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FILLE, nom féminin 1. Personne de sexe féminin considérée par rapport à son père, à sa mère.2. Enfant de sexe féminin. 3. (Vieilli.) Femme non mariée.4. Prostituée.Laurence Barraqué grandit avec sa soeur dans les années 1960 à Rouen. «Vous avez des enfants ? demande-t-on à son père. - Non, j'ai deux filles», répond-il. Naître garçon aurait sans doute facilité les choses. Un garçon, c'est toujours mieux qu'une garce. Puis Laurence devient mère dans les années 1990. Être une fille, avoir une fille : comment faire ? Que transmettre ?L'écriture de Camille Laurens atteint ici une maîtrise exceptionnelle qui restitue les mouvements intimes au sein des mutations sociales et met en lumière l'importance des mots dans la construction d'une vie.
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Elle est célèbre dans le monde entier mais combien connaissent son nom? On peut admirer sa silhouette à Paris, New York ou Copenhague, mais où est sa tombe? On ne sait que son âge, quatorze ans, et le travail qu'elle faisait, car c'était déjà un travail, à cet âge où nos enfants vont à l'école. Dans les années 1880, elle dansait comme petit rat à l'Opéra de Paris ; mais comme elle était pauvre et que son labeur ne suffisait pas à la nourrir, elle ni sa famille, elle posait aussi pour des peintres ou des sculpteurs. Parmi eux, il y avait Edgar Degas.
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La trilogie des mots : le grain des mots, tissé par mille, quelques-uns
Camille Laurens
- Folio
- Folio
- 13 Octobre 2022
- 9782072976070
Ce recueil inédit regroupe trois essais sur le langage, dans lesquels Camille Laurens cherche à comprendre ce que trament les mots. Au fil de courts chapitres, elle propose une définition subjective et romancée d'un mot, d'une idée, d'un concept : «style», «souci», «je ne sais quoi», «idiot», «faire», «baiser», «rentrer de vacances», «droite/gauche», «quelques-uns»... Mêlant traits d'humour et références culturelles, anecdotes étymologiques et citations, l'écrivaine nous fait redécouvrir les richesses de la langue française et nous invite à rencontrer ces mots du quotidien «comme on rencontre quelqu'un.»
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«Il y a trois façons de se sentir en vie, vraiment vivants : être en amour, être en littérature, être en analyse. Cette phrase de Julia Kristeva me revient au moment de composer ce volume qui incite à trouver une continuité, sinon un sens, à une suite de romans écrits parfois il y a plus de trente ans et rarement relus. Pour se repérer dans le labyrinthe, c'est le fil du désir qu'il faut tirer, et lui seul. Le désir, mot aimé, mot aimant, mot qui m'aimante, s'entend ici dans son acception la plus large et la plus précise, celle de son étymologie. Désirer, c'est-à-dire se dé-sidérer, sortir littéralement de la sidération, de l'immobilité peureuse qui nous empêche de vivre. Mes romans et récits obéissent tous au même élan, ils témoignent chacun à sa manière d'un mouvement continu pour défier le côté mortifère de la vie. Leurs personnages, des femmes souvent, cherchent plus ou moins timidement l'autre côté, l'envie de vivre, l'énergie vitale, ils montrent une sorte d'acharnement au désir. Ils se rêvent en inventeurs d'un trésor. Ce choix de textes se veut un kaléidoscope. L'amour, les livres qu'on lit, ceux qu'on écrit, le besoin de comprendre y donnent leurs principales couleurs aux fragments qui le composent, dont l'agencement renouvelé n'a qu'un seul but : créer une belle forme au fond de la lorgnette où l'oeil se colle.» Écrire, pour Camille Laurens, c'est enfreindre la loi du silence - et la recommandation familiale, celle de se taire. Écrire, c'est jouer avec la richesse des mots et les circonvolutions de la langue. Écrire, c'est sa réponse à un désir impérieux, celui de vivre et d'être en vie. Par les documents personnels et le choix d'entretiens, s'érige un pont entre vie et écriture, fiction et réalité, présence et absence, véritable fil d'Ariane tendu au lecteur, destiné à déambuler dans l'oeuvre «labyrinthique» de Camille Laurens, depuis son premier roman Index (1991) jusqu'à Fille (2020).
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Vous vous appelez Claire, vous avez quarante-huit ans, vous êtes professeur, divorcée. Pour surveiller Jo, votre amant volage, vous créez un faux profil Facebook : vous devenez une jeune femme brune de vingt-quatre ans, célibataire, et cette photo où vous êtes si belle n'est pas la vôtre, hélas. C'est pourtant de ce double fictif que Christophe - pseudo KissChris - va tomber amoureux.
En un vertigineux jeu de miroirs entre réel et virtuel, Camille Laurens raconte les dangereuses liaisons d'une femme qui ne veut pas renoncer au désir.
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Dans ces bras-là ne traite que d'un seul sujet, une idée fixe : les hommes. L'auteur avoue que, depuis l'enfance, ils sont l'unique objet de sa curiosité et de sa gourmandise. Tous ceux qui lui ont fait tourner la tête, elle veut enfin en faire le tour. Des hommes croisés aux hommes oubliés, du mariage vécu dans l'emportement aux traces immuables des premières amours, Camille Laurens décrit avec émotion et humour les multiples facettes de la relation amoureuse.
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D'où vient l'amour en nous ? Comment se construit cette forme particulière et unique, si différente chez chacun d'entre nous que souvent nous ne la comprenons pas chez l'autre : l'amour ? Le passé la crée peu à peu, tissage de récits déformés, de fables inventées, de mythes personnels, histoires de famille : nous héritons l'amour comme on nous lègue un meuble. Et puis les livres, ce qu'ils nous ont appris de la passion, de la souffrance et du plaisir - pages bâtissant des sentiments, des sensations, un monde, éternel roman du coeur entre illusion et vérité, corps et âme. L'amour, c'est des mots.
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« On peut bien dire qu'on est malheureux, mais on ne peut pas dire le malheur. Il n'y a pas de malheur dans le mot malheureux. Tous les mots sont secs. Ils restent au bord des larmes. Le malheur est toujours un secret. »
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Cet absent-là est celui qui hante l'oeuvre de Camille Laurens depuis toujours sous les traits de Philippe, l'enfant dramatiquement perdu, de tout être aimé qui échappe un jour ou l'autre, voire de l'amour même... Par le biais d'une écriture directe et élégante, alliant simplicité et fluidité du style, Camille Laurens raconte l'absence qui hante la vie de chacun en narrant la sienne. Malgré ces deuils poignants, l'écriture de Camille Laurens reste d'une sensualité lumineuse, confiante en ce labyrinthe inattendu qu'est l'existence. De nouvelles rencontres animent la vie de la narratrice. D'un amour l'autre, peu à peu, le regard s'attache à d'autres traits, désire encore, aime ce désir... et la vie continue, comme l'amour... Un roman poignant et lumineux, que les photographies de Rémi Vinet ponctuent d'une esthétique sobre et généreuse.
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« Je ne sais pas ce qui s'est passé au juste - pourquoi ce fol attachement ? Peut-être est-ce le conflit avec son éditeur qui a tout déclenché, elle était vraiment perdue à ce moment-là.
Je lui ai dit et répété que Luc n'était pas quelqu'un pour elle : qu'avait-elle à faire d'un paparazzi sans foi ni loi, avide d'aventures et d'images, elle qui vit de solitude et de littérature ? Eh bien, elle ne m'a pas écoutée, elle en a fait un livre. C'est ce que Luc voulait : qu'on connaisse son destin, sa vie à la fois tragique et futile, qu'on le reconnaisse comme les stars qu'il traquait. Leur relation n'est pas ordinaire, elle défie les codes de l'amour, mais enfin c'est une rencontre.
Ils ont des rythmes différents, des désirs antagonistes, et se cherchent souvent en vain dans un miroir sans bords. Ils se regardent, pourtant, car ils habitent le même temps, le même monde - qui sont aussi les nôtres ».
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Chansons, maisons, frissons. Héros des stades, bourreaux des coeurs. Idylles, hymens, séparations. Ces fragments assemblés forment une vie, des vies, une succession d'images qui se ressemblent sans se répéter tout à fait. Mythologie familiale, histoire d'amour ? Et si Romance n'était pas ce roman, mais un écran qui cache autre chose ? Si l'on s'était laissé prendre à l'illusion ? Et si, en donnant un léger tour au kaléidoscope, c'était la reconstitution d'un meurtre qui, sur un air de valse, se dessinait ?
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«Est-ce bien raisonnable, lorsqu'on a écrit un roman autobiographique, d'assister au tournage du film qui en est tiré, et, sur le plateau, de s'intéresser à un homme simplement parce qu'il porte le prénom d'un autre ? Ne devrait-on pas plutôt oublier le passé, aller de l'avant ? Personnellement, l'avenir ne m'a jamais tellement réussi ; mais cette fois, j'ai un plan.»
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Vous achetez un livre au hasard d'un voyage, vous le parcourez sans méfiance quand soudain vous comprenez qu'un auteur indélicat y révèle votre secret le plus intime. Tout vous montre du doigt, c'est votre vie, vous vous y reconnaissez. Mais lui, qui est-il, qui lui a raconté ? Commence alors une enquête dont la rigoureuse progression alphabétique se heurte à la multiplicité des interprétations, où rencontres, souvenirs et affabulations déforment votre vérité.C'est à ce chassé-croisé entre lecteur et auteur que vous invite Index. À travers les interrogations d'une jeune femme confrontée à sa propre histoire est posée avec insolence la question clef du roman, qui est de savoir, en tout récit, qui parle.
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Il est réalisateur, elle est romancière. Ils savent ou croient savoir quelque chose des histoires qu'on se raconte et du cinéma qu'on se fait. Et pourtant, comment enchaîner ces deux phrases qui les lient, puis les délient, ces deux plans fixes : Je t'aime - Je ne t'aime plus ? Qu'est-ce qui se passe entre deux ? Qu'est-ce qui passe - ne fait que passer ? Comment dire ce qui ne s'entend pas, comment montrer ce qui ne peut pas se voir ? C'est un roman d'amour ? Un roman de haine ? Peut-être un roman policier : on enquête sur la disparition de l'amour.
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La mission du «privé» ressemble à des vacances au soleil, tous frais payés, même si la mystérieuse commanditaire dissimule ses traits, même si le jeu consiste, en fait, à trouver une aiguille dans une botte de foin.Parti à la recherche d'un Jacques, il découvre qu'en fait c'est un Simon qui a disparu sans laisser d'adresse, avec femme, enfant, et même chien. Il découvre des secrets, des complicités, des silences qui en disent long. Mais si l'enquête semble avancer à bon train, il s'avère aussi que la recherche de la vérité est semblable à un chemin jalonné d'obstacles aux allures de miroirs !À l'issue d'un parcours initiatique digne d'Hercule, notre héros trouvera la réponse tant désirée. Mais comme, dans l'intervalle, la question a changé, peut-être ne sera-t-il plus rien d'autre, alors, que le protagoniste de l'un de ces romans modernes où les demi-dieux échouent et où les amants ne sont pas dignes d'être aimés...
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Mallarmé propose le titre : « Ce pli de sombre dentelle, qui retient l'infini, tissé par mille, chacun selon le fil ou prolongement ignoré son secret, assemble des entrelacs distants où dort un luxe à inventorier... » C'est cet inventaire que poursuit Camille Laurens, cherchant ce que trament les mots - les mille ans, mille gens, mille jeux, mille sons, mille sens qui s'y nouent pour composer le mystérieux textile où s'invente aussi notre vie, ce tissu de la langue ajouré de silence.
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B>b>From the acclaimed author of Little Dancer Aged Fourteen, a deeply personal and insightful account of being a girl, woman, and mother in a world that sees the feminine as less than./b>/b>br>br>Born in 1959 to a middle-class family, Laurence Barraqué grows up with her sister in the northern city of Rouen. Her father is a doctor, her mother a housewife. She understands from an early age, by way of language and her parents example, that a girls place in life is inferior to a boys: Asked for the 1964 census whether he has any children, her father promptly responds, No. I have two daughters. When Laurence eventually becomes a mother herself in the nineties, she grapples with the question of what it means to be a girl, to have a girl, and what lessons she should try to pass down or undo.br>;br>Masterful in her analysis of the subtle and obvious ways women are undermined by a sexist society, Camille Laurens lays out her experiences of the past forty years in this poignant, powerful book. Girl is at once intimate and sweeping in its depiction of the great challenges we face, such as equalizing the education system and transmitting feminist values to the younger generations.
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Pourquoi les femmes font-elles peur aux hommes ? Loin d'incarner les seules valeurs de douceur, d'amour, d'angélisme, de générosité, la femme est d'abord, dans l'imaginaire collectif, une créature mystérieuse et inquiétante, "tout entière taboue", disait Freud.
Elle perturbe, effraie, bouleverse, à la fois menaçante et désirable, agressive et rassurante. Dénoncée comme fatale, poursuivie comme sorcière, porteuse de déchéance et de mort, elle incarne aussi, par sa beauté, sa séduction et sa capacité d'enfanter, une formidable puissance symbolique, un monstre impossible à vaincre sans mourir soi-même. Mythes et religions ont transmis l'image d'un être démoniaque, d'une pécheresse animale et lubrique.
Les arts, notamment la littérature et la peinture, matérialisent ces représentations souvent inconscientes, dont les formes ont évolué dans le temps sans que le noyau d'effroi en ait été vraiment dissous : peintres, plasticiens, écrivains, photographes nous donnent à voir l'irreprésentable. Partant de cette question toujours actuelle, Camille Laurens est allée à la recherche des représentations féminines à travers les oeuvres d'art et ses souvenirs de lecture.
L'ouvrage se propose d'enquêter parmi ces multiples images, figures réelles ou fantasmées, afin de mieux comprendre, au fil des siècles et des oeuvres, les ressorts profonds d'une angoisse à la fois archaïque et universelle.
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Rencontrer un mot comme on rencontre quelqu'un...
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Je suis l'homme.
N'est-ce pas merveilleux ? Un homme qui s'avance et qui dit : je suis l'homme. Il faudrait pouvoir se planter en face, yeux dans les yeux, et dire : je suis la femme. Rien d'autre - simplement ceci, tel que je vous le dis maintenant, tel que vous l'entendez : je suis la femme.
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«Mon coeur bat, les saisons reviennent, les gens qui m'attirent se ressemblent, les scénarios se répètent, la routine s'installe. Je redis, je relis, je revois, je refais, je ressasse - allez, re! Quelquefois aussi, je revis.
Ces variations se proposent d'explorer les pouvoirs de la répétition dans nos vies.»
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«Les mots ont un grain - comme on dit le grain de la voix, le grain de la peau, bien sûr, mais aussi, au fond, comme on parle des fous, des marginaux : chacun d'entre eux est un original, une pièce unique. D'avoir été prononcés tant de fois, déformés par les lèvres ou polis par les livres, de nous avoir émus dans la beauté des oeuvres ou la bouche d'autrui, ils ont acquis la densité et la profondeur merveilleuse d'une terre dont nous rêvons d'être un jour les archéologues : les mots sont faits de notre vie qui sédimente.»
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Si la mort du père est le premier mort d'un fils, que représente la disparition d'une mère ? Sa fin est autre ; elle n'intéresse nullement notre identité, notre état de conscience. Cela remonte plus loin ; très loin dans les abîmes et le silence. Jusqu'au premier battement de coeur. Elle, disparue, nous entrons dans le temps de la mort réelle ; de la mort sensible. Nous mourons aussi de son corps ; de sa source à notre commencement. Ce qui disparaît alors, au-delà du secret, du corps inséparable, c'est ce qui, en nous, jamais ne cède : le rêve et la douceur ; un premier pas, les premiers mots ; le pain chaud et les caresses. Notre seule volonté d'enfance.
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Est-ce bien raisonnable, lorsqu'on a écrit un roman autobiographique, d'assister au tournage du film qui en est tiré, et, sur le plateau, de s'intéresser à un homme simplement parce qu'il porte le prénom d'un autre ? Ne devrait-on pas plutôt oublier le passé, aller de l'avant ? Personnellement, l'avenir ne m'a jamais tellement réussi ; mais cette fois, j'ai un plan.