« Le plus poignant des romans d´amour contemporain.» Raymond Queneau« L´écume des jours, c´est Roméo et Juliette sans confl its familiaux, Tristan et Yseut qui n´ont pas besoin de philtre, Paul et Virginie à Saint-Germain-des-Prés, une Dame dont les Camélias sont remplacés par un Nénuphar, Héloïse sans castrer Abélard. Voilà un tournant : le moment, après la guerre, où le roman français se dit que ce qui importe, c´est de faire bouger le lecteur sur un air de be-bop. Boris Vian en a marre des académismes, il veut faire rire et swinguer la langue, il veut obtenir les larmes, il veut aussi faire rêver et proposer davantage qu´une romance: une fenêtre ouverte sur le merveilleux.» Frédéric Beigbeder
Blond, grand, attirant, Lee Anderson a tout du canon de beauté de l'Américain blanc. Mais il cache en réalité un secret : il a du sang noir. Un sang noir qui a coûté la vie à son frère, victime d'un crime raciste. Aujourd'hui, Lee Anderson est décidé à faire expier ce drame à la société blanche tout entière. En s'installant dans la bourgade de Buckton, il en est persuadé : il se fera justice avec violence.
Publié en 1946, J'irai cracher sur vos tombes fut aussitôt jugé pornographique, obscène, dérangeant, et son auteur fut voué aux gémonies. Enrichie de photographies inédites du manuscrit de l'adaptation cinématographique du roman, cette nouvelle édition présente, en outre, l'imposant Dossier de l'« Affaire J'irai cracher sur vos tombes » par Noël Arnaud, où le lecteur découvrira le destin passionnant d'un texte aux multiples scandales et à la force toujours intacte.
Chez le même éditeur poemes je voudrais pas crever romans l'herbe rouge suivi de les lurettes fourrées l'ecume des jours theatre les bâtisseurs d'empire, le goûter des généraux l'equarrissage pour tous le dernier des métiers aux editions de la jeune parque chroniques de jazz trouble dans les andains en avant la zizique
Se réveiller tout nu dans une chambre de clinique, où l'on veut vous forcer à faire l'amour avec une très belle fille... l'aventure n'est pas banale. surtout quand on s'appelle rocky, que l'on est la coqueluche des demoiselles et qu'on voudrait se garder vierge jusqu'à vingt ans. le cocktail mis au point par boris vian (alias vernon sullivan) dans ce polar mené à un train d'enfer est tour à tour angoissant et hilarant. soixante ans après la première publication, l'anticipation ne nous paraît pas si fantaisiste...
A dire vrai il n'est pas question de Pékin dans ce roman, et d'automne guère plus - mais seulement d'un homme qui, ayant raté son autobus, se retrouve à construire des voies de chemin de fer en plein désert. Ils seront d'ailleurs plusieurs, bientôt, à s'en mêler : archéologue, médecin, abbé... , chacun venu là pour des raisons qui restent à élucider mais avec une vision des choses bien précise, des rêves et des désirs bien singuliers.
Flirtant avec l'absurde de façon aussi drôle que poignante, ce roman de Boris Vian paru une première fois en 1947 puis une deuxième en 1956 n'a pourtant jamais connu le succès du vivant de l'auteur. Mais la postérité lui a rendu justice de manière éclatante.
Cela commence bien pour Vian, l'écrivain. Queneau aime Vercoquin et le plancton. Gallimard accepte ce premier roman puis un deuxième, L'Écume des jours. Sartre reçoit l'auteur aux Temps modernes, où paraîtront ses Chroniques du Menteur. J'irai cracher sur vos tombes fait scandale - un vrai scandale, du premier coup, celui que tant d'artistes attendent en vain toute leur vie... Et pourtant, cela ne prend pas. Les seuls romans de Vian qui connaissent le succès de son vivant sont ceux qu'il signe Sullivan. Les autres ne trouvent pas leur public. Le dernier, L'Arrache-coeur, sept ans à peine après Vercoquin, est un ultime échec.
Vian en conclut que sa destinée ne sera pas littéraire. Il renonce au roman. Sa célébrité est alors à son comble, pour d'autres raisons.
«Oh! je fais dans pas mal de choses, n'adjudant ; ingénieur, auteur, traducteur, musicien, journaliste, interprète, jazzologue, et maintenant directeur artistique d'une maison de disques. - Ouais... je vois...» répond l'adjudant, «bon à tout, bon à rien...» Le personnage de Vian - trompinette, tourniquette et cor à gidouille - prend beaucoup de place, il est vrai, jusqu'à masquer en partie son oeuvre. Résultat : au lendemain de sa mort prématurée, la plupart de ses livres «littéraires» sont introuvables. Le succès viendra plus tard, au rythme des rééditions posthumes, et il sera accompagné d'une certaine reconnaissance.
Mais prend-on vraiment l'écrivain au sérieux? L'imaginaire de Vian déconcertait ses contemporains. On a parfois l'impression, aujourd'hui, que son humour embarrasse les nôtres. C'est ainsi ; Vian trouvait le sérieux risible et voyait dans le rire une chose sérieuse. Dans son arbre généalogique littéraire figurent les noms de Rabelais, Swift, Carroll, Jarry, Queneau. Cette édition réunit les romans, les nouvelles et les scénarios de Boris Vian, ainsi qu'un choix de textes brefs qui, bien que non fictionnels (encore que certaines chroniques soient fort «romancées»), éclairent son univers imaginaire. Précisément, à quoi ressemble-t-il, cet univers? À un monde parallèle au nôtre et communiquant avec lui, doté de son langage propre, irréductible aux catégories convenues (fantastique, science-fiction), aussi contrasté que le désert à rayures de L'Automne à Pékin, mais concerté, cohérent, à la fois poétique et réel : «l'histoire est entièrement vraie, puisque je l'ai imaginée d'un bout à l'autre. Sa réalisation matérielle proprement dite consiste essentiellement en une projection de la réalité en atmosphère biaise et chauffée, sur un plan de référence irrégulièrement ondulé et présentant de la distorsion.» Langage d'ingénieur, mais il cache une définition du récit poétique, au service de thèmes graves - la difficulté d'être, l'usure de toute chose, l'angoisse de la mort - qui chez Vian sont transfigurés par la magie du rêve.
Cela commence bien pour Vian, l'écrivain. Queneau aime Vercoquin et le plancton. Gallimard accepte ce premier roman puis un deuxième, L'Écume des jours. Sartre reçoit l'auteur aux Temps modernes, où paraîtront ses Chroniques du Menteur. J'irai cracher sur vos tombes fait scandale - un vrai scandale, du premier coup, celui que tant d'artistes attendent en vain toute leur vie. Et pourtant, cela ne prend pas. Les seuls romans de Vian qui connaissent le succès de son vivant sont ceux qu'il signe Sullivan. Les autres ne trouvent pas leur public. Le dernier, L'Arrache-coeur, sept ans à peine après Vercoquin, est un ultime échec. Vian en conclut que sa destinée ne sera pas littéraire. Il renonce au roman.
Sa célébrité est alors à son comble, pour d'autres raisons. « Oh ! je fais dans pas mal de choses, n'adjudant ; ingénieur, auteur, traducteur, musicien, journaliste, interprète, jazzologue, et maintenant directeur artistique d'une maison de disques. - Ouais. je vois. » répond l'adjudant, « bon à tout, bon à rien. » Le personnage de Vian - trompinette, tourniquette et cor à gidouille - prend beaucoup de place, il est vrai, jusqu'à masquer en partie son oeuvre. Résultat : au lendemain de sa mort prématurée, la plupart de ses livres « littéraires » sont introuvables. Le succès viendra plus tard, au rythme des rééditions posthumes, et il sera accompagné d'une certaine reconnaissance. Mais prend-on vraiment l'écrivain au sérieux ? L'imaginaire de Vian déconcertait ses contemporains. On a parfois l'impression, aujourd'hui, que son humour embarrasse les nôtres. C'est ainsi ; Vian trouvait le sérieux risible et voyait dans le rire une chose sérieuse. Dans son arbre généalogique littéraire figurent les noms de Rabelais, Swift, Carroll, Jarry, Queneau.
Cette édition réunit les romans, les nouvelles et les scénarios de Boris Vian, ainsi qu'un choix de textes brefs qui, bien que non fictionnels (encore que certaines chroniques soient fort « romancées »), éclairent son univers imaginaire. Précisément, à quoi ressemble-t-il, cet univers ? À un monde parallèle au nôtre et communiquant avec lui, doté de son langage propre, irréductible aux catégories convenues (fantastique, science-fiction), aussi contrasté que le désert à rayures de L'Automne à Pékin, mais concerté, cohérent, à la fois poétique et réel : « l'histoire est entièrement vraie, puisque je l'ai imaginée d'un bout à l'autre. Sa réalisation matérielle proprement dite consiste essentiellement en une projection de la réalité en atmosphère biaise et chauffée, sur un plan de référence irrégulièrement ondulé et présentant de la distorsion. » Langage d'ingénieur, mais il cache une définition du récit poétique, au service de thèmes graves - la difficulté d'être, l'usure de toute chose, l'angoisse de la mort - qui chez Vian sont transfigurés par la magie du rêve.
Cela commence bien pour Vian, l'écrivain. Queneau aime Vercoquin et le plancton. Gallimard accepte ce premier roman puis un deuxième, L'Écume des jours. Sartre reçoit l'auteur aux Temps modernes, où paraîtront ses Chroniques du Menteur. J'irai cracher sur vos tombes fait scandale - un vrai scandale, du premier coup, celui que tant d'artistes attendent en vain toute leur vie. Et pourtant, cela ne prend pas. Les seuls romans de Vian qui connaissent le succès de son vivant sont ceux qu'il signe Sullivan. Les autres ne trouvent pas leur public. Le dernier, L'Arrache-coeur, sept ans à peine après Vercoquin, est un ultime échec. Vian en conclut que sa destinée ne sera pas littéraire. Il renonce au roman.
Sa célébrité est alors à son comble, pour d'autres raisons. « Oh ! je fais dans pas mal de choses, n'adjudant ; ingénieur, auteur, traducteur, musicien, journaliste, interprète, jazzologue, et maintenant directeur artistique d'une maison de disques. - Ouais. je vois. » répond l'adjudant, « bon à tout, bon à rien. » Le personnage de Vian - trompinette, tourniquette et cor à gidouille - prend beaucoup de place, il est vrai, jusqu'à masquer en partie son oeuvre. Résultat : au lendemain de sa mort prématurée, la plupart de ses livres « littéraires » sont introuvables. Le succès viendra plus tard, au rythme des rééditions posthumes, et il sera accompagné d'une certaine reconnaissance. Mais prend-on vraiment l'écrivain au sérieux ? L'imaginaire de Vian déconcertait ses contemporains. On a parfois l'impression, aujourd'hui, que son humour embarrasse les nôtres. C'est ainsi ; Vian trouvait le sérieux risible et voyait dans le rire une chose sérieuse. Dans son arbre généalogique littéraire figurent les noms de Rabelais, Swift, Carroll, Jarry, Queneau.
Cette édition réunit les romans, les nouvelles et les scénarios de Boris Vian, ainsi qu'un choix de textes brefs qui, bien que non fictionnels (encore que certaines chroniques soient fort « romancées »), éclairent son univers imaginaire. Précisément, à quoi ressemble-t-il, cet univers ? À un monde parallèle au nôtre et communiquant avec lui, doté de son langage propre, irréductible aux catégories convenues (fantastique, science-fiction), aussi contrasté que le désert à rayures de L'Automne à Pékin, mais concerté, cohérent, à la fois poétique et réel : « l'histoire est entièrement vraie, puisque je l'ai imaginée d'un bout à l'autre. Sa réalisation matérielle proprement dite consiste essentiellement en une projection de la réalité en atmosphère biaise et chauffée, sur un plan de référence irrégulièrement ondulé et présentant de la distorsion. » Langage d'ingénieur, mais il cache une définition du récit poétique, au service de thèmes graves - la difficulté d'être, l'usure de toute chose, l'angoisse de la mort - qui chez Vian sont transfigurés par la magie du rêve.
« Le Major avait une façon assez personnelle de danser, un peu déroutante au premier abord, mais à laquelle on s'accoutumait assez vite. De temps à autre, s'arrêtant sur le pied droit, il levait la jambe gauche de façon que le fémur fasse avec le corps, tenu vertical, un angle à 90°. Le tibia restait parallèle au corps, puis s'en écartait légèrement dans un mouvement spasmodique, le pied demeurant parfaitement horizontal pendant ce temps. Le tibia, redevenu vertical, le Major abaissait son fémur, puis continuait comme si de rien n'était. » Les surprises-parties en 1945 racontées par Boris Vian.
Les onze récits de ce recueil ont été rassemblés par Boris Vian lui-même; leurs nombreuses rééditions ont apporté la preuve de l'importance de cet ouvrage dans son oeuvre.
Onze récits où se conjuguent l'émotion, la verve, la fantaisie, la tendresse et la saine insolence de Vian.
L'OEUVRE INTÉGRALE ANNOTÉE : Deux histoires d'amour naissent et s'entremêlent : Colin, un jeune homme riche et élégant, met fi n à son célibat en épousant Chloé, tandis que son ami Chick, admirateur du philosophe Jean-Sol Partre, débute une relation avec Alise. Dans cet univers, tout est fantaisiste, léger et onirique, jusqu'à ce que nos héros connaissent des heures plus sombres.
DOSSIER THÉMATIQUE : L'HUMOUR PAR JUDITH SARFATI LANTER* Biographie de l'auteur, histoire de l'oeuvre * Humour et imaginaire * Humour et amour * Humour et critique sociale * L'humour et la mort PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES :
* Histoire / Histoire des arts * Information, communication, citoyenneté * Psychanalyse LE + POUR L'ORAL :
En partenariat avec Audiolib des extraits de l'oeuvre lus par Arthur H et accessibles grâce à des flashcodes.
Vocabulaire, exercices écrits et oraux, groupements de textes et lecture d'images autour de l'oeuvre.
Après j'irai cracher sur vos tombes, le second " vernon sullivan " paru en 1948, condamné en 1950 et conduit au bûcher dans la même charrette.
Un sullivan bourré jusqu'à la gueule : le roman d'abord - que la morale réprouve quand elle se confond avec la sottise ; une nouvelle parmi les plus stupéfiantes qu'ait écrites boris vian ; une postface qui règle leur compte aux " noeuds volants " de la critique. le sexe, le sang, la mort, comme dans tout grand livre qui se respecte. et de l'esprit, parce que c'est un grand livre de boris vian.
>Boris Vian Elles se rendent pas compte Que Gaya s'apprête à en épouser un autre, Francis, son ami d'enfance et amoureux d'occasion, aurait peut-être pu l'admettre à la rigueur. Mais que le fiancé lui fournisse de la drogue, non !
Surtout qu'il appartient à une drôle de bande, ce fiancé. Et qu'en plus il n'aime pas les filles. Et là, ça devient carrément louche. Parce qu'elle est d'une famille très riche, la petite Gaya.
Alors il fonce, Francis. Beaucoup de bagarres, pas mal de sexe, quelques morts.
Il faut ce qu'il faut : sans ça, elles se rendent pas compte !
Un «Vernon Sullivan» percutant, qui classe sans conteste Boris Vian parmi les classiques du polar noir.
Les Cent Sonnets sont la première oeuvre de Boris Vian. La première oeuvre écrite, c'est probable dans les années 39/41, et assurément la première oeuvre organisée en volume en vue d'une publication.
" il n'est pas dans mon intention, en présentant aujourd'hui cette variation sur saint-germain-des-prés, d'épuiser la somme des commentaires que l'on pourrait faire sur ce quartier de paris devenu brusquement vers 1947 un des pôles d'attraction du " monde intellectuel " (sic) ou plus simplement du public. ce n'est pas que le recul manque, car on prend le recul qu'on veut; c'est plutôt qu'il faudrait alors faire oeuvre d'historien véritable, et que je ne m'en reconnais ni les capacités ni la patience. " en 1950, boris vian remanie son texte, destiné à l'origine à la collection des guides verts publiés par les éditions toutain, et en fait un ouvrage retraçant avec brio et légèreté le quartier de saint-germain-des-prés des années d'après-guerre.
Le manuel présente saint-germain-des-prés qui vit fleurir les nouveaux courants de la littérature moderne, du théâtre, de la chanson, du cinéma, des arts plastiques, de la danse, de la philosophie, de la photographie, de la musique contemporaine.
Tous les amoureux du jazz se rencontraient dans les caves; tous ceux qui avaient en commun une furieuse envie de vivre se rencontraient à saint-germain-des-prés.
Treize nouvelles, écrites de 1945 à 1952, sur tous les registres où Boris Vian s'est plu à laisser son imagination battre la campagne, la ville et quelques mondes moins connus comme celui des loups-garous de Ville-d'Avray ou celui des skieuses lesbiennes et sadiques de Vallyeuse.
Boris vian n'aura jamais fini de nous étonner, (ce qui est une raison supplémentaire de ne jamais désespérer). et de même que ses romans sont d'une actualité de plus en plus troublante, de même ses chroniques _ où le jazz est souvent prétexte aux luttes passionnées d'un homme libre _ par leur vivacité, leur ironie et leur amour, ont une jeunesse miraculeusement préservée. réunies en volume, elles ont même un " punch " supplémentaire: c'est qu'on ne lutte jamais assez contre la bêtise, l'ignorance, la méchanceté, et que le bon vian est un pourfendeur infatigable, un polémiste irrésistible, un attaquant sagace et généreux.
Qu'il parle de l'american way of life, du jazz vivant, " d'un certain " hugues panassié, ou de la presse en folie, c'est toujours avec une fougue, en même temps qu'une paisible fidélité à lui-même et à ses principes, un sens inné du trait qui porte, de l'exemple qui fait mouche.
Ceux qui connaissent ces chroniques ne manqueront pas d'être attendris, mais toujours étonnés; quant aux autres, ils trouveront là un vin généreux d'une force inaltérée. et quel plaisir rare que celui de la découverte!
Sur fond de Seconde Guerre mondiale et d'une France de l'après-guerre, ce beau volume en partie inédit révèle un Boris Vian tour à tour facétieux, amoureux, tendre, corrosif et combatif.
Boris Vian a beaucoup écrit. 10 000 pages ont été publiées, restait en suspens la correspondance.
Dans les échanges avec sa première épouse Michelle se dessinent notamment l'univers de Saint-Germain-des-Prés, celui de Saint-Tropez avec ses clubs et ses personnalités hautes en couleur. Les copains - écrivains, jazzmen ou artistes - deviennent source d'inspiration, voire des personnages de son oeuvre. Boris Vian leur écrit, mais répond aussi continuellement aux missives d'admiratrices, de lecteurs anonymes passionnés de musique et aux journalistes qui n'aiment pas son style.
Quant à la séquence familiale inédite qui ouvre cet ouvrage, elle résonne avec une puissance singulière. Les lettres à sa mère, surnommée Pouche, alors qu'il est en première année de l'École centrale, sont particulièrement touchantes, comme ses charmants échanges plus tard avec ses deux enfants, Patrick et Carole.
Ses lettres d'amour nous bouleversent, qu'elles soient coquines, drôles ou poétiques. Et puis un jour le premier amour disparaît pour refleurir ailleurs, avec Ursula, son Ourson.
Si l'on connaissait son esprit facétieux et provocateur, cette correspondance révèle l'humeur parfois assombrie d'un homme qui se sait malade depuis l'adolescence et qui vit différemment. Ressort quelquefois le ton d'un écrivain blessé de ne pas avoir été compris ni sous son nom ni sous celui de Vernon Sullivan. Même si Simone de Beauvoir lui écrit avoir aimé « en gros et en détail » L'Écume des jours ou que Raymond Queneau le soutient contre vents et marées.