Matapari le dit, il n'aurait même pas dû naître.
C'est que, dernier né de triplés, il ne quitta le ventre de sa mère que deux jours après ses frères, peut-être par discrétion, ou par prudence. de cette naissance, il conçut un don de curiosité insatiable pour le monde. et ce qu'il voyait autour de lui, avec les yeux de l'innocence, était parfois étrange, comme ces menées de tonton boula boula avec la femme du vieux bidié ou - autre flirt du même - avec les hautes sphères politiques du pays.
Par cet oncle donc, cet enfant faux naïf pointe les vicissitudes d'une afrique otage de ses dirigeants post-coloniaux reclus dans la citadelle de leur parti unique. un roman grinçant et plein d'humour, sur une réalité africaine encore largement actuelle, sorte de " candide au congo ".
Avec sa verve satirique, Emmanuel B. Dongala brosse ici un tableau tragiquement burlesque des nouveaux Etats africains en proie à l'indépendance.
La nouvelle qui donne son titre au recueil, Jazz et vin de palme, nous fait pénétrer dans le royaume de la politique-fiction et prélude à l'évocation hallucinante de New York et à la rencontre du romancier avec le saxophoniste John Coltrane.
Ce musicien, en quête désespérée d'absolu, offre l'occasion à E.B.Dongala d'écrire quelques-unes de ses plus belles pages.