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Bertolt Brecht
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Directement inspirée de L'Opéra des gueux de John Gay, L'opéra de quat'sous est la pièce la plus célèbre de Brecht, créée en 1928 à Berlin et mise en musique par Kurt Weill. En rupture avec la tradition de l'opérette légère du début du xxe siècle, la pièce connaît rapidement un succès retentissant. Sa portée politique, à l'aube du grand krach boursier de 1929, est novatrice : Brecht y prend pour sujets la pègre et les classes populaires. Peachum, roi des mendiants monnayant la pitié des gens, et Mac-la-Lame, sordide criminel inspiré par Jack L'Éventreur, s'affrontent dans une Londres immorale. Lorsque Mac dérobe la fille de Peachum pour l'épouser et l'exploiter à ses fins, la guerre des gangs est déclarée. Prostituées, clochards, voleurs et policiers véreux tentent de tirer leur épingle du jeu.
Tout au long du xxe siècle, la chanson Mack-the-Knife tirée de la pièce a inspiré de nombreux interprètes de jazz comme Louis Armstrong et Ella Fitzgerald.
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La résistible ascension d'Arturo Ui
Bertolt Brecht
- L'Arche
- Scene Ouverte
- 11 Septembre 2012
- 9782851817938
Chef minable d'une bande de gangsters du Bronx, Arturo Ui parvient à s'imposer par la terreur comme « protecteur » du trust du chou-fleur à Chicago. Il réduit au silence un politicien corrompu, Hindsborough, fait éliminer par Gori et Gobbola, ses séides, un homme de main à lui, assassine le patron du trust des légumes de Cicero, la ville voisine, et séduit la veuve de celui-ci, quasiment sur le cercueil de la victime. Le résultat est que l'on vote partout pour lui, tant à Cicero qu'à Chicago. D'autres crimes et d'autres conquêtes suivront. Rien n'arrêtera Arturo Ui, hormis les peuples, qui finiront par en avoir raison. « Mais il ne faut pas nous chanter victoire, il est encore trop tôt : le ventre est encore fécond, d'où a surgi la bête immonde. »
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On avait toujours dit que les astres étaient fixés sur une voûte de cristal pour qu'ils ne puissent pas tomber.
Maintenant nous avons pris courage et nous les laissons en suspens dans l'espace, sans soutien, et ils gagnent le large comme nos bateaux, sans soutien, au grand large. et la terre roule joyeusement autour du soleil, et les poissonnières, les marchands, les princes, les cardinaux et même le pape roulent avec elle.
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L'opéra de Quat Sous ; la bosse ; le procès de quat'sous
Bertolt Brecht
- L'Arche
- Scene Ouverte
- 16 Juin 2023
- 9782381980546
L'Arche vous propose des Grands Formats pour traverser une oeuvre dramatique en plusieurs tableaux. Ce volume comprend : une nouvelle traduction de L'Opéradequat'sous, assortie de commentaires de l'auteur, un scénario de cinéma LaBosse(tiré de la pièce et adapté par Pabst), et des écrits théoriques sur le cinéma dans lesquels Brecht dénonce la destruction de son oeuvre par le passage de la pièce au film, qui aurait dû lui aussi « commettre l'attentat contre l'idéologie bourgeoise ».
Directement inspirée de L'Opéradugueuxde John Gay, L'Opéradequat'sousest une comédie musicale, créée en 1928 à Berlin puis en 1933 à Broadway. Elle est publiée en France pour la première fois en 1959 dans les volumes complets à L'Arche. En rupture avec la tradition de l'opérette apolitique du début du 20e siècle, la pièce connaît rapidement un succès retentissant (« la folie des quat'sous ») qui ne fléchira jamais.
La portée politique subversive de la pièce de Brecht, à l'aube du grand krach boursier de 1929, rompt avec les conventions de l'opérette. S'y affrontent Jonathan Jeremiah Peachum, roi des mendiants monnayant la pitié des gens, et Mackie-le-Surineur, figure inspirée par Jack L'Éventreur et des poèmes de François Villon, et sordide criminel. Lorsque celui-ci dérobe l'innocente fille de Peachum pour l'épouser et l'exploiter à ses fins, la guerre des gangs est déclarée. Prostituées, clochards, voleurs et policiers véreux tentent de tirer leur épin le du jeu. Sur la partition originale de Kurt Weill, l'oeuvre connaît dès sa création un immense succès en Europe. -
Grand-peur et misère du IIIème Reich
Bertolt Brecht
- L'Arche
- Scene Ouverte
- 15 Octobre 2014
- 9782851818447
Sous le nazisme, la peur et la misère affectaient toutes les couches de la société allemande, l'intelligentsia, la bourgeoisie, la classe ouvrière. Il y a certes le courage de la poignée de militants qui, au mépris de tous les dangers, publient une littérature illégale. Mais il y a aussi la capitulation, face à la terreur, d'une trop grande part de l'intelligentsia. C'est ce qu'a voulu montrer Brecht, d'abord à ses compatriotes exilés, autour des années 1938, en écrivant la trentaine de courtes scènes, inspirées de la réalité même, de Grand-peur et misère du IIIe Reich.
La pièce naît en 1934 de la volonté de Brecht et de Margarete Steffin, de rassembler un matériau composé de coupures de presse et de témoignages sur la vie quotidienne en Allemagne sous la dictature hitlérienne. Le titre fait allusion au roman Splendeurs et misères des courtisanes de Balzac, et inscrit donc la pièce dans une lignée de peintures naturalistes de la société allemande de l'avant-guerre, brossant un large tableau allant du monde ouvrier à la magistrature en passant par la petite bourgeoisie.
La création de huit scènes aura lieu en mai 1938 à Paris devant un public essentiellement composé d'émigrés. Certaines scènes seront également publiées dans des revues d'émigrés visant à alerter l'opinion publique sur la réalité de la dictature en Allemagne et signalant le danger d'une guerre imminente. On y voit tour à tour la bourgeoisie, le corps médical, la justice, les enfants, les prisonniers, etc. évoluer face au régime.
Ce n'est cependant qu'après la Seconde Guerre mondiale que la pièce rencontre son succès, car elle montre, comme le disait Brecht lui-même, " la précarité évidente du IIIe Reich, dans toutes ses ramifications, contenue uniquement par la force ".
Aujourd'hui encore, Grand-peur et misère du IIIe Reich résonne comme un avertissement contre toute forme de système absolu et reste l'un des textes clés du vingtième siècle et au-delà. C'est un manifeste qui invite à lutter contre toute forme politique basée sur la discrimination et sur la crainte.
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De 1618 à 1648, la guerre de Trente Ans a dévasté l'Europe. Pour Brecht, cette guerre est " l'une des premières guerres gigantesques que le capitalisme a attirées sur l'Europe. " Mère Courage reconnaît l'essence mercantile de cette guerre : elle suit les armées avec sa carriole de marchandises et fait de bonnes affaires. " Tout au long de la pièce, Mère Courage a les yeux collés, elle n'arrive pas à le voir ; pour elle, le négoce est extensif à la guerre, la guerre est contingente au négoce. " (Roland Barthes) Mais cette marchande a aussi des enfants, et c'est là que la bât blesse et que la dialectique passe à l'attaque.
Brecht écrivit Mère Courage en exil, à l'automne 1940, à une époque où le peuple allemand était aussi peu capable que Mère Courage de tirer les leçons de ses malheurs et de surmonter ses contradictions. Mais aujourd'hui, les Mère Courage ont-elles disparu ?
La mise en scène de la pièce par Brecht en 1949, avec le Berliner Ensemble, a pour la première fois fait connaître concrètement au public, et avec un immense succès, le théâtre épique et dialectique, tel que Brecht l'avait conçu pendant son exil.
À la fin de ce volume, le lecteur trouvera des textes de Brecht éclairant Mère Courage sous cet angle.
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Le passeport est la partie la plus noble de l'homme.
D'ailleurs, un passeport ne se fabrique pas aussi simplement qu'un homme. on peut faire un homme n'importe oú, le plus étourdiment du monde et sans motif raisonnable ; un passeport, jamais. aussi reconnaît-on la valeur d'un bon passeport, tandis que la valeur d'un homme, si grande qu'elle soit, n'est pas forcément reconnue.
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Il faut que les reproductions s'effacent devant ce qui a été reproduit, la vie en commun des hommes, et le plaisir procuré par leur perfection doit être porté au plaisir plus élevé de voir traitées comme provisoires et imparfaites les règles mises en évidence dans cette vie en commun. C'est en cela que le théâtre laisse le spectateur productif, par-delà le regard porté sur le spectacle. Dans son théâtre, puisse le spectateur jouir comme d'un divertissement de ses terribles et interminables travaux, qui sont censés lui assurer sa subsistance, ainsi que de l'effroi de son incessante métamorphose. Qu'il s'y produise de la façon la plus légère ; car le mode d'existence le plus léger est dans l'art. » (Brecht)
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La mère selon la chair réclamait l'enfant.
La mère qui l'avait nourri paraissait devant le tribunal. qui tranchera le cas, à qui sera donné l'enfant ? qui sera le juge, un bon, un mauvais ? la ville brûlait. au fauteuil du juge, azdak.
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" j'ai toujours entendu dire : quand on aime, on marche sur un petit nuage, mais ce qui est bon, c'est qu'on marche sur la terre, sur l'asphalte.
Vous savez, le matin, les pâtés de maison ressemblent à de gros tas d'ordures dans lesquels on aurait allumé des lumières, quand le ciel est déjà rose et encore transparent parce qu'il n'y a pas de poussière. vous voulez que je vous dise, vous perdez beaucoup si vous n'êtes pas amoureux et que vous ne voyez pas votre ville à l'heure où elle se lève de son lit, comme un vieil artisan qui, le ventre vide, emplit ses poumons d'air frais et saisit ses outils, ainsi que chantent les poètes.
" le 18 mai 1941, lion feuchtwanger écrit à brecht depuis son exil californien : " j'ai reçu le manuscrit de la bonne ame du se-tchouan. c'est un petit miracle qu'au milieu de cette confusion barbare vous ayez pu réaliser quelque chose d'aussi beau, clair, tranquille et classique. " dans le se-tchouan, une province fort reculée de la chine, trois dieux voyagent. ils recherchent des justes. ils en trouvent une seule : shen té, la prostituée.
Pour la récompenser, ils lui donnent un peu d'argent ; elle quitte son métier, ouvre une boutique de tabac. les ennuis commencent : passer de l'autre côté de la misère, c'est aussi devoir l'affronter. misère physique, sociale. mais aussi misère morale. dans la clairvoyance avec laquelle sont dépeints les habitants du se-tchouan, parle toute la tristesse et la révolte de l'exilé brecht devant l'incapacité des peuples à faire échec aux structures de domination.
Brecht écrit cette pièce pendant que la guerre achève de détruire son pays. on retrouve, transporté en chine, le monde de l'opéra de quat'sous, mais s'y ajoute une tonalité morale, qui n'est pas sans rappeler parfois la flûte enchantée. la fresque épique des aventures de shen té est ponctuée d'appels désespérés à la bonté et d'explosions de colère, devant la médiocrité et la passivité des humains.
à l'heure où les libertés civiles sont de plus en plus menacées, la pièce n'a rien perdu de sa force.
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«Baal» est l'oeuvre de Brecht de jeunesse, pourtant sans cesse remaniée. Choisi dans sa version originelle de 1919 et traduit par Éloi Recoing, ce texte éclaire, avec lyrisme et fracas, la question d'une jeunesse traumatisée par la guerre, rebelle et déterminée.
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Antigone face à Créon. Dans la tragédie de Sophocle, le conflit entre le souverain de Thèbes et la fille d'Oedipe mène inévitablement à la destruction. Les deux protagonistes de la famille des Labdacides campent implacablement sur leurs positions. Hegel y voyait l'incarnation du tragique : le défenseur de la raison d'État contre la protectrice de la dignité familiale, deux causes ayant les mêmes droits s'affrontent avec force et se détruisent.
De retour d'exil en 1947, Brecht s'intéresse au sujet, considérant dans un premier temps le drame de Sophocle comme un refus de la tyrannie et une approche de la démocratie. Au cours de son travail, il actualise la pièce : la force inéluctable du destin est effacée et la violence apparaît au premier plan. L'essentiel ici pour Brecht est de montrer la violence qui accompagne le délabrement des plus hautes sphères de l'État.
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La Noce est la plus longue et la plus jouée des pièces en un acte que Brecht écrivit en 1919, à l'âge de vingt-et-un an. Inspiré par les foires de sa ville natale d'Augsbourg et par les fêtes de la bière de Munich, il raconte ici un moment clé de la vie de chacun, le repas de noces.
Créée en 1926 à Francfort, la pièce rencontre un demi-succès mais fait scandale. Dans la deuxième partie des années vingt, probablement dans le contexte d'un projet cinématographique non réalisé, Brecht intitule son manuscrit La Noce chez les petits bourgeois, ce qui en rétrécit un peu le « champ d'application ».
La pièce n'ayant jamais été publiée du vivant de Brecht, les éditeurs allemands ont choisi après sa mort de garder ce titre, correspondant, semble-t-il, à l'image (vraie et fausse) de terreur de la bourgeoisie alors attribuée à l'auteur.
Nous publions ici la version de 1919, que l'on retrouve dans l'édition allemande des oeuvres complètes.
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avant de pouvoir changer le monde, il faut que l'homme change.
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écrits sur le théâtre
Bertolt Brecht
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 11 Octobre 2000
- 9782070116614
Bertolt Brecht (1898-1956) a écrit des centaines de textes (ou de fragments) sur la théorie théâtrale. Mais il en a fort peu publié et, à l'exception, notable, du Petit organon et de quelques brefs essais, il n'a pas laissé de traité en forme. Il reste que la pratique du dramaturge est inséparable chez lui de la réflexion sur le théâtre. Ainsi ne cesse-t-il d'approfondir et de reformuler - ses manuscrits en témoignent - l'ensemble des questions d'esthétique (imitation, illusion, proximité ou distance, rôle dévolu au public...) qui ont été débattues par ses grands prédécesseurs, Aristote, Diderot, Lessing, Hegel et Schiller... Ce faisant, il confronte ses thèses à celles de ses contemporains, Stanislavski au premier chef. En treize sections à la fois thématiques et chronologiques, ce volume rassemble l'ensemble des Écrits sur le théâtre de Brecht, y compris - pour la première fois en langue française - ceux qui ont été récemment révélés par la dernière édition allemande de ses oeuvres complètes.
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La première édition de cet ouvrage remonte au temps de l'ancienne RDA. Brecht y présente ce qu'il nomme des « photogrammes » : des images de guerre mises en relation de façon saisissante avec de courts textes, souvent sous forme de petits poèmes. Un ouvrage qui ne vise pas à documenter le second conflit mondial mais qui éclaire de façon sensible toutes les guerres.
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Très tôt déjà on trouve chez Brecht des notes pour cette pièce. Apparemment sous l'effet de la Grande Guerre, Brecht projette un personnage qui, par la force de l'environnement (et des hommes) auxquels il est exposé devient interchangeable et dont l'individualité s'éteint. Il lui donne d'abord le nom de Galgei mais au milieu des années vingt, fortement impressionné par la lecture des Barrack Room Ballads de Rudyard Kipling, Galgei devient le porteur Galy Gay dans les baraquements de Kilkoa dans les Indes. Brecht s'éloigne alors de l'expressionnisme de son temps et de ses appels un peu abstraits à l'"Homme". Au lieu d'un vrai changement du personnage voulu par les expressionnistes et impliquant un mûrissement éthique, Brecht vulgarise la transformation subie par le porteur Galy Gay. Elle devient presque un acte mécanique. A la fin des années 20, devant la montée du national-socialisme proclamé par le parti d'Adolf Hitler, Brecht se voit obligé de modifier la pièce. Il reconnaît que la masse sous l'influence de laquelle Galy Gay se transforme, nécessite une description plus précise. Ainsi se forme pendant les années suivantes une nouvelle version dans laquelle les côtés romantiques et aventureux de la version de 1926 sont refoulés et la transformation du personnage est présentée comme négative. Pour se faire une idée plus concrète des changements que Brecht entreprit, le lecteur trouvera ici deux versions de la pièce, celle de 1926 et celle de 1938. Beaucoup plus tard, en 1953, révisant ses premières pièces, Brecht écrivait : "Le problème de la pièce est la fausse, la mauvaise collectivité (la "bande") et son pouvoir de séduction..."
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"Tambours dans la nuit" sera créé le 9 novembre 2013 au théâtre SortieOuest à Béziers dans une mise en scène de Dag Jeanneret.
La présente édition regroupe la version de 1922 de la pièce, une variante du quatrième acte (écrite en 1953), le poème La ballade du soldat mort, évoqué dans la pièce, et un texte de Brecht qui parle de sa vision, trente ans plus tard, de Tambours dans la nuit.
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Né le 10 février 1898 à Augsbourg, Bertolt Brecht commence à écrire très tôt. Son premier texte est publié en 1914. Dans ses poèmes, il décrit l'horreur et la solitude engendrées par la guerre, et semble déjà habité de grandes idées et de grandes ambitions.
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Initialement, Brecht a voulu adapter Mesure pour mesure. Mais nous sommes au début des années trente et le danger du fascisme devient de jour en jour plus menaçant. Au cours de son travail, il transforme donc la pièce de Shakespeare en une parabole qui n'est rien d'autre qu'une attaque en règle contre les idées racistes que propageait le parti national-socialiste dirigé par Hitler. Les riches Têtes rondes qui tiennent le pouvoir dans un pays qui s'appelle Yahoo, fraternisent, in fine, avec les riches Têtes pointues pour faire pendre les pauvres des deux races.
Brecht donne comme explication du malheur le capitalisme. Mais serait-il la seule cause des persécutions raciales ? Quoi qu'il en soit, il se pourrait que la pièce soit aujourd'hui mieux entendue et appréciée à sa juste valeur que du vivant de Brecht.