Ce grand massif d'écriture, qui a longtemps récapitulé l'histoire de la Grèce et de Rome, nous est restitué ici dans une nouvelle traduction qui lui donne un ton résolument neuf et en un seul volume, suffisamment autonome - grâce à ses notes en bas de page, à son «dictionnaire Plutarque», à ses cartes - pour qu'on puisse le lire sans avoir toute une bibliothèque à portée de main. Ces 48 Vies sont autant de «portraits d'une âme», de romans brefs dont les héros sont confrontés à la Fortune et à la mort:Thésée, Périclès, Alcibiade, Alexandre, Démosthène mais aussi Romulus, Coriolan, César, Antoine (et Cléopâtre)... Le coup de génie de Plutarque, ce Grec natif de Chéronée qui étudia à Athènes et séjourna à Rome, aura été de les réunir en des parallèles appariant un Grec et un Romain, vérifiant que les uns et les autres reconnaissent les mêmes valeurs et partagent un même passé, qui sont aussi les nôtres. «Plutarque, écrit François Hartog, fait partie de nos bagages:l'abandonner en route serait renoncer à toute une part de la compréhension de l'histoire intellectuelle occidentale, en son sens le plus large.»
Plutarque s'interroge, s'émerveille, devant ce qu'il appelle le courage, la raison ou le plaisir, qui permet à l'homme de tuer puis de manger des animaux. En somme, la question qu'il pose peut s'énoncer de la manière suivante : comment l'homme peut-il «jouir» de manger de la chair ? Cette question n'est plus religieuse, mais proprement morale. Elle ne concerne plus seulement un certain ordre du monde, un partage entre les animaux, les hommes et les dieux, mais un ordre de la moralité, lié à l'évolution des cultures et des mentalités.
Les quatre traités réunis ici - Avoir beaucoup d'amis ?, Ne pas confondre le flatteur et l'ami, Tirer profit de ses ennemis, Écouter - ont pour thème la relation à l'autre et la bonne façon de communiquer avec lui.
Il existe des êtres d'exception qui marquent leur époque et jouent un rôle déterminant dans l'histoire du monde ; l'avenir seul peut dire si cette action est durable, néfaste ou bénéfique. Au tout début du IIe siècle après J.-C., l'écrivain grec Plutarque de Chéronée a choisi de ressusciter certains de ces personnages illustres dans ses Vies parallèles, car il croit à la vertu de l'exemple.
Ce volume rassemble un choix de vies de conquérants grecs et romains : Alexandre, le conquérant par excellence et celui qui toute sa vie sera hanté par son exemple, César ; Coriolan et Alcibiade, deux ambitieux qui, par bravade ou par esprit de vengeance, ont tourné leurs qualités éminentes contre leur patrie ; deux héros, enfin, qui partagent le même goût du plaisir, de la bonne chère et des beuveries, le même ascendant et la même veulerie : Démétrios et Antoine.
Car Plutarque sait que les hommes changent au gré des circonstances, puissants ou misérables, façonnés par la vie, saisis par la mort au moment où ils croyaient toucher à la réalisation de leur rêve ou simplement quand la nature, épuisée par les excès et la poursuite d'un espoir insensé, leur rappelle qu'ils sont mortels.
Comment vivre avec la mort d'un enfant ? Dans ces pages empreintes d'émotion Plutarque, dont deux fils sont déjà morts, invite son épouse à surmonter le chagrin de la perte de leur fille de deux ans avec une constance et une sobriété admirables. Plus qu'une simple compassion, la consolation antique se présente comme un exercice spirituel : une exhortation à la maîtrise de soi. Cette nouvelle traduction est l'occasion de redécouvrir cette perle de la littérature qui n'a d'égale que les célèbres «Consolations» de Sénèque. Préface de Maxime Rovere.
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"Le commencement de bien vivre c'est de bien écouter. Combien de gens se font du tort, parce qu'ils veulent s'exercer à discourir, avant d'avoir su tirer les fruits d'une leçon d'écoute. Ils se figurent que l'usage de la parole requiert apprentissage et pratique tandis que l'audition, elle, est une éternelle source de profit, quelle que soit la manière de s'en servir. Pourtant, ceux qui veulent bien jouer à la paume n'apprennent-ils pas à recevoir et à renvoyer la balle comme il faut ? De même, quand on écoute quelqu'un qui nous instruit, le premier devoir est de bien entendre ce qu'il dit." (Plutarque)
En brillant causeur Plutarque manie la plaisanterie, l'anecdote, le mythe dans son discours érudit sur la flatterie. En fin stratège, il dévoile tous les artifices des flagorneries, enseigne à se méfier des éloges sucrés, de la fausse franchise et des amitiés hypocrites. Conclusion : il faut accorder plus de crédit à ses ennemis qu'à ses proches. Le reproche est plus fécond que la flatterie. Rédigé aux environs de l'an 100, ce bref traité a gardé toute son actualité, preuve de sa justesse et de sa rigueur.
La sérénité intérieure rassemble les considérations morales sur la tranquillité de l'âme que plutarque envoie à paccius, sénateur romain.
Le ton, familier et immédiat, est celui de la correspondance, tandis que profonde et rationnelle est la quête d'un parfait équilibre qui sait triompher des événements extérieurs, des troubles intérieurs, des passions prêtes à nous aigrir et à voiler d'ombre certains moments de notre existence.
La philosophie de plutarque nous apprend à accepter tout ce qui arrive, car il y réside toujours quelque bien: c'est dans la pratique de cette philosophie de l'adversité que nous trouvons en nous les valeurs morales et spirituelles dont personne ne pourra jamais nous priver.
Dans ce bref dialogue, la santé du corps et celle de l'âme sont indissociables. Soucieux de mettre en pratique ses connaissances médicales pour permettre à chacun de rester en bonne santé - sans pour autant juguler les plaisirs qui répondent à la nature - le philosophe prône une nourriture et un mode de vie équilibrés tout en invitant à dompter désirs et passions au nom de l'harmonie, de la mesure et de la maîtrise de soi.
« Le silence est quelque chose de profond, de religieux, de sobre. Si ce sont les hommes qui nous apprennent à parler, ce sont les dieux qui nous apprennent à nous taire ». Plutarque Ce traité se présente comme une petite thérapie philosophique : il s'agit de guérir d'un vice des plus dangereux, celui qui consiste à parler plus que de raison. Après avoir énuméré les dangers du bavardage, Plutarque n'en reste pas à la condamnation du vice, mais prône la vertu contraire : l'éloge du silence. On trouvera à la fin du traité l'esquisse d'un art de la conversation, où la parole retrouve la valeur de sens et de beauté qui lui est due. Des affections de l'âme et du corps, lesquelles sont les plus graves ? À lire l'argumentation de Plutarque, ce sont les premières qui sont les plus insidieuses.
A Thespies, Plutarque, jeune mari, retrouve ses amis pour aborder le sujet de l'amour et des relations hommes-femmes. Après avoir résumé la nature divine de l'amour et la théorie platonicienne de l'amour, Plutarque fait l'apologie de l'amour conjugal.
Dans les cinq traités réunis ici - Le Vice et la vertu, La Fausse Honte, L'Envie et la haine, Chanter ses propres louanges sans donner prise à l'envie, Comment on peut s'apercevoir que l'on avance vers la vertu -, Plutarque nous montre la nécessité de faire parfois son propre éloge.
Si Antoine (83-30) a su se faire aimer de Cléopâtre, de ses pairs il fut détesté. Cicéron par exemple n'a pas de mot assez vil contre lui, comme l'atteste les virulentes Philippiques tout entières consacrées à la critique du tribun de la plèbe, l'accusant d'avoir conduit à la guerre civile et faisant de lui un ennemi public, avant de finir assassiné par cet ennemi. Si Plutarque a des jugements plus modérés, c'est un contre-modèle qu'il entend présenter, rappelant que : « Nous pensons qu'il n'est peut-être pas plus mauvais d'introduire parmi les modèles exemplaires que présentent nos Vies une ou deux paires de ces hommes qui se sont conduits de façon trop inconsidérée et dont les vices ont été rendus éclatants par la grandeur du pouvoir qu'ils ont exercé et des affaires qu'ils ont dirigées ». Ambigu face à Jules César, ennemi déclaré d'Auguste, il est à l'origine de la fameuse bataille navale d'Actium qui se solde par un échec retentissant de sa flotte. Il abandonne ses soldats pour rejoindre Cléopâtre à côté de laquelle il se donnera la mort.
Personnage d'exception dans une période exceptionnelle, Marc Antoine sous la plume de Plutarque n'en est pas moins humain et touchant.
Plutarque était prêtre d'Apollon à Delphes lorsqu'il écrivit les Dialogues pythiques. L'E de Delphes cherche à expliquer la présence d'un Epsilon - qui était à l'origine une offrande en bois - dans le sanctuaire d'Apollon.
Pourquoi la Pythie ne rend plus
« On ne tire aucun avantage de la fortune de ses amis, et l'on se trouve enveloppé dans leurs disgrâces. » Plutarque « On voudrait que le lecteur fût d'abord sensible à cela : l'atmosphère amicale, la parole circulante, les rires, les emportements et les apartés, peut-être les clins d'oeil, peut-être le cratère, la grande coupe dans laquelle on mélangeait le vin, qui silencieusement passe de main en main. Toutes choses qui sont un peu plus que les circonstances environnant la parole ; car ces choses-là, en un sens, sont au coeur de cette parole, au coeur des débats, puisqu'il y est notamment question d'amitié et que l'amitié trouve dans ce rituel l'une de ses expressions et l'un de ses lieux privilégiés. » Vincent Delecroix
source fondamentale pour l'étude de la divination antique, les oracles de la pythie constituent un véritable " testament delphique " qui permet à plutarque de poser les fondements de ses équations philosophiques conduisant à une réflexion sur le divin.
comment l'homme peut atteindre par la raison la pensée divine ? comment se fait le passage d'une réalité spirituelle à une expression verbale concrète (l'oracle) ? qui permet ce passage du spirituel au matériel ? qui prononce les vers oraculaires ? la pythie ? la sibylle ? quel rôle a le savoir dans le contact, à delphes, avec le divin ?
à la charnière de deux époques, entre polythéisme et monothéisme, les oracles de la pythie nous permettent de comprendre le mécanisme grec de la mantique inspirée, mais aussi la question de la possession, le rôle du médiateur humain dans la transmission
du message divin.
Avec humour, Plutarque tente de démêler les rapports entre amour et plaisir, les mérites et les inconvénients de l'homosexualité, et nous livre ses idées sur la difficile pérennité du mariage.
Traduit et présenté par Claude Terreaux, à qui l'on doit, chez Arléa, des traductions d'Ésope, de Sénèque, de Plutarque et de Cicéron, et surtout la très ludique grammaire latine Vous reprendrez bien un peu de latin, qui fut un vrai succès de librairie (14 400 exemplaires), le Mulierum virtute (" la vertu des femmes ") - que nous publions sous le titre De l'excellence des femmes - n'est pas un traité de morale.
En fait, Plutarque entend prouver ici que " l'excellence de l'homme et de la femme sont une seule et même chose ". Il rassemble à cet effet une collection de récits dont les femmes sont les héroïnes, laissant au lecteur le soin de faire la comparaison avec les personnages masculins de son choix.
Plutarque montre que certaines femmes, refusant de subir un sort qui ne leur convient pas, prennent en main leur destin et, parfois, parviennent à changer le cours de l'Histoire. Dans la plupart de ces textes, on est frappé par leur liberté à la fois de parole et d'action. Peut-être Plutarque embellit-il la réalité, en tout cas, il présente ces récits comme authentiques - et d'ailleurs beaucoup sont historiquement datables.
Si les femmes - autant à Rome qu'à Athènes - étaient soumises à toutes sortes de règles et de contraintes, cela ne faisait pas d'elles des esclaves, ni des êtres de catégorie inférieure. C'est à l'évidence ce dont Plutarque témoigne à travers ces historiettes.
Plutarque se pose ici en défenseur de la cause des bêtes. Reconnaître " l'intelligence des animaux ", le respect auquel ils ont droit, participe d'une réconciliation de l'homme avec le monde.
La longue et riche vie de Plutarque s'est achevée sur les hauteurs de Delphes où l'auteur des Vies Parallèles a exercé pendant plus de trente ans, la charge de prêtre du sanctuaire d'Apollon. En ce début du II° siècle le culte du dieu décline, et l'oracle, la fameuse Pythie, était peu à peu réduit au silence, faute de questions et de visiteurs. C'est dans ce contexte de décadence quelque peu mélancolique, que Plutarque écrivit ses trois dialogues dits « pythiques », traitant de l'oracle de Delphes. Le premier « De E. » porte sur les offrandes, le deuxième, « Pourquoi la Pythie ne rend plus ses oracles en vers » traite de l'inspiration de la pythie, et le dernier s'interroge enfin sur « La disparition des oracles ». Les trois textes furent probablement écrits par Plutarque à la fin de sa vie, lorsqu'il était lui-même prêtre à Delphes et voyait le sanctuaire, malgré ses efforts, parfois payés de succès, inexorablement se vider.Notre édition rassemble en un volume ces trois dialogues qui occupent le sixième tome des Oeuvres Morales de Plutarque. L'Introduction fait le point sur les différentes hypothèses relatives à l'ordre de composition des dialogues, les situe dans l'oeuvre de Plutarque et relate l'histoire de la tradition manuscrite. Chaque traité est précédé d'une notice qui lui est propre et fournit toutes les informations, notamment philosophiques, nécessaires à la bonne intelligence du texte. Des notes accompagnent la lecture, et sont développées, en fin d'ouvrage, par des notes complémentaires. L'ouvrage est en outre enrichi d'un Index des noms propres, d'un Index des thèmes ainsi que d'un plan du sanctuaire d'Apollon à Delphes.