Un viol, une disparition (vécue comme un abandon), un passage à tabac, trois moments de violence inouïe qui creusent la béance sur laquelle s'échafaude, dès avant l'âge « adulte », la jeune vie d'un garçon homosexuel. Trois souvenirs d'adolescence qui signent plus encore que la fin de l'innocence, la fin prématurée des promesses. Ce texte brûlant, le plus intime et le plus cru de Daniel Arsand, peut se lire comme le making of de son incroyable roman, "Je suis en vie et tu ne m'entends pas". Mais aussi, comme le un-making de toute une vie ou les effets des violences sexuelles sur la vie et la construction de ceux qui les subissent.
Quand Klaus Hirshkuh débarque à la gare de Leipzig, ce jour de novembre 1945, c'est une ville détruite qu'il redécouvre pas à pas. Le jeune homme qui marche dans ces décombres est lui-même en morceaux. Il vient de passer quatre ans à Buchenwald. Parce qu'il est homosexuel. À bout de forces, il est une ombre, un fantôme. Scandaleusement vivant, pourtant. Et il n'a pas fini d'expier.
À l'aube de la seconde moitié du XVIIIe siècle, Sébastien, un berger de quinze ans, tombe éperdument amoureux de Balthazar, prince de Créon. Des amants est un magnifique chant d'amour et de liberté, en même temps qu'une dénonciation de l'intolérance de la société.
«J'étais comme beaucoup de ma génération, j'étais naïf et sincère dans mes espoirs et mes rêves et mes pensées, j'étais sans poids et sans architecture. Moi comme pas mal d'autres nous marchions en plein jour et ne nous rendions pas compte que ce jour s'enténébrait, qu'il n'y a sans doute pas tant de différence entre le jour et la nuit, entre une apparente lumière et de réelles ténèbres. » A 26 ans, autant par bravade que par désir d'émancipation, Daniel Arsand abandonne sa vie parisienne pour s'installer à Barcelone, où il restera un an. C'est là, malgré le franquisme finissant, dans cette ville rêvée et fantasmagorique, que le jeune homme d'alors va découvrir la liberté sexuelle et surtout l'amour, par sa rencontre et sa liaison avec Alberto, écrivain et journaliste. Daniel Arsand se souvient de ses premiers émois amoureux et évoque l'insouciance de la fin des années soixante-dix quand la liberté d'aimer ne connaissait pas encore l'entrave du sida qui aura le fin mot sur bien des destins. Un récit autobiographique dans lequel il dialogue avec les fantômes de son passé et s'interroge sur son incapacité à vivre l'amour.
Nous sommes en avril 1909 à Adana, au sud de la Turquie. Adana, dans l'opulente plaine de Cilicie, vit à trente kilomètres des côtes méditerranéennes autour de ses champs de coton et de ses vergers.
Qui aurait pu prévoir que des massacres visant la communauté chrétienne arménienne ravageraient cette terre ? Que la folie saisirait le parti nationaliste Union et Progrès créé en 1889 et arrivé au pouvoir un an plus tôt ? Il y a là des amis, des familles, des bergers, le poète Diran Mélikian, Atom Papazian le joaillier, Vahan le révolutionnaire. Ils assistent à la montée de la haine et de l'intolérance.
Certains prient, d'autres prennent les armes et combattent.
La mort frappera la plupart, l'exil sera le lot de certains. Le massacre d'Adana sera le prélude au génocide arménien de 1915-1916.
C'est toute la puissance du roman de Daniel Arsand de réinventer une ville et d'évoquer le destin d'un peuple. De donner un visage à l'Histoire.
L'amour est protéiforme, volatil, inimitable, capital et ingérable' et il peut surgir de partout.
Que Tal, magnifique félin au corps souple, fut l'amour de son maître, un homme perdu et solitaire. Mais, inévitablement, vient la mort : Que Tal est brutalement emporté. Naissent alors les souvenirs, une mémoire amère et pourtant si chère à l'homme qu'il va l'explorer, la disséquer, et faire de son passé un miroir dans lequel il va s'examiner : qu'a-t-il perdu ? Gagné ? A-t-il grandi ? C'est une histoire d'amour peu commune, comme une dernière chance alors que l'on croyait avoir épuisé notre capacité à aimer.
C'est aussi un questionnement troublant sur notre part animale, ce qui nous rapproche et nous sépare de cet autre, à la fois si familier et si lointain.
Chronique d'une famille dans la province du début de ce siècle, En silence évoque une époque qui pour des millions de gens fut d'abord celle d'un exil : des paysans croient trouver un avenir meilleur à la ville, et se voient dès lors contraints à l'errance des âmes en peine.
Edgar a vendu la pauvre ferme que les siens tenaient au hameau des Doisnons, dans les monts de la Madeleine, et part s'installer à Roanne en compagnie de sa femme Adélaïde et de ses deux filles, Marie et Anne. Mais la ville est un lieu étrange, où le plaisir s'achète - et s'échappe -, où la terre n'est plus là pour vous protéger de son autorité. Edgar n'y résistera pas longtemps. Il laisse après lui trois femmes qui tenteront, avec des fortunes diverses, de s'inventer chacune un nouveau monde où vivre.
Toutes les trois demeurent hantées par le sentiment d'une perte à combler : Adélaïde, impuissante à saisir la vie, se mure dans la réclusion ; Marie, qui incarne la norme (égoïsme et ambition mêlés), offrira bientôt l'image de ce qu'on appelle un peu vite une réussite ; Anne, quant à elle, gardienne des anciennes sauvageries, refusera d'abandonner les libres chemins dussent-ils conduire au pire.
Trois personnages condamnés à vivre hors de soi à qui ne restent plus que le désir éperdu de se trouver - ou la ferveur de se perdre. Tout en eux est sans retour. Portés par le souvenir d'un passé dont ils se savent exclus, ils sont à la merci des caprices et des renoncements de leur propre mémoire. Voués par elle à n'être plus, bien avant l'heure de la fin, que vide et silence. Un silence assourdissant, résonnant des mille questions que nous ne parvenons pas à formuler.
«Dans Ivresses du fils je me suis essentiellement attardé sur la sombre et longue relation que j?ai entretenue avec le vin. C?est dire combien mon texte est autobiographique.
J?ai osé aborder, scruter, affronter les scènes capitales qui ont jalonné mon enfance, mon adolescence et quelques années de ma vie d?homme. En les écrivant le passé m?est monté à la tête et j?ai lâché presque allègrement la bonde à mes souvenirs.
Je me suis mis alors à évoquer un certain vin d?oranges dont le souvenir est associé à ma grand-tante, à sa demeure pleine de miroirs et de recoins, à son jardin où se dresse toujours un magnolia qui, croyais-je enfant, finirait par toucher le ciel. A commémorer ce vin de table que je sifflais seul, le jeudi après-midi, dans la fascination que j?éprouvais pour ma grand-mère disparue avant ma naissance. A dresser un portrait sans concessions ? du moins, je l?espère ? d?un garçon timide, sensible, narcissique, violent et cruel, et d?un adolescent marqué par les humiliations verbales et physiques au lycée. J?ai exhumé de ma si frileuse mémoire le souvenir de ces nuits de mai et de juin pendant lesquelles j?avais éclusé tous les vins de la cave paternelle tandis que ma mère se mourait à l?hôpital. De chapitre en chapitre, d?une évocation à l?autre, je me suis soudain enfoui dans la vision de vignes empourprées par un glorieux soleil d?automne.
C?est de solitude, d?éblouissement et de désespoir dont je parle. Mais aussi de mon incapacité à éprouver le sentiment amoureux, incapacité que je niais parfois, que j?oubliais souvent en vidant bouteille sur bouteille, couché sur mon lit et attendant d?être enfin sans mémoire et sans désir.»
Une caravane, partie de l´Arménie chrétienne, se dirige vers la Chine en suivant l´interminable route de la Soie : lent cortège en mouvement et pourtant comme immobilisé dans un rêve, petite société sans femmes où le désir n´a que faire de l´ordinaire distinction des sexes...
Dans La Province des ténèbres, son premier roman, Daniel Arsand explore, au travers d'un voyage dans l'Asie profonde, toutes les violences du désir et de la passion.
Prix Femina du premier roman 1998
Alors que l'impact de la Première Guerre mondiale est encore très présent dans son histoire, un homme mène l'enquête sur la vie de sa mère, qui lui inspire fascination et haine, adoration et répulsion.
Lily Hagopian, comme sa mère avant elle (veuve de la Première Guerre mondiale), a vécu pour l'amour de son mari et n'a pu donner d'affection à son fils. Simon tente de comprendre et de percer le mystère d'une famille qui, de génération et génération, répète les mêmes maux.
Ils étaient là, aux portes de la Ville.
Des chevaux piaffaient et des hommes hurlaient des ordres. On les entendait sans les voir, car nuées de poussière et brumes automnales les masquaient. Des ennemis assiégeaient la Ville, mais derrière ses remparts nul ne s'en étonnait : depuis des mois, des messagers avaient averti Simon, monarque absolu du plus grand royaume existant au monde, de l'inéluctable.
Le 15 novembre 2000, HB Editions fête son 5e anniversaire.
Il y a cinq ans, nous sortions nos trois premiers livres : des contes de Gérard Sire, un roman par nouvelles de Jean-Noël Blanc et une dramatique de Laurence Cossé. Depuis, nous avons maintenu haut la barre, tout en faisant connaître de nouveaux auteurs. Notre maison a publié - sur un total de 83 ouvrages - 35 recueils de nouvelles. C'est donc à la célébration de la nouvelle que nous avons pensé pour cet anniversaire.
Nous lui consacrons deux livres : l'un porte un regard de critique littéraire sur ce genre tellement vanté qui se vend avec tant de peine... C'est, dans notre collection " Arrêts sur lecture ", un essai de François Bouchardeau : Nouvelles de la nouvelle. L'autre, que vous tenez entre vos mains, présente un florilège des nouvelles découvertes par HB éditions.