Filtrer
Support
John Dewey
-
John Dewey (1859-1952) est un des piliers du « pragmatisme ». Au centre de cette tradition, il y a l'enquête, c'est-à-dire la conviction qu'aucune question n'est a priori étrangère à la discussion et à la justification rationnelle.
Dewey a porté cette notion d'enquête le plus loin : à ses yeux, il n'y a pas de différence essentielle entre les questions que posent les choix éthiques, moraux ou esthétiques et celles qui ont une signification et une portée plus directement cognitives. Aussi aborde-t-il les questions morales et esthétiques dans un esprit d'expérimentation - ce qui tranche considérablement avec la manière dont la philosophie les aborde d'ordinaire, privilégiant soit la subjectivité et la vie morale, soit les conditions sociales et institutionnelles.
Dans L'art comme expérience, la préoccupation de Dewey est l'éducation de l'homme ordinaire. Il développe une vision de l'art en société démocratique, qui libère quiconque des mythes intimidants qui font obstacles à l'expérience artistique.
-
Nature humaine et conduite : Introduction à la psychologie sociale
John Dewey
- Gallimard
- Bibliotheque De Philosophie
- 23 Novembre 2023
- 9782070144617
John Dewey se confronte dans cet ouvrage de la maturité (1922) à ce qu'il considérait comme le problème philosophique majeur : les voies par lesquelles la conduite humaine est susceptible d'un progrès moral. Cela suppose de s'appuyer sur une description aussi objective que possible de ses éléments constitutifs, les habitudes, les impulsions et l'intelligence. Or l'analyse montre combien ces éléments sont engagés dans une négociation permanente avec les conditions sociales, historiques, économiques, culturelles qui composent leur environnement. Le vrai problème du progrès moral, par conséquent, est celui d'une meilleure adaptation de la morale à ses circonstances. Aussi convient-il pour ce faire de s'appuyer sur les enseignements rationnels des sciences humaines et sociales plutôt que sur les valeurs prétendument éternelles des morales anciennes se référant à des normes transcendantes détachées des réalités, qu'il s'agisse de Dieu, de la raison ou de la nature.
-
John Dewey (1859-1952) est un des piliers du « pragmatisme ». Au centre de cette tradition, il y a l'enquête, c'est-à-dire la conviction qu'aucune question n'est a priori étrangère à la discussion et à la justification rationnelle.
Dewey, fondamentalement, est un philosophe de la démocratie : « La démocratie n'est pas une forme de gouvernement », aimait-il répéter, nul ne saurait donc y voir une figure historique du pouvoir, caractérisée par tel ou tel prédicat idéologique, philosophique ou institutionnel. Au contraire, elle est à elle-même sa propre norme, elle définit les conditions pragmatiques de la discussion rationnelle, et par conséquent de l'enquête comme forme élaborée et socialisée de l'expérience. Dans Le public et ses problèmes, Dewey montre plus particulièrement que la politique est une « expérimentation » : les pratiques expérimentales s'appliquent aussi bien à la délimitation du privé et du public qu'à la détermination des intérêts communs, à la décision politique comme à la détermination de la loi. Destiné non pas aux gouvernants, mais au public, instance intermédiaire entre la société et le gouvernement, l'ouvrage entend restituer au public son pouvoir et ses compétences dont le prive la complexification de l'exercice du pouvoir. Il vise à restaurer la démocratie à sa source : la compétence de chaque citoyen.
-
Dans Reconstruction en philosophie, initialement paru en 1920 mais rédigé aux lendemains de la «crise de civilisation» que fut la Première Guerre mondiale, John Dewey, un des piliers du «pragmatisme», et porté par la conviction qu'aucune question n'est a priori étrangère à la discussion et à la justification rationnelle, refuse de s'en tenir aux diagnostics désenchantés. Tout au contraire, il s'attache à développer avec confiance la capacité de la philosophie à aborder réellement les problèmes du présent : «La reconstruction doit faire pour le développement de l'enquête dans le domaine de l'humain, et donc, dans le domaine de l'éthique, ce que les philosophes des derniers siècles ont fait pour la promotion de l'enquête scientifique dans le domaine de la vie humaine, envisagée du point de vue physique et physiologique.» Et de préciser : «Poser le problème de la reconstruction en philosophie consiste à se demander comment vont évoluer les nouveaux mouvements scientifiques ainsi que la situation humaine, politique et industrielle qui en découle. Pour être fidèles à l'esprit de l'élan qui les anime, ils ne peuvent connaître leur apothéose que si l'on peut en parler en termes de fins et de normes si spécifiquement humaines qu'ils en constitueront un nouvel ordre moral.»
-
John Dewey (1859-1952) est l'un des philosophes majeurs du XXe siècle, et certainement l'un de ceux dont la pensée se conjugue les plus étroitement aux courants et aux transformations qui en ont marqué l'émergence et les évolutions.
Dewey fut aussi un observateur et un acteur particulièrement attentif de la vie politique américaine et internationale. Les très nombreux écrits qui jalonnent son long parcours sont autant d'interventions et de positions dans le débat public, sur les problèmes qui lui tenaient le plus à coeur. La question de la démocratie et de l'émancipation sociale, économique et politique en constitue le centre. Bien que ses analyses aient amplement contribué à renouveler et à enrichir la discussion sur ces sujets, elles restent toutefois largement ignorées en Europe, en dépit de l'importance que l'on commence à reconnaître à sa philosophie sous d'autres rapports.
Écrits politiques propose un choix des textes les plus significatifs et les plus propices à enrichir la réflexion du lecteur d'aujourd'hui, parmi les innombrables études et articles qui auront marqué les engagements de ce philosophe infatigablement attentif à l'état du monde autant qu'aux exigences de la pensée.
Dewey fut un penseur de la démocratie en un sens original et toujours neuf, dans une période qui a vu naître deux guerres mondiales, la Révolution bolchévique, l'URSS, une crise économique majeure, le fascisme et le nazisme, et un type de société : la « Grande société », marquée par l'emprise de l'économique, la perte du public, le pouvoir des experts et la domination de l'opinion.
Sa philosophie, essentiellement soucieuse d'oeuvrer à une émancipation de la pensée, n'a cessé d'intégrer et de favoriser une exceptionnelle attention aux conditions sociales et politiques dont la pensée est toujours solidaire, nolens volens, directement ou indirectement, au-delà des fauxfuyants dont il fut l'un des pourfendeurs les plus vifs et les plus déterminés.
Traduits, présentés et annotés par Jean-Pierre Cometti et Joëlle Zask
-
L'un des fondateurs du pragmatisme, John Dewey, souhaitait voir la philosophie, discipline à ses yeux essentiellement «critique» et expérimentale, se prolonger en une «éthique sociale» incluant toutes les sciences sociales concrètes concernées par les problèmes de la conduite humaine. Ce cycle de conférences, prononcées en 1935, dans l'Amérique du New Deal, illustre son programme:elles veulent faire comprendre au plus grand nombre les dangers, les contradictions et les limites du libéralisme contemporain, ainsi que les moyens de les surmonter. Retraçant la généalogie intellectuelle du libéralisme américain, puis ses crises, ce livre s'achève sur un plaidoyer en faveur d'une démocratie libérale et progressiste, qui défend le droit à l'expérimentation de méthodes nouvelles et à l'intelligence collective, à travers de grandes missions d'éducation. Dewey se prononce avec une clairvoyance inégalée en faveur d'une inversion des priorités:remettre les hommes au coeur de la politique et de l'économie, pour préserver et renouveler la démocratie.
-
Démocratie et éducation ; expérience et éducation
John Dewey
- Armand Colin
- Sociologia
- 6 Avril 2022
- 9782200633219
Ce volume propose les deux grands textes de John Dewey sur l'éducation : son traité de pédagogie, Démocratie et Éducation (1916) et Expérience et Éducation (1938) où l'auteur précise sa pensée et répond à ses détracteurs.
Dewey place l'expérience au coeur de l'apprentissage et recentre la pédagogie sur l'individu plutôt que sur les savoirs : l'école doit répondre à la curiosité naturelle de l'enfant et lui apprendre à désirer et entreprendre ; les travaux manuels et la vie sociale prennent le pas sur les exercices imposés ; la motivation et l'effort individuel peuvent se substituer à la discipline et au régime de sanction. La finalité de l'école est d'accroître la capacité à agir et c'est en cela qu'elle participe de la démocratie.
On se rendra compte de la modernité de la pédagogie de Dewey ou du moins de l'actualité des questions qu'il pose : comment centrer l'éducation sur « les propres activités sociales de l'enfant » plutôt que sur les savoirs ? Comment l'éducation peut-elle préparer l'enfant aux conditions sociales qu'il connaîtra hors de l'école ? Comment rétablir la continuité de l'école et de la société ?
-
Découvrez Expérience et nature, le livre de John Dewey. John Dewey (1859-1952) est l'auteur d'une oeuvre dont le public français n'a pu encore prendre toute la mesure. La traduction d'Expérience et nature vient combler à cet égard une lacune importante. C'est sans nul doute en effet l'une de ses oeuvres majeures. Publié en 1925 après Reconstruction en philosophie (1920) et Human Nature and Conduct (1922), Expérience et nature offre la version la plus claire et la plus systématique de son pragmatisme et de ce que Dewey nomme lui-même son "naturalisme empirique". Il le conçoit comme la seule manière de surmonter les dualismes et les incompatibilités qui affectent l'existence collective et individuelle. A travers une réflexion critique sur 1'expérience, l'ouvrage se propose de mettre au jour les ressorts d'une pensée et d'une action orientées vers une vision compréhensive et constructive de l'existence. Il est composé de dix chapitres qui discutent successivement les rapports de l'expérience et de la méthode philosophique ; la précarité et la stabilité de l'existence ; le rapport de la nature à des fins aux moyens et à la connaissance, à la communication et au sens, à l'esprit, au Soi et au corps ; le statut des idées et de la conscience, celui de l'expérience dans la nature et dans l'art, et enfin la place des valeurs et de la pensée critique dans l'existence. Expérience et nature n'offre aucun remède assuré contre les maux qu'il s'attache à circonscrire sous ces différents rapports ; il vise à "inspirer à l'esprit le courage et la vitalité nécessaires à la création des valeurs qu'appellent les perplexités d'un nouveau monde".
-
La quête de certitude ; une étude de la relation entre connaissance et action
John Dewey
- Gallimard
- Bibliotheque De Philosophie
- 28 Novembre 2014
- 9782070142835
Lorsqu'en 1929 John Dewey (1859-1952) publie La Quête de certitude, il se tient à un moment déterminant de sa trajectoire : il a, depuis le début des années 1920, fait successivement paraître Reconstruction in Philosophy (1920), Human Nature and Conduct (1922), Experience and Nature (1925). Cette séquence traduit l'effort hors du commun que produit alors le philosophe pour donner à sa pensée tous les moyens et les outils qu'elle requiert, pour expliciter les raisons qui justifient l'urgence, politique et éthique, de sa mise en oeuvre.
La Quête de certitude, dont on a souvent dit qu'il constitue l'exposé le plus précis et le plus complet du pragmatisme de Dewey, rassemble et réagence de manière décisive les résultats obtenus. Le point de départ en est la dénonciation des difficultés que suscite le besoin de certitude lorsque celui-ci se confond avec une quête de l'immuable et du permanent. S'appuyant sur l'exemple de l'enquête telle qu'elle se pratique dans les sciences de la nature, John Dewey se demande comment conduire l'intelligence dans le domaine des valeurs. Renonçant à l'opposition de la connaissance et de l'action, de la théorie et de la pratique, il propose une méthode visant à garantir, par la considération des conséquences, la sûreté du jugement. Tel est l'axe autour duquel pivote la révolution copernicienne qu'il appelle de ses voeux.
Tiré des Gifford Lectures que John Dewey fut invité à donner au printemps 1929, La Quête de certitude est une oeuvre philosophique de maturité qui constitue en même temps un point d'accès privilégié à l'ensemble de la pensée du philosophe.
-
Dewey recherche des méthodes permettant à l'intelligence (plutôt qu'à la Raison) de s'exercer dans le domaine des jugements de valeur, qui sont des jugements pratiques. Seule l'enquête permet de découvrir le bien unique de chaque situation.
Les philosophes ont pour habitude d'opposer les valeurs aux normes, et de faire des premières une affaire de préférences personnelles, sans contenu rationnel. Ils considèrent aussi que pour prendre des décisions pratiques, morales ou politiques, nous avons surtout besoin de règles et de lois, de principes et de maximes.
Dewey prend le contre-pied de cette manière de penser. Il récuse la distinction entre normes et valeurs et élabore une " éthique située ". L'important est de faire prévaloir la méthode de l'enquête (déjà mise en oeuvre dans la recherche scientifique) dans les décisions pratiques et dans la résolution des problèmes moraux et politiques.
Cette foi dans les capacités de l'enquête amène également Dewey à rompre avec la conception traditionnelle des fins et des moyens, tout comme avec celle des désirs et des intérêts, au profit d'une compréhension plus dynamique et plus écologique des activités humaines. Ce recueil donne ainsi un aperçu des analyses que Dewey a proposées, tout au long de sa carrière, sur la question des valeurs. -
Trotsky n'est pas coupable ; contre-interrogatoire (1937)
John Dewey
- Syllepse
- Histoire : Enjeux Et Debats
- 27 Septembre 2018
- 9782849505656
En août 1936, le monde stupéfait découvre les pre- miers procès de Moscou.
Au banc des accusés, les principaux dirigeants bol- cheviques sont accusés des pires crimes et qui finiront devant le peloton d'exécution. Pourtant, le principal « coupable », qui a tout orchestré selon le procureur Vychinski, est absent.
Il a été chassé d'URSS et privé de sa citoyenneté soviétique quelques années plus tôt : Léon Trotsky, le fondateur de l'Armée rouge est en exil au Mexique.
Devant le tombereau de calomnies - il serait, tour à tour, depuis longtemps un agent de la Gestapo, du Mikado japonais et de l'état-major militaire français, l'organisateur de sabotages en URSS, d'assassinats de masse -, une commission internationale conduite par le philosophe américain John Dewey mène une contre-enquête sur les accusations.
Elle recueille des témoignages et vérifie la « so- lidité » des accusations. En avril 1937, elle se rend à Coyoacán (Mexico) où réside Trotsky pour l'interro- ger. Celui-ci répond aux questions et revient sur l'his- toire de la Révolution russe et de son funeste destin.
Il revient sur sa vie depuis ses premiers engage- ments, sa rencontre avec Lénine et le déroulement de la Révolution d'octobre. Mais, surtout, il nous livre son témoignage et ses analyses sur la dégénérescence bureaucratique de l'URSS. Il détaille le fonctionne- ment de l'appareil policier de Staline et le déroule- ment des procès Moscou.
Sous le feu des questions de la commission, il met en pièces les accusations et démontre les invraisem- blances des faits allégués.
Trois ans avant son assassinat par un agent de Sta- line, il nous propose sa part de vérité et nous livre le témoignage vivant d'un acteur de premier plan du déroulement tumultueux de l'Histoire.
Publié en 1938, Not Guilty est resté inédit en français.
-
L'influence de Darwin sur la philosophie et autres essais de philosophie contemporaine
John Dewey
- Gallimard
- Bibliotheque De Philosophie
- 26 Mai 2016
- 9782070144624
Darwin est le nom d'une révolution. Mais pour le philosophe américain John Dewey, né l'année de la publication de L'Origine des espèces, en 1859, et mort près d'un siècle plus tard en 1952, il ne s'agit pas seulement d'une révolution scientifique concernant notre compréhension des espèces végétales et animales. Il s'agit d'une révolution intellectuelle dont on n'a pas encore suffisamment pris la mesure philosophique ni tiré toutes les conséquences théoriques et pratiques : «En touchant à l'arche sacrée de la permanence absolue, et en considérant comme ayant une origine et un terme les formes qui avaient été conçues comme des types de fixité et de perfection, L'Origine des espèces a introduit une manière de penser qui, finalement, ne pouvait que transformer la logique de la connaissance, et ainsi le traitement des questions morales, politiques et religieuses.» Il n'est pas question d'appliquer telle quelle la théorie darwinienne aux problèmes que posent la connaissance, la morale, la politique ou la religion, mais d'opérer dans ces domaines le même type de volte-face intellectuelle qu'il a fallu à Darwin pour accoler ensemble les deux termes d' «origine» et d' «espèce».
Ces essais que Dewey réunit en 1910 montrent le caractère obsolète et inadapté d'une grande partie de notre bagage intellectuel et posent les premiers jalons, avant les grandes oeuvres de la maturité, pour reconstruire les outils conceptuels dont nous avons besoin pour vivre et penser dans un monde post-darwinien. Dans leur injonction à reconstruire la philosophie en abandonnant toute quête de certitude, ils ont valeur de manifeste de l'oeuvre tout entière.
-
Ces dernières années, nos sociétés ont été le théâtre d'un regain en vigueur (et en intolérance) des religions monothéistes, lequel s'est accompagné d'une mise en question de l'évidence de la sécularisation et de la pertinence de la laïcité, accusées d'oppresser les « sensibilités religieuses ». Et tandis que prolifèrent « fake news », « théories du complot » et autres délires de conflits de portée civilisationnelle voire cosmique, la défiance de l'autorité des sciences s'accroit et instaure une certaine désespérance de l'idéal démocratique.
Face à cette situation, il est utile de se ressourcer dans les écrits de John Dewey consacrés aux religions et au naturalisme. Si le philosophe américain a pu dire en 1930 qu'il n'a « jamais été capable d'attacher beaucoup d'importance à la religion en tant que problème philosophique », il s'y est souvent intéressé en tant que problème intellectuel, social et politique.
Le présent livre rassemble vingt-cinq de ses interventions sur les religions et le naturalisme, couvrant une période allant de 1893 à 1950. En offrant en français l'accès à un pan méconnu de l'oeuvre du philosophe et intellectuel américain, ce recueil aimerait contribuer à un rafraichissement pragmatiste de la critique des religions ; Dewey le montrait, c'est au nom des exigences de l'idéal démocratique qu'il faut critiquer les religions surnaturalistes et promouvoir le naturalisme. -
L'expérience et la nature ; l'expérience et la méthode philosophique
John Dewey
- L'Harmattan
- Ouverture Philosophique
- 16 Octobre 2014
- 9782343037776
Sans doute la synthèse parfaite de la pensée de Dewey qui, ici, se libère du pragmatisme. " Qu'entend-on par expérience ? " - à la lumière d'une praxis repensée, il répond à la question, limite les prérogatives de la philosophie et ouvre un champ illimité à la raison critique. Ce texte fondamental reste fidèle à un objectif de lisibilité chez l'auteur et son traducteur.
-
-
Dans ce texte écrit en 1934, John Dewey prend acte de l'érosion de la religion comme socle d'une morale commune et comme ciment social même si elle n'a pas complètement disparu de la scène.
Aucun autre grand récit, pas même le marxisme, n'est venu la remplacer. C'est désormais le marché qui ordonne les rapports humains et dicte sa loi. Pour Dewey, la crise économique et la menace totalitaire rendent néanmoins plus que jamais nécessaire la recherche d'une nouvelle forme de solidarité. Trop profondément démocrate pour proposer une « religion civile » ou un catéchisme, Dewey s'interroge sur la possibilité d'une foi commune sans le recours ni à une transcendance ni à un dogme, fût-il scientifique. Son pari est celui de l'intelligence collective qui trouve son modèle dans la méthode expérimentale. Rien ne garantit le succès de nos actions collectives et aucune certitude ne les accompagne (en particulier en temps de crise). Elles relèvent d'un pari et commandent que l'on y croie. Le principe de nos actions implique une foi, non pas comme posture contemplative, mais comme préparation à l'action. En dernière analyse, c'est bien une réflexion sur la démocratie comme expérience collective que mène John Dewey. Le problème de la démocratie n'est pas un déficit de valeurs, mais la faiblesse de notre croyance dans ces valeurs qui nous empêche de les interroger, de les sortir du musée des idées, de les reconstruire pour répondre aux défis que le présent nous impose. Mais en éconduisant la religion pour épouser l'illusion scientiste (ou l'idéologie consumériste), aurions-nous désappris à croire, à penser sans certitude, à prendre nos croyances collectives au sérieux, à nous risquer à imaginer l'avenir? Croyons-nous en la possibilité d'une solidarité adaptée à notre temps ? Croyons-nous encore en la démocratie ?
-
Logique ; la théorie de l'enquête
John Dewey
- Puf
- L'interrogation Philosophique
- 1 Janvier 1993
- 9782130451761
Cet ouvrage de J. Dewey (1859-1952), l'un des plus célèbres théoricien du pragmatisme, est paru en 1938. Il s'agit là d'une oeuvre fondamentale, fruit de quarante ans de réflexion sur la logique de l'enquête et de la recherche, expression logique et épistémologique de la conception de l'éducation de l'auteur, qui est une expérience et une reconstruction continues de l'expérience. Le lecteur français y retrouvera quelques unes des thèses reprises par la suite par Michel Foucault.
Table des matières Présentation par Gérard Deledalle -- Préface Première partie -- Introduction : La matrice de l'enquête 1 -- Le problème de l'objet de la logique 2 -- La matrice existentielle de l'enquête, le biologique 3 -- La matrice existentielle de l'enquête, le culturel 4 -- L'enquête du sens commun et l'enquête scientifique 5 -- Nécessité d'une réforme de la logique Deuxième partie -- La structure de l'enquête et la construction des jugements 6 -- Le schème de l'enquête 7 -- La construction du jugement 8 -- La connaissance immédiate, entendement et inférence 9 -- Les jugements de pratique, l'évaluation 10 -- L'affirmation et la négation, le jugement comme requalification 11 -- La fonction des propositions quantitatives dans le jugement 12 -- Le jugement comme détermination spatio-temporelle, la narration et la description 13 -- Le continuum du jugement, les propositions générales 14 -- Les propositions génériques et universelles Troisième partie -- Les propositions et les termes 15 -- Théorie générale des propositions 16 -- Les propositions ordonnées en ensembles et en séries 17 -- Les fonctions et les canons formels 18 -- Les termes ou significations Quatrième partie : La logique de la méthode scientifique 19 -- La logique et les sciences de la nature 20 -- Le discours mathématique 21 -- La méthode scientifique, l'induction et la déduction 22 -- Les lois scientifiques, causation et séquences 23 -- La méthode scientifique et l'objet de la science 24 -- L'enquête sociale 25 -- La logique de l'enquête et les philosophies de la connaissance Table analytique -- Index -- Vocabulaire
-
-
John Dewey est considéré aux États-Unis d'Amérique comme le penseur le plus important de la première moitié du XXe siècle. Ce livre réunit ses articles majeurs sur la pédagogie, et reçoit aujourd'hui une tonalité particulière. D'une part, il s'inscrit, à titre prércurseur, dans le courant philosophique du postmodernisme, en tant qu'il axe ses réflexions sur l'individu sans le doter d'aucune qualité particulière, exceptée celle de se confronter à la réalité par l'affirmation de sa sociabilité. D'autre part, il établit les conditions d'une réalisation optimale de ce concours mutuel, tant souhaité entre les générations ou, plus précisément, entre l'école et la société.
La pédagogie de John Dewey, pratique et modérée, soucieuse de la spontanéité de l'enfant autant que de sa future insertion, dresse au travers de ces différentes études, la voie d'une réforme de tout ce social auquel nous appartenons, et qui incombe, nous dit-il, à des individus libres et solidaires.
-
Leibniz's New Essays Concerning The Human Understanding
John Dewey
- Shs Editions
- 14 Juin 2023
- 9791041816477
HE who knows me only by my writings does not know me, said Leibniz. These words-true, indeed, of every writer, but true of Leibniz in a way which gives a peculiar interest and charm to his life-must be our excuse for prefacing what is to be said of his New Essays concerning the Human Understanding with a brief biographical sketch.
Gottfried Wilhelm Leibniz was born in Leipzig June 21, 1646. His father, who died when Leibniz was only six years old, was a professor in the university and a notary of considerable practice. From him the future philosopher seems to have derived his extraordinary industry and love of detail. Such accounts as we have of him show no traces of the wonderful intellectual genius of his son, but only a diligent, plodding, faithful, and religious man, a thoroughly conscientious husband, jurist, and professor. Nor in the lines of physical heredity can we account for the unique career of Leibniz by his mother's endowments. The fact, however, that she was patient in all trial, living in peace with her neighbors, anxious for unity and concord with all people, even with those not well disposed to her, throws great light upon the fundamental trait of Leibniz's ethical nature -
Life is growth. Education is therefore essential to human life as it fosters for individuals the capacity to perpetuate growth. This is the theory expressed by John Dewey in this critical review of the philosophy of education. Throughout this work Dewey traces the aims of education to their philosophic and historical bases, and explains how differing aims can lead students to gain not only differing levels of knowledge, but also different morals and values. The values taught to students may or may not be explicit, but they have an effect on society. Dewey argues that certain values are more conducive to a truly democratic society and that a good educational system should be designed to encourage precisely these values.
Specifically, Dewey takes issue with schools that rely heavily on testing and memorization. He argues that this type of education is a result of a duality that regards practice as in opposition and inferior to theory. Education that is dependent on strict discipline and conformity breeds a society that is conformist, low in initiative, and acquiescent to authority. A better system would allow the students some level of freedom to define their own suitable projects that teachers could guide in ways to ensure the students learn core skills such as literacy, arithmetic, and the natural sciences through practical applications. Such an interactive education would also be a way for students from different backgrounds to interact with each other. This has the positive effect of breaking down class barriers and building a more empathetic society.
Though it was written over one hundred years ago, many of the themes and concerns voiced by Dewey can be found in modern-day critiques of the educational system. In addition to lambasting an over-reliance on testing, Dewey questions over-specialization, teaching of abstractions over applications, and the lack of time spent on developing skills that can be used outside of school. -
Human Nature and Conduct is a seminal work by the American philosopher and psychologist John Dewey, published in 1922. This book is a profound exploration of the intricate relationship between human nature and human behavior, reflecting Dewey's influential contributions to the fields of philosophy and psychology.
Dewey's central premise is that human conduct is not solely determined by inherent, fixed traits but is profoundly shaped by the ongoing interaction between an individual's innate tendencies and their social and environmental context. He emphasizes the dynamic nature of human behavior and the impact of social influences in shaping individual actions.
Dewey's work challenges rigid notions of human nature and highlights the flexibility and adaptability of human behavior in response to various situations and stimuli. He argues that individuals are not passive products of their genetic makeup but active agents who engage with and respond to their surroundings.
Throughout Human Nature and Conduct, Dewey explores the role of habit, culture, and education in molding human conduct. He argues that habits are the bridge between human nature and conduct, as they encapsulate an individual's past experiences and responses. Culture and education, according to Dewey, play crucial roles in shaping these habits and, consequently, human behavior.
Dewey's philosophical and psychological insights extend to ethics and morality. He contends that ethical behavior arises from a sense of responsibility within a social context, where individuals are mindful of the consequences of their actions on the broader community. This perspective challenges traditional, rigid ethical frameworks and supports a more pragmatic and context-sensitive approach.
In summary, Human Nature and Conduct by John Dewey is a profound exploration of the dynamic relationship between human nature and behavior. Dewey's work challenges fixed notions of human nature, highlighting the influence of social and environmental factors. It underscores the adaptability and responsiveness of individuals in shaping their own conduct. Dewey's insights extend to ethics and education, promoting a more flexible and context-sensitive approach to understanding human behavior and morality. -
"Moral Principles in Education" is a book written by the influential American philosopher and educator John Dewey. The book was published in 1909 and is part of Dewey's broader body of work on education and philosophy.
In "Moral Principles in Education," Dewey explores the relationship between education and the development of moral principles. He argues that moral education should be an integral part of the educational process and that moral principles should be taught in the context of real-life experiences and situations. Dewey emphasizes the importance of active learning, problem-solving, and democratic principles in moral education.
Dewey's ideas on education and ethics have had a lasting impact on the field of education, and his writings continue to be influential in discussions about the role of education in shaping moral character and responsible citizenship. This book is an important work in Dewey's educational philosophy and his broader contributions to pragmatism and progressive education. -
Ce livre est un exercice d'initiation philosophique autour d'une question a priori difficile, menacée par l'abstraction ou, aujourd'hui, par une neurobiologie prétentieuse. Dewey va montrer ce qu'est l'acte de penser, puis comment on peut favoriser ce type d'acte. Il va alors en déployer toutes les conséquences. Il proposera même, ultime élégance, de vérifier si sa propre théorie peut être soumise aux critères qu'il a proposé : a-t-il bien pensé ce qu'est penser ? On pourra en juger par ses propositions pédagogiques destinées à développer la capacité de penser des enfants à l'école John Dewey (1859-1952) est le philosophe américain le plus important. C'est un des fondateurs du pragmatisme.