Congo, en ce moment même. Johnny, seize ans, vêtu de son treillis et de son tee-shirt incrusté de bris de verre, armé jusqu'aux dents, habité par le chien méchant qu'il veut devenir, vole, viole, pille et abat tout ce qui croise sa route. Laokolé, seize ans, poussant sa mère aux jambes fracturées dans une brouette branlante, tâchant de s'inventer l'avenir radieux que sa scolarité brillante lui promettait, s'efforce de fuir sa ville livrée aux milices d'enfants soldats. Sous les fenêtres des ambassades, des ONG, du Haut-Comissariat pour les réfugiés, et sous les yeux des télévisions occidentales, des adolescents abreuvés d'imageries hollywoodiennes et d'informations mensongères jouent à la guerre : les milices combattent des ennemis baptisés " Tchétchènes ", les chefs de guerre, très à cheval sur leurs codes d'honneur, se font appeler " Rambo " ou " Giap " et s'entretuent pour un poste de radio, une corbeille de fruits ou une parole de travers.
Dans ce roman qui met en scène des adolescents à l'enfance abrégée, Dongala montre avec force comment, dans une Afrique ravagée par des guerres absurdes, un peuple tente malgré tout de survivre et de sauvegarder sa part d'humanité.
Véritable saga au coeur de la colonisation, Le Feu des origines se propage de la brousse à la ville, sur les traces d'un héros en révolte, Mandala Mankunku. De sa naissance merveilleuse à ses dernières années, la vie de Mandala raconte l'histoire de son pays, le Congo, et de son continent, l'Afrique. La sanglante construction du chemin de fer congolais, la mise en coupe du pays, et jusqu'à l'utilisation massive des hommes lors de la guerre de 1940, où le Tchad, le Cameroun, le Centrafrique et le Congo constitueront les bases de la "France Libre".
Alors, balayé par le pouvoir colonial, usé par les luttes politiques puis la guerre, vieilli aux yeux même de ces enfants partis chercher la modernité en Occident, il restera à Mandala Mankunku à retrouver le feu des origines. Le Feu des origines a reçu le Grand Prix littéraire d'Afrique Noire.
Matapari le dit, il n'aurait même pas dû naître.
C'est que, dernier né de triplés, il ne quitta le ventre de sa mère que deux jours après ses frères, peut-être par discrétion, ou par prudence. De cette naissance, il conçut un don de curiosité insatiable pour le monde. Et ce qu'il voyait autour de lui, avec les yeux de l'innocence, était parfois étrange, comme ces menées de tonton Boula Boula avec la femme du vieux Bidié ou, autre flirt du même, avec les hautes sphères politiques du pays.
Par cet oncle donc, cet enfant faux naïf pointe les vicissitudes d'une Afrique otage de ses dirigeants post- coloniaux reclus dans la citadelle de leur Parti Unique. Un roman grinçant et plein d'humour, sur une réalité africaine encore largement actuelle, sorte de "Candide au Congo".
Emmanuel dongala a dix-sept ans en 1958, quand le congo devient une république indépendante.
Dans huit longues nouvelles au rythme balancé et à l'humour corrosif, il fait revivre la révolution rouge de brazzaville, qu'il considère avec un profond pessimisme, et promène son blues dans les boîtes de jazz de new york , oú il se repaît des sonorités inspirées de john coltrane.
Sous la naïveté burlesque des sujets, tels ces extraterrestres prenant possession de la planète et que seul l'enivrant vin de palme peut adoucir, nous sont livrées quelques-unes des plus belles pages sur la défaite du rêve des jeunes états africains, évoquée comme en écho par la tragédie d'un saxophoniste de génie en quête de l'absolu.
Premier roman d'emmanuel dongala, premier roman d'emmanuel dongala, un fusil dans la main, un poème dans la poche est le récit des indépendances de l'afrique, à travers le personnage de mayéla dia mayéla.
De la lutte intellectuelle puis armée dans les maquis d'afrique australe, jusqu'au sommet du pouvoir, mayéla incarne oh combien ce rêve porté par les fanon, cabral et lumumba. ce rêve aura été celui d'un continent libéré du colonialisme mais qui, en réalité, n'aura fait que changer de maître, remplaçant le colon blanc par le despote noir.
Un roman magnifique, emblème d'une génération perdue.
Matapari le dit, il n'aurait même pas dû naître.
C'est que, dernier né de triplés, il ne quitta le ventre de sa mère que deux jours après ses frères, peut-être par discrétion, ou par prudence. de cette naissance, il conçut un don de curiosité insatiable pour le monde. et ce qu'il voyait autour de lui, avec les yeux de l'innocence, était parfois étrange, comme ces menées de tonton boula boula avec la femme du vieux bidié ou - autre flirt du même - avec les hautes sphères politiques du pays.
Par cet oncle donc, cet enfant faux naïf pointe les vicissitudes d'une afrique otage de ses dirigeants post-coloniaux reclus dans la citadelle de leur parti unique. un roman grinçant et plein d'humour, sur une réalité africaine encore largement actuelle, sorte de " candide au congo ".