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Prix
Jean Luc Guichet
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Problématiques animales ; théorie de la connaissance, anthropologie, éthique et droit
Jean-luc Guichet
- Belin éducation
- Cned ; Serie Philosophie
- 31 Décembre 2011
- 9782130591986
L'animal (les animaux, l'animalité) impose hors de nous et en nous une présence antérieure au rapport réflexif par lequel nous nous saisissons et approprions. Loin d'être un à-côté accidentel et avant toute figuration philosophique, il incarne cette énergie du donné dans un monde si humainement construit. Il n'est pas vrai que le sujet s'édifie et se vit dans un monde binaire d'objets ou de semblables. Toujours déjà peuplé, diffracté par autant de possibilités réalisées de perception, le monde fut et demeure d'abord animal. Signifiant l'immédiateté à soi et au réel, impliquant et notre identité intime et notre altérité irréductible, troublant départages, oppositions et, de proche en proche, netteté de tous nos concepts, l'animal est cette question inclassable dont l'ubiquité engage à nouveaux frais la philosophie et l'interroge tout entière, tel ce négligé de son histoire l'habitant sourdement mais constamment. Penser l'animal nous contraint à penser autrement et à reconsidérer nos catégories, problèmes et valeurs : la connaissance, l'existence, l'éthique.
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De l'animal-machine à l'âme des machines : querelles biomécaniques de l'âme (XVII-XXI siècle)
Jean-luc Guichet
- Editions De La Sorbonne
- Philosophie
- 2 Septembre 2010
- 9782859446383
Philosophes, historiens, littéraires, scientifiques examinent dans cet ouvrage les enjeux, passés et actuels, de la " querelle de l'âme des bêtes ", vive controverse qui passionna les philosophes de la seconde moitié du XVIIe siècle à la première moitié du XVIIIe siècle.
Au coeur de la querelle, l'animal-machine cartésien. Descartes porte à son paroxysme la différence entre l'homme et les bêtes et soumet deux propositions radicalement opposées : il faut soit prêter aux bêtes une âme et donc des capacités qui, en droit, égalent celle de l'homme, soit leur refuser toute âme. Il brise ainsi la continuité hiérarchique établie depuis l'Antiquité entre l'homme et l'animal qui, tout en installant le premier dans une supériorité de droit sur le second, le retenait en même temps dans un lien d'appartenance commune à un univers ordonné et finalisé.
L'ouvrage explore les multiples développements de la querelle après la mort de Descartes, jusqu'aux Lumières et au XIXe siècle, et en dégage les motifs profonds. Loin d'être inconsistante, cette querelle possède un noyau philosophique véritable qui, au-delà des bêtes, la montre comme une querelle des hommes entre eux, opposant une nouvelle conception à une ancienne : une définition et une mise en question de l'homme, de la raison, des rapports de l'âme et du corps...
Certes, cette querelle de l'âme des bêtes apparaît aujourd'hui largement caduque, entraînée dans le déclin de la notion d'âme dont elle était foncièrement solidaire et dont elle a sans doute représenté une forme historique de résistance. Cependant, elle trouve peut-être son véritable prolongement actuel - plutôt que dans le champ de la question de l'animal où l'aspect éthologique des performances et celui éthique des droits l'ont globalement supplantée - dans les débats autour des machines de nouvelle génération, porteuses d'ambiguïtés tout aussi troublantes et chargées de décisives interrogations pour l'homme qui les crée et s'y réfléchit.
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Figures du moi et environnement naturel au 18e siècle
Jean-luc Guichet
- Editions De La Sorbonne
- La Philosophie A L'oeuvre
- 22 Octobre 2020
- 9791035105921
Cet ouvrage articule deux notions fondamentales des Lumières : d'une part, le moi et, d'autre part, la nature proche, en rapport vécu avec l'homme, qui correspond avec quelques nuances à ce qu'on appelle aujourd'hui "environnement". Si ces deux objets ont souvent été étudiés, c'est sans prendre en compte leur lien mutuel. Or, au sortir du XVIIe siècle, le moi, dépouillé par la critique philosophique de son armature d'âme ou de substance, est en quête d'une matrice pour se penser sur un mode non essentialiste. C'est alors en se concevant dans de nouveaux types de rapport qu'il pourra produire des modèles d'intelligibilité originaux de lui-même, contribuant ainsi indirectement à la genèse de l'anthropologie en cours : qu'il s'agisse du moi fragile, exposé aux déterminismes extérieurs et foncièrement incertain de lui-même ; du moi cadré, observant un ordre fixé par une volonté surplombante, souvent - mais pas toujours - celle de Dieu lui-même ;
Du moi fort, maître d'une nature à administrer et de climats à transformer (mais susceptible aussi de formes différentes) ; ou enfin du moi saturé, débordé par une capacité d'émotion se projetant à travers l'extériorité naturelle. Ces différentes figures - qui se croisent et se combinent chez Locke, Hume, Condillac, Dubos, Montesquieu, Volney, Linné, Diderot, Buffon, Marivaux, Prévost, Rousseau, Bernardin de Saint-Pierre... et bien d'autres encore -, loin de types rigides et séparés, sont autant de visages du même moi multiple, celui de la modernité et peu ou prou toujours le nôtre. Cette reconfiguration fondamentale opérée au XVIIIe siècle, nouant le destin du moi à son environnement, installe un terrain de sensibilité qui permettra aux siècles suivants, malgré tous les obstacles, retards et difficultés, l'invention de l'écologie scientifique, puis politique et enfin aujourd'hui éthique, horizon irréductible à une simple nécessité extérieure et fonctionnelle.
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Douleur animale, douleur humaine ; données scientifiques, perspectives anthropologiques, questions éthiques
Jean-luc Guichet
- Quae
- 7 Mai 2010
- 9782759206148
Interroger l'une par l'autre douleur animale et douleur humaine brouille les distinctions ordinaires, animal et homme trouvant en cette épreuve partagée la marque sans doute la plus probante d'une proximité fondamentale.
L'expérience montre par ailleurs qu'il est fort difficile pour l'homme livré à lui-même de comprendre un état dont, à nos dépens, nous éprouvons si souvent à la fois la puissance et l'opacité. Certes, l'animal, faute de langage comparable au nôtre, ne peut nous déclarer et nous expliciter sa douleur - différence qu'il ne faut pas sous-estimer -, mais son comportement est cependant loin d'être silencieux à cet égard et nous en donne un témoignage précisément peut-être plus direct que celui, si contourné, des mots.
Dans cet ouvrage, des chercheurs de disciplines très diverses - biologistes, praticiens hospitaliers, éthologistes, vétérinaires, historiens, philosophes - s'appliquent, sur la base des données scientifiques, à faire le point sur la question de la douleur et des états associés chez l'animal et l'homme. Ressaisir cette question proprement vitale dans une perspective qui dépasse l'horizon strictement humain opère ainsi un rapprochement dont l'homme a tout à gagner, comme si le détour par l'animal lui permettait de diminuer la distance avec sa propre douleur en l'objectivant.
En retour, pour le scientifique, l'éleveur, le citoyen, pour tout homme simplement, la reconnaissance de la douleur animale contribue à clarifier les bases éthiques d'un débat de plus en plus actuel et pressant qui ne peut être indéfiniment différé.
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La collection Philo-oeuvres n'a d'autre but que d'aider à la lecture des grandes oeuvres philosophiques.
Cette lecture ne suppose pas seulement une vue synoptique : elle exige que l'on se mesure au texte, dans sa littéralité même. C'est la raison pour laquelle chaque volume de la collection Philo-oeuvres comprend trois parties : une présentation de l'oeuvre dans sa dimension proprement systématique, des textes commentés, un vocabulaire enfin qui s'applique à clarifier les termes de chaque oeuvre. Cette collection s'adresse à tous ceux qui ont le souci de lire les philosophes.
Le Traite des animaux (1755) consacre la montée en puissance de l'animal dans le champ de la pensée européenne au XVIIIe siècle. Le lire, c'est entrer dans une aventure philosophique certes liée à des circonstances polémiques, mais ouvrant la porte aux bêtes en les rapprochant de façon étonnante de l'homme. Loin d'un simple doute ou provocation visant la vanité humaine dans la tradition sceptique, la nouveauté du geste est d'interroger par ce biais la manière dont l'homme moderne se pense lui-même, dans son origine, sa destination et son sens.
L'animal acquiert ainsi un rôle dans l'anthropologie que confirmeront les développements les plus récents en philosophie, éthologie, sciences cognitives, renouant, après les réticences des XIXe et XXIe siècles. avec les audaces des Lumières. Condillac apporte ici une contribution majeure au devenir de l'animal dans la pensée comme forme contemporaine de la question que l'homme représente pour lui-même.
Et c'est à ce prix seulement de risquer de se perdre que ce dernier peut espérer véritablement se trouver.
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Usages politiques de l'animalité
Jean-luc Guichet
- L'Harmattan
- La Librairie Des Humanites
- 6 Février 2008
- 9782296050501
Cet ouvrage examine les différentes manières dont le thème animal (c'est-à-dire aussi bien les animaux dans l'individualité de leurs espèces que la notion diffuse d'animalité) a pu être utilisé (réellement, symboliquement, idéologiquement, philosophiquement) dans l'argumentaire des pouvoirs, et des pratiques et discours qui les soutiennent ou les interrogent.
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Utopies éducatives
Alain Maillard, Collectif
- Pu D'Artois
- Sciences Sociales
- 4 Novembre 2021
- 9782848325194
Cet ouvrage aborde aussi bien les utopies pédagogiques s'inscrivant dans des cadres scolaires ou institués que des projets de transformation globaux bouleversant l'éducation et la société.
Ces deux modalités peuvent concerner des écrits utopiques classiques proposant un système inédit ou une cité idéale avec ses formes propres de transmission et de formation. On les rencontre aussi dans les analyses et propositions de philosophes comme Rousseau et Condorcet ou d'autres théoriciens moins connus. Cette approche se poursuit en revisitant des auteurs du XIXe siècle, républicains, positivistes et socialistes, qui offrent tantôt des systèmes complets de refondation de la société, tantôt des réflexions et expérimentations spécifiquement pédagogiques. On réinterroge des mouvements pédagogiques du XXe siècle ou des expériences d'éducation populaire. Enfin, l'ouvrage se termine par quelques ouvertures sur le devenir éclaté et problématique des utopies éducatives en ce début de XXIe siècle.
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Rousseau l'animal et l'homme - L'animalité dans l'horizon anthropologique des Lumières
Jean-luc Guichet
- Cerf
- Nuit Surveillee
- 30 Mars 2006
- 9782204080262
Dès qu'ils parlent des bêtes, les hommes s'opposent et souvent s'échauffent comme s'il s'agissait d'eux-mêmes, même ceux qui, pourtant, leur refusent presque tout. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, stimulé par le défi cartésien de l'animal-machine, le thème prend une importance accrue. L'animal fait figure de drapeau que philosophes et savants des Lumières tentent de s'arracher pour l'annexer à leurs préoccupations diverses. Ce faisant, ils renouvellent les données d'un débat ancestral dans des termes dont nous héritons aujourd'hui et qu'il nous faut pour cette raison comprendre. Rousseau, avec davantage de distance, reconnaît une âme aux bêtes, sur la base de l'expérience décisive de la pitié, sa perspective se distinguant et intégrant à la fois celles plus unilatérales de Diderot, d'Helvétius, de Condillac et de Buffon largement inspiré de Descartes. Son originalité essentielle apparaît au croisement avec l'anthropologie sous l'idée majeure que l'homme ne peut se définir simplement en opposition à l'animal, mais aussi en assumant de façon réflexive leur part commune, ce qui éclaire non seulement son origine, mais son humanité même. Très logiquement, la refondation rousseauiste du droit et des valeurs non plus exclusivement sur la raison, mais également sur la sensibilité, prendra encore appui sur les bêtes. Investi par la passion d'apprivoisement habitant Rousseau depuis toujours, l'animal est ainsi l'instrument et la fin d'une réflexion philosophique majeure. Celle-ci intéresse notre monde qui, sur le mode d'une évidence dramatique, parfois traumatique, découvre que cette question de l'animal, si ancienne pour l'homme, est désormais la question animale de l'homme , celle que la nature tout entière nous adresse par le truchement des bêtes et qui met en jeu l'humain lui-même à travers l'animal. Ce que l'homme fait de l'animal révèle ce qu'il fait de lui-même.
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La Question sexuelle : Interrogations de la sexualité dans l'oeuvre et la pensée de Rousseau
Collectif
- Classiques Garnier
- L'europe Des Lumieres
- 9 Octobre 2024
- 9782406177494
La sexualité chez Rousseau, irréductible à une simple question intime, est un objet constant de réflexion. Le geste, déjà contemporain en ce qu'il situe la sexualité à la source de notre être social, culturel et historique, interroge comme par avance au plan éthique, éducatif et politique le surinvestissement sexuel actuel au fil d'une enquête philosophique et littéraire portant sur l'ensemble de l'oeuvre, au coeur de la richesse de l'existence humaine et aussi de la créativité et de l'écriture.