogies entre des générations d'artistes qui créent des liens affinitaires entre les années 1980 et aujourd'hui.
Les années 1930 marquent un tournant dans l'oeuvre d'Henri Matisse.
En dépit du succès, il se lasse des intérieurs niçois et des nus alanguis.
Avec l'âge et la renommée viennent les remises en questions : c'est de neuf dont il a besoin, dans ses thèmes comme dans ses techniques picturales. Changeant d'échelle, il s'attaque à La Danse, vaste composition murale destinée à la fondation Barnes à Merion, et prend ainsi un nouveau départ, au seuil de sa soixantième année.
L'activité artistique de Matisse est alors étroitement suivie par la grande revue d'avant-garde Cahiers d'art, lancée par Christian Zervos en 1926.
Dans un moment d'intense recherche, l'oeuvre du peintre se fait radicale et se retrouve au coeur des débats d'idées et des courants artistiques que relaient les Cahiers. C'est par ce prisme que le présent ouvrage entend explorer la production du Matisse des années 1930, pour redonner toute sa portée à cette riche période de création, durant laquelle l'artiste s'impose comme une des figures majeures du modernisme international.
Au sommaire de ce numéro :
. Georges Didi-Huberman, « L'être touché » . Molly Warnock, « Le clacissisme d'Yves Klein » . Caroline Cros, sur Cesar et le couple DurandRuel . Juliette Bessette, « A dome is a dome is a dome. Vers une histoire culturelle du dôme géodésique » . Anne Foucault, « Inconnu intérieur et inconnu extérieur : les dynamiques temporelles et spatiales à l'oeuvre dans le mur d'André Breton »
Le Musée Jacquemart-André met à l'honneur en mars 2023 l'oeuvre du peintre Giovanni Bellini, père de la peinture vénitienne, ayant ouvert la voie à cet art de la couleur et du ton qui fit la gloire de la Sérénissime. Ce catalogue d'exposition entend démontrer à travers environ une cinquantaine d'oeuvres (peintures, dessins, sculptures) comment Giovanni Bellini s'est à la fois ouvert à de nombreuses influences tout en conservant une part indéniable d'originalité. A la recherche constante de nouveaux modèles à imiter - voire à dépasser - Bellini réussit en effet à conjuguer son influence de la période byzantine, de l'art du nord de l'Europe et de la sculpture antique et moderne avec un appel prégnant du renouveau.
Réparties selon un ordre thématico-chronologique, les oeuvres de Giovanni Bellini constitueront le fil rouge de l'exposition, tout en étant à chaque fois mises en dialogue avec les « modèles » qui les ont inspirées.
Le xviie siècle est traditionnellement considéré comme l'âge d'or du pastel. Médium sans égal pour rendre les effets de matière et le velouté de la carnation, le pastel est d'un usage alors bien souvent restreint au portrait, auquel il se prête particulièrement bien. Si son art passe de mode au moment de la Révolution française, il connaît une véritable réinvention entre la seconde moitié du xixe siècle et le début du xxe, ce dont témoigne de manière exceptionnelle la collection du musée d'Orsay, riche d'environ 500 oeuvres. La gamme de pastels disponibles s'étend alors aussi considérablement tant en termes de nuances que de textures, ce qui ouvre la porte à tous types d'expérimentations et de pratiques.
Le présent ouvrage met en avant, à travers une centaine d'oeuvres, la singularité du pastel, ni véritablement dessin, ni peinture, et le rapport immédiat avec la matière qui lui est propre. Le pastel est en effet essentiellement constitué de pigments purs, et crée une fleur en suspension sur le grain du papier ou la toile, dont la vibration fait la beauté, mais aussi la grande fragilité. Cet ouvrage s'articulera autour de huit grands thèmes soulignant le renouveau du pastel à partir de la seconde moitié du xixe siècle en révélant les oeuvres de Millet, Degas, Manet, Cassatt, Redon, Lévy-Dhurmer et bien d'autres
La renommée de Claude Monet et son rôle en tant que chef de file de l'impressionnisme sont aujourd'hui parfaitement établis, mais la personnalité de son frère Léon, chimiste en couleurs, industriel rouennais et collectionneur, reste encore à découvrir. En 1872, Claude Monet peint Impression, soleil levant, tandis que Léon fonde la Société industrielle de Rouen et décide d'apporter un soutien actif à son frère et à ses amis impressionnistes. Ce sont les prémices de la constitution d'une collection de peintures, de dessins et d'estampes japonaises, qui comptera les noms de Claude Monet, Camille Pissarro, Auguste Renoir, Alfred Sisley, Blanche Hoschédé-Monet, Berthe Morisot, parmi les plus illustres, et qui deviendra un des plus remarquables ensembles d'art moderne de la région rouennaise.
Le catalogue met en lumière d'une part la relation, très soudée, entre les deux frères Monet, de l'autre le rôle que Léon joua en tant que promoteur des peintres impressionnistes à l'aube de leur carrière. Il réunit une iconographie foisonnante et inédite, donnant à voir l'intégralité des oeuvres de la collection de Léon, y compris une large sélection de pages du premier cahier de dessins de Claude Monet. Il réunit aussi des photographies jusqu'ici conservées dans des albums de famille, à côté de documents d'archives rares et de nuancier de tissus colorés aux éclats synthétiques, témoignages de l'activité industrielle de Léon.
Reconnu pour son « intelligence vive et prompte » et son caractère « cordial et franc », Léon Monet retrouve ici, grâce aux recherches menées sous la direction de Géraldine Lefebvre, la place qui lui appartient dans l'histoire de l'impressionnisme.
D'Alphonse Mucha (1860-1939), l'artiste tchèque exilé à Paris après une formation à Prague et à Vienne, on connaît surtout les affiches publicitaires, oeuvres emblématiques de l'Art Nouveau. Mais cet artiste prolifique et complexe, à la fois peintre, dessinateur, sculpteur ou encore photographe ne saurait se réduire à cette étiquette.
Le Pater est la première oeuvre du Mucha philosophe. Elle paraît à Paris le 20 décembre 1899, juste avant le basculement dans le nouveau siècle.
Sous la forme d'un livre qui illustre la prière Notre père, Mucha y inscrit un message pour les générations futures. Il développe une pensée humaniste en décrivant la progression de l'humanité, de l'obscurité de l'ignorance vers les états supérieurs de la spiritualité et de la vérité. La prière est découpée en sept phrases : chacune d'entre elles est reproduite, puis commentée et enfin illustrée par l'artiste.
Les planches de l'ouvrage, numérisées depuis l'exemplaire original conservé à la Fondation Mucha, sont reproduites ici intégralement dans une qualité exceptionnelle. En introduction, plusieurs textes de spécialistes permettent d'appréhender Le Pater dans son ensemble et d'en saisir les enjeux. On y découvre d'abord, par l'essai de Tomoko Sato, une contextualisation de l'oeuvre et une analyse détaillée de son importance dans la carrière de Mucha. Jacob Sadilek en offre ensuite une lecture d'un point de vue franc-maçonnique. Pour conclure la réflexion, Otto Urban analyse le développement du spiritualisme de Mucha dans le Paris des années 1890, et plus largement celui du nationalisme et du symbolisme dans l'art tchèque. Un glossaire symbolique accompagnant le feuilletage du Pater clôt l'ensemble, permettant au lecteur d'aujourd'hui de décrypter les secrets de cette oeuvre.
Né à Paris en 1928 de parents juifs émigrés de Russie, Elliott Erwitt grandit en France et en Italie avant de s'établir aux États-Unis, où il sera remarqué par Robert Capa. En 1953, âgé de tout juste 25 ans, il intègre la prestigieuse agence Magnum et travaillera pour les plus grands magazines américains.
Le musée Maillol retrace les différentes étapes de son oeuvre à travers un ensemble de photographies en noir et blanc, mais aussi en couleurs. Scènes de rue, clichés de personnalités (tels Marilyn Monroe, Truman Capote, Che Guevara, Fidel Castro, Richard Nixon ou Kennedy), photos de chiens les plus improbables, Paris ou New York, etc. Il a une manière d'immortaliser des moments de la vie quotidienne avec un regard qui n'appartient qu'à lui, mélangeant humour et émotion.
À travers une rétrospective complète de son oeuvre, sur des thématiques qu'il a lui-même définies il y a plusieurs années, c'est une invitation à découvrir la sensibilité unique du photographe qui est proposée.
Beaux Arts Éditions accompagne cette rétrospective en replongeant dans la vie et la carrière de ce mythique photographe repéré par Robert Capa et membre de Magnum Photos depuis 1953.
Gallimard/Musée d'Orsay
Depuis la Renaissance jusqu'à nos jours, par la peinture, les artistes rejouent à leur manière les mythes de la Création, en représentant ciel, terre, mer, lumière et ténèbres. Les instantanés chatoyants des impressionnistes, les brumes fugitives des peintures de montagne et d'eau chinoises (shanshui), les mille et une vues des estampes japonaises, toutes ces oeuvres murmurent des messages faits de clarté et d'ombres. Ce langage codé trouve son origine dans ce que le xviie siècle a nommé les « ornements de la nature » : arbres, végétaux, rochers et ruisseaux.
L'ouvrage plonge le lecteur aux sources des représentations artistiques et suit les artistes dans les étapes de leur travail, de l'esquisse préparatoire jusqu'à l'oeuvre achevée. Il explore ainsi différents types de paysages et de points de vue sur la nature, du petit dessin jusqu'au gigantesque panorama, de la plaine paisible jusqu'aux volcans menaçants, de l'instant éphémère jusqu'à la vision d'éternité, de la figuration jusqu'à l'abstraction.
Les énigmes sont nombreuses : de quels lieux s'agit-il ? Quels outils utilisent les artistes ? Quel est leur rapport aux sciences de leur temps ? Que ressentent-ils face aux sites naturels ? Outre les oeuvres en elles-mêmes - célèbres ou plus inattendues?-, l'ouvrage présente des objets permettant de répondre à ces questions, par exemple des manuels pédagogiques écrits par les artistes ou des ustensiles employés en atelier ou en plein air. Tous permettent de suivre les amateurs dans leurs intérieurs où le paysage se fait décor, mais aussi les artistes durant leurs expéditions, dans leurs jardins ou plus loin.
Dans notre monde, aujourd'hui totalement métamorphosé par l'activité humaine, les thèmes du paysage et de la nature sont d'une actualité brûlante ; les oeuvres les questionnent à leur manière et démontrent, s'il le fallait, à quel point sont liés art et paysage.
Depuis les années 1980, le designer Philippe Starck (né en 1949) transfigure Paris, son port d'attache. La ville arbore nombre de ses créations : le café Costes, le parc de la Villette, les panneaux Histoire de Paris, les photomatons, le Mama Shelter...
Le catalogue de l'exposition compile ses explorations, ses visions décalées et ses réinterprétations concrètes ou imaginaires de multiples lieux de la capitale, qu'ils soient historiques, touristiques ou intimistes.
L'ouvrage convie le lecteur à une excursion dans Paris avec Philippe Starck pour guide. Recourant aux explications imaginaires et décalées de la pataphysique, science des solutions imaginaires, le designer nous révèle les mystères incongrus de la Ville Lumière.
Le livre propose également de déplacer la focale sur le laboratoire créatif que suppose la conception et la préparation d'une exposition de cette ampleur.
Depuis le XVe siècle, où les représentations de monnaies métalliques et de scènes de transactions dans la peinture se multiplient, jusqu'au XXe siècle, où une réflexion plus intrusive dans les mécanismes de l'argent apparait, en passant par le XIXe siècle, qui voit son économie de l'art bouleversée par la naissance de l'impressionnisme et le rôle prépondérant du marchand d'art Paul Durand-Ruel, l'imaginaire produit par les artistes à propos de l'argent est riche et permanent.« La relation entre l'art et l'argent ne saurait se réduire à des considérations économiques entre valeurs et échanges. Le capitalisme a certes fait de l'oeuvre d'art une marchandise comme une autre ; pour autant, l'art impose une valeur idéelle, irrationnelle, flottante voire gazeuse, du zéro à l'infini (ou presque), car il touche à l'inquantifiable : le désir, le plaisir, le rêve, la pulsion, et exacerbe ce que Karl Marx appelait : « l'énigme de la valeur ».
Jean-Michel Bouhours, Commissaire de l'exposition
Née à Stockholm, Anna-Eva Bergman se forme à Oslo, Vienne, puis Paris en 1929. Inspirée par Nouvelle Objectivité - comme Georges Grosz ou Otto Dix, c'est à partir de 1946, après s'être engagée dans l'illustration et l'écriture, qu'elle recommence à peindre intensément mais dans une veine non figurative. Au fil des ans, elle installe un langage abstrait très singulier, basé sur un vocabulaire de formes simples inspiré à la fois par les paysages et les mythologies nordiques.
Bien que célébrée et exposée dans le monde entier de son vivant, l'oeuvre d'Anna-Eva Bergman demande aujourd'hui à être reconsidérée plus largement dans le champ de l'histoire de l'art. Cet ouvrage apporte un éclairage décisif dans la redécouverte de cette artiste, notamment sur sa relation particulière au paysage, la pureté radicale des couleurs et des formes, ainsi que l'usage très spécifique d'un matériau devenu sa signature : la feuille d'or et d'argent
«C'est vrai, mon cher ami, tu dis bien, vous êtes ma famille.»Edgar Degas à Alexis Rouart, 27 décembre 1904
Né aux États-Unis, l'artiste Anne Eisner (1911-1967) a voyagé en Afrique dès 1946 avec son futur mari Patrick Putnam, fondateur du Putnam camp à Epulu au Congo belge (actuelle RDC) qui accueillait touristes, ethnologues et anthropologues. Pendant sept années, Anne Eisner va vivre à Epulu, au sein d'une communauté multi-ethnique comprenant notamment les pygmées Mbuti vivant dans la forêt et les Bantu installés dans les villages. Ces rencontres nourrissent son inspiration. Ses oeuvres peintes sur place ont pour sujet principal la forêt environnante, dans des compositions marquées par les effets d'ombre et de lumière.
De retour à New York en 1954, Anne Eisner peint l'Afrique de mémoire dans une véritable explosion créatrice. Entre 1956 et 1957, elle représente les femmes Mbuti et Bantu dans leurs tâches quotidiennes dans une série de tableaux à l'huile et de gouaches. D'autres oeuvres plus tardives témoignent de son goût pour l'abstraction. Méconnus, l'oeuvre et le parcours d'Anne Eisner trouvent ici une reconnaissance méritée. Cet ouvrage, version française d'un livre en anglais paru en 2005, prolonge l'exposition organisée au musée du Quai Branly et célèbre l'arrivée de ces nouvelles oeuvres dans les collections du musée.
Poursuivant le dialogue, entamé avec l'exposition « Coeurs », entre romantisme et création contemporaine, le musée de la Vie romantique invite l'artiste Françoise Pétrovitch à travailler en résonnance avec les collections du musée avec, en filigrane, cette question : que reste-t-il du romantisme aujourd'hui dans l'art ?
Investissant la totalité des espaces du musée, Françoise Pétrovitch propose des oeuvres spécifiquement créées pour cette exposition, explorant particulièrement les thèmes - chers aux romantiques - de la nature et du sentiment amoureux. Artiste de l'intime, elle construit un univers poétique et étrange, peuplé de personnages d'enfants et d'adolescents, travaillés au lavis et à la peinture à l'huile, parfois dans de très grands formats.
Enrichi d'un entretien inédit, d'un essai théorique et de photographies de l'artiste dans son atelier, ce catalogue offre une plongée dans l'imaginaire et l'intériorité silencieuse de cette oeuvre singulière.
De 1983 à 1985, Jean-Michel Basquiat (1960-1988) et Andy Warhol (1928-1987) signent environ 160 toiles «à quatre mains», dont certaines parmi les plus grandes de leurs carrières respectives.Basquiat admirait Warhol comme un personnage-clé du monde de l'art, initiateur d'un langage inédit et d'un rapport original à la culture populaire. En retour, Warhol a trouvé chez Basquiat un intérêt renouvelé pour la peinture. Avec lui, il a recommencé à peindre manuellement, au pinceau. Un véritable dialogue visuel s'est installé entre eux, jusqu'à la création d'oeuvres portant leurs deux noms.Accompagnant l'exposition «Basquiat x Warhol, à quatre mains», l'ouvrage revient sur cette aventure à travers textes et images. Il réunit des toiles emblématiques du duo, des travaux individuels et des réalisations d'autres personnalités, tels Michael Halsband, Keith Haring, Jenny Holzer, Lady Pink, Kenny Scharf..., afin de resituer cet épisode dans la scène artistique new-yorkaise des années 1980.
Gallimard/Philharmonie de Paris/Musée des beaux-arts de Montréal
L'exposition retrace l'histoire du grand roi Ramsès II, qui connut sous le troisième Empire la période la plus faste de l'histoire de l'Égypte antique. Ramsès II régna de -1279 à -1213.
C'est ce très long règne que nous vous faisons revivre?:
Ses six femmes (dont Néfertari), ses dizaines d'enfants, les armes utilisées par ses troupes (chars, arcs très puissants), reconstitution de son palais au sol en quartz étincelant et carreaux rouges, présentation des bijoux portés les siens (femmes et enfants), mais aussi ses proches. Tous en or, l'or étant «la peau des dieux».
Notre édition a pour but de faire renaître l'ère des Ramsès (sept Ramsès lui succéderont), le décor des tombes de sa famille et de ses proches.
Un chapitre spécial est consacré à Sennedjem, l'artisan des tombes de la famille royale. Sa propre tombe exposée à la Grande Halle Villette revêt un intérêt particulier, il y fut enterré avec son mobilier, ses objets quotidiens, des shabtis (figurines représentant ses serviteurs désignés pour l'accompagner dans l'au-delà).
Une grande fresque à la gloire d'une civilisation qui triompha au Moyen-Orient au temps de ce roi bâtisseur.
« Picasso a envahi le palais des Papes à Avignon à la tête d'une colonne de plus de cent hommes, accompagnés de plus de trente femmes, de deux nains, de deux Arlequins et d'un Pierrot, de plusieurs enfants, de quelques bouquets de fleurs et de quelques fruits. [...] Ils ont investi la plus grande et la plus solennelle des salles du pape [...] et avec un bavardage mystérieux et silencieux, ils se sont accrochés aux murs [...] et ont commencé à parler : «Nous sommes arrivés ici tout juste nés. Nous avons un peu plus d'un an...» » Ainsi le poète Rafael, grand ami de Picasso, résumait-il la grande exposition avignonnaise de 1971 dans son introduction au catalogue, donnant un parfait écho à la production picassienne de ces dernières années.
C'est sur cette période 1969-1972 que se concentre l'exposition du musée Picasso d'Antibes. L'ouvrage qui l'accompagne, à travers une centaine d'oeuvres, s'attarde sur ce moment clé où l'inventivité de l'artiste est particulièrement prolifique, malgré l'incompréhension d'une partie de la critique.
Alors qu'il avance en âge, Picasso fait retour sur ses origines espagnoles : il revisite alors la galerie de ses personnages familiers, les toreros, les mousquetaires, et peint des tableaux qui semblent prendre forme sous nos yeux, dans une facture lâche qui surprend. Si Picasso regarde du côté du siècle d'or espagnol, il tend aussi un miroir à Rembrandt comme à Frans Hals, se ressourçant auprès d'une peinture fidèle à sa définition ancienne, tout en s'émancipant de toute obligation à l'endroit de l'Histoire, comme de l'art moderne.
Il entend assumer le lyrisme de ses oeuvres sur les hauts murs du Palais des Papes à Avignon, en 1970 et 1973. Désormais l'exubérance qui dans ses dernières toiles s'exprime par des teintes vives, et le plus souvent, par de grands formats, témoigne de l'extraordinaire pouvoir créateur de l'artiste, dans une liberté qui n'hésite pas à s'affranchir des valeurs de l'époque, voire à les mettre en doute.
Connu dans les pays occidentaux sous le nom de Moï Ver, en Orient sous celui de Moshe Worobiejczyk et plus tard dans son pays natal sous celui de Moshe Raviv (1904-1995), ce photographe, graphiste puis peintre mystique d'avant-garde n'avait jamais été présenté dans toute sa complexité et sa richesse.
Né en 1904 près de Vilnius, il grandit dans le quartier juif de la ville ; étudiant au Bauhaus de Dessau, puis à l'atelier de Fernand Léger à Paris, il étudie également à l'Ecole de photographie et de cinéma de la Ville de Paris. En 1929, après deux ans au Bauhaus, il s'installe à Paris, attiré par l'énergie et les possibilités artistiques de la ville.
La photographie devient son moyen d'expression favori : il photographie intensivement Paris, mais aussi Vilnius lorsqu'il rend visite à sa famille. En 1931, à partir de ces images nouvellement prises, il publie un livre de photos qui remporte immédiatement un grand succès :
L'édition luxueuse sans titre « Paris », reconnue jusqu'à aujourd'hui comme l'un des livres photographiques les plus expérimentaux de l'époque. Pendant son séjour à Paris, il achève également un livre factice, intitulé « Ci-Contre », qui devait être publié par le critique allemand Franz Roh. Le projet a été interrompu en raison de l'arrivée au pouvoir des nazis. Le livre sera finalement publié en 2004. Ces deux ouvrages sont considérés comme des chefs-d'oeuvre de l'histoire de la photographie moderne.
Outre ces deux publications, Moï Ver a documenté la vie quotidienne des shtetels de Pologne orientale, des Juifs séfarades en Palestine et a enregistré la naissance du nouvel État juif.
En 1934, il émigre vers le Mandat britannique pour la Palestine où il travaille près de Ben Gourion, produisant des affiches politiques et culturelles, des livres de propagande et des illustrations photographiques. Dans toutes ces productions, on peut voir le langage visuel du Bauhaus appliqué à l'idéologie du nouvel État d'Israël.
Décidant à l'âge de 50 ans de revenir à la peinture, il se retire dans le village orthodoxe de Safed, centre de groupes hassidiques, où il fonde une colonie d'artistes.
En collaboration avec les archives Moshe Raviv de Tel Aviv, l'exposition sera sa première rétrospective en Europe.
Le catalogue proposera 7 essais thématiques mettant en lumière la richesse de l'oeuvre de Moï Ver et sa biographie. 25 notices viendront compléter le corpus de textes, ainsi qu'une chronologie et une bibliographie