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Gallimard
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Lundi 14 février 1558. D'un côté, le duc de Guise [...], de l'autre le roi Henri II font savoir qu'ils assisteront au souper donné à l'Hôtel de Ville, le jeudi suivant. Le Prévôt des marchands et les Échevins de Paris s'avisent alors, non sans inquiétude, qu'ils n'avaient prévu qu'un banquet ordinaire. Pour ennoblir leur affaire en composant un décor, une comédie ou une poesye, ils font appel à Étienne Jodelle, poète, qui vient de faire représenter devant la Cour et l'Université sa Cléopâtre captive, la première tragédie française. [...]Jodelle accepte la proposition de la Ville.Il a vingt-six ans.Et quatre jours devant lui.
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Contrairement à Velazquez, son contemporain du Siècle d'or espagnol, Zurbarán a surtout peint des saints et des saintes. Les premiers sont célèbres, les secondes beaucoup moins. L'auteur n'a d'yeux que pour elles.
D'abord pour la façon riche et mondaine dont le peintre les a habillées. Les robes qu'elles portent sont à mille lieues de leur condition. Au fait, qui étaient-elles ces oubliées?
À travers une quinzaine de tableaux choisis dans les musées ou les catalogues, Florence Delay mène l'enquête. «Une robe, une vie», telle est la composition de ce livre où le dessein secret de Zurbarán rejoint celui du couturier Balenciaga, autre génie silencieux.
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«On arrivait à Miradour par une mauvaise route à peine goudronnée qui montait en tournant. La pente était si raide que la vieille voiture de Madeleine tombait fréquemment en panne au milieu de la côte. Il n'y avait alors d'autre solution que d'aller chercher une paire de boeufs à la ferme la plus proche.»Dans ce conte d'un été lointain, tout est vrai et tout est allègrement réinventé. D'êtres chéris, Florence Delay a fait des personnages et cousu ensemble des scènes éparses du passé pour ne pas les perdre.
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«Ses visites étaient courtes, inattendues. Comme l'hirondelle, il entrait lorsqu'il voyait la fenêtre ouverte, et faisait deux ou trois fois le tour de la chambre. Il ne restait jamais longtemps. Comme une hirondelle qui se pose un instant et reprend son vol avec un petit cri joyeux. Cette image, qui ne me quitte pas, de Gérard en hirondelle est de Gautier. Théo laissait toujours une fenêtre ouverte à l'intention de son ami de collège, lequel abandonnait derrière lui quelques-uns des papiers qui encombraient les vastes poches de sa redingote. Le mieux pour causer avec lui, c'était de l'accompagner dans la rue. Ou de partir en voyage. Tout à l'heure ils vont partir en Belgique ensemble, boire des bières et voir des blondes.»Florence Delay.
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Plus qu'une pratique ou un art, le théâtre est pour Florence Delay une manière d'être au monde, une esthétique. La vie comme au théâtre nous promène, tel un roman, de scènes en mises en scène, de moments publics en moments intimes. Ici, amis, amours, auteurs, acteurs, décors et costumes se croisent et se perdent comme dans la vraie vie.
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De Malaga à Séville, l'espace d'un été, Lucie voyage. Toute sa force, croit-elle, réside dans son indifférence au passé, à la connaissance de soi, à l'amour. Mais ceux que le destin dispose sur sa route la ramènent à son histoire, donc à elle-même. Don Sebastian, d'abord, le vieux docteur espagnol, maître du paradoxe - et du jeu. Dorotea, énigmatique demi-soeur, et sa limpide mère. Puis une autre famille, anglaise celle-là, la rousse Constance, Henry, «Inigo Jones» le magnifique, au terrible secret. Enfin, toujours et partout, Indio, l'homme au panama blanc à jamais disparu.Ce roman policier familial, avec ses incises et ses bifurcations, semble écrit dans la plus pure tradition littéraire espagnole.
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L'ingénieur Etxemendi ne voulait rien savoir du pays où il était né. Il l'avait quitté enfant, après la guerre d'Espagne. S'il y revient aujourd'hui c'est pour régler au plus vite une affaire d'héritage. Mais un contretemps en décide autrement.C'est à Biarritz, vers minuit, qu'il fait le pas qui déroute, ce pas hasardeux qui ne lui ressemble guère : il entre dans un jardin privé. Une jeune femme lui ouvre sa porte. Est-ce lui qu'elle attend ? Apparemment pas puisque l'homme auquel cette femme croit ouvrir est recherché par la police.À contrecoeur mais irrésistiblement Etxemendi se voit entraîné dans une double aventure qui ne se dérobe pas. Celle d'une femme et celle d'un peuple dont la cause est aussi obscure que la langue.Le pays dont il s'agit ne se trouve ni à l'Est ni à l'Ouest. Il se compose de sept provinces dont trois sont en France, au Nord, et quatre en Espagne, au Sud. Ainsi le roman se divise-t-il en deux, revendiquant sa propre autonomie.
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Ode à la tabagie ou élégie aux cendres? Portrait du temps qui fuit, qui part en fumée? Mes cendriers est un livre inclassable, catalogue provoquant de vertus et de vices, autoportrait où les cendriers servent de miroir.
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Les cahiers de la NRF : sept saisons ; chroniques théâtrales, 1978-1985
Florence Delay
- GALLIMARD
- Les Cahiers De La Nrf
- 12 Février 2015
- 9782070148073
De 1978 à 1985, Florence Delay a tenu la chronique théâtrale de la Nouvelle Revue Française. L'écrivain, qui est aussi dramaturge et comédienne, y relate avec passion et raison le travail des metteurs en scène et des interprètes d'une grande époque créative. On y croise, entre autres, Antoine Vitez, Giorgio Strehler, Claude Régy, Roger Planchon, Bob Wilson, Peter Brook, Bruno Bayer, Brigitte Jaques ou Jorge Lavelli.
Le plaisir du théâtre, c'est aussi bien la surprise pouvant surgir des classiques revisités que la découverte des contemporains. C'est encore la curiosité d'aller voir ce que font "Les femmes du boulevard", ou ce qui se trame dans les "Salles d'attente" du théâtre dit érotique.
Au-delà de l'interprétation et de la mise en scène, Florence Delay conduit au coeur des oeuvres et communique au lecteur le sens et l'émotion qu'une génération d'artistes fait naître de nouveau ou pour la première fois.
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Les trente et une pièces de ce livre, écrites dans le style Renaissance, reconstituent l'histoire du château de Fontainebleau de François I?? à Henri IV. Elles donnent vie et parole aux déesses, dianes chasseresses et autres nymphes dénudées qui ornent ses murs. À ces «Dames» imaginaires et à celles qui y vécurent, le lecteur est invité à rendre visite.
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« Trésor épique et féerique, source d'un merveilleux qui enchanta l'Europe entière pendant des siècles, le cycle du Graal est d'une richesse encore peu explorée par les écrivains contemporains. Nous en avons tiré une suite dramatique en dix branches ou pièces, qui commence par la fondation de deux chevaleries : l'une céleste, par Joseph d'Arimathie, l'autre terrienne, par l'enchanteur Merlin. Elles se rejoignent autour du roi Arthur et de la reine Guenièvre à la Table Ronde. Viennent ensuite les Temps Aventureux dont les héros sont Gauvain, Perceval, Lancelot, Galehaut, les fées Viviane et Morgane, bien d'autres. Notre "roman breton" s'achève sur deux disparitions : celle du Graal emporté au ciel par Galaad et celle du roi Arthur emporté sur la mer... En nous inspirant des textes médiévaux tant français que gallois, anglais, allemands, espagnols, portugais, italiens, nous poursuivons les enchantements de ce que Dante appela "les si belles errances du roi Arthur"». Les scribes : Florence Delay, Jacques Roubaud.
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Discours de réception à l'Académie française et réponse d'Hector Bianciotti
Hector Bianciotti
- GALLIMARD
- 17 Avril 2003
- 9782070768974
Mme Florence Delay, ayant été élue par l'Académie française à la place laissée vacante par la mort de M. Jean Guitton, y est venue prendre séance le jeudi 15 novembre 2001.
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Les chapitres de ce roman suivent les étapes de l'amour courtois - regards, baisers, vision, congé, récompense ; le troubadour, ici, est Charlie, vendeur de prêt-à-porter, et la reine Adèle Bentolila, jeune juive marocaine jalousement gardée par ses frères dans un appartement, impasse du Trésor, qui lui sert de château fort. Comment Charlie, en cinq étapes, parvient à conquérir le coeur et le corps d'Adèle, telle est l'histoire du aïe aïe ! La saveur de ce roman vient du mélange subtil entre le raffinement des cours d'amour et la simplicité, la familiarité de la vie quotidienne dans le quartier du Sentier, à Paris.
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Joseph d'arimathie et Merlin l'enchanteur
Jacques Roubaud
- GALLIMARD
- Blanche
- 5 Mars 1981
- 9782070232307
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On peut courir au bout du monde chercher sa vérité, expliquait Labarthe après les événements, mais le moins fatigant c'est de la laisser venir. Moi, je n'ai rien fait, mais alors rien du tout, pas bougé, pas quitté le XIX? arrondissement, et elle m'a rattrapé là un mercredi midi, sur le trottoir, devant ma boutique.Pas bougé, moi je veux bien, mais l'ange était tout essoufflé d'avoir couru.
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«Il s'agit ici de liaisons heureuses : quand un écrivain vous saisit et ne vous lâche plus. S'il est moins connu, moins admiré que d'autres, on s'en réjouirait presque (la jalousie) mais on ne s'y résout pas (la gratitude). J'ai réuni dans ces essais romanesques une Américaine, deux Espagnols, trois Français, quelques autres. En insistant, ils m'ont permis de découvrir ce qui insiste en nous : l'agent secret de nos vies.» Florence Delay réunit ici huit textes «intimes» sur Gertrude Stein, Ramòn Gòmez de la Serna, José Bergamìn, Jules Supervielle, Jean Giraudoux, Georges Bernanos.
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Parfois les hommes tombent de cheval et meurent et c'est le moment que choisissent leurs femmes pour en tomber amoureuses. Toutes ces femmes ont des vertiges et il peut arriver que leur médecin traitant, spécialiste de l'oreille interne, étudie aussi le prophète Jonas, et qu'un de leurs anciens amants se livre à de coupables pratiques. Un cheval, un prophète, un professeur désobéissent, tandis qu'une mère morte suit sa fille pour ne pas s'ennuyer pendant l'éternité. L'action se passe à Paris et au Pérou. Elle se dénoue un soir de réveillon.
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«Sebastiano Lavia fut notre Maître. Il a donné à nos vies leur direction. Sous son regard nous étions lumineux. Sans son accord nous n'étions rien. Sa mort, villa Andrea, nous a jetés dans le dérèglement. Aucun de nous n'était présent mais la femme de charge prétend que le Diable se trouvait dans la chambre. Pendant un an jour pour jour après sa disparition notre Maître nous a précipités dans une course de désirs extravagants où nous avons rivalisé de violence avec lui. Ce livre est l'hommage essoufflé que je lui rends.»