Philippe et Vincent ferment leur vidéoclub, après vingt- sept ans passés au milieu des films. Une bobine teintée de nostalgie et de passion. C'était avant Netflix, avant Amazon, avant le streaming. C'étaient eux, les Mohicans : un veuf, un divorcé, engloutis sous les VHS et les DVD. Ils décident de partir vivre à la campagne. Pour renommer le monde, échapper au temps, se réinventer, entre souvenirs tenaces et espoirs inouïs. Une maison hantée dans le Vercors, où le fantôme d'Orson Welles n'est jamais loin. Dotés d'un humour à toute épreuve, ces cinéphiles invétérés cultivent leur jardin, jusqu'au matin de l'horreur... Hommage sensible au cinéma, entre lancinement tragique et salves comiques, Lazzi évoque un monde en liquidation, en attente d'un futur sensé.
Cet autoportrait est une traversée d'un itinéraire artistique hors du commun. Diane Arbus, née Nemerov en 1923 d'une famille juive newyorkaise, travaille dans la photographie de mode aux côtés de son mari, avant de s'en affranchir pour imposer sa propre vision. Dans l'Amérique des années 1960, dans la lignée d'un Walker Evans, elle descend dans la rue à la rencontre de ses modèles. Restée célèbre pour ses portraits d'inconnu.e.s pris au reflex 6x6 à deux objectifs, elle se distingue par sa fascination pour les personnages hors-normes. « Ce que j'essaie de décrire, c'est l'impossibilité de sortir de sa peau pour entrer dans celle d'un autre. » Personnes transgenres, handicapés mentaux, jumeaux, nains, prostituées offrent des visages et des corps de l'Amérique moderne dont elle tente de capter la vérité, à contre-courant de l'esthétique conventionnelle du portrait.
Souvenir de l'Éneide de Virgile, ce mélodrame épique se déroule dans une cité d'aujourd'hui.
Roch apprend qu'il a un cancer des os en phase terminale et l'annonce à son fils, Énée.
La nouvelle métastase rapidement dans l'entourage familial :
Loin de susciter l'inertie ou l'abattement, cette nouvelle provoque un élan chez ces individus bousculés par la vie.
Énée décide d'emmener son père mourir au Portugal.
Dans cette odyssée tragicomique en autostop, la mort s'invite au voyage, inévitable et implacable comme le jour succède à la nuit.
Entre souvenirs de l'épopée antique et argot contemporain, la langue inventive et rythmée de Fabrice Melquiot dessine un chemin vers les enfers qui croise joie et humour sur sa route.
« Ce monde couvert de patries comme un homme est couvert de plaies. » Cette phrase de Bataille, mise en exergue, donne une image exacte de ce qui s'est passé en Yougoslavie. Le Diable en partage est une pièce sur le destin des hommes et des femmes qui se sont vus confrontés à l'éclatement de la Yougoslavie. Elle nous fait revivre ces événements tragiques des années quatre-vingt-dix en les mettant directement en rapport avec l'Europe occidentale et notamment avec la France. Mais, avant tout, elle est un chant d'amour dans les guerres de tous les temps ; avec ses descriptions précises d'hommes et de femmes en situation de conflit et, (parfois) un peu, de paix. Et la guerre éclate au sein même des familles dès lors qu'il y a, par hasard, deux personnes de croyance différente.
Kids, conséquence du travail de Melquiot sur le conflit yougoslave et initialement conçu comme un livret, est entièrement « dédié » aux adolescents qui, après la guerre, se demandent comment vivre sans la guerre. À tous ces orphelins qui ont trouvé refuge dans les ruines et errent dans les rues. À tous ceux qui tâchent que cela ne se reproduise plus.
Toujours inspirée de Lewis Caroll, cette nouvelle création est la suite des aventures d'Alice dans Alice et autres merveilles. La fillette a désormais 7 ans et demi; elle a mûri depuis sa chute dans le terrier du lapin. Elle prend cette fois un autre chemin : celui du miroir de son salon qu'elle décide de traverser pour découvrir le monde inversé qu'il cache au-delà de sa surface. Avec fantaisie et curiosité, et à rebours de toute logique conventionnelle, elle effectue ce passage initiatique et apprend à lire les cartes d'un réel mouvementé où la vie se joue comme une partie d'échecs. Un univers jubilatoire où le langage croise le merveilleux, pour tous à partir de 8 ans.
Destiné aux enfants, élèves, professeurs, bibliothécaires, parents, praticiens de l'improvisation.
Son principe est simple et vieux comme le monde et ses récits :
Partir de quelques cartes tirées au hasard pour (s')inventer des histoires, et jouer seul ou en équipe.
Il stimule ainsi la créativité et laisse voguer l'imagination.
On peut y jouer et rejouer à l'infini, chaque tirage de cartes induisant de nouvelles possibilités.
Le livre comprend des règles du jeu (selon que l'on se destine à l'improvisation théâtrale ou à l'atelier d'écriture), plusieurs séries de cartes organisées par thèmes (correspondant aux grandes catégories du jeu comme :
Temps, personnage, défaut, qualité, souvenir, objectif, etc.) ainsi que trois exemples de textes d'auteur.e.s qui se sont prêté.e.s au jeu et ont imaginé une histoire à partir d'un tirage de cartes.
Deux pièces célèbres de Fabrice Melquiot sont ici réunies. Autour de ma pierre, il ne fermas nuit et L'Inattendu parlent d'amour et de désir, au mitan de la vie. Que l'on soit plongé dans la canicule d'une ville qui pourrait être Naples, où l'on deale des substances et un peu d'amour, ou que l'on danse dans la chambre de Liane près du Fleuve, réalité et illusion se rencontrent avec fracas et on imagine des expédients pour tromper la solitude. Entre l'amour et la mort, faut-il toujours choisir ?
Anna Solari, grande chanteuse lyrique septuagénaire est atteinte d'un polype sur les cordes vocales mais vit la vie à deux cent pourcent. Un coup de foudre avec Bogdan Bor, un peintre en bâtiment franco-polonais de trente ans, la prend par surprise. Mais cette idylle juvénile n'est pas pour plaire à l'ex-compagnon d'Anna, André Lemoine, artiste-peintre, persuadé que Bogdan ne peut être que gérontophile.
Cette pièce est un hymne à l'amour, à tout âge.
Romain et Sabah, petit garçon et petite fille de neuf ans, tous deux solitaires, se sont construits des mondes imaginaires : lui galope sur son cheval de bois, elle, plumes plantées dans les cheveux, est une guerrière Sioux. D'abord méfiants, ils se lient peu à peu d'une amitié indéfectible. La violence du monde des adultes et de ses préjugés parviendra-t-elle à détruire cet amour inconditionnel ?
Les deux pièces "L'homme libre" et "Printemps" forment le diptyque "Adolescence". Rythmées et musicales, ces deux pièces conçues en miroir révèlent la créativité poétique de la langue des rues, de la «zone», et des «djeunes» des banlieues.
Vera, quatorze ans. Une adolescente debout au coin d'une rue, des processeurs de son aux oreilles. Sourde. Mais réceptive comme nulle autre aux bruits du monde et aux fracas de l'Histoire. Son chant s'élève comme un cri qui interroge les frontières de la normalité et des catégories assignées dès le plus jeune âge. D'un même élan, Vera plonge en elle et au coeur des autres. À l'abri de sa pensée mais surexposée par sa parole, elle apprend à accepter d'être. Différente.
Une femme de soixante ans, Violet, et ses trois filles, Black, Brown et Blue, toutes prisonnières de leur huis-clos familial. Dans une ville de province, près et loin de tout, chacune tente d'échapper à l'ennui et de s'extirper d'un modèle familial teinté de force de vivre et de désir de mourir. Avec humour comme remède à la mélancolie, Fabrice Melquiot tisse la biographie doucement névrosée de quatre femmes garrottées les unes aux autres.
Sur les photographies, c'est le passé qu'on regarde. C'est du temps mort. On ne le rattrapera pas. La photo nous dit ça, elle nous dit : ce que tu vois, tu n'y reviendras pas. Sauf si Guitou sort de la photo.
Une pièce destinée aux enfants comme aux adultes.
Rémi Brossard se rend au Collège Jean Moulin une semaine par mois pendant six mois. Il y écrit un roman qui promet d'être formidable et apprend entre autres choses à dormir assis, tout ça pour mille cinq cents euros par mois, soit neuf mille euros en tout. Maximilien, quinze ans, se rend tous les jours ou presque dans ce même collège depuis bientôt quatre ans. Là où se rencontrent Rémi Brossard et Maximilien, se joue quelque chose qui nous tient en haleine : Days of nothing raconte le carambolage de deux générations, de deux réalités.
Dans ce collège, lieu de formation, d'apprentissage, les personnages de Fabrice Melquiot - comme ceux que Rémi Brossard tente de mettre au monde, sont en devenir. Mais quel est leur avenir dans un lieu de latence, d'attente, de perte ? Days of nothing nous parle de ce qu'il se passe aujourd'hui en France
Et si avant la vie, il y avait déjà quelque chose ? C'est la voix de Bouli, en boule dans le ventre de Mama Binocla, qui se pose déjà tout un tas de questions sur ce qui l'attend à l'extérieur. Ce nouvel épisode nous emmène jusqu'à l'épicentre où tout commence, avant même la naissance du héros.
Affabulateur hors pair, esprit fantasque, Münchhausen est un personnage truculent à la verve intarissable, à mi-chemin entre Cyrano et Cervantès. Cette adaptation pour le jeune public explore à travers une relation père-fils le déplacement de frontière entre l'imaginaire et la réalité.
Le lien est naturel et logique : Modane, la petite ville française à la frontière italienne constitue le centre de trois textes. Tarzan Boy est une " chanson-drame ", M'man une pièce de théâtre et Miss Electricity un poème dramatique. Plus qu'une toile de fond, la ville est une instance qui voit, entend, sait tout ; qui imprime sa couleur, s'infiltre, partout.
Dans Tarzan Boy, elle est d'abord le témoin des souvenirs d'enfance et d'adolescence, d'un " je ", de ses amours contrariées avec Betty, au rythme de musiques populaires.
Puis, elle devient le repère de cinq conversations à la fois tendres et absurdes, qui s'échelonnent sur dix ans : entre Gaby, un garçon paumé et sa " M'man ", ce " baromètre déréglé ", lunatique et spectaculaire.
Enfin, la ville prête son café du coin pour le temps d'une rencontre floue entre une femme de passage, " Miss Electricity ", et un buveur de Schweppes.
Tout commence une nuit de juin 1816, au bord du lac Léman. Dans la Villa Diodati, quatre poètes s'ennuient : Lord Byron, John Polidori, Percy Shelley et la jeune Mary, âgée de 19 ans. Il faut se distraire : c'est à qui imaginera l'histoire la plus effrayante. Dans son sommeil, Mary est tourmentée par la vision cauchemardesque d'une créature sans nom, composée de morceaux de corps ramenés à la vie par un médecin fou. À son réveil, elle commence à écrire Frankenstein ou le Prométhée moderne.
Dans cette pièce, Fabrice Melquiot revisite le roman gothique devenu un phare de la littérature fantastique. Il installe un décor lacustre avec des secrets au fond des eaux noires, il installe les ombres et les visages imaginés par Mary Shelley, il installe la peur, et nous pose cette question : existe-t-il des sujets pour les enfants et d'autres pour les adultes ? Peut-on à tout âge être fasciné par l'horreur ? Frankenstein est un univers qui s'ouvre et se referme comme un livre, qui déploie sa fable et ses chansons avant de retourner à l'imaginaire, comme une boîte à musique.
Extrait :
" Partout / Je vois des gens heureux / Ils boivent, accoudés aux tables des bars / Ils chantent / Se tapent sur l'épaule/ S'embrassent /Ils se regardent au fond des yeux / Et se disent des mots incroyables / Des mots comme amour et bonheur / Caramel et scintillement / Ils se promènent / en se donnant la main / Moi je suis / Seul / Toujours seul / Pourquoi je suis seul ? "
J'aimerais une vie qui soit une merveille à elle toute seule.
Tant qu'à faire : j'aimerais être une merveille. exemple : une chevrolet. ou un joli garçon qui parle bien doucement. ou une barque, filant sur l'eau, un dimanche de soleil, avec à son bord, moi et moi et moi encore, et puis toi mon vieux.
"Après ses aventures dans Bouli Miro, Bouli redéboule en compagnie de sa cousine Petula. Mais cette fois, ce sont les parents qui débloquent... Daddi Rotondo et Mama Binocla se tapent dessus comme des poissons pourris, et les parents de Petula, Marie-Jeanne et Jean-Michel Clark, abandonnent leur fille pour entamer une carrière de rock stars qui les conduit dans toute l'Europe.
Heureusement, pour démêler cette débandade parentale, le grand Sigmund Freud lui-même intervient. Les névroses pas plus que les anguilles mâles des rivières n'ont de secret pour lui. Et il en pince pour Mama Binocla."