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Claude Chabrol est un cinéaste à la fois célèbre et méconnu. Il fut, jusqu'à sa disparition en septembre 2010, un personnage public pendant un demi-siècle et il a, de lui-même, façonné un portrait de bon vivant gourmand, joyeux ou sarcastique. Il a attiré dans les salles françaises près de cinquante millions de spectateurs - ils ne sont pas nombreux à pouvoir en dire autant. Pourtant, son oeuvre proliférante - cinquante-sept films, vingt-trois téléfilms - n'a jamais permis à Chabrol d'entrer au Panthéon culturel du cinéma français. Aucun César, aucun prix au Festival de Cannes. Il faut donc redécouvrir Chabrol, immense metteur en scène, auteur d'une oeuvre, bien sûr inégale, mais beaucoup plus profonde et cohérente que sa réputation n'a bien voulu la dire. Claude Chabrol adorait les entretiens ; il parlait de lui, de son travail et de ses films mieux que personne, de manière juste et subtile, sans s'aveugler ni s'envoyer des fleurs. Loin de tout narcissisme et de toute mythomanie, il a toujours voulu dire la vérité. Pour un biographe, ces confessions forment un trésor. « J'ai trois masques, disait-il, derrière lesquels je me cache. D'abord le masque de bon vivant, puis celui de vieux rigoriste, enfin celui de l'intellectuel. » En reconstituant ces trois Chabrol, en tissant ensemble ces trois fils, cette biographie dessine un portrait de la France sur trois quarts de siècle. Chabrol a filmé sa « comédie humaine », comme il en avait l'ambition en regard de ses maîtres et alter ego, Balzac, Flaubert, Maupassant, Simenon.
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Que sait-on d'Éric Rohmer, mis à part qu'il semble incarner une manière très française de faire du cinéma ? Le public connaît quelques titres, Ma nuit chez Maud, L'Amour, l'après midi, La Marquise d'O... Il lança quelques acteurs, qui ont fait leur chemin sans lui : Fabrice Luchini, Jean-Claude Brialy, Pascal Greggory....
Mais sait-on par exemple que l'ensemble de ses 25 longs métrages ont attiré en France plus de 8 millions de spectateurs, et quelques millions d'autres autour du monde ? Sait-on même qu'un autre homme, Maurice Schérer, se cachait derrière le pseudonyme d'Éric Rohmer, adopté à plus de 30 ans ? Cet homme si secret, qui s'inventait un double pour garder l'anonymat sur sa vie privée, est enfin dévoilé pour notre plus grand plaisir.
À partir d'un magnifique fonds d'archives personnelles (mais aussi d'autres sources, privées et publiques, ainsi que d'une longue série d'entretiens), ce livre propose la première biographie d'Éric Rohmer. Il fut l'un des critiques les plus estimés de son temps, rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, mais aussi un jeune écrivain ambitieux.
Il parvint surtout à forger un cinéma très personnel, tant dans sa méthode, son style que son propos, enchaînant trois cycles de films d'une cohérence impressionnante, les " Contes moraux ", les " Comédies et proverbes ", les " Contes des quatre saisons ".
En plongeant dans la fabrique du film propre à Éric Rohmer, ce livre dresse le portrait d'un artiste qui fut non seulement un grand metteur en scène, mais également un photographe, un dessinateur, un concepteur de costumes, de décors, ou un compositeur de chansons pour ses films.
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Juin 1789, l'Ancien Monde bascule. Les Villemort forment une longue lignée d'aristocrates, un clan soudé par l'idée ancestrale de leur sang pur, un sang dont précisément cette famille se délecte. Les Villemort, ces « talons rouges », sont aussi des vampires. Deux d'entre eux veulent renoncer au sang de la race pour se fondre dans la communauté des égaux. Ils sont les héros de ce roman oscillant entre le fantastique et le réel des journées révolutionnaires. Voici William, l'oncle revenu d'Amérique, qui a pris là-bas le goût de la liberté et épouse la cause des esclaves affranchis, s'entourant d'une garde couleur ébène. Voici Louis, le neveu exalté, beau, précipité dans l'action révolutionnaire, épris de Marie de Méricourt jusqu'à lui donner la vie éternelle. Comment échapper à la malédiction venue du fond des âges ?
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« Eugénie a seize ans ; elle pourrait en avoir plus, en avoir moins, elle est restée la même depuis ses six ans, même taille, mêmes traits, même corps. Elle a juste forci. Ses jambes sont courtes et larges, ses mains nouées, son ventre proéminent, son crâne volumineux, sa peau rugueuse, épaisse et plissée, ses pommettes saillantes, ses yeux petits, enfoncés dans les orbites, ses narines échancrées, ses lèvres épaisses et pendantes, son cou doublé d'un goitre imposant. La crétine, dans son silence étouffé, git aux confins de la nature humaine. ».
Au matin du 22 juin 1835, une expédition part pour les Alpes du sud. Elle est financée par l'asile de la Salpêtrière dans le but de récupérer quelques crétines. Jean-Pierre Falret, l'aliéniste qui dirige le service des idiotes du grand hôpital parisien, tient à interner ces jeunes femmes arriérées physiquement et mentalement, typiques des massifs montagneux, dont la médecine et la presse de l'époque font grand cas. Peut-on guérir le crétinisme alpin ? Doit-on éduquer ces êtres difformes et limités ? Falret veut jauger ses méthodes révolutionnaires à l'aune de cette énigme.
Le récit composé par Antoine de Baecque à partir de documents vrais, fiction dans l'histoire, s'attache à Eugénie, l'une des quatre crétines ramenées des Alpes pour vivre en cobayes au service des Petites Loges. À travers les regards portés sur elle, se révèle une personnalité rare, entre innocence et sauvagerie.