Le coup de gueule d'un historien en colère.
Exaspéré par les polémiques qui surgissent à tout bout de champ sur Napoléon, relatives particulièrement à l'esclavage, au patriarcat, à sa dictature ou aux guerres que l'Empereur a menées, Thierry Lentz y a répondu dans cet essai argumenté, au ton vif et personnel. Vingt chapitres très enlevés pulvérisent les faux procès, fondés pour la plupart sur l'ignorance et l'anachronisme, parfois sur l'aveuglement idéologique et la bien-pensance, voire la haine de la France et de son histoire, devant laquelle les politiques se courbent trop souvent. Surtout, l'historien impeccable, sans défendre systématiquement Napoléon, rappelle le rôle décisif et pérenne tenu par le Consulat et l'Empire dans la construction de la France contemporaine, jusque dans notre présent et notre intimité. Oui, Napoléon vit en nous, et les Français, dans leur ensemble, ne s'y trompent pas, qui reconnaissent en lui un héros national, avant et à côté de Charles de Gaulle.
On cite toujours les plus célèbres de l'expédition d'Egypte : Monge, Conté, Geoffroy Saint-Hilaire, Denon, Berthollet, Dolomieu, et les médecins Desgenettes, Larrey... Au total 169, ils ne furent pas moins de 167 à fouler le sol égyptien et firent tous partie de la Commission des sciences et des arts , les plus compétents formèrent l'Institut d'Égypte. Faire revivre ceux qu'on a oubliés, tel est le but de cet ouvrage : voici leur biographie présentée, parfois totalement inédite, avec leur portrait et leur signature quand c'est possible.
Durant la Révolution française, l'épisode connu depuis comme « la Grande Terreur » (14 juin 1794 au 27 juillet 1794), a été marqué par l'exécution à Paris, place du Trône renversé - aujourd'hui place de la Nation -, de plus de 1300 personnes en six semaines. Ces exécutions en masse ont nécessité le creusement de fosses communes pour recevoir les corps des victimes, véritables charniers institutionnalisés dont les pouvoirs publics ont tenté en vain d'effacer la mémoire, avant qu'ils deviennent un cimetière privé, le cimetière de Picpus. Nombreux sont ceux qui ont été mis à mort pour leur fidélité à la religion et à la foi de leurs ancêtres : par exemple, les bienheureuses carmélites de Compiègne pour lesquelles est actuellement en cours une procédure en vue de leur canonisation équipollente.
Dès janvier 1957, après la crise de Suez, Macmillan donne toute priorité à la refondation de la « relation spéciale » anglo-américaine. À l'inverse, en juin 1958, de Gaulle revient au pouvoir avec l'ambition de pratiquer une politique étrangère fondée sur l'indépendance vis-à-vis des États-Unis. La volonté gaullienne de faire émerger une autonomie européenne entre ainsi en opposition avec la politique britannique, visant à maximiser son influence au sein de l'Alliance atlantique. Le heurt entre ces deux orientations, d'abord latent, débouche sur un schisme politico-stratégique entre Paris et Londres que de Gaulle choisit de proclamer publiquement le 14 janvier 1963 : il exprime alors son refus de l'entrée de la Grande-Bretagne dans la Communauté européenne et de l'offre anglo-américaine de partenariat nucléaire.
Quel rôle la relation franco-britannique a-t-elle joué à une époque cruciale pour la constitution de l'architecture de sécurité euro-atlantique, dans un monde dominé par la guerre froide ? En croisant les perspectives européenne, transatlantique et Est-Ouest, cette étude permet de mieux comprendre certaines tendances, inscrites dans la longue durée, de la politique étrangère de la France et de la Grande-Bretagne, ces deux pays représentant depuis lors des positions extrêmes dans le débat opposant atlantistes et partisans de l'« Europe européenne ». Cette enquête apparaît aujourd'hui d'autant plus nécessaire dans un monde bouleversé par le Brexit, les incertitudes américaines et le retour de la guerre en Europe.
Une période de presque trois ans sépare la fin de l'Ancien régime de l'effondrement de la monarchie. Entre 1789 et 1792, la famille royale, contrainte de quitter Versailles et ses fastes, vit assignée à résidence à Paris, au palais des Tuileries.Louis XVI n'est plus un monarque absolu, et la France révolutionnaire se dote d'une constitution. Tout près du palais, à l'Assemblée, les députés s'emploient à la construction de ce nouveau régime au fil de débats houleux. La fébrilité de la rue est palpable et, sous la pression populaire, les éclats de violence se multiplient dans Paris. Plus loin, en Europe, les puissances étrangères observent la France avec inquiétude. Aux Tuileries, Louis XVI, Marie-Antoinette, leurs deux enfants et quelques fidèles, sous surveillance permanente, voient leur destin bouleversé.À travers des documents d'archives, des gravures, des oeuvres d'art, des objets et pièces de mobilier des Tuileries, c'est cette période tumultueuse qui est ici donnée à voir, avec une lumière particulière sur le quotidien du couple royal, la correspondance secrète de Marie-Antoinette avec le comte suédois Axel de Fersen et l'intimité d'un château aujourd'hui disparu.
Cet ouvrage nous entraîne dans une Histoire aux multiples facettes. La grande Histoire tout d'abord, celle qui débute dès juin 1940, moment de l'internement des Juifs étrangers, du développement des camps d'internement et des successives lois antisémites édictées par le régime de Pétain. Et c'est aussi cet enchevêtrement de petites histoires, de micro-histoires, celles des familles internées ou en fuite, celles des enfants secourus par diverses organisations protestantes, catholiques ou juives, celles des hommes et des femmes admirables qui ont su garder de l'humanité en cette période barbare. Il nous amène aussi à explorer un territoire essentiel durant cette période, celui dit de la « zone libre » puis de la « zone sud ». Or, dès 1940, il s'agit de régions, l'actuelle Occitanie - donc les régions de Toulouse, de Montpellier et de Perpignan. Les noms de Rivesaltes, du camp du Vernet, de Gurs, de Noé et du Récébédou résonnent encore sinistrement. Mais la maison de Moissac, la maternité d'Elne ou la villa Saint-Christophe apportent un contrepoint porteur d'espoir dans un moment d'Histoire bien sombre.
Ami intime et biographe du couple royal, l'écrivain Gyles Brandreth a recueilli ses confidences durant plus de cinquante ans. À partir des notes de ses conversations privées avec Elizabeth, il livre un ouvrage très personnel et inédit sur le plus ancien monarque de l'Histoire. De son enfance dans les années 1920 à l'ère de Harry et Meghan, de ses années de guerre au château de Windsor à sa mort à Balmoral, ce livre est à la fois le récit d'un siècle tumultueux de l'histoire royale et le portrait d'une femme remarquable. Avec un humour rafraîchissant so british, une honnêteté et une justesse sans faille, Elizabeth s'impose comme LA biographie incontournable d'une souveraine qui, sa vie durant, a été l'emblème de la force et de la résilience dans le monde entier.
Comme toute réalité sociale, la guerre - telle qu'elle se déroule de nos jours - n'est pas seulement un fait en soi, mais surtout un événement vécu et rapporté par des témoins, des victimes et des acteurs, situés à la fois près et loin du terrain du conflit. La guerre est donc un objet de constructions individuelles ou collectives. Comment la guerre peut-elle être étudiée dans toute sa complexité ? Comment les acteurs et les observateurs de la guerre construisent-ils des points de vue souvent irréconciliables ? Comment se fixe la figure de l'ennemi et celle de ses représentations pour susciter l'adhésion et pour mobiliser, pour fabriquer du rejet ou du consentement, pour instituer la norme du juste et de l'injuste ? Ces questions structurent l'ouvrage pour répondre à un double défi. Il s'agit d'appréhender la représentation de la guerre à la fois comme une perception consensuelle et comme une projection manipulée, tout en établissant une féconde discussion entre des spécialistes de plusieurs disciplines (la géographie, l'histoire, l'histoire de l'art et l'archéologie, la sociologie) et de différentes aires géographiques. L'objectif est de mettre au jour et de décrypter, derrière les images et la communication contrainte, en allant parfois au plus près de l'expérience du combat, les différents points de vue sur des conflits violents contemporains proches ou lointains.
Hugo revisité par Alain Decaux.
" Connaître mieux Hugo. Ou plutôt le connaître. Tel fut le propos de ma vie entière. Aller plus loin que le "témoin", voire à son encontre, plus loin que la légende du poète de la République, de la barbe blanche et de l'art d'être grand-père. Répudier Epinal. Retrouver le quotidien au-delà du génie. Admettre la sincérité du révolutionnaire et le comprendre bourgeois. Croire à sa générosité totale et constater son amour de l'argent. Le voir vivre en leur absolu ses passions amoureuses et asservir la meilleure des amantes.
" J'ai lu les lettres où il se met à nu, celles des hommes qui l'accompagnèrent,"des femmes qui l'aimèrent.
" Je l'ai suivi dans Choses vues et l'ai découvert prodigieux journaliste.
" Je l'ai retrouvé dans les assemblées, l'ai admiré chantre de la seule vraie cause, celle de l'homme, polémiste féroce pour foudroyer les intérêts ou écraser les égoïsmes.
" J'ai lu les travaux innombrables d'innombrables érudits...
" J'ai visité les lieux où il vécut, allant à Besançon aussi bien qu'à Guernesey, voulant voir le sommet du Donon tout autant que la Seine à Villequier, l'appartement de la place des Vosges comme la maison de Juliette. Il m'était cher, il m'est devenu proche. " Alain Decaux
Hugo revisité par Alain Decaux.
" Connaître mieux Hugo. Ou plutôt le connaître. Tel fut le propos de ma vie entière. Aller plus loin que le "témoin", voire à son encontre, plus loin que la légende du poète de la République, de la barbe blanche et de l'art d'être grand-père. Répudier Epinal. Retrouver le quotidien au-delà du génie. Admettre la sincérité du révolutionnaire et le comprendre bourgeois. Croire à sa générosité totale et constater son amour de l'argent. Le voir vivre en leur absolu ses passions amoureuses et asservir la meilleure des amantes.
" J'ai lu les lettres où il se met à nu, celles des hommes qui l'accompagnèrent,"des femmes qui l'aimèrent.
" Je l'ai suivi dans Choses vues et l'ai découvert prodigieux journaliste.
" Je l'ai retrouvé dans les assemblées, l'ai admiré chantre de la seule vraie cause, celle de l'homme, polémiste féroce pour foudroyer les intérêts ou écraser les égoïsmes.
" J'ai lu les travaux innombrables d'innombrables érudits...
" J'ai visité les lieux où il vécut, allant à Besançon aussi bien qu'à Guernesey, voulant voir le sommet du Donon tout autant que la Seine à Villequier, l'appartement de la place des Vosges comme la maison de Juliette. Il m'était cher, il m'est devenu proche. " Alain Decaux
Le dernier grand témoignage sur Hitler intime.
Le commandant SS Heinz Linge (1913-1980) fut, pendant dix ans, le majordome d'Adolf Hitler. Cet ancien maçon intègre les rangs militaires dès 1933 pour devenir dans un premier temps garde du corps. Il intègre peu à peu le cercle restreint de son maître, dont il est l'un des plus fidèles partisans.
Voici enfin la traduction française de ses Mémoires (With Hitler to the End) que les spécialistes considèrent comme un témoignage de premier ordre pour sa description de l'intime du Führer, petit bout de la lorgnette d'événements considérables au filtre des banalités de la vie domestique. Se révèlent au fil des pages la politique et la guerre ; le gouvernement et les loisirs ; les collègues de l'entourage direct et les dignitaires repus ; les quartiers généraux et la Chancellerie ; le cérémonial et la décontraction ; enfin, les voyages et les séjours au Berghof.
Linge resta aux côtés d'Hitler jusqu'à la fin, réglant après son suicide l'opération d'escamotage de sa dépouille, qu'il sortira du bunker pour y mettre le feu. Il tenta ensuite de sauver sa peau, avec moins de succès : il est capturé par les Soviétiques. Commence alors la deuxième grande aventure de sa vie, celle-ci bien moins agréable et confortable. La documentation moscovite nous révèle ainsi qu'il fut un des grands témoins utilisés par les services de sécurité et le ministère de l'Intérieur Béria pour rédiger à l'attention de Staline un épais " dossier Hitler ".
Présenté et commenté par Thierry Lentz, ce document exceptionnel entrera rapidement dans les bibliothèques de tous les amateurs des secrets du IIIe Reich.
Présentés et annotés par Thierry Lentz.
Partisans et accusateurs des Lumières semblent aujourd'hui s'accorder sur une conviction commune : les Lumières se seraient dressées pour mettre fin à l'enchantement religieux du monde ; elles auraient condamné et les religieux et la religion.
Il faut ici s'élever contre ces simplifications et rappeler que les recherches universitaires s'emploient depuis longtemps à défaire ces constructions, en grande partie héritées du XIXème siècle. Un sujet dont Voltaire est bien plus qu'un exemple. Dans ce livre Olivier Guichard revient sur l'attitude de Voltaire à l'égard des Jésuites à leur dénonciation, absente des Lettres Philosophiques, mais constante à partir de Le Siècle de Louis XIV dans lequel Voltaire les accuse d'avoir armé la guerre civile. La suite est bien connue : dans l'Essai sur les moeurs, Voltaire se réjouit des malheurs des Jésuites dans leur tentative d'évangélisation de la Chine et du Japon. L'orgueil et la volonté de puissance sont au coeur de la condamnation des jésuites du Paraguay dans Candide. Cette évolution est bien connue : elle contribue à la légende de Voltaire. La thèse de Guichard tente de déconstruire cette légende et de proposer une autre histoire:
Une histoire justement.
Le jeune royaume d'Italie traverse à la fin du XIXème siècle une crise économique profonde impliquant d'importants mouvements migratoires.
L'éviction par les Français des Italiens de Tunisie contraint ceux-ci à faire la guerre aux Turcs (1911-1912) pour investir un espace encore vacant, aride et peu convoité : la Libye, et ce faisant, affaiblir l'Empire ottoman. Affaiblissement qui conduit à ouvrir la porte aux Balkans en mal d'indépendance, à provoquer les guerres balkaniques en 1912 et 1913, puis l'attentat de Sarajevo en fin de parcours, avant la détonation d'août 14.
On donne ici directement accès aux sources diplomatiques et journalistiques de l'époque pour analyser cette cascade impliquant des acteurs toujours influents aujourd'hui sur l'échiquier international, en Méditerranée particulièrement.
Découvrez le parcours remarquable de Lucie Chevalley-Sabatier.
Protestante, féministe, docteure en droit, elle a voué sa vie à la protection des migrants. Sous l'Occupation, ce cheminement l'a conduit à sauver des Juifs, telle une évidence.
Aujourd'hui oubliée, Lucie Chevalley-Sabatier mérite pourtant d'être connue. Dirigeante du Service social d'aide aux émigrants, engagée au Conseil national des femmes françaises et docteure en droit, elle a sous l'Occupation mis sur pied à Paris une association clandestine de sauvetage de Juifs, l'Entraide temporaire. Une action qui lui a valu le titre de Juste parmi les Nations.
Cette biographie éclaire les éléments de son parcours permettant de comprendre ses comportements pendant la guerre. À travers l'analyse de sa vie, ce sont des réseaux qui se font jour, témoignant d'une histoire collective. Une génération de femmes est ainsi mise en lumière, alliant féminisme et travail social.
L'ouvrage contribue à une longue tradition historiographique qui débuta dans les années 1960 avec de grandes synthèses d'histoires des techniques. Grâce aux recherches archéologiques conduites ensuite, nos connaissances sur les techniques de production ont dès lors profondément évoluées. Pour autant, ces enquêtes reposaient essentiellement sur des études de sites. Une synthèse multiscalaire devenait donc nécessaire, fondée sur la réunion d'un corpus normé, sur son questionnement technique, social et politique, intégrant à la réflexion les avancées les plus récentes des études médiévales. Cet ouvrage propose ainsi la première enquête d'histoire et d'archéologie minière régionale pour le Moyen Âge. Original par ce format et l'interdisciplinarité dont il se nourrit ;
Entre données textuelles, données archéologiques et analyses spatiales ; il sera tout autant un jalon dans l'historiographie du Languedoc, qu'une contribution à l'histoire de la production argentifère du Moyen Âge occidental.
Maurice Tréand est connu pour être l'homme qui a convaincu les Allemands qui occupaient Paris de laisser reparaître L'Humanité en juillet 1940.
Issu d'un milieu social modeste, Tréand devient, par son acCon musclée dans les Jeunesses communistes, un cadre régional d'envergure. Ayant accédé au poste de permanent du comité central, il est envoyé à Moscou à l'École léniniste internaConale et obCent à son retour des foncCons au sein de la commission centrale des cadres où il est l'homme des basses besognes du parC. Très rapidement, entre 1934 et 1938, Tréand s'impose comme le patron de ceOe commission, véritable police secrète interne.
La guerre entraîne finalement sa chute, sa mort poliCque puis physique et, pour le ParC communiste, la gesCon de sa mémoire.
«La biographie d'un tel personnage s'impose d'elle-même, et, pour oser une lapalissade : sans Tréand, le ParC communiste eût été certainement un peu différent. Son style, sa manière d'être, la réalité du personnage font de lui un militant à part, hors des normes convenues de la vie poliCque et des processus poliCques tradiConnels. Les raisons de sa sélecCon par l'appareil du mouvement communiste internaConal viennent également prouver que l'InternaConale communiste n'a jamais agi autrement que selon le principe de la fidélité absolue envers le système communiste, les systèmes de rétribuCon symbolique et de reconnaissance permeOant à l'individu de trouver une jusCficaCon à ses choix.»
En 1877, Augustine Tuillerie, sous le pseudonyme de G. Bruno, écrit le manuel scolaire « Le Tour de la France par deux enfants ».
Le livre connait un succès énorme, il est vendu à toutes les écoles, publiques ou religieuses, ainsi qu'aux collectivités locales ou associations diverses, et atteint un tirage de presque 8 millions d'exemplaires en 1914. Il est aussi à l'origine de l'établissement du roman national sous la IIIe République.
Ce livre retrace la vie extraordinaire de l'auteure de « Le Tour de France par deux enfants », Augustine Tuillerie alias G. Bruno.
Si le public connait « Le tour de la France par deux enfants », peu de monde connait le vrai nom de l'auteure et son histoire. C'est bien au tour d'Augustine Tuillerie d'être mise à l'honneur...
Ses combats pour l'égalité des chances à travers l'instruction dispensée dans les écoles de la République résonnent étrangement familiers au coeur de notre XXIe siècle.
« Je rêvais de retrouver la trace et l'image d'un saint Louis à l'humanité sensible, un saint Louis de chair, à figure humaine. Le temps, en l'élevant audessus de nos natures, lui a peutêtre rendu un mauvais service. Il m'a imposé d'aller puiser aux sources les plus authentiques. Là où repose le trésor des paroles vivantes, laissées par les premiers témoins. Ceux qui ont vraiment connu le roi Louis IX, qui l'ont approché, accompagné depuis l'enfance jusqu'au trépas. J'ai remonté le filet d'eau vive. Je n'ai rien inventé. Ni les événements, ni les personnages, ni même l'insolite. Il m'a fallu plonger dans l'époque, en étudier la vie quotidienne dans ses moindres détails, sentir battre les passions, pour faire revivre un saint Louis de notre temps. » Philippe de Villiers
Voici le portrait émouvant d'une princesse au destin hors du commun : Alice de Battenberg, arrière-petite fille de la reine Victoria, nièce de la dernière tsarine de Russie, soeur de Louis Mountbatten, vice-roi des Indes, belle-fille du roi George Ier de Grèce et mère de Philip d'Édimbourg.
Arrière-petite-fille de la reine Victoria, Alice de Battenberg a grandi entre l'Allemagne et l'Angleterre. La jeune fille, malentendante de naissance, se marie en 1903 avec Andréas de Grèce et de Danemark, avec qui elle aura cinq enfants dont Philip, futur duc d'Édimbourg.
La Première Guerre mondiale puis la guerre gréco-turque conduisent la Grèce au chaos. Chassée de son pays, une partie de la famille s'installe en France, les deux aînées sont confiées à leur grand-mère en Angleterre.
Le couple se déchire. Alice tombe dans une profonde dépression. Diagnostiquée, à tort, schizophrène, elle est internée de force par sa mère et son mari. À son grand désespoir, elle ne verra pas son fils grandir et n'assistera pas aux noces de ses filles.
À sa sortie de clinique, elle prend ses distances, s'installe en Allemagne où elle dénonce la montée du nazisme. Au début de la Seconde Guerre mondiale, elle rejoint la Grèce pour secourir les plus démunis et cache chez elle une famille juive.
Le 20 novembre 1947, Alice assiste au mariage de son fils avec la future reine Élisabeth. De retour en Grèce, elle fonde un couvent et revêt l'habit de nonne.
En 1967, après le coup d'État militaire, de nouveau contrainte à l'exil, Alice est invitée par la reine à résider au palais de Buckingham. Elle vit ses deux dernières années auprès de son fils et noue une relation chaleureuse avec le futur Charles III.
Le mémorial de Yad Vashem lui décernera le titre de Juste parmi les Nations.
Selon son voeu, la princesse repose à Jérusalem en l'église Marie-Madeleine, à côté de sa tante la grande-duchesse Élisabeth de Russie.
Rupture brutale dans la vie des chapitres français, la Constitution civile du clergé du 12 juillet 1790 marque souvent le terme des études consacrées à l'histoire de l'ordo canonicus. L'ouvrage se propose au contraire d'examiner la reconstitution concordataire des chapitres de cathédrales jusqu'à l'extinction de l'ancien clergé au milieu du XIXe siècle.
En effet, l'étude du clergé intermédiaire que forment les chapitres de chanoines permet de mieux saisir les évolutions de la société cléricale de la fin du système bénéficial d'Ancien Régime à l'âge des notables. Héritier du presbytère antique et sénat de l'Église diocésaine, investi de la juridiction épiscopale pendant la vacance du siège, le chapitre cathédral est un lieu ecclésiologique qui permet d'étudier les rapports entre évêques et prêtres, entre Église locale et Église universelle, tandis que les chanoines du Concordat continuent, malgré leur subordination à l'autorité épiscopale, à former une élite intermédiaire intégrée à un nouveau régime de notabilité cléricale.