Vladimir Poutine menace d'utiliser l'arme nucléaire. Mais que cela signifie-t-il concrètement ? Quelles sont les conditions et les conséquences d'une telle frappe ? Et, plus important encore, est-ce une première depuis Hiroshima ? On l'oublie, mais l'humanité a, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, connu de nombreuses crises du même ordre. Voici une histoire totale et inédite des instants où la planète manqua d'être détruite. Des bombes atomiques au Japon en 1945 à la récente escalade entre la Russie et l'OTAN, en passant par la crise du détroit de Formose entre Taïwan et la Chine populaire (1954), Ði?n Biên Ph? (1954), celle des missiles de Cuba (1962) ou encore la guerre du Kippour (1973), Jean-Marc Le Page dévoile les coulisses des moments où l'humanité retint son souffle. Au cours de cette enquête sans précédent, on croise les principaux dirigeants des soixante-dix dernières années - Truman, Staline, De Gaulle, Mao, Trump, Biden et bien sûr Poutine - mais aussi des femmes et hommes des services secrets, James Bond méconnus et géniaux qui ont parfois permis d'éviter le pire. Odyssée glaçante et fascinante, ce livre est aussi une contribution sur les doctrines nucléaires, lesquelles éclairent de façon décisive la seconde moitié du XXe siècle.
L'Égypte antique est inséparable de l'écriture hiéroglyphique, élégante et majestueuse, qui a symbolisé à elle seule la vallée du Nil aux yeux de l'Occident pendant plus de deux mille ans. Si Champollion déchire, en 1822, le voile de mystère qui les enveloppait, la fascination qu'exercent les hiéroglyphes est restée intacte. Au-delà de leur beauté formelle, Jean Winand nous guide pas à pas pour percer les sens des hiéroglyphes. Il décortique le fonctionnement de cette écriture et montre les évolutions de ses différents systèmes depuis le IVe millénaire avant J.-C. jusqu'à l'époque gréco-romaine. L'aventure de son déchiffrement est aussi l'occasion d'une plongée dans l'histoire d'une des langues les plus anciennes, au plus près des origines de l'écriture.
Des centaines d'aquarelles. Un seul et même motif : le ciel de la Champagne.
André des Gachons (1871-1951), artiste peintre, météorologue bénévole, a saisi presque chaque jour, pendant près de quarante ans, des instantanés du paysage céleste. Il les a associés à des relevés météorologiques. À l'état de l'air, il a ajouté un tableau du ciel, dont les couleurs et les formes changeantes devaient permettre de prévoir le temps du lendemain.
Au temps de la Grande Guerre, ces oeuvres sont des documents de premier ordre, lorsqu'on les met en regard des témoignages des soldats et des officiers, qui étaient dans la boue des tranchées, les nacelles des ballons, à bord des avions ou derrière les canons. La «?météo?» était l'une de leurs préoccupations quotidiennes. Chaque jour, André des Gachons a donné des couleurs au temps. Il nous a laissé des ciels de Champagne qui entrent ainsi dans l'histoire de la guerre 1914-1918.
Beaucoup de livres existent sur le général Leclerc et son épopée. En revanche, il en existe peu dédié à ses compagnons de combat. Cet ouvrage sur Louis Dio évoque celui qui, paradoxalement, a peut-être été le plus glorieux parmi les proches de Leclerc mais demeure, de nos jours, l'un des moins connus.
Né à Vannes en 1908, saint-cyrien, Dio rencontre Leclerc à Douala en août 1940.
Ce jeune officier va jouer, dès le départ, un rôle déterminant. Il choisit de suivre Leclerc, devenant l'acteur militaire principal du ralliement du Cameroun à la France Libre. Les deux hommes ne vont plus se quitter;
Il est le seul officier parmi tous les cadres de la 2e DB, qui participe à tous les combats de l'épopée Leclerc, de Douala jusqu'à Berchtesgaden : Gabon, Koufra, les campagnes du Fezzan, celle de Tunisie, la campagne de libération de la France, Royan et l'Allemagne. Avec l'accord de De Gaulle, Leclerc le désigne en 1945 pour lui succéder et en fait, à 37 ans, le plus jeune général de l'armée française du XXe siècle.
Cet ouvrage a été écrit à partir de témoignages et de documents d'archives. Il a la particularité de développer un récit sur l'épopée de la 2e DB, dont le personnage central, pour une fois, n'est pas le général Leclerc. Dio, colonel commandant le régiment de marche du Tchad, est aussi le chef de tous les fantassins de la 2e DB. Les dimensions tactique et humaine, autres particularités, sont très présentes dans cet ouvrage qui évoque les nombreux compagnons d'armes de Dio, issus de tous les horizons et de tous grades.
De conquête en conquête, entre la fin du XIIe et le début du XIIIe siècle, Gengis Khan et les siens s'emparent de plus de terres et soumettent plus de populations que Rome en 400 ans. L'armée mongole fait de la guerre une affaire mondiale, les cavaliers issus des steppes traversant le désert de Gobi et le fleuve Jaune jusqu'aux royaumes de Chine ou assujettissant les régions d'Asie centrale dominées par les Turcs et les Perses. À sa mort en 1227, après une vie épique, le Grand Khan laisse un empire aux bases assez solides pour lui permettre de s'agrandir encore pendant 150 ans. Ce sera l'oeuvre de ses fils et petit-fils, Djaghataï, Ögödeï, Toloui, Mongka...
Au-delà de la guerre, où excellent, y compris par la terreur, les Mongols, l'héritage de cet empire nomade et de son fondateur est immense : il réalise la première unification du monde par son centre, bien avant que les Européens ne se lancent sur les océans. C'est à comprendre la construction de cet ensemble unique que Jack Weatherford convie le lecteur, en relatant la fascinante épopée de l'un des plus grands conquérants de l'histoire mondiale.
Elle disait : « Il y a des êtres qui ne s'éteignent jamais. » La formule pourrait s'appliquer à elle-même : le rayonnement de Grace de Monaco (1929-1982) ne disparaîtra jamais, car son souvenir est resté gravé dans nos coeurs.Authentique star en quelques films, vedette couronnée par un Oscar, actrice fétiche d'Alfred Hitchcock, qui sut mettre en valeur sa distinction, sa classe et sa beauté, Grace Kelly rencontra le prince Rainier au festival de Cannes en 1955. En secret, puis aux yeux du monde, la romance est devenue un vrai roman d'amour.Fidèle à ses amis et anciens partenaires, Grace de Monaco est une femme gaie, directe et généreuse. Son action sociale est la première à être aussi efficace, sérieuse et suivie, ouvrant la voie à l'humanitaire sans gadget ni bluff . C'est aussi une femme pleine d'humour, qui fait face à l'adversité.
Jean des Cars signe ici la biographie, enlevée et forte, d'une grande dame, que l'écrivain Anthony Burgess comparait à une déesse et dont Cary Grant répétait : « Elle nous manque. »Jean des Cars est l'historien des grandes dynasties européennes eta publié plusieurs biographies et récits de référence.
Le discours qui a changé le monde.
A l'occasion de la commémoration du discours de Martin Luther King, le 28 août 1963, nous publions son historique « I have a dream » dans une nouvelle traduction française, dans son intégralité.
Ce discours s'accompagne de celui prononcé par la grande Joséphine Baker, icône du féminisme, de l'antiracisme et de la Résistance - entrée au Panthéon le 30 novembre 2021 -, ce même 28 août, quelques minutes avant Martin Luther King.
Et parce qu'aujourd'hui plus que jamais les idéaux du Dr King sont toujours en cours de réalisation, cet ouvrage est préfacé par Amanda Gorman, la jeune poétesse noire américaine devenue le symbole d'une jeunesse pleine d'espoir dans un pays divisé. Elle se place dans l'héritage du Dr. King, alors que les premiers mots de son poème lors de l'investiture de Joe Biden résonnent par leur douleur et leur espoir comme les derniers mots du discours du pasteur.
« Je rêve que, un jour, notre pays se lèvera et vivra pleinement la véritable réalité de son credo : « Nous tenons ces vérités pour évidentes par elles-mêmes que tous les hommes sont créés égaux ». Martin Luther King.
« Il n'y aura ni repos ni tranquillité en Amérique jusqu'à ce qu'on ait accordé au peuple Noir ses droits de citoyen. Les tourbillons de la révolte ne cesseront d'ébranler les fondations de notre nation jusqu'à ce que le jour éclatant de la justice apparaisse. » Joséphine Baker.
Une vie rocambolesque qui épouse les chaos du siècle passé.
Un parcours de monte-en-l'air aux mille visages. Un compagnonnage avec les antifascistes en exil. Une cavale héroïque, les flics de France et les espions mussoliniens aux trousses...
Il fallait Phil Casoar pour raconter Raoul Saccorotti.
Voleur hors pair, célébré par la presse pour délester en douceur les greniers des bourgeois, l'« Arsène Lupin des galetas », rusé, habile, élégant et généreux, redistribue ce qu'il vole aux pauvres. Et finance la livraison d'armes aux anarchistes espagnols en lutte contre Franco.
Ce spécialiste du fric-frac serait-il un idéaliste ? Un idéologue ?
Ou un affabulateur ?
Des bas-fonds de Gênes aux cimes des Alpes, des ruelles de Ménilmontant aux ramblas de Barcelone, des cachots de prison aux camps d'internement, sans oublier la colonie de confinement des îles Tremiti, Phil Casoar refait le chemin qui va de la Belle Époque à la Guerre froide, retrouve la trace et la vérité du plus anar des gentlemen cambrioleurs, ainsi que des ouvriers italiens et des aristocrates russes qui l'ont aimé. Et ressuscite, de manière épique et sensible, le panache de la France populaire à braver les puissants.
Une aventure romanesque. Une saga libertaire. Un grand chant nostalgique pour réenchanter aujourd'hui.
Dans l'entre-deux-guerres, Hong Kong est déjà une ville-monde, un emporium où transitent les marchandises venues de tous les continents, un port franc où démarrent et s'achèvent les grandes lignes maritimes, une colonie britannique où s'entrechoquent les existences et, parmi celles-ci, des Françaises et des Français.
La France à Hong Kong, c'est d'abord une représentation officielle, le consulat. Autour de cette sphère gravitent des acteurs aux statuts formels qui participent à l'essor des intérêts français. Maisons de négoce, compagnies maritimes, établissements bancaires, mais aussi congrégations religieuses ont des besoins similaires : se développer à partir d'un cadre stable, puis rayonner en Extrême-Orient.
Ces groupes ne représentent toutefois qu'une partie de la communauté des Français. Des présences marginales s'ajoutent, éphémères, interlopes, rebelles ou simplement jugées insignifiantes. Tous ces éléments sont liés. Leurs interactions tissent la trame d'une société hybride dont les représentations mentales diffèrent de leurs compatriotes restés en métropole.
Ce tableau de la France à Hong Kong interroge les nombreuses réalités de la notion de présences - celles-ci pouvant également être désincarnées voire immatérielles - et questionne ce qui conduit des Français hors de leur empire. La colonie britannique est un observatoire privilégié pour étudier ces réseaux et les acteurs qui les animent.
Cachés, déplacés, réfugiés, déportés, orphelins, adolescents combattants... La séparation de la famille est l'un des aspects majeurs de ce que la guerre fait aux enfants. En plongeant dans les archives d'administrations internationales ou étatiques, dans celles d'institutions éducatives ou humanitaires, ainsi que dans des sources produites par les enfants eux-mêmes, les articles réunis dans ce numéro étudient à plusieurs échelles les expériences enfantines de cette séparation pendant et au lendemain de différents conflits du xxe siècle. Les autrices, spécialistes de l'histoire de l'enfance et des conflits contemporains, explorent la rupture des liens familiaux mais aussi leur reconfiguration. Elles interrogent les enjeux que cristallise cette jeunesse, en particulier lors des sorties de guerre, où elle peut autant inquiéter qu'incarner le monde nouveau qui doit émerger des ruines. Elles questionnent les traces que peut laisser cette dislocation familiale dans la mémoire et l'itinéraire des individus qui l'ont vécue.
À l'heure où l'Europe peine à accueillir dignement de « jeunes migrants » ou « mineurs non accompagnés » chassés de chez eux par les conflits armés, à l'heure où elle redécouvre sur son propre sol la guerre et ses conséquences sur les plus jeunes, penser l'expérience enfantine de la séparation en temps de guerre s'avère indispensable.
Les formes de violence exercées au Moyen Âge contre les femmes composent un catalogue impressionnant : graves sévices infligés au nom du droit du mari à « corriger » sa femme, du droit du père à assujettir et punir sa fille, du droit du maître à battre sa servante ; injures liées au comportement féminin ; viols, ségrégations, homicides au nom de l'honneur trahi ; spoliation de biens, à commencer par les héritages et les dots ; mariages et prises de voile forcés ; manipulations des consciences et violences inquisitoriales ; mauvais traitements, prévarication et discrimination sur le lieu de travail. Cet ouvrage, qui se concentre surtout sur le bas Moyen Âge italien, raconte comment se sont codifiés les comportements violents contre les femmes sans d'ailleurs omettre les cas de violences de femmes contre d'autres femmes ou la réponse violente de certaines d'entre elles à qui les menaçait et les agressait.
Derrière le mouvement actuel des Black Lives Matter transparaît la réalité politique du panafricanisme. Loin d'avoir disparu, ce mouvement politique qui est porté dans la Pop Culture et par l'Agenda 2063 de l'Union Africaine, a pris des chemins de traverse différents, en laissant pour héritage des rémanences d'Afrique Outre-Atlantique. Depuis une dizaine d'années, les scènes culturelles africaines s'organisent, échangent et collaborent autour d'identités similaires quoique différentes. La connaissance de ce qui nous rassemble est devenue si cruciale que l'Union Africaine a défini sa sixième région comme « tout afro-descendant vivant en dehors du Continent, quelles que soient sa citoyenneté ou nationalité, et présentant un intérêt à contribuer au développement de celui-ci et à la construction de l'Union Africaine ».
Se pose la question de l'Africanité. Qu'est-ce qu'être africain signifie réellement, l'Afrique étant un continent d'où sont partis des flux multi-séculaires et où reviennent des personnes, de couleurs diverses, qui peuvent de facto prétendre à « une citoyenneté africaine ». C'est dire l'importance de Afropolis, sur les poches de résistance culturelles qui ont convergé vers des identités hybrides qu'il est nécessaire d'éclairer.
Cet essai a le souci de remettre en question l'approche purement politique et continentale du panafricanisme pour l'aborder sous l'angle identitaire et culturel.
Ce catalogue rassemble une série de contributions de spécialistes reconnus sur le climat, les glaciers, l'archéologie glaciaire dans les Alpes et ses découvertes emblématiques. Il est issu d'une exposition présentée au Musée-Château d'Annecy de juin à octobre 2022, elle-même adaptée de l'exposition Mémoire de glace - Vestiges en péril (musée d'histoire du Valais 2018-2019). Rassemblant plus d'une quinzaine de prêteurs (musées, services archéologiques, État, associations et particuliers), elle révèle un panorama de 8 000 ans d'histoire alpine à travers une sélection d'objets archéologiques allant de la Préhistoire à l'ère industrielle : arcs et flèches, outils, équipement de voyage, chaussures, vêtements... Découverts par hasard par les usagers de la montagne ou lors de recherches archéologiques, ils montrent à la fois l'empreinte humaine laissée dans ces zones à l'écart de la civilisation et la fragilité de ce milieu aujourd'hui menacé par le réchauffement climatique.
L'entrée en guerre des États-Unis le 6 avril 1917 marque un tournant dans l'histoire du conflit. L'arrivée des premières troupes américaines à Saint-Nazaire le 26 juin est le prélude au transfert en Europe de plus de deux millions de soldats, accompagnés de nombreux civils. Au-delà du poids politique et militaire de cette intervention, toujours discuté, ses apports culturels ont provoqué des bouleversements profonds qui ont durablement affecté les sociétés européennes. Quelle sont l'ampleur de ce phénomène, sa temporalité, ses modalités, ses acteurs, sa place dans le processus d'américanisation de l'Europe au XXe siècle ? Les différentes échelles d'analyse, continentale, nationale et locale (Nantes et Saint-Nazaire) permettent de rendre compte des diverses formes d'échanges et de transferts, y compris lors de la Conférence de la paix. Une image très positive de l'Amérique se déploie alors dans toute l'Europe, symbolisant l'espoir d'un monde nouveau. Mais au-delà de l'émotion populaire bien réelle qu'elle suscite, la présence américaine, massive mais finalement brève et souvent superficielle, provoque également des rejets et laisse, dans la région de l'Ouest, des traces éphémères. Elle renforce toutefois incontestablement l'intensité des relations transatlantiques et marque une nouvelle phase dans l'émergence d'un monde globalisé.
Parmi les écrivains les plus illustres du XVIIe siècle, La Bruyère se rend célèbre pour sa seule et unique oeuvre. Avec Les Caractères ou les Moeurs de ce siècle, il a tendu au public de son époque un miroir qui nous reflète toujours. Les temps changent, pas le fond des hommes. Il explore et raille avec passion le faux et le feint, le fat et le courtisan et rappelle, lui qui sut si bien les manier, combien grand est le pouvoir des mots.
Jean-Michel Delacomptée brosse le portrait captivant de ce classique de notre littérature. Il ouvre ainsi une porte dérobée dans les Caractères, dont il rappelle avec force l'intemporelle grandeur.
Tant de victoires « historiques », tant de défaites « mémorables » rythment les souvenirs collectifs de la France depuis 1904. Et si les matchs de l'équipe de France de football écrivaient, à leur façon, une histoire du pays ? Par les joueurs qui en portent le maillot, par les adversaires auxquels elle est opposée, par les enjeux sportifs qu'elles portent, les rencontres de la sélection sont riches d'informations à qui s'intéresse à la nation dont elle porte le nom.
Si elles permettent de retracer les grandes heures du football français et de comprendre l'évolution de ce sport populaire, elles disent aussi beaucoup du rêve échoué de puissance, de l'affirmation impériale à la quête périlleuse de l'identité nationale. Elles sont aussi la marque du temps, des guerres comme des relations internationales. Depuis le début du xxe siècle, ces matchs disent comment la France se voit, se vit et, souvent, s'interroge. Lorsque l'équipe de France entre sur le terrain, c'est un peu de l'histoire d'un pays qui se présente.
« Voici un livre indispensable pour la compréhension de la révolution cubaine et de l'existence singulière d'un de ses acteurs et témoins essentiels. Pablo Neruda a écrit : «La acción es la madre de la esperanza». L'action révolutionnaire et la pensée visionnaire de Luis-Alberto Lavandeyra illuminent nos vies. À cet homme exceptionnel des millions d'entre nous doivent admiration et gratitude profondes. » Jean Ziegler
En février 1778, Jean-Pierre Blanchard, inventeur de diverses machines qui se sont révélées sans avenir, séjourne dans une auberge aux Trois-Canons, près de ChâtellaillonCharente Ne pouvant s'acquitter de ses frais de pension auprès de l'aubergiste, enceinte de huit mois, il prend l'engagement d'adopter son futur enfant si c'est un garçon et de l'épouser si c'est une fille. Vingt ans plus tard, il est devenu l'un des plus célèbres aéronautes français, se produisant dans toute l'Europe et aux États-Unis. En 1804, contre toute attente, il tient sa promesse. Il épouse Sophie et l'initie à son art. Le couple multiplie les ascensions en ballon à hydrogène, un spectacle qui, à cette époque, déchaîne l'enthousiasme des foules. Après la mort de son mari en 1809, Sophie, nommée par Napoléon « ministre des ballons », agrémente ses nombreuses ascensions de somptueux spectacles pyrotechniques, attirant en France et dans les grandes villes européennes des milliers de spectateurs enthousiastes. En 1819, Sophie Blanchard meurt tragiquement à Paris dans l'incendie de son ballon.
Le Saint Suaire de Turin est ce linceul conservé dans la cathédrale Saint-Jean-Baptiste qui présente la double empreinte ventrale et dorsale d'un crucifié mort, flagellé et torturé, avec tous les signes de la Passion (traces du coup de lance et de la couronne d'épines...). A-t-il vraiment été le témoin de l'ensevelissement de Jésus le Nazaréen à Jérusalem le 3 avril de l'an 33 ? Il existe un décalage abyssal entre ce que répètent des personnes mal informées, qui s'obstinent à soutenir des thèses dépassées, comme la malencontreuse analyse au carbone 14 de 1988, faussée par plusieurs pollutions et assignant de façon erronée à cette célèbre toile de lin une datation médiévale, et les dernières expérimentations scientifiques, toutes convergentes, allant en sens contraire. Dans cette synthèse complète, loin de tout esprit polémique, Jean-Christian Petitfils montre, de façon claire et convaincante, qu'il n'y a plus aucun doute aujourd'hui : le Saint Suaire de Turin est bien authentique. Non seulement les renseignements qu'il fournit sur la Passion du Christ sont exceptionnels, mais les caractéristiques uniques et déroutantes de l'image, que l'on n'a jamais pu reproduire à l'identique malgré toutes les techniques modernes - inversion des couleurs, tridimensionnalité, projection orthogonale sans effet latéral, absence de la moindre trace de décomposition du corps ni d'arrachement des caillots de sang -, semblent nous introduire à un autre mystère...
Qui étaient les femmes et les hommes des temps vikings qui naquirent en Scandinavie, y vécurent, la quittèrent parfois ?
Pour un Rollon, « fondateur » de la Normandie, ou un Éric le Rouge, grand explorateur de l'Atlantique Nord, restés tous deux célèbres, combien de personnages méconnus ? Textes médiévaux, découvertes archéologiques et pierres runiques permettent de retracer certains pans de l'histoire de Godfred, roi des Danois qui résista à Charlemagne, des pieuses Frideburg et Catla, riches marchandes du port de Birka, du perfide Hásteinn, terreur de l'Occident, ou encore d'Estrid, qui voyagea peut-être jusqu'à Jérusalem. Illustres inconnus et obscurs héros, femmes et hommes, libres et esclaves se côtoient dans cet ouvrage original, où résonnent les voix de celles et ceux qui contribuèrent, à leur échelle, à faire toute la richesse et la complexité des sociétés scandinaves du IXe au XIe siècle. À travers quatorze parcours individuels, Lucie Malbos nous invite, avec une grande finesse d'analyse et une réelle part d'émotion, à découvrir un monde tapi dans l'ombre des guerriers vikings.
« À douze ans, j'eus ma première bicyclette ; depuis, on ne m'a plus jamais revu » Paul Morand Sur des routes infernales sorties de la nuit des temps, les premiers cyclistes, ces grands pionniers, pédalent, souffrent et s'émerveillent devant les peuples et les paysages d'un monde nouveau. Un monde qui a aboli les distances et qui a défié l'équilibre grâce aux draisiennes, aux grand-bi ou aux véloces.
Ils voyagent en groupe, refusent la compétition, développent leur propre culture et conçoivent le projet d'une société du progrès, en harmonie avec la nature.
Des escapades de Zola dans la campagne proche de Paris aux voyages clandestins de Simone de Beauvoir et de Jean-Paul Sartre sous l'Occupation, de la draisienne au gravel, ce livre retrace l'histoire de la grande épopée cycliste, celle qui a repoussé les frontières du monde et de l'imaginaire.
Printemps 1832. Venu d'Asie, le cholera morbus déferle sur la France. Rapidité de la diffusion, symptômes spectaculaires, forte létalité : la maladie fauche plus de 100 000 victimes. Le pays est plongé dans l'effroi.