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François Dagognet
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Des détritus, des déchets, de l'abject : Une philosophie écologique
François Dagognet
- Corti
- Penser-Situer
- 6 Mars 2025
- 9782714313454
Ce livre qui se tourne vers les matières et les formes habituellement négligées voire méprisées par la philosophie classique (des pierres aux matières grasses, des déchets aux poussières jusqu'à la souillure) construit une pensée écologique plus que jamais d'actualité.
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Pourquoi intervenir dans le débat sur sa nature et les problèmes qu'elle soulève ? d'abord la philosophie l'a longtemps délaissé ou abaissé.
La pensée religieuse, sans doute mal comprise, lui a prêté son concours : le corps, source de plaisir, et de péché, y était tenu alors en suspicion. le philosophe lui a toujours opposé l'esprit. il lui préfère " les états de conscience ". pour lui, il lui semble plus aisé de se connaître (l'ego) que le corps. il ne rompt pas facilement avec le mentalisme. il abandonne volontiers le corps aux anthropologues, aux ethnologues voire aux médecins, ou pis encore, mais afin de le diminuer un peu plus, aux anatomistes (l'aspect cadavérique).
La société contemporaine à la fois protège et exploite le corps. jusqu'à quel point ces interventions " technologiques " sont-elles acceptables ? comment éviter l'éclatement entre le corps subjectif et le corps objectif ? le philosophe se doit de revenir sur le corps " condition nécessaire de l'action ".
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Éloge de l'objet : Pour une philosophie de la marchandise
François Dagognet
- Vrin
- 3 Mai 2000
- 9782711609956
La philosophie s'est plus souciée du "sujet" (l'intérieur) que de "l'objet" (l'extérieur) : elle a même craint que celui-ci, envahissant, ne se retourne sur celui-là et le déforme ou le contamine.
Ici on marche en sens contraire ; on ose contester l'un des fondements du savoir philosophique ; on essaie d'abattre le mur qui abrite le champ culturel. après tout, il n'y a rien qui ne puisse être remis en cause et nous tentons d'en profiter. ne craignons pas cette démolition ! le sujet n'est d'ailleurs susceptible d'être rencontré que dans les "produits", du même coup, valorisés : ils enferment le travail, la création (leur style) et ils ne cessent aussi d'évoluer.
On va jusqu'à reconnaître les bienfaits de l'usine, le lieu de la fabrication illimitée, capable désormais de transformer même les liens sociaux. on discerne aussi, dans l'art contemporain, des procédures industrielles. partout, on vise une critique de "la critique de la société de consommation". on la défend contre ceux qui l'ont stigmatisée sans relâche. on se refuse aux lamentations habituelles.
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Considérations sur l'idée de nature ; la question de l'écologie ; la technique ou la vie
François Dagognet
- Vrin
- Pour Demain
- 7 Octobre 2002
- 9782711610358
Le mot de "nature" recouvre tellement de sens qu'il finit généralement par inclure le même et son contraire. De plus, chaque siècle l'a transformé et surchargé de problèmes spécifiques ou de fonctions nouvelles, ce qui ajoute à l'indéfinissable. Nous tenterons de démêler cet écheveau tant notionnel qu'historique. Le philosophe doit d'autant plus s'attacher à ce thème carrefour qu'il se situe à la rencontre de nombreuses disciplines : la théologie, la morale, la science, le droit, l'art. Nous en appellerons d'ailleurs à toutes. Il va de soi que nous ne pouvons pas, aujourd'hui, ne pas aborder les problèmes de l'écologie et de l'environnement, parce que le monde moderne (industrialisé) se réclame d'une nature à préserver, afin de nous sauver de la pollution et même de l'asphyxie. Ce livre propose donc un point de vue sur l'idée de nature, à la fois panoramique et critique.
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Ce texte propose d'abord la recension du diminué et du friable, - à la fois ce qui se délite et les résultats de cette déconstruction. En d'autres termes, on rassemble ici la poussière, les empreintes, les traces les ombres, le vaste paysage de l'inconsistance.
La question sera de savoir si tous ces brins méritent d'entrer dans une esthétique minimale, s'ils peuvent aussi relever d'une science d'observation et d'interprétation qui les enrichirait et les sauverait d'une déconsidération qui les frappe.
Pour résoudre ces problèmes, nous fixons les conditions à remplir afin de mériter cette exhaustion la fin du rejet ou même de l'éloignement. Nous nous arrêterons même sur une discipline qui sait tirer de l'or une nuée d'informations à partir de ce qui commence à disparaître et ne nous laisse que des résidus et du décomposé
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La philosophie, souvent, a mis en garde contre l'image - une sorte de décalque du réel - et aussi contre l'écriture, sorte de double de la parole, mais évidemment muette et tyrannisante. La voix a donc été privilégiée.
Écriture et Iconographie s'oppose à ce procès. Il montre comment et pourquoi le textuel (l'écrire et le lire) l'emporte sur le vocal, en dépit du rythme et de la chaleur de celui-ci. L'extériorisation ne doit pas être tenue pour une déchéance mais plutôt pour une procédure qui éclaire ce qui est projeté et qui, par là, le révèle.
Un second moment relève de l'épistémologie : nous tentons de mettre en évidence comment la science s'est attachée à préciser et à affiner le configurationnel. Qu'il s'agisse d'une molécule ou d'une pierre ou d'un végétal, elle parvient à le ré-écrire et à le traduire en un « corps idéal » - une formule développée à partir de laquelle elle induira et déroulera ses propriétés.
Dans un troisième temps, est rapproché le travail du peintre de celui du savant, parce que lui aussi, loin de nous restituer simplement le réel, le transpose à l'intérieur d'un tableau minimal, ce qui ne l'empêche pas de le découvrir et surtout de l'intensifier. Le moins, curieusement, donne le plus. L'artiste a gagné à ne pas coïncider avec le réel mais à viser à le re-présenter. -
Il n'est pas de notion qui convienne autant à la philosophie que celle qui porte sur le travail: en effet, celui-ci sort la matière (le matériau malléable) de son inertie et de sa lourdeur pour le plier aux désirs de l'homme (la marchandise), grâce à l'ingéniosité ou du moins à la participation active de l'ouvrier.
Nous cherchons à concevoir l'essence même du travail, bien qu'il se traduise, au cours de son évolution, par des formes et statut dissemblables ; nous montrons d'ailleurs, pourquoi et comment nous passons d'un type d'organisation à un autre, plus performant.
On ne saurait théoriser le travail en soi, puisqu'il s'est à plusieurs reprises, renouvelé - mais les variations ne devraient pas nous empêcher d'accéder au principe fondamental qui le caractérise.
Au cours de notre examen, nous ne manquerons pas d'insister sur les modifications dont il a bénéficié, mais aussi sur les injustices flagrantes qui compromettent son fonctionnement (la cassure sociale). Il est mieux protégé afin qu'il puisse être davantage et plus durablement exploité.
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Savoir et pouvoir en medecine
François Dagognet
- Les Empêcheurs de penser en rond
- 15 Janvier 1998
- 9782843240126
Ce recueil vise un triple but : d'abord, initier à une histoire conceptualisée de la médecine ; ainsi seront présentées les vérités dont cette discipline est tissée.
Il ne s'agit pas de narrer des faits mais plutôt d'ouvrir aux méthodes ou à l'invention d'instruments qui allaient modifier la clinique (au XIXe et XXe siècles). Ensuite, l'auteur a centré son examen sur la notion complexe de remède, au coeur de la médecine et de son pouvoir. Il analyse aussi bien quelques-unes des thérapies douteuses que d'autres plus modernes (antibiotiques, salicylés, etc.). Enfin, il achève son panorama par l'étude de quelques débordements médicaux, ceux par lesquels la médecine risque de renoncer à son esprit.
Si elle s'inspire du système sécuritaire social, elle sacrifie alors le malade et perd son aura sacerdotale. Comment concilier le respect des règles communautaires et la défense de l'individu malade ? La médecine est vue, tour à tour, en tant qu'histoire, en tant que puissance curative, en tant que morale.
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Une introduction à la métaphysique
François Dagognet
- Les Empêcheurs de penser en rond
- Petite
- 1 Juin 2006
- 9782846711142
François Dagognet poursuit dans ce petit livre son travail de pédagogie commencé avec Les Grands philosophes et leur philosophie et Philosophie à l'usage des réfractaires. Ce nouveau livre se présente sous la forme de trois leçons, trois exemples de recherche métaphysique : sur l'esprit et la corporéité ; le souvenir ; la liberté et le déterminisme.
Pour ceux qui veulent s'initier à la philosophie, le terme même de métaphysique (que l'on pourrait
traduire par science de l'être en tant qu'être) peut faire peur ou paraître démodé. Pourtant, la
métaphysique ne traite pas seulement de questions abstraites, mais de la cause, de l'essence de
toutes les choses ; elle ne se contente pas de ce que nous apprend la saisie directe des choses
mais s'occupe des principes. Il n'y a donc aucune raison pour que la philosophie contemporaine
abandonne cette province de la philosophie.
L'auteur montre comment les grands choix de la métaphysique remontent à Platon et Aristote. Le
débat entre rationalistes, qui s'attachent aux principes, et empiriques, qui privilégient les faits, est
impossible à conclure. François Dagognet croit qu'il n'y a pas de philosophie sans métaphysique,
mais sans qu'il soit nécessaire de faire appel à un Dieu transcendant. C'est ce qu'il appelle une
métaphysique immanentiste.
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D'abord, les noms ont été réservés à l'appellation des personnes, les mots à celle des choses. Surtout, deux théories ont été écartées: celle qui voit dans le mot le reflet de la chose (l'onomatopée) - une reprise du cratylisme - et celle qui tient le mot pour né dans l'arbitraire (le n'importe comment, à la suite d'une convention).
À l'opposé, est soutenue la théorie d'une inséparabilité du mot et de la chose, mais aussi est analysé le pouvoir du mot d'élever et d'essentialiser ce qu'il indique. Dans cette hypothèse, deux questions s'imposaient: comment alors expliquer la création de ce mot (l'onomaturgie)? Est-il possible, ensuite, d'en arriver à une science du mot et
sur quelle base fonctionnera-t-elle (une épistémologie a minima)?
À la fin, on s'interroge sur le sigle, l'éponyme, le bilinguisme.
On répond même à la question: À quoi sert pareille analyse? -
Une épistémologie de l'espace concret : Néo-géographie
François Dagognet
- Vrin
- 11 Juillet 2000
- 9782711601660
Ce livre s'emploie d'abord à déchiffrer des traces, des lignes, des figures naturelles, ensuite à tirer des règles générales de compréhension afin de fonder une science morphogénétique. Un paysage en devient un problème.
Il ne se cantonne pas dans la seule géologie critique. Il s'attache à montrer les ressources offertes par une science de l'espace, c'est-à-dire l'études des étalements, des rencontres et des distributions. La projection sur le sol des données peut les éclairer. Plus, la psychologie, la maladie mentale ont elles-mêmes bénéficié de cette optique topographique, parce que les hommes ne se conçoivent qu'à travers les réseaux et les emplacements qui les définissent.
L'espace n'est plus un cadre ou un contenant, mais un opérateur décisif d'analyse et de constitution.
Le savant gagne à se situer en des points-centres ou noeuds qui autorisent une lecture synoptique, de même que les groupes se doivent d'explorer, voire de modifier les positions de leurs éléments, ainsi que les liens qui les joignent.
Cette néo-géographie va d'une science du paysage et des indices à l'examen des rapports souterrains, des chemins insoupçonnés et des communications sociales. -
La philosophie, et bien d'autres disciplines, ont visé à enraciner l'individu; il lui faut un domicile et un nom. On a essayé, en coséquence, de rechercher les difficultés comme les origines et les fondements de cette démarche intégratrice, non moins que stabilisante. A partir de là, on a proposé une théorie plus générale des « lieux » et des « emplacements »; on a notamment analysé « la ville elle-même » qui regroupe les hommes et les activités. Mieux, au risque de déborder, on est allé jusqu'à préconiser des plans pour les futures mégalopoles de la concentration.
La philosophie a peut-être trop privilégié le particulier et l'isolé, en même temps que, parallèlement, le tourbillonnaire, l'itinérance et la migration. A l'opposé, on plaide ici pour la quantité (le ramassage et le resserrement) et pour le territoire. Les deux : le nombre et le lieu. -
Autour de Hegel ; hommage à Bernard Bourgeois
François Dagognet, Pierre Osmo
- Vrin
- Bibliotheque D'histoire De La Philosophie
- 7 Octobre 2002
- 9782711614332
Restituer toute la vitalité spéculative de l'idéalisme allemand, si indispensable à l'actualité de la philosophie, et dans cet esprit, faire à Hegel, en France, toute la place qui lui revient : telle est la tâche à laquelle Bernard Bourgeois s'est magistralement consacré, par ses traductions et ses commentaires. La nécessité de rendre hommage à son oeuvre se concrétise donc, dans ce recueil, en tournant Autour de Hegel.
Que Hegel soit abordé en personne; qu'on le côtoie au plus près de son centre, en traitant de Rousseau, Kant, Jacobi, Fichte ou Schelling, ou sur des trajectoires parallèles, en évoquant Comte ou Kierkegaard; qu'on fasse surgir, en allant à sa rensontre, Socrate ou Aristote, et à l'autre extrême, Max Weber, Freud, Pierce, James ou Gadamer, c'est bien l'universel du logos qui entre chaque fois en scène avec la singularité hégélienne, cela même que Bernard Bourgeois a toujours voulu faire entendre. -
Mémoires pour l'avenir : Vers une méthodologie de l'informatique
François Dagognet
- Vrin
- 22 Février 2003
- 9782711601677
L'automatisation des tâches, le remplacement et la transformation des support ont bouleversé l'antique problème de la moisson des données, celui de la Mémoire culturelle.
Il ne suffit pas de collecter, il faut classer et soumettre à une grille d'appréhension, qu'on ne cesse pas d'affiner, toutes les informations recueillies.
Après quoi, de cette savante « mise en forme » jailliront des conclusions : ce traitement qualificatif permet déjà de régénérer le savoir.
A partir d'exemples, l'auteur tente de dégager et d'illustrer ce « triplet » a) enregistrer ou capter; b) concentrer et organiser et c) améliorer et transfigurer des messages. L'art lui-même est touché, autant que la science ou la société, par cette méthode générale de la Collection. Ainsi, le Musée, malgré ses détracteurs, ne sert pas à récapituler le passé, mais précisément à empêcher son retour, à indiquer les chemins explorés qu'on ne peut plus emprunter. S'il nous montre la vie étincelante d'hier, il nous incite moins à la ressusciter qu'à la prolonger.
Finalement cette discipline, qui crée de l'information à partir d'elle-même, rassemblée et ramassée, est appelée à tout révolutionner, autant le savoir que la vie des hommes.
On s'est appliqué à ne pas trop manquer ce rendez-vous avec la modernité. -
Autour de Bachelard : Esprit et matière, un siècle français de philosophie des sciences (1867-1962)
Didier Gil
- Encre Marine
- 4 Mars 2010
- 9782350880273
Autour de Bachelard, il y a ceux qui l'ont précédé ou annoncé. Plus lointainement, tous ceux avec qui il dialogue. Si sa pensée est bien au centre de ce livre, la présence d'autres penseurs alentour est rien moins qu'indifférente.
1867: Ravaisson, voyant poindre avec espoir, dans un renouveau spiritualiste, le contrepoids métaphysique à l'essor des sciences, invente le pont-aux-ânes de l'antimatérialisme: « Le matérialisme est l'explication du supérieur par l'inférieur. »
1962: disparaît Bachelard qui, il y a peu, intitulait Le Matérialisme rationnel son dernier grand livre de philosophie des sciences. Il y cherchait, dans l'histoire récente de la notion de matière, ce qui, renouvelant la science, devait révolutionner l'esprit de la philosophie; tandis que, de l'autre côté de l'océan, Thomas Kuhn prétend trouver La Structure des révolutions scientifiques sous leurs apparentes tribulations, dans une invariable loi des paradigmes de l'esprit en général. D'un spiritualisme à l'autre, aura-t-on finalement oublié l'original éclat de la lumière bachelardienne? -
Une nouvelle morale
François Dagognet
- Les Empêcheurs de penser en rond
- 15 Octobre 1998
- 9782843240638
VOICI UN GRAND TRAITE DE MORALE POUR NOTRE TEMPS.
Il s'agit ici de se confronter à des problèmes très concrets, sans renoncer à en établir les fondements, ce qui suppose de discuter les concepts de Kant, Hegel et Nietzsche. Mais, en chemin, il faudra aussi débattre avec Proudhon et Marx. François Dagognet propose, de manière provocatrice, de partir de l'analyse de trois institutions : la famille, le travail et la nation. Ainsi va-t-il successivement examiner les problèmes du divorce, de l'avortement, du mariage des homosexuels du droit au travail, du régime de la propriété, de la nationalité et du droit du sol, du défi représenté par l'Europe, etc.
Il ne s'agit pas d'un choix de circonstance : c'est à travers nos appartenances à ces trois grandes institutions que nous nous définissons. Ce sont pourtant des institutions très modernes : les théories du passé n'ont pas pu les croiser et cela implique d'inventer du nouveau. L'existence que nous avons à vivre implique des participations communautaires et l'idée d'une personne seule est un moment héroïque dépassé.
Pour François Dagognet, une morale adaptée à notre temps doit favoriser la vitalité des communautés qui nous entourent et nous englobent. Dans cette perspective, il n'y a pas, en tant que tels, de progrès de la moralité, même si les problèmes qui se posent sont toujours différents.
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Les outils de la réflexion ; épistémologie
François Dagognet
- Les Empêcheurs de penser en rond
- 15 Mars 1999
- 9782843240720
Après la publication de savoir et pouvoir en médecine, en 1998, voici le deuxième volume des écrits de François Dagognet.
Il s'intéresse d'abord aux graphes, aux mots, aux classes, aux codes, aux grilles, à l'iconographie, à la terminologie et à la taxinomie, c'est-à-dire de la manière dont on obtient "plus" avec "moins". En ce sens, par exemple, un simple mot (généralement peu apprécié car assimilé à une étiquette) peut informer, s'il est bien construit, l'ensemble de ce que la discipline nous a appris. Ainsi, François Dagognet traitera des problèmes de cartographie, de radiologie, reprendra les inventions de Lavoisier, de Cuvier, reviendra sur la création du Museum d'Histoire Naturelle et des collections.
François Dagognet reprend ensuite les rapports entre science et philosophie (la querelle entre Proust et Berthollet) et sa réflexion sur l'arbre et les matériaux.
Dans une dernière partie, François Dagognet croise la sociologie et termine par une question brûlante : quelle image de la science préconiser afin qu'elle ne rebute personne et puisse parvenir à tous ? Il revient ainsi sur les problèmes posés par la vulgarisation.
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Trois interrogations que nous jugeons essentielles sont examinées dans ce livre.
D'abord il va être question de la constitution d'un langage - la nomenclature chimique -, un langage dont les mots veulent, doivent exprimer la nature des corps ainsi désignés. Il ne s'agit plus d'une étiquette, mais joue la correspondance " voco-structurale ". Problème voisin : comment représenter par une figure l'architecture même de substances complexes ? Pourra-t-on, à l'aide de quelques lignes, donner à voir et à penser l'organisation de telle ou telle substance ? Enfin, - les chimistes, mis en présence d'une multitude de composés qui ne cesse de croître, doivent les répartir de telle façon que les plus proches soient réunis et les différents nettement séparés.
Et chacun sait que Mendeleïev réussira cette distribution exemplaire, elle-même source de nouvelles découvertes. Bref, le mot, la figure, la fresque nous retiennent, les chimistes ayant inventé une discipline à la fois linguistique, iconique et topographique. F. D.
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Les maladies émergentes et le franchissement des barrières d'espèces
Christian Hervé, Pascal Hintermeyer, Jacques j. Rozenberg
- De Boeck Supérieur
- 17 Avril 2012
- 9782804169305
Cet ouvrage vise à comprendre comment la notion de maladie émergente, souvent associée à celle de barrières d'espèces du fait de l'origine animale de ces maladies, renvoie, de façon privilégiée, à un nexus de réflexions interdisciplinaires.
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Après l'atome, le gène. Pour la seconde fois en une génération, l'humanité se croit menacée par ses propres créations. Mais alors qu'hier les scientifiques invitaient les politiques à la retenue, ce sont aujourd'hui les politiques qui demandent de la retenue aux scientifiques. Avec le même résultat, le refoulement de l'interdit : au secret défense risque de s'ajouter le travail scientifique au noir.
Philosophe et docteur en médecine, professeur à Lyon, puis à Paris I, François Dagognet a consacré son oeuvre épistémologique aux sciences fondamentales. Il s'engage ici avec rigueur et au péril de nos préjugés dans les controverses suscitées par les biotechnologies, pour s'adresser à tous ceux que déconcertent ces nouveaux pouvoirs de l'homme sur l'homme et qui voudraient comprendre avant de juger.
Il montre comment notre culture, d'Aristote aux écologistes, en sacralisant le naturel opposé à l'artificiel comme le bien au mal, constitue un obstacle dont il convient de se débarrasser pour juger rationnellement les nouvelles techniques biologiques. Un tel jugement doit être fondé sur les principes mêmes de la vie. François Dagognet déduit ces principes d'une analyse des maillons essentiels de la chaîne du vivant (synthèse du sucre par les plantes, structure de l'ADN - sucre porteur du message génétique - et lois de l'hérédité de Mendel). C'est à partir de ces principes, scientifiques et non plus moraux, qu'il sépare le bon grain de l'ivraie biotechnologique.
Dans un plaidoyer éloquent pour une politique de la vie, il expose les idées directrices d'une biopolitique visant l'intérêt général, qu'il souhaite voir supplanter la bioéthique de comité où la confrontation des intérêts particuliers n'aboutit qu'à des compromis bancals.
La maîtrise du vivant a pour enjeu que le droit au bonheur ne soit plus un vain mot.G.J.
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L'argent ; philosophie déroutante de la monnaie
François Dagognet
- Encre Marine
- 14 Avril 2011
- 9782350880433
L'auteur n'entre pas dans les débats actuels de politique ou de science monétaire : il entend penser l'argent philosophiquement, s'inspirant des textes magistraux d'Aristote à Condillac, d'Adam Smith à Marx.
Il tient l'argent pour un objet qui n'en est pas un ; ce statut déjà l'originalise. De plus, celui qui en manque peut en emprunter (une richesse virtuelle, un avoir étrange qui est à moi sans y être vraiment).
Cet ouvrage ne manquera pas de montrer que ce moyen de paiement n'a cessé de s'amenuiser (le papier remplacera le métal, on finira même par se contenter d'une simple signature).
Il importe surtout que l'argent s'adosse à un référent, lequel doit même excéder ce qu'il garantit.
De nombreux problèmes seront abordés, notamment sur la gratuité (ou le don) sur l'impôt, sur l'usure, sur le commerce, sur le juste prix.
Est fondée ici « une science de la richesse » inséparable du travail, à l'opposé de la spéculation.