Pauvert
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« Le plus poignant des romans d'amour contemporain.» Raymond Queneau« L'écume des jours, c'est Roméo et Juliette sans confl its familiaux, Tristan et Yseut qui n'ont pas besoin de philtre, Paul et Virginie à Saint-Germain-des-Prés, une Dame dont les Camélias sont remplacés par un Nénuphar, Héloïse sans castrer Abélard. Voilà un tournant : le moment, après la guerre, où le roman français se dit que ce qui importe, c'est de faire bouger le lecteur sur un air de be-bop. Boris Vian en a marre des académismes, il veut faire rire et swinguer la langue, il veut obtenir les larmes, il veut aussi faire rêver et proposer davantage qu'une romance: une fenêtre ouverte sur le merveilleux.» Frédéric Beigbeder
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28 août Le sentier longeait la falaise. Il était bordé de calamines en fleur et de brouillouses un peu passées dont les pétales noircis jonchaient le sol. Des insectes pointus avaient creusé le sol de mille petits trous ; sous les pieds, c'était comme de l'éponge morte de froid.
Jacquemort avançait sans se presser et regardait les calamines dont le coeur rouge sombre battait au soleil. A chaque pulsation, un nuage de pollen s'élevait, puis retombait sur les feuilles agitées d'un lent tremblement. Distraites, des abeilles vaquaient. -
A dire vrai il n'est pas question de Pékin dans ce roman, et d'automne guère plus - mais seulement d'un homme qui, ayant raté son autobus, se retrouve à construire des voies de chemin de fer en plein désert. Ils seront d'ailleurs plusieurs, bientôt, à s'en mêler : archéologue, médecin, abbé... , chacun venu là pour des raisons qui restent à élucider mais avec une vision des choses bien précise, des rêves et des désirs bien singuliers.
Flirtant avec l'absurde de façon aussi drôle que poignante, ce roman de Boris Vian paru une première fois en 1947 puis une deuxième en 1956 n'a pourtant jamais connu le succès du vivant de l'auteur. Mais la postérité lui a rendu justice de manière éclatante.
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Les onze récits de ce recueil ont été rassemblés par Boris Vian lui-même; leurs nombreuses rééditions ont apporté la preuve de l'importance de cet ouvrage dans son oeuvre.Onze récits où se conjuguent l'émotion, la verve, la fantaisie, la tendresse et la saine insolence de Vian.
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>Boris Vian Elles se rendent pas compte Que Gaya s'apprête à en épouser un autre, Francis, son ami d'enfance et amoureux d'occasion, aurait peut-être pu l'admettre à la rigueur. Mais que le fiancé lui fournisse de la drogue, non !
Surtout qu'il appartient à une drôle de bande, ce fiancé. Et qu'en plus il n'aime pas les filles. Et là, ça devient carrément louche. Parce qu'elle est d'une famille très riche, la petite Gaya.
Alors il fonce, Francis. Beaucoup de bagarres, pas mal de sexe, quelques morts.
Il faut ce qu'il faut : sans ça, elles se rendent pas compte !
Un «Vernon Sullivan» percutant, qui classe sans conteste Boris Vian parmi les classiques du polar noir.
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Il n'est pas dans mon intention, en présentant aujourd'hui cette variation sur Saint-Germain-des-Prés, d'épuiser la somme des commentaires que l'on pourrait faire sur ce quartier de Paris devenu brusquement vers 1947 un des pôles d'attraction du monde intellectuel (sic) ou plus simplement du public. Ce n'est pas que le recul manque, car on prend le recul qu'on veut; c'est plutôt qu'il faudrait alors faire oeuvre d'historien véritable, et que je ne m'en reconnais ni les capacités ni la patience. En 1950, Boris Vian remanie son texte, destiné à l'origine à la collection des Guides Verts publiés par les éditions Toutain, et en fait un ouvrage retraçant avec brio et légèreté le quartier de Saint-Germain-des-Prés des années d'après-guerre.Le Manuel présente Saint-Germain-des-Prés qui vit fleurir les nouveaux courants de la littérature moderne, du théâtre, de la chanson, du cinéma, des arts plastiques, de la danse, de la philosophie, de la photographie, de la musique contemporaine.Tous les amoureux du jazz se rencontraient dans les caves; tous ceux qui avaient en commun une furieuse envie de vivre se rencontraient à Saint-Germain-des-Prés.
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Boris Vian n'aura jamais fini de nous étonner, (ce qui est une raison supplémentaire de ne jamais désespérer). Et de même que ses romans sont d'une actualité de plus en plus troublante, de même ses chroniques _ où le jazz est souvent prétexte aux luttes passionnées d'un homme libre _ par leur vivacité, leur ironie et leur amour, ont une jeunesse miraculeusement préservée. Réunies en volume, elles ont même un punch supplémentaire: c'est qu'on ne lutte jamais assez contre la bêtise, l'ignorance, la méchanceté, et que le bon Vian est un pourfendeur infatigable, un polémiste irrésistible, un attaquant sagace et généreux.Qu'il parle de l'American Way of Life, du jazz vivant, d'un certain Hugues Panassié, ou de la presse en folie, c'est toujours avec une fougue, en même temps qu'une paisible fidélité à lui-même et à ses principes, un sens inné du trait qui porte, de l'exemple qui fait mouche.Ceux qui connaissent ces chroniques ne manqueront pas d'être attendris, mais toujours étonnés; quant aux autres, ils trouveront là un vin généreux d'une force inaltérée. Et quel plaisir rare que celui de la découverte!
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En 1948, boris vian est choisi par une radio de new york pour présenter aux auditeurs " amerlauds " le jazz tel qu'il se crée à paris depuis les années trente. pendant près de deux ans, il prend plaisir à enchaîner les disques des jazzmen français ou des groupes franco-américains enregistrés en france. il le fait dans un anglais bien à lui, avec son élan habituel _ variations comiques et stylistiques, jeux de mots bilingues, fantaisie et humour _, mais aussi avec le sérieux du connaisseur pédagogue.
Voici donc en édition bilingue un (ultime?) complément indispensable aux quelque 1 200 pages de chroniques de jazz déjà publiées du vice-président du hot club de paris. il se révèle toujours, même dans des textes d'une forme convenue, un instructeur aimable et un écrivain brillamment original que chaque titre de jazz peut faire glisser vers les régions fécondes de l'imaginaire.
Gilbert pestureau
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Trouble dans les Andains a été écrit pendant l'hiver 1942-43. Il devait être édité par les éditions TOUTAIN qui cessèrent leurs activités avant sa publication. Bien qu'y apparaissent les personnages d'Antioche Tambrétambre (Boris Vian) et du Major (Jacques Loustalot) qui figurent dans Vercoquin et le Plancton, il s'agit d'un roman qui n'en est ni un brouillon ni une suite, et qui est resté, jusqu'à ce jour, entièrement inédit.
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Rue des ravissantes et dix-sept autres scénarios
Boris Vian
- Pauvert
- Litterature
- 28 Janvier 1998
- 9782253143697
L'intérêt de Boris Vian pour le cinéma a été précoce : dès l'Occupation, alors que le jeune écrivain n'a encore rien publié, il s'essaye à composer des scénarios. Sa rencontre avec le cinéaste Pierre Kast, en 1945, va déboucher sur de vrais projets... dont aucun n'aboutira.
C'est ainsi : alors que la chanson, le roman ou le théâtre valurent à l'auteur de L'Écume des jours de spectaculaires réussites, le cinéma ne voulut pas de lui. Il nous reste à lire ces scénarios comme des oeuvres de Boris Vian.
Fantastique avec Notre Faust, histoire d'une âme vendue au diable dans le Saint-Germain-des-Prés d'après-guerre, l'inspiration de l'écrivain se tourne vers l'espionnage avec Le Baron Annibal, la satire sociale avec L'Auto-stoppeur, et la chronique très parisienne avec Rue des Ravissantes... Mais quelle que soit la direction prise, Vian dépense des trésors de fantaisie, d'inventivité, de liberté d'esprit.
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Conte de fées à l'usage des moyennes personnes
Boris Vian
- Pauvert
- Fonds Pauvert
- 7 Mai 1997
- 9782720213663
Conte de fées à l'usage des moyennes personnes, écrit en 1941, échappe simplement à la définition. C'est déjà du Boris Vian, bien avant L'Ecume des Jours, L'Arrache-Coeur ou L'Herbe Rouge. Il était une fois un prince beau comme le jour. Il vivait entre son chien et son cheval, à l'orée d'un bois, dans un château aux murs gris et au toit mauve....
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Boris vian naît le 10 mars 1920 à villed'avray. - elevé dans le plus parfait mépris de la trinité sociale : armée, eglise, argent" (noël arnaud), il passe son baccalauréat latin-grec à quinze ans. il apprend la trompette. 1939 : le 6 novembre, il est admis, avec un rang moyen, à centrale. 1943 . ingénieur à l'association française de normalisation, vian s'y distingue en établissant une "norme des injures", il écrit "troubles dans les andains" (qui ne paraîtront qu'en 1966) et "vercoquin et le plancton", texte que jean rostand fait lire à queneau. sartre, camus, prévert sont de ses amis. 1946: vian entre à l'office professionnel du papier et du carton, et c'est la qu'il termine "l'ecume des jours", puis "l'automne à pékin", il publie, sous le pseudonyme de vernon sullivan, "j'irai cracher sur vos tombes". gros succès (un demi-million d'exemplaires vendus), et scandale (le livre est interdit). 1947:boris vian renonce à son poste à l'office. il fait désormais figure de "roi" de saint-germain-des-prés. il joue au tabou, puis publie "l'ecume" et "l'automne". c'est le temps des caves. mais vian se détachera bient6t d'un quartier qui lui doit sa légende. 1950 : représentation de "l'equarrissage pour tous". echec. 1950/1951 : vian écrit l'arrache coeur, que gallimard refusera. "découragé, harcelé ", écrit noël arnaud, vian met un terme à sa carrière de romancier. il abandonne la trompette. 1953 : vian publie "l'arrache coeur", avec un avant-propos de queneau. 1955: entre ses diverses activités (trompette, littérature, bricolage d'envergure, économie, sciences, journalisme), boris compose des chansons (plus de 400), parmi lesquelles le déserteur. 1959 : boris vian donne des signes d'extrême fatigue. il meurt le 23 juin, à 39 ans, pendant la projection privée du film tiré de "j'irai cracher sur vos tombes".
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Préface de Cavanna Note de l'éditeurROMANSL'écume des joursL'arrache-coeurL'automne à PékinPOEMESJe voudrais pas creverPourquoi que je visLa vie, c'est comme une dentY avait une lampe de cuivreQuand j'aurai du vent dans mon crâneJe n'ai plus très envieSi j'étais pohéteûJ'ai acheté du pain durY a du soleil dans la rueUn homme tout nu marchaitJ'ai mal à ma rapièreIls cassent le mondeUn de plusJ'aimeraisDonnez le siUn poèteSi les poètes étaient moins bêtesElle serait là, si lourdeY en a qui ont des trompinettesJe veux une vie en forme d'arêteUn jourTout a été dit cent foisJe mourrai d'un cancer de la colonne vertébraleNOUVELLESLes fourmisLes poissons mortsBlues pour un chat noirTHEATRELe dernier des métiersA PREUVETentative de brouillage de cartes
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Chez le même éditeurPOEMESJe voudrais pas creverROMANSL'Arrache-CoeurL'Ecume des JoursTHEATRELes Bâtisseurs d'Empire, Le Goûter des GénérauxL'Equarrissage pour tousLe Dernier des MétiersAux Editions de la Jeune ParqueChroniques de JazzTrouble dans les AndainsEn avant la zizique
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Paru pour la première fois en 1948, Et on tuera tous les affreux est le troisième ouvrage de Boris Vian écrit sous le pseudonyme de Vernon Sullivan.Sexe, sang, anticipation scientifique, suspense, espionnage et froide rigolade y sont superbement dosés.