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Allegret Catherine
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Souvenirs et les regrets aussi... (les) - - edition illustree
Catherine Allegret
- J'ai Lu
- 2 Janvier 1997
- 9782277240006
"Je dois avoir quatre ans. Je suis seule avec ma mère dans le salon, nous attendons Montand qui doit rentrer de voyage. Brusquement, j'entends la porte d'entrée qui se referme. Je me cache derrière un fauteuil. Montand entre. Il tient quelque chose derrière son dos. Est-ce un cadeau pour moi ? Je me prépare à sortir de ma cachette pour lui faire la surprise de ma présence, mais je n'en ai pas le temps.
Déjà, il enlace ma mère. Ils s'embrassent. Et ce baiser dure... dure tant, qu'il dure encore dans ma mémoire aujourd'hui. Et moi, je n'ose plus sortir, j'ai peur de déranger.
"Je crois bien, que ma vie durant, je me suis sentie prisonnière derrière ce fauteuil, avec, plantée au creux du ventre, cette peur de déranger quelque chose ou quelqu'un."
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Au non du pèreEn août 1993, je n'imaginais pas que le pire du pire était encore à venir.Montand était mort depuis presque deux ans et, après un parcours pourtant jalonné d'abandons, de négations et de trahisons, je croyais naïvement avoir tout vu.Je pensais avoir touché le fond de la douleur et de l'indignation.Je me trompais.C'était compter sans le tour hideux qu'allait prendre l'"affaire Drossart".J'avais beaucoup dit que je n'utiliserais plus le "je". Qu'il n'y aurait plus d'autre récit autobiographique ! Je m'étais promis de ne plus recommencer Les événements m'ont amenée à reprendre la parole.Les errements de la Justice, peut-être aveuglée par la personnalité d'une star, et le zèle de journaux pas toujours à scandale qui ont ouvert leurs colonnes ou leur antenne à deux mythomanes prises de folie médiatique, m'ont contrainte à vous raconter cette histoire.Catherine Allégret est l'auteur de Les Souvenirs et les Regrets aussià (Fixot, 1994) et de L'entre deux mères (Stock, 1997).
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L'arbre de Judée déployait sur le ciel de mai ses grappes mauves et éphémères...
Combien de fois a-t-elle tracé ces mots sur les premières pages du cahier cartonné, entoilé de jute rouge, qui proclame cette formule dont elle n'a jamais bien su l'origine ni la signification : Écrasez l'infâme.
Ce matin-là, le bruit de la cloche qui s'agite à la porte du jardin tire Beth de son combat quotidien avec le rien. Elle n'attend personne. Ni aujourd'hui, ni demain, ni plus tard : son existence est parfaitement solitaire.
Sous l'arche de pierre, la porte, pivotant sur ses gonds rouillés, découvre un garçon grand, carré, pas très propre. Elle remarque que ses mains tremblent un peu. Elle scrute le visage de cet homme dont le regard lui vrille la mémoire...
Qui est là ? -
« C'était une de ces nuits de juin à regretter que l'on ait un jour inventé l'électricité. Assise, les genoux repliés sous le menton, Lisa s'imprégnait du silence. Il était si parfait qu'elle percevait le passage de chaque seconde au rythme de la comtoise qui mesurait le temps dans l'entrée. Elle pouvait s'entendre vieillir, et, pour cette fois, cela ne lui déplaisait pas. Elle marchait à reculons dans sa mémoire...Lisa frissonna, il était temps de rentrer, demain le camion de déménagement était prévu pour huit heures. »Cette nuit-là, entre veille et cauchemars, assaillie par les images d'une existence chaotique, Lisa parviendra-t-elle à démêler les fils de son histoire et à sauver ce qu'elle croyait avoir irrémédiablement saccagé ? L'amour et la volonté l'emportent-ils jamais sur l'absence et l'abandon ?
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« Ce que je raconte dans ces pages est rigoureusement exact.
« J'espère que vous les aurez lues, que vous ne vous contenterez pas de ce que vous aurez cru en connaître par des citations tronquées ou des comptes rendus fallacieux, ou, pis encore, par ce qu'on sera venu vous en rapporter.
« Parfois, l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours finit par se perdre lui-même de vue. »
Catherine ALLÉGRET