Comment se départir d'un état d'alarme permanent, abandonner le souci et s'ouvrir authentiquement à une vie plus généreuse, plus libre ? Comment oser la nonpeur et la confiance ? À l'heure où l'individualisme gagne du terrain, il est tentant, pour moins souffrir, de se cacher, voire de démissionner. Chögyam Trungpa comme le Bouddha, Spinoza, Nietzsche et tant d'autres peuvent nous inspirer une voie bien plus audacieuse.
Les Cahiers d'insouciance constituent une tentative, un essai pour s'affranchir de la tyrannie des passions tristes et nous jeter dans la joie inconditionnelle. Une vie spirituelle qui ne rendrait pas meilleur, plus solidaire et qui laisserait quiconque sur le bas-côté ne vaut pas une heure de peine !
Deux défis traversent ces Cahiers : se détacher de tout mais sans renoncer au don de soi, à l'engagement, et contribuer ainsi à une société plus éveillée ; faire passer l'autre avant la voracité du moi. Ces carnets de route envisagent le quotidien, les blessures et les manques, les désirs et la peur, les liens et le partage, bref, tout ce qui habite un coeur comme un laboratoire, un tremplin vers la liberté.
Érasme disait qu'on ne naît pas homme mais qu'on le devient. Un véritable art de vivre est requis pour tenir debout, maintenir le cap et trouver la joie là où elle se donne. Ce sont ces grands chantiers de l'existence qu'Alexandre Jollien explore ici.
Il revisite ainsi quelques-unes des grandes questions de la philosophie : le sens de la souffrance, l'art de la rencontre, le goût de l'autre pour tenter d'esquisser un chemin de liberté et de légèreté. Et il puise avec humour et sincérité dans son expérience de personne handicapée comme dans la tradition philosophique des outils pour savourer l'existence avec gourmandise.
Le texte est suivi d'un entretien inédit avec Bernard Campan : « La pratique spirituelle, un autre nom pour le métier d'homme ».
Comment vivre plus librement la joie quand les passions nous tiennent ? Comment oser le détachement sans éteindre un coeur ? Éprouvé dans sa chair, Alexandre Jollien tente de dessiner un art de vivre qui assume ce qui résiste à la volonté et à la raison. Le philosophe se met à nu pour ausculter la joie, l'insatisfaction, la jalousie, l'amour ou la tristesse, bref ce qui est plus fort que nous... Convoquant Sénèque, Montaigne, Spinoza ou Nietzsche, il explore la difficulté de pratiquer la philosophie au coeur de l'affectivité. Loin des recettes, avec Houei-neng, patriarche du bouddhisme chinois, il découvre la fragile audace de se dénuder, de se dévêtir de soi. Dans l'épreuve comme dans la joie, il nous convie à renaître à chaque instant à l'écart des regrets et de nos attentes illusoires.
La Construction de soi rassemble une série de lettres qui dessinent un usage de la philosophie envisagée comme un mode de vie, une thérapeutique de l'âme.
Ici, les philosophes sont interpellés et mis à l'épreuve. Tour à tour, le lecteur côtoie Boèce, Epicure, Schopenhauer, Spinoza ou Etty Hillesum. Ces guides présentent des voies pour se dégager du passé, des regrets ou de la haine de soi. Ils invitent à se libérer du regard d'autrui et ouvrent au risque de l'acceptation. Alexandre Jollien propose un dialogue intérieur qui prend la forme d'une correspondance adressée à Dame Philosophie, cette figure allégorique dont Boèce imagina recevoir la visite alors qu'il attendait dans sa prison d'être exécuté.
Dans cet itinéraire, l'auteur esquisse le portrait de Dame Frayeur et de la Mort, avec lesquelles il faut bâtir une vie. Ces lettres entendent dépeindre un état d'esprit qui tente de répondre à l'invite de Spinoza : " Bien faire et se tenir en joie ".
« Alexandre Jollien a subi un accident de naissance. Strangulé par son cordon ombilical, il a brièvement mais trop longuement rencontré la mort dans ces minutes inaugurales consacrées d'habitude à l'épiphanie de la vie. L'oxygène ayant manqué au cerveau, il porte en lui, avec lui, dans le creux de sa matière grise, la trace du souffle de la mort qui, jour après jour, dans le détail, se manifeste dans une démarche, une élocution et des gestes qui ne ressemblent pas à ceux des autres. Pas plus que son intelligence, d'ailleurs, ne ressemble à celle des autres : affûtée, pointue, vive, exercée, habile, et pour cause, elle soulève le moindre signe sous la pierre et décode le plus petit souffle de sens là où il se trouve. Débordant un corps répondant plus lentement aux sollicitations du monde, Alexandre Jollien déploie une pensée claire, lucide et voyante. » Michel Onfray
"Philosopher a été pour moi l'occasion de me repérer dans un monde qui m'échappait tout à fait, de me donner un but : assumer la réalité, accomplir joyeusement le métier d'homme." Dans son combat contre le handicap physique, Alexandre Jollien a trouvé une alliée de choix : la philosophie. Guidé par Epicure, Erasme, Spinoza ou encore Etty Hillesum, il a surmonté les obstacles jour après jour. Et parvenu au seuil d'une vie plus paisible, il apprend avec eux à savourer aussi les instants de joie.
Après la lecture, Alexandre Jollien répond aux questions d'Aurélie Kieffer, journaliste et présidente de l'association Lire dans le noir.
Alexandre Jollien est né gravement handicapé. Âgé aujourd'hui de 38 ans, il a passé dix-sept années de sa jeunesse dans une institution spécialisée. Passionné de philosophie, il puise dans les livres qui l'accompagnent de quoi penser son expérience, celle-ci donnant réciproquement sens à ses lectures. Il s'est ainsi forgé un point de vue sur la vie, la souffrance, l'amitié, le rapport au corps, réflexion à la fois lucide et légère, dépourvue de sensiblerie, qui nourrit ce texte magnifique aux accents nietzschéens.
Témoignage sur sa vie quotidienne, sa lutte permanente et le regard des autres, ce petit livre dense et libre déploie une pensée universelle sur la question de la « normalité », l'aventure de vivre, la nature de l'homme. Il transforme la faiblesse en force.
« Les trois amis » réunissent la quintessence de leurs réflexions dans un abécédaire lumineux : un manuel salutaire pour mieux vivre en ces temps incertains.
Un concentré de sagesse à la portée de tous. Trois amis en quête de sagesse et À nous la liberté rassemblent presque mille pages. L'idée de ce bréviaire est d'extraire la substantifique moelle de ces deux livres en la présentant sous forme de petits textes concis et accessibles, classés par ordre alphabétique.
150 clés pour naviguer par tous les temps. Angoisse, Argent, Colère, Écologie, Mal-être, Optimisme, Paix, Solidarité, etc. Au total, 150 mots pour trouver les clefs de la sagesse. Alors que les deux livres précédents étaient construits sur un échange à trois voix, ce livre fait intervenir un seul auteur par notion. Et rappelle régulièrement quelques conseils pratiques.
Des questions urgentes qui résonnent particulièrement aujourd'hui. La vulnérabilité, l'interdépendance, la solidarité, la sobriété, l'anxiété, la résilience... Nombre des notions de cet Abécédaire ont une acuité particulière en ces moments de fragilité et d'incertitude. Plus que jamais, nous avons besoin de lâcher prise et de revenir à l'essentiel.
La liberté intérieure est le prolongement naturel de la sagesse.
Celui qui atteint la sagesse jouit d'une grande liberté intérieure, et celui qui se libère de ses perturbations mentales est en chemin vers la sagesse. Depuis l'enfance, nous sommes prisonniers de normes, de préjugés et d'automatismes qui nous empêchent d'être heureux. Quels sont ces barreaux invisibles ? Nos peurs, nos dépendances, nos pensées, nos habitudes qui nous font agir toujours de la même manière, les conditionnements d'une société de la performance et de la consommation. Ce livre se présente comme un chemin méthodique pour sortir de nos prisons intérieures et se mettre au service de tous. « Voilà notre boulot, dit Alexandre : repérer les névroses, les clous qui nous paralysent, pour ne plus imposer aux autres le poids de notre aveuglement, car la liberté implique toujours autrui. »