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Audur Ava Olafsdóttir
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Alba rentre d'un colloque de linguistes à l'étranger. Passionnée par les langues minoritaires et par la puissance évocatrice des mots, elle est aussi relectrice-correctrice, et le manuscrit d'un jeune poète l'attend, un ancien étudiant avec lequel elle a eu une aventure. En atterrissant à Reykjavík, elle s'interroge sur tous ses voyages dans les coins les plus reculés du monde. Combien d'arbres lui faudrait-il planter chaque année pour compenser son empreinte carbone ? Des langues sont en voie d'extinction, mais en Islande les arbres ont déjà disparu.
Sur un coup de tête, elle achète un terrain de sable noir et de lave, au fin fond de l'Islande aride et désertique, avec une maison délabrée. Rien n'est censé pousser là, mais Alba décide de passer à l'action. Elle change de vie, quitte la ville et les cercles littéraires pour planter des bouleaux, cultiver un potager. Elle se lie aux villageois et accueille Danyel, un jeune réfugié.
Ode à la langue islandaise et au retour à la nature, Éden est un roman plein de fraîcheur, tout en simplicité et en délicatesse. -
Islande, 1963 - cent quatre-vingt mille habitants à peine, un prix Nobel de littérature, une base américaine, deux avions transatlantiques, voilà pour le décor. Hekla, vingt et un ans, emballe quelques affaires, sa machine à écrire, laisse derrière elle la ferme de ses parents et prend le car pour Reykjavík avec quatre manuscrits au fond de sa valise. Il est temps pour elle d'accomplir son destin : elle sera écrivain.
Sauf qu'à la capitale, on lui conseille de tenter sa chance à l'élection de Miss Islande au lieu de perdre son temps à noircir du papier. Entre deux petits boulots, Hekla se réfugie chez Ísey, amie d'enfance convertie en mère de famille par un amour de vacances. Ou auprès de Jón John, fils illégitime d'un soldat américain qui rêve de quitter son île pour vivre de stylisme et de l'amour d'un autre homme...
Avec la sensibilité, l'humour et la délicatesse qui lui sont si personnels, Auður Ava Ólafsdóttir interroge dans son sixième roman la relation de deux pionniers qui ne tiennent pas dans les cases, prisonniers d'un monde lilliputien et conservateur. Miss Islande est un magnifique roman sur la liberté, la création et l'accomplissement.
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Dans le vacarme ordinaire d'un réveillon à Reykjavík, entre feux d'artifice et bouchons de champagne, Maria n'entend rien de ce que Floki, son mari, lui annonce. Grave décision longtemps mûrie : il la quitte pour un autre. Car la personne qu'il aime n'est autre que son collègue à l'Institut de recherche mathématique où ils mènent tous deux des investigations sur la théorie du chaos. Jusqu'à cette heure précise, Maria était encore une jeune femme rayonnante, flanquée d'adorables jumeaux, dans l'impeccable félicité de sa petite famille.
Passé la stupeur et le désarroi commence pour la narratrice l'enchaînement quasi inéluctable des états psychologiques liés à la séparation. Mais dans la nuit de l'hiver polaire, Perla est là, charitable voisine d'à peine un mètre vingt, co-auteur de romans policiers et conseillère conjugale. Comme les lutins des sagas, Perla surgit à tout moment de son appartement de l'entresol pour secourir fort à propos la belle géante délaissée, dont les mésaventures répondent étrangement au traité sur le bonheur matrimonial qu'elle est en train d'écrire...
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C'est la belle histoire d'une femme libre et d'un enfant prêté, le temps d'une équipée hivernale autour de l'Islande par la route côtière.
En ce ténébreux mois de novembre islandais, exceptionnellement doux au point de noyer l'île sous les pluies et les crues, la narratrice, qui ne cesse de se tourner elle-même en dérision, voit son mari la quitter sans préavis et sa meilleure amie, Audur, lui demander de s'occuper, pour au moins une saison, de son fils de cinq ans.
Pourtant la chance sourit à l'amie d'Audur : elle gagne un chalet d'été et une petite fortune au loto. À la suite de sa rupture, elle aurait préféré accomplir un voyage consolateur à l'étranger mais, bonne nature, elle est incapable de refuser quoi que ce soit à qui que ce soit, hommes ou femmes. Elle partira tout de même, pour un tour de son île noire, avec Tumi, le fils d'Audur, étrange petit bonhomme, presque sourd, mutique, et avec de grosses loupes en guise de lunettes.
Roman d'initiation s'il en fût, l'Embellie ne cesse de nous enchanter par cette relation de plus en plus cocasse, attentive, émouvante entre la voyageuse et son minuscule passager. Ainsi que par sa façon incroyablement libre et allègre - on pourrait dire amoureuse - de prendre les fugaces, burlesques et parfois dramatiques péripéties de la vie, sur fond de blessure originelle. Et l'on se glisse dans l'Embellie avec une sorte d'exultation complice qui ne nous quitte plus, longtemps après en avoir achevé la lecture.
Il y a chez la grande romancière islandaise - dont on garde en mémoire le merveilleux Rosa candida - un tel emportement rieur, une telle drôlerie des situations comme des pensées qui s'y attachent, que l'on cède volontiers à son humour fantasque, d'une justesse décapante mais sans cruauté, terriblement magnanime. Vrai bain de jouvence littéraire, ses romans ressemblent à la vie.
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« Je n'ai pas touché la chair nue d'une femme - pas délibérément en tout cas -, je n'en ai pas tenu une seule entre mes bras depuis huit ans et cinq mois, c'est-à-dire depuis que Guðrún et moi avons cessé de coucher ensemble, et il n'y a aucune femme dans ma vie, en dehors de ma mère, mon ex-femme et ma fille - les trois Guðrún. Ce ne sont pourtant pas les corps qui manquent dans ce monde et ils ont assurément le pouvoir de m'émouvoir de temps à autre en me rappelant que je suis un homme. » Sans plus de réconfort à attendre des trois Guðrún de sa vie, Jónas Ebeneser se met en route pour un voyage sans retour à destination d'un pays ravagé, avec sa caisse à outils pour tout bagage et sa perceuse en bandoulière.
Roman poétique et profond, drôle, délicat, d'un homme qui s'en va, en quête de réparation.
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Souvent aux beaux jours, Ágústína grimpe sur les hauteurs du village pour s'allonger dans le carré de rhubarbe sauvage, à méditer sur Dieu, la beauté des nombres, le chaos du monde et ses jambes de coton. C'est là, dit-on, qu'elle fut conçue, avant d'être confiée aux bons soins de la chère Nína, experte en confiture de rhubarbe, boudin de mouton et autres délices.
Singulière, arrogante et tendre, Ágústína ignore avec une dignité de chat les contingences de la vie, collectionne les lettres de sa mère partie aux antipodes à la poursuite des oiseaux migrateurs, chante en solo dans un groupe de rock et se découvre ange ou sirène sous le regard amoureux de Salómon. Mais Ágústína fomente elle aussi un grand voyage : l'ascension de la « Montagne », huit cent quarante-quatre mètres dont elle compte bien venir à bout, armée de ses béquilles, pour enfin contempler le monde, vu d'en haut...
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Dýja descend d'une lignée de sages-femmes islandaises. Seules sa mère et sa soeur y échappent : l'une travaille dans les pompes funèbres, l'autre est météorologue - naître, mourir, entre les deux quelques tempêtes. Elle aide à mettre au monde son 1922e bébé, et note à quel point le plus difficile est toujours de s'habituer à la lumière. Alors qu'un ouragan d'une force inouïe menace l'île, elle apprivoise l'appartement mal fichu hérité de sa grand-tante, avec ses meubles qui font doublon, des ampoules qui clignotent sous la menace d'un court-circuit et un carton à bananes rempli de manuscrits. La transmission sera aussi littéraire, Tante Fífa ayant poursuivi le grand oeuvre de l'arrière-grand-mère : recueillir les récits, pensées et témoignages des sages-femmes (« mères de la lumière » en islandais) qui parcouraient la lande sous le blizzard et dans la nuit noire. Aujourd'hui comme hier, le fil ténu qui relie à la vie est aussi fugace et fragile qu'une aurore boréale. Sous la mansarde, au dernier étage de l'immeuble, un touriste australien égaré semble venu des antipodes simplement pour réfléchir. Décidément, l'être humain reste l'animal le plus vulnérable de la Terre. Drôle, poétique et grave, le nouveau roman d'Auður Ava Ólafsdóttir est une splendeur.