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«Au moment où s'ouvre ce livre, je romps une promesse. Lorsque je l'ai faite, c'est idiot, j'étais sûre que je la tiendrais. Enfin, idiot, je ne sais pas. La moindre des choses, quand on fait une promesse, n'est-ce pas d'y croire ?» Que s'est-il passé avec son compagnon pour que la romancière Claire Lancel doive se défendre devant un tribunal ? Au fil du récit, elle raconte comment elle s'est peu à peu laissé entraîner dans une histoire faite de manipulations et de mensonges. Dans ce roman haletant comme un thriller, Camille Laurens questionne le narcissisme contemporain, l'absence d'empathie, et se demande comment sauver l'amour de ses illusions. Elle nous invite à le célébrer et à le vivre, au-delà des promesses trahies.
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FILLE, nom féminin 1. Personne de sexe féminin considérée par rapport à son père, à sa mère.2. Enfant de sexe féminin. 3. (Vieilli.) Femme non mariée.4. Prostituée.Laurence Barraqué grandit avec sa soeur dans les années 1960 à Rouen. «Vous avez des enfants ? demande-t-on à son père. - Non, j'ai deux filles», répond-il. Naître garçon aurait sans doute facilité les choses. Un garçon, c'est toujours mieux qu'une garce. Puis Laurence devient mère dans les années 1990. Être une fille, avoir une fille : comment faire ? Que transmettre ?L'écriture de Camille Laurens atteint ici une maîtrise exceptionnelle qui restitue les mouvements intimes au sein des mutations sociales et met en lumière l'importance des mots dans la construction d'une vie.
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« Elle est célèbre dans le monde entier mais combien connaissent son nom ? On peut admirer sa silhouette à Washington, Paris, Londres, New York, Dresde ou Copenhague, mais où est sa tombe ? On ne sait que son âge, quatorze ans, et le travail qu'elle faisait, car c'était déjà un travail, à cet âge où nos enfants vont à l'école. Dans les années 1880, elle dansait comme petit rat à l'Opéra de Paris, et ce qui fait souvent rêver nos petites filles n'était pas un rêve pour elle, pas l'âge heureux de notre jeunesse. Elle a été renvoyée après quelques années de labeur, le directeur en a eu assez de ses absences à répétition. C'est qu'elle avait un autre métier, et même deux, parce que les quelques sous gagnés à l'Opéra ne suffisaient pas à la nourrir, elle ni sa famille. Elle était modèle, elle posait pour des peintres ou des sculpteurs. Parmi eux il y avait Edgar Degas. »
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C'est l'histoire de Claire Millecam, une femme de 48 ans, professeur, divorcée, qui crée un faux profil sur Facebook : celui d'une jeune femme de 24 ans, nommée Claire Antunès, qu'elle accompagne de la photo d'une jolie brune qui n'est évidemment pas la sienne. Pourquoi fait-elle cela ? A l'origine, pour tenter d'avoir accès aux informations de Jo, son amant épisodique, fuyant et inconstant. Comme Jo n'accepte que des gens qu'il connaît personnellement, Claire, sous sa fausse identité, fait une demande d'amitié à son plus proche ami, Chris, 36 ans, espérant glaner ainsi des renseignements sur Jo. Chris l'accepte tout de suite comme amie, et commence alors un échange de messages qui se transforme peu à peu en liaison amoureuse. Liaison virtuelle, évidemment, puisque la belle Claire Antunès est une invention, un fake. Mais Claire, elle, a cessé de s'intéresser à Jo, elle est maintenant amoureuse de Chris, et lui d'elle - enfin, de la belle inconnue dont il admire la photo de profil. Ils tchattent presque tous les jours, se téléphonent longuement, et elle ne sait plus comment faire pour éluder les demandes pressantes de Chris qui voudrait la rencontrer « en vrai », IRL, in real life. Elle s'invente un métier prenant, des voyages professionnels, des empêchements divers et même un compagnon jaloux. Ils sont de plus en plus amoureux, la situation devient intenable. Claire est déchirée entre l'impossibilité de cet amour (elle ne peut se résoudre à lui avouer qu'elle a 12 ans de plus que lui et non 12 de moins) et la douleur de devoir y renoncer. Il lui faut donc trouver un moyen pour que l'histoire d'amour virtuelle devienne malgré tout réalité.
Celle que vous croyez interroge la question du désir féminin en lien avec le temps qui passe, et dresse, plus généralement, un panorama de l'amour au temps des réseaux sociaux. Facebook permet en apparence de s'exposer publiquement, de se livrer à des confidences, mais surtout de mentir, de s'inventer une autre vie, entraînant une fictionnalisation de soi-même, mélange de naïveté sentimentale et de perversité manipulatrice qui n'a rien à envier aux nouvelles et romans libertins du XVIIIe siècle.
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Dans ces bras-là ne traite que d'un seul sujet, une idée fixe : les hommes.
L'auteur avoue que, depuis l'enfance, ils sont l'unique objet de sa curiosité et de sa gourmandise. Tous ceux qui lui ont fait tourner la tête, elle veut enfin en faire le tour. Des hommes croisés aux hommes oubliés, du mariage vécu dans l'emportement aux traces immuables des premières amours, Camille Laurens décrit avec émotion et humour les multiples facettes de la relation amoureuse.
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«Il y a trois façons de se sentir en vie, vraiment vivants : être en amour, être en littérature, être en analyse. Cette phrase de Julia Kristeva me revient au moment de composer ce volume qui incite à trouver une continuité, sinon un sens, à une suite de romans écrits parfois il y a plus de trente ans et rarement relus. Pour se repérer dans le labyrinthe, c'est le fil du désir qu'il faut tirer, et lui seul. Le désir, mot aimé, mot aimant, mot qui m'aimante, s'entend ici dans son acception la plus large et la plus précise, celle de son étymologie. Désirer, c'est-à-dire se dé-sidérer, sortir littéralement de la sidération, de l'immobilité peureuse qui nous empêche de vivre. Mes romans et récits obéissent tous au même élan, ils témoignent chacun à sa manière d'un mouvement continu pour défier le côté mortifère de la vie. Leurs personnages, des femmes souvent, cherchent plus ou moins timidement l'autre côté, l'envie de vivre, l'énergie vitale, ils montrent une sorte d'acharnement au désir. Ils se rêvent en inventeurs d'un trésor. Ce choix de textes se veut un kaléidoscope. L'amour, les livres qu'on lit, ceux qu'on écrit, le besoin de comprendre y donnent leurs principales couleurs aux fragments qui le composent, dont l'agencement renouvelé n'a qu'un seul but : créer une belle forme au fond de la lorgnette où l'oeil se colle.» Écrire, pour Camille Laurens, c'est enfreindre la loi du silence - et la recommandation familiale, celle de se taire. Écrire, c'est jouer avec la richesse des mots et les circonvolutions de la langue. Écrire, c'est sa réponse à un désir impérieux, celui de vivre et d'être en vie. Par les documents personnels et le choix d'entretiens, s'érige un pont entre vie et écriture, fiction et réalité, présence et absence, véritable fil d'Ariane tendu au lecteur, destiné à déambuler dans l'oeuvre «labyrinthique» de Camille Laurens, depuis son premier roman Index (1991) jusqu'à Fille (2020).
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« On peut bien dire qu'on est malheureux, mais on ne peut pas dire le malheur. Il n'y a pas de malheur dans le mot malheureux. Tous les mots sont secs. Ils restent au bord des larmes. Le malheur est toujours un secret. »Le 7 février 1994, Camille Laurens met au monde un fils nommé Philippe. Le lendemain, elle assiste à son enterrement. Philippe est mort deux heures après sa naissance par la négligence du médecin qui l'a accouché. Par son arrogance, surtout. C'est ce malheur et cette inhumanité, mais aussi l'indélicatesse de certains proches, que l'auteur raconte dans ce magnifique récit. Au cours de quatre chapitres, « Souffrir », « Comprendre », « Vivre » et « Écrire », elle décrit le temps écoulé de la douleur à l'écriture, avec une ironie grave, une intense clairvoyance. Au fil des pages se compose un livre pour voir, pour comprendre, pour rendre justice, pour s'armer de mots, pour dire son amour, pour crier, pour pleurer, pour ne pas oublier Philippe.
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D'où vient l'amour en nous ? Comment se construit cette forme particulière et unique, si différente chez chacun d'entre nous que souvent nous ne la comprenons pas chez l'autre : l'amour ? Le passé la crée peu à peu, tissage de récits déformés, de fables inventées, de mythes personnels, histoires de famille : nous héritons l'amour comme on nous lègue un meuble. Et puis les livres, ce qu'ils nous ont appris de la passion, de la souffrance et du plaisir - pages bâtissant des sentiments, des sensations, un monde, éternel roman du coeur entre illusion et vérité, corps et âme. L'amour, c'est des mots.
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«C'est le premier soir, il y a beaucoup de monde, on danse,
on parle, on boit. Je suis là depuis une heure, je danse, je
bois, je parle. Et soudain m'arrive une chose extraordinaire,
imprévisible, imprévue : j'apparais. J'en ai conscience dans
l'instant, on dirait un éclair de flash, dont la surprise me
serre la gorge comme on cligne des paupières, je le sais
aussitôt, c'est fulgurant : on me voit ; quelqu'un est en
train de me voir.»
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C'est l'histoire d'une rencontre improbable. Elle est romancière, cultivée, « la vraie vie, c'est la littérature », pense-t-elle. Luc est paparazzi, toujours en quête d'aventures et de sensations fortes. À la suite d'un conflit avec son éditeur, elle a perdu confiance en elle et ne parvient plus à écrire ; il rêve d'être connu et reconnu, il voudrait qu'elle écrive un livre sur lui, sur son existence à la fois tragique et futile, insignifiante. Il lui offre non pas une tranche de vie, dit-il, mais « une tranche de vide ». Elle va donc entreprendre de le peindre, et à travers lui, c'est le portrait d'un homme contemporain qui se dessine : désinhibé, transgressif, irrespectueux des usages, des lois, avide de jouissances rapides, insoucieux d'autrui, il est « l'homme sans gravité » de Charles Melman, immature comme un enfant, se mouvant sans repères ni valeurs dans un monde sans limites, où l'opinion prévaut sur la pensée, la consommation sur le désir, l'imaginaire sur le réel. Luc est aussi attachant, fascinant par son énergie, ses tentatives de liberté, et raconte quelque chose de l'humanité tout entière. L'idylle est évidemment bancale, la romance nerveuse, la narratrice témoigne d'un certain masochisme face à ces provocations qui la sidèrent, mais la reconquête d'un sens perdu passe par les retrouvailles avec la langue et l'apprentissage d'une forme d'amour.
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Vous achetez un livre au hasard d'un voyage, vous le parcourez sans méfiance quand soudain vous comprenez qu'un auteur indélicat y révèle votre secret le plus intime. Tout vous montre du doigt, c'est votre vie, vous vous y reconnaissez. Mais lui, qui est-il, qui lui a raconté ? Commence alors une enquête dont la rigoureuse progression alphabétique se heurte à la multiplicité des interprétations, où rencontres, souvenirs et affabulations déforment votre vérité.
C'est à ce chassé-croisé entre lecteur et auteur que vous invite Index. À travers les interrogations d'une jeune femme confrontée à sa propre histoire est posée avec insolence la question clef du roman, qui est de savoir, en tout récit, qui parle.
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Il est réalisateur, elle est romancière. Ils savent ou croient savoir quelque chose des histoires qu'on se raconte et du cinéma qu'on se fait. Et pourtant, comment enchaîner ces deux phrases qui les lient, puis les délient, ces deux plans fixes : Je t'aime - Je ne t'aime plus? Qu'est-ce qui se passe entre deux? Qu'est-ce qui passe - ne fait que passer? Comment dire ce qui ne s'entend pas, comment montrer ce qui ne peut pas se voir?
C'est un roman d'amour? Un roman de haine? Peut-être un roman policier : on enquête sur la disparition de l'amour.
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Chansons, maisons, frissons. Héros des stades, bourreaux de coeurs. Idylles, hymens, séparations. Ces fragments assemblés forment une vie, des vies, une succession d'images qui se ressemblent sans se répéter tout à fait. Mythologie familiale, histoire d'amour ? Et si Romance n'était pas ce roman, mais un écran qui cache autre chose ? Si l'on s'était laissé prendre à l'illusion ? Et si, en donnant un léger tour au kaléidoscope, c'était la reconstitution d'un meurtre qui, sur un air de valse, se dessinait ?
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«Est-ce bien raisonnable, lorsqu'on écrit un roman autobiographique, d'assister au tournage d'un film qui en est tiré, et, sur le plateau, de s'intéresser à un homme simplement parce qu'il porte le prénom d'un autre ? Ne devrait-on pas plutôt oublier le passé, aller de l'avant ? Personnellement, l'avenir ne m'a jamais tellement réussi ; mais cette fois, j'ai un plan.»
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La mission du " privé " ressemble à des vacances an soleil, tous frais payés, même si la mystérieuse commanditaire dissimule ses traits, même si le jeu consiste, en fait, à trouver une aiguille dans une botte de foin.
Parti à la recherche d'un jacques, il découvre qu'en fait c'est un simon qui a disparu sans laisser d'adresse, avec femme, enfant, et même chien. il découvre des secrets, des complicités, des silences qui en disent long. mais si l'enquête semble avancer bon train, il s'avère aussi que la recherche de la vérité est semblable à un chemin jalonné d'obstacles aux allures de miroirs !
à l'issue d'un parcours initiatique digne d'hercule, notre héros trouvera la réponse tant désirée.
Mais comme, dans l'intervalle, la question a changé, peut-être ne sera-t-il plus rien d'autre, alors, que le protagoniste de l'un de ces romans modernes oú les demi-dieux échouent et oú les amants ne sont pas dignes d'être aimés.
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Mallarmé propose le titre : « Ce pli de sombre dentelle, qui retient l'infini, tissé par mille, chacun selon le fil ou prolongement ignoré son secret, assemble des entrelacs distants où dort un luxe à inventorier... » C'est cet inventaire que poursuit Camille Laurens, cherchant ce que trament les mots - les mille ans, mille gens, mille jeux, mille sons, mille sens qui s'y nouent pour composer le mystérieux textile où s'invente aussi notre vie, ce tissu de la langue ajouré de silence.
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Pourquoi les femmes font-elles peur aux hommes ? Loin d'incarner les seules valeurs de douceur, d'amour, d'angélisme, de générosité, la femme est d'abord, dans l'imaginaire collectif, une créature mystérieuse et inquiétante, "tout entière taboue", disait Freud.
Elle perturbe, effraie, bouleverse, à la fois menaçante et désirable, agressive et rassurante. Dénoncée comme fatale, poursuivie comme sorcière, porteuse de déchéance et de mort, elle incarne aussi, par sa beauté, sa séduction et sa capacité d'enfanter, une formidable puissance symbolique, un monstre impossible à vaincre sans mourir soi-même. Mythes et religions ont transmis l'image d'un être démoniaque, d'une pécheresse animale et lubrique.
Les arts, notamment la littérature et la peinture, matérialisent ces représentations souvent inconscientes, dont les formes ont évolué dans le temps sans que le noyau d'effroi en ait été vraiment dissous : peintres, plasticiens, écrivains, photographes nous donnent à voir l'irreprésentable. Partant de cette question toujours actuelle, Camille Laurens est allée à la recherche des représentations féminines à travers les oeuvres d'art et ses souvenirs de lecture.
L'ouvrage se propose d'enquêter parmi ces multiples images, figures réelles ou fantasmées, afin de mieux comprendre, au fil des siècles et des oeuvres, les ressorts profonds d'une angoisse à la fois archaïque et universelle.
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Rencontrer un mot comme on rencontre quelqu'un...
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«Mon coeur bat, les saisons reviennent, les gens qui m'attirent se ressemblent, les scénarios se répètent, la routine s'installe. Je redis, je relis, je revois, je refais, je ressasse - allez, re! Quelquefois aussi, je revis.
Ces variations se proposent d'explorer les pouvoirs de la répétition dans nos vies.»
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«Les mots ont un grain - comme on dit le grain de la voix, le grain de la peau, bien sûr, mais aussi, au fond, comme on parle des fous, des marginaux : chacun d'entre eux est un original, une pièce unique. D'avoir été prononcés tant de fois, déformés par les lèvres ou polis par les livres, de nous avoir émus dans la beauté des oeuvres ou la bouche d'autrui, ils ont acquis la densité et la profondeur merveilleuse d'une terre dont nous rêvons d'être un jour les archéologues : les mots sont faits de notre vie qui sédimente.»
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Je suis l'homme.
N'est-ce pas merveilleux ? Un homme qui s'avance et qui dit : je suis l'homme. Il faudrait pouvoir se planter en face, yeux dans les yeux, et dire : je suis la femme. Rien d'autre - simplement ceci, tel que je vous le dis maintenant, tel que vous l'entendez : je suis la femme.
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Si la mort du père est le premier mort d'un fils, que représente la disparition d'une mère ? Sa fin est autre ; elle n'intéresse nullement notre identité, notre état de conscience. Cela remonte plus loin ; très loin dans les abîmes et le silence. Jusqu'au premier battement de coeur. Elle, disparue, nous entrons dans le temps de la mort réelle ; de la mort sensible. Nous mourons aussi de son corps ; de sa source à notre commencement. Ce qui disparaît alors, au-delà du secret, du corps inséparable, c'est ce qui, en nous, jamais ne cède : le rêve et la douceur ; un premier pas, les premiers mots ; le pain chaud et les caresses. Notre seule volonté d'enfance.
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Est-ce bien raisonnable, lorsqu'on a écrit un roman autobiographique, d'assister au tournage du film qui en est tiré, et, sur le plateau, de s'intéresser à un homme simplement parce qu'il porte le prénom d'un autre ? Ne devrait-on pas plutôt oublier le passé, aller de l'avant ? Personnellement, l'avenir ne m'a jamais tellement réussi ; mais cette fois, j'ai un plan.