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Renaud Barbaras
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Phénomenologie et cosmologie
Renaud Barbaras
- Vrin
- Problemes & Controverses
- 30 Mai 2024
- 9782711631759
Cet ouvrage se propose d'aborder la relation entre phénoménologie et cosmologie dans la phénoménologie du xx e siècle. Cette orientation cosmologique de la phénoménologie est appelée par une question, celle de savoir comment la conscience peut être à la fois condition de l'apparition du monde et partie de ce monde. Or, dans la mesure où il est vain de penser une conscience qui se constituerait comme mondaine, c'est nécessairement du côté du monde qu'il faut rechercher la solution de ce problème. Si la conscience peut se rapporter au monde, c'est parce que celui-ci se fait être à travers elle, parce que le devenir-monde du monde est en même temps devenir-conscience de ce monde.
Cependant, dès lors que le propre du monde est de s'absenter de ce qui le présente et demeure donc inaccessible à l'intuition, la cosmologie relève nécessairement d'une démarche spéculative, dont nous avons cru devoir distinguer trois dimensions, qui sont autant de voies vers le monde. 1) L'intériorité subjective peut être comprise comme initiation à une intériorité cosmique dont elle est la manifestation (Minkowski, Patocka); 2) La phénoménalité du phénomène doit ultimement être pensée comme l'oeuvre d'un monde spatio-temporalisant. (Fink, Patocka); 3) L'appartenance constitutive du sujet au monde détermine la modalité d'être de ce monde (Dufrenne, Merleau-Ponty). A la lumière de ces analyses, nous serons conduits à montrer que la présence du monde dans l'étant est nécessairement présence du monde à l'étant. -
La perception ; essai sur le sensible
Renaud Barbaras
- Vrin
- Moments Philosophiques
- 2 Février 2009
- 9782711621637
Alors que le problème de la perception n'est autre que celui de notre rapport même à l'être, la tradition philosophique l'a largement négligé. La chose perçue est le plus souvent confondue avec une collection de qualités sensibles ou rabattue sur l'objet intelligible : la perception est méconnue au profit de la sensation ou de l'intellection. Il revient à la phénoménologie husserlienne d'avoir mis en évidence, avec la théorie de la donation par esquisses, l'originalité de la présence perceptive : le propre du perçu est de s'absenter de ce qui le présente, d'excéder toujours ce dans quoi il se donne. La question que Husserl permet alors de poser, sans parvenir à la résoudre complètement, est celle de la nature véritable du percevant et du sens d'être du perçu.
Cet ouvrage tente d'esquisser une réponse en rapportant la perception à l'activité d'un sujet vivant et en opposant par conséquent à la plénitude de l'objet, sorti du néant par un regard purement théorique, un monde dont la profondeur répond à l'insatisfaction qui caractérise la vie.
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Introduction à la philosophie de Husserl
Renaud Barbaras
- Vrin
- Bibliotheque D'histoire De La Philosophie
- 20 Octobre 2015
- 9782711626526
Ce cours, qui n'a d'autre ambition que d'introduire à la lecture de Husserl, prend pour fil conducteur la corrélation a priori et universelle entre l'étant transcendant et ses modes subjectifs de donnée. L'évidence naïve selon laquelle le monde est tel qu'il nous apparaît a en effet une portée surprenante : tout étant est essentiellement relatif à des apparitions subjectives et la conscience enveloppe, par là même, un rapport nécessaire à l'étant transcendant. De l'aveu même de Husserl, l'effort de la phénoménologie consiste à élaborer cet a priori, c'est-à-dire à penser l'être de la conscience et de la réalité en tant que, radicalement distincts, ils sont néanmoins relatifs l'un à l'autre. Or, l'élaboration de cet a priori s'expose au risque permanent d'une réification de la conscience, qui procède elle-même d'une caractérisation encore naïve du sens d'être de la réalité : tant que la conscience est pensée sur le modèle de la chose, son pouvoir de faire apparaître l'étant demeure incompréhensible.
On présentera donc l'élaboration progressive de la pensée de Husserl - des Recherches logiques à la phénoménologie transcendantale des Leçons sur le temps et des Idées directrices - comme une tentative continuée de se libérer de toute forme de réalisme. Parce qu'elle est de part en part motivée par le souci d'échapper à la naïveté - ce qui exige d'abord de la reconnaître sous ses formes les plus sophistiquées -, la phénoménologie, telle que Husserl la fonde, apparaît comme l'accomplissement même de l'exigence philosophique. -
Nous avons établi dans notre Introduction à une phénoménologie de la vie que, loin de s'ajouter à la vie que nous partageons avec les autres vivants, la subjectivité devait au contraire être comprise privativement, comme la négation d'une vie qui la déborde toujours et la rapporte à la profondeur du monde : nous avons nommé désir la trace en nous et l'épreuve de cette profusion. Cependant, cette négation ne devient véritablement pensable qu'à la condition de montrer qu'elle n'est pas tant le fait de l'homme que celui de la vie même, qu'elle s'enracine dans une auto-limitation de la vie. Ainsi, la vie recule en nous parce qu'elle est elle-même caractérisée par une lacune fondamentale, dont nous montrerons qu'elle renvoie en dernière instance à l'archi-événement d'une scission et d'une dérive par rapport à cette vie plus originaire encore - vie qui n'est encore la vie d'aucun vivant - qu'est la Vie de la manifestation.
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Le désir et la distance ; introduction à une phénoménologie de la perception
Renaud Barbaras
- Vrin
- Problemes & Controverses
- 29 Juin 1999
- 9782711613922
Bien que la perception soit ce qui nous initie originairement à l'Être sous la forme d'un "il y a" primordial, la tradition en a le plus souvent manqué la spécificité. Il est donc nécessaire de repenser la singularité de l'événement perceptif, reconnue pour la première fois par Husserl sous le titre de "donation par esquisses", au lieu de la soumettre à la loi de l'objet. Une telle exigence requiert une réduction radicale, qui ne va pas de la suspension de l'existence du monde à la subjectivité transcendantale mais de la critique du néant - toile de fond de toute ontologie de l'objet - au monde comme a priori de tout apparaître. A ce monde, totalité imprésentable, correspond un sujet dont le sens d'être fait problème puisqu'il est à la fois un moment du monde et en rapport avec la totalité comme telle. Un tel sujet doit être abordé à partir du mouvement vivant et son être caractérisé comme désir.
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Dynamique de la manifestation
Renaud Barbaras
- Vrin
- Problemes & Controverses
- 17 Septembre 2013
- 9782711625017
L'a priori universel de la corrélation entre l'étant transcendant et ses modes de donnée subjectifs dessine le cadre minimal de toute démarche qui se revendique de la phénoménologie. Il s'agit ici de montrer qu'une analyse rigoureuse de la corrélation se déploie nécessairement à trois niveaux et que la phénoménologie est ainsi vouée à se dépasser elle-même vers une cosmologie et une métaphysique. Un premier niveau d'analyse, proprement phénoménologique, permet d'établir que la transcendance pure du monde se donne à un sujet dont le mode d'exister est un certain mouvement, que nous caractérisons comme désir. Cependant, la corrélation présuppose également un mode d'être commun aux deux pôles, fondement de l'appartenance du sujet au monde. Pour autant que le sujet est mouvement, le monde auquel il appartient doit lui-même être compris comme une réalité processuelle : notre mouvement procède de l'archimouvement du monde; la phénoménologie dynamique renvoie à une dynamique phénoménologique qui est synonyme d'une cosmologie. Dès lors, la différence du sujet, sans laquelle il n'y a pas de corrélation, ne peut que correspondre à une scission, plus originaire encore, qui affecte le procès même de la manifestation sans néanmoins en procéder. Cette scission au coeur de l'archi-mouvement doit être comprise comme un archi-événement : celui-ci fait l'objet d'une métaphysique en un sens très singulier, qui recueille l'ultime condition de possibilité de la phénoménologie elle-même.
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Vie et intentionnalité : Recherches phénoménologiques
Renaud Barbaras
- Vrin
- 9 Octobre 2003
- 9782711616428
L'objet de ce livre est de montrer que l'intentionnalité, condition de l'apparition de l'étant, ne peut être caractérisée de manière conforme à son essence que si elle est comprise comme vie. En effet, une philosophie rigoureuse de l'intentionnalité est soumise à une double contrainte. D'un côté, comme l'a souligné Merleau-Ponty, le sujet de la perception ne peut être défini comme une sphère d'être absolue surplombant le monde : il est du monde, et cette intramondanéité doit être comprise comme incarnation. Cependant, en mettant en avant un concept univoque de la chair, par delà la différence des étants du monde et du corps propre, Merleau-Ponty d'interdit d'accéder au sens d'être véritable de celui-ci. Or, comme l'a montré Heidegger pour sa part, le monde ne saurait être éclairé dans sa constituion par un retour à un étant du même mode d'être : le Dasein humain diffère de tous les autres étants en ce qu'il existe et c'est donc bien au plan existential que l'intentionnalité doit être ressaisie.
C'est à Patocka qu'il revient d'avoir su concilier la différence radicale du sujet intentionnel et son intramondanéité en proposant une caractérisation existentiale du corps comme mouvement vivant. Les études réunies ici visent toutes à explorer la voie, ouverte par Patocka, d'une phénoménologie de la vie. -
Les concepts fondamentaux permettant de saisir l'unité et la cohérence d'une pensée
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Le mouvement de l'existence ; études sur la phénoménologie de patocka
Renaud Barbaras
- Transparence
- Philosophie
- 19 Septembre 2007
- 9782350510262
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Introduction à une phénoménologie de la vie
Renaud Barbaras
- Vrin
- Problemes & Controverses
- 11 Avril 2008
- 9782711619702
La question de la corrélation entre l'étant transcendant et ses modes de donnée subjectifs, question qui est au coeur de l'entreprise phénoménologique, conduit inévitablement à aborder le problème du sens d'être du sujet de la corrélation en tant que celui-ci à la fois appartient au monde et est une condition de son apparaître. Conformément à cette double exigence, le sujet doit être caractérisé comme vivre, ce qui revient à dire que la phénoménologie n'a de sens que comme phénoménologie de la vie. La vie doit ici être comprise en un sens originaire, plus profond que la distinction de l'être en vie (leben) et de l'épreuve de quelque chose (erleben) : elle échappe à l'alternative d'une vie intransitive et d'une vie transitive.
Le but de ce livre est de jeter les bases de cette phénoménologie. Une telle entreprise requiert d'abord de mettre en évidence les limites et les présupposés des philosophies, phénoménologiques ou non, qui se confrontent à la question de la vie. Elle débouche sur une caractérisation positive du vivre comme Désir, autre nom de la corrélation, rapportant l'un à l'autre un sujet qui est Réalisation et un Être qui est Inachèvement.
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Si le sensible est bien ce qui présente le monde en sa profondeur et son imprésentabilité, il faut reconnaître que nous sommes éloignés de cette finitude constitutive du monde en son apparaître par une finitude plus radicale encore dont perception et langage sont l'expression. En effet, l'existence même de la subjectivité procède d'une scission qui affecte le procès de la manifestation, d'un archi-événement métaphysique séparant le monde de lui-même. Cependant, dans la mesure où nous sommes capables de nous rapporter à l'origine dont nous sommes exilés, c'est-à-dire tout simplement de faire de la phénoménologie, force est de reconnaître que nous n'en sommes pas radicalement séparés, qu'il y a donc une finitude de notre finitude. Nous nommons poétique la dimension d'existence qui nous met en relation avec notre sol ontologique et sentiment l'épreuve de ce sol, épreuve plus profonde que toute ouverture puisqu'elle excède la portée de la perception et du langage. C'est à une théorie du sentiment, où se fait jour le sens originaire de l'affectivité, que cet ouvrage souhaite contribuer. Professeur de philosophie contemporaine à l'université Paris 1, Renaud Barbaras est l'un des meilleurs phénoméno-logues français contemporains. Parmi ses nombreux écrits : L'Ouverture du monde. Lecture de Jan Patoc?ka (2011) ; La Vie lacunaire (2011) ; Dynamique de la manifestation (2013).
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Renaud Barbaras compte parmi les philosophes vivants les plus importants. Il a reçu le Grand Prix de philosophie de l'Académie française en 2014 pour l'ensemble de son oeuvre. Cet ouvrage constitue un tournant dans l'analyse philosophique du désir, et noue un dialogue entre les traditions philosophiques (phénoménologie) et psychanalytiques (Freud, Lacan). Tout désir est désir du monde, non pas au sens où il se rapporterait à un monde déjà là, mais bien parce qu'il en est la condition d'apparition.
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Les textes ici réunis correspondent à une importante période de maturation philosophique de l'auteur. Conscient du caractère crucial de la question de la chair pour la phénoménologie et perplexe devant la manière dont Merleau-Ponty l'élabore, Barbaras interroge le sens d'être du sujet : comment celui-ci peut-il être sous le même rapport, c'est-à-dire sans qu'il soit nécessaire d'introduire en lui la coupure de l'empirique et du transcendantal, appartenir au monde et s'en distinguer, être à la fois devant et au coeur des phénomènes ?
Avec Patocka, la critique radicale de l'intuitionnisme husserlien et du Dasein heideggerien le conduit à une détermination existentiale de l'existence et du corps propre comme mouvement. Mobilisant ses travaux sur la vie, irréductible à la fois aux lois de la matière et à la conscience, l'auteur comprend ce mouvement du sujet comme celui de la vie même et définit tout vivant comme un existant. Le mouvement vivant par lequel les sujets phénoménalisent le monde s'inscrit dans un mouvement plus originaire du monde lui-même, oeuvre d'une archi-vie et renvoyant à une dynamique phénoménologique.
Arrimant la phénoménologie à une cosmologie et à une métaphysique, Barbaras la conduit à s'interroger sur ses propres limites. Demeure alors la question du passage de l'apparaître anonyme du monde à l'apparaître à une conscience, de la physis au sujet, de l'archi-vie du monde à la vie des vivants. Rompant ici avec Patocka et écartant l'écueil du naturalisme, l'auteur assume la scission entre la physis proto-phénoménalisante et notre existence phénoménalisante : le mouvement subjectif résulterait d'une rupture au sein de l'archi-mouvement du monde et relèverait d'un pur événement. Par cet archi- événement scissionnaire, le procès de la physis, se séparant de lui-même, donnerait naissance à un sujet dont le mouvement serait nécessairement aspiration à une réconciliation avec soi, tentative de rejoindre l'archi-vie originaire, bref, désir. Celui- ci repose la question de l'unité originaire de la chair. En effet, la dualité qui structure toute la démarche de Barbaras, entre mouvement et événement, apparaît comme l'avatar ultime de la dualité conscience/monde ou sujet/objet ; elle vient buter sur l'épreuve du corps comme sa limite interne.
Le volume est complété par une bibliographie exhaustive des travaux de Renaud Barbaras, élaborée par Mathias Goy, avec l'aide de Marco Barcaro, Mariana Larison et Petr Prášek.
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L'appartenance ; vers une cosmologie phénoménologique
Renaud Barbaras
- Peeters
- Bibliotheque Philosophique De Louvain
- 19 Novembre 2019
- 9789042940598
La phénoménologie échoue devant la question du corps parce que celui-ci est abordé comme une question alors qu'il s'agit d'une réponse, réponse à une question qui demeure implicite et qui n'est autre que celle de l'appartenance. Ce n'est pas parce que nous avons un corps que nous appartenons au monde mais dans la mesure où nous appartenons au monde que nous avons un corps. De là la nécessité d'une phénoménologie de l'appartenance qui en distingue trois modes - le site, le sol et le lieu - et montre que ce dernier est déployé par un mouvement procédant d'une tension irréductible entre le site de l'étant et son sol ontologique. Cette phénoménologie débouche sur une cosmologie qui met au jour une dynamique originaire au coeur du mouvement phénoménalisant : celle-ci est le sens d'être véritable du sol et renvoie à l'événement d'une déflagration éternelle au-delà de laquelle on ne peut remonter.
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Olivier de Sagazan
Pierre Bergougnoux, Patrick Bonte, Ronan De Calan, Bernard Noël
- Les Compagnons D'Humanite
- Textures
- 21 Novembre 2022
- 9782493296313
Ce catalogue couvre quarante ans de la vie et de la création d'un artiste.
Olivier de Sagazan est né à Brazzaville, au Congo, en 1959. Le vivant, très tôt, lui est une énigme. Il étudie la biologie et la philosophie pour trouver quelques réponses à cette question lancinante que chacun se pose un temps, mais qui n'accapare que quelques esprits, les « obsessionnels », qu'ils soient savants, rêveurs ou fous. L'art s'impose à lui comme une synthèse, tout à la fois paillasse du laborantin, scène originaire et caverne de Platon. Trente ans de peinture et de sculpture s'ensuivent, où il revient sans cesse au corps tel qu'il se fait, se défait, depuis les cellules germinales jusqu'à l'apoptose, la mort cellulaire. En 1998, une percée majeure : et si le médium de l'oeuvre pouvait-être le corps propre? C'est Transfiguration, une expérience qui s'est imposée partout dans le monde et a été déclinée, déjà, de mille façons.
Depuis 2008, Olivier de Sagazan a opéré une lente transition, une longue traversée vers les arts vivants. Aujourd'hui, l'essentiel de sa création se déploie sur la scène : La messe de l'âne, Nos coeurs en terre, Il nous est arrivé quelque chose... Il n'est plus seul, mais accompagné d'acteurs, de danseurs. Il ne façonne plus seulement des corps, à commencer le sien propre, à même la face, mais des attitudes, des gestuelles, des chants et jusqu'à la matière du langage même. Mais qu'on ne s'y trompe pas, rien de l'énigme originaire ne s'est perdu. Tout le vivant, rien que le vivant. Il est mille et mille façons d'ouvrir des corps et de les faire parler. De toutes, l'art est à la fois la plus douce, la moins contraignante et la plus exigeante. -
La naissance du neurone ; constitution d'un objet scientifique au XX siècle
Renaud Barbaras
- Vrin
- 12 Mai 2010
- 9782711622610
Tout au long du XXe siècle, les discussions autour du statut des théories scientifiques et les développements technologiques et disciplinaires qui se sont imposés après la Seconde Guerre mondiale ont bouleversé l'image de la science. La constitution du neurone comme objet scientifique au XXe siècle illustre magistralement cette mutation et en propose un modèle basé sur la dynamique des disciplines à l'oeuvre dans l'étude d'objets distincts, et pourtant homogènes, reconnus au fil du temps comme unique, conforme à une même représentation commune à plusieurs cultures matérielles. Par des processus de convergence entre sous-disciplines des neurosciences, le neurone devient objet unique et central de toute approche scientifique. Il apparaît comme un enjeu essentiel et la pierre angulaire des interactions disciplinaires au centre de l'explication scientifique.
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L'ouverture du monde ; lecture de Jean Patocka
Renaud Barbaras
- Transparence
- Philosophie
- 22 Août 2011
- 9782350510637
L'intuition fondamentale de Patoêka est que l'existence du sujet est de part en part mouvement, et c'est la signification de cette affirmation surprenante que l'auteur tente d'élaborer tout au long de son essai.
Quels sont les résultats les plus décisifs de l'analyse ? En intégrant le mouvement de notre existence dans un procès plus général de phénoménalisation dont le sujet est d'abord le monde lui-même, on découvre deux niveaux de la manifestation qui renvoient eux-mêmes à deux sens de l'individuation. D'une manifestation primaire - manifestation qui n'est encore pour personne et prend la forme d'une délimitation des étants -, il faut distinguer, au titre de son prolongement, voire de son accomplissement, une manifestation destinée, c'est-à-dire subjective, qui présuppose une individuation neuve et unique, celle par laquelle nous advenons.
C'est en ce point que la perspective cosmologique elle-même atteint sa propre limite pour autant que cette individuation ne peut procéder que d'un événement que rien n'annonce, d'une expulsion qui ne se prémédite pas dans le procès " physique " de manifestation. Cette scission entraîne comme une dérive dans la vie de la manifestation, de telle sorte que, par elle, le mouvement de venue du monde à la manifestation se tourne soudain vers son origine.
Or, cette scission, qui nomme tout simplement le point d'émergence du sujet, affecte le procès de mondification mais ne peut en provenir et, à ce titre, elle projette la phénoménologie, mais aussi la cosmologie, à sa propre limite. Identifier cette limite revient à poser un regard neuf sur le statut de la phénoménologie, ainsi que sur le rapport qu'elle entretient avec la cosmologie et la métaphysique.
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Le tournant de l'expérience ; recherches sur la philosophie de Merleau-Ponty
Renaud Barbaras
- Vrin
- Bibliotheque D'histoire De La Philosophie
- 3 Mai 2000
- 9782711613434
L'oeuvre de Merleau-Ponty est tout entière commandée par le souci de mettre rigoureusement en oeuvre le mot d'ordre husserlien de retour aux choses mêmes, ce qui exige, conformément au geste amorcé par Husserl dans la Krisis, de reconnaître l'oeuvre de l'idéalisation -c'est-à-dire de l'objectivation- là même où elle se fait oublier, afin de la neutraliser. A l'instar de Bergson, pour qui la tâche de la philosophie était d'aller chercher l'expérience au-dessus du tournant où, s'infléchissant dans le sens de l'utilité, elle devient proprement l'expérience humaine, pour Merleau-Ponty, la tâche de la pensée est de se situer à ce tournant où l'expérience s'accomplit et se voile à la fois dans des productions où elle se fait proprement humaine, de définir un sens de l'Être antérieur à la bifurcation du préobjectif et de l'oeuvre idéalisante. Le but des recherches est de tenter de clarifier la nature exacte du tournant de l'expérience ainsi que le projet phénoménologique merleau-pontien.
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De l'etre du phenomene ; sur l'ontologie de merleau-ponty
Renaud Barbaras
- Millon
- Krisis
- 1 Juillet 1993
- 9782905614513
Merleau-Ponty disparaît brusquement en 1961, laissant inachevée une oeuvre essentielle qui devait fixer la signification ultime de toutes ses recherches antérieures et qui nourrira de nombreux courants de la philosophie contemporaine.
Le propos du présent ouvrage est à la fois d'en tenter une lecture, c'est-à-dire une reconstitution aussi précise que possible s'appuyant de manière privilégiée sur les notes de travail posthumes, et de prendre la mesure de cette " intra-ontologie " que Merleau-Ponty considérait comme l'accomplissement nécessaire de la phénoménologie husserlienne. L'ambition de cette ontologie est d'assumer, c'est-à-dire de dépasser la " diplopie " de l'ontologie occidentale depuis Descartes, la tension entre la reconnaissance d'un ordre brut de l'existence, irréductible aux thématisations de la science, et la nécessité de fonder la connaissance et l'objectivité.
Une telle entreprise ne peut aboutir qu'au prix d'un changement de terrain radical. Celui-ci passe d'abord par la dénonciation du " positivisme " ontologique à l'oeuvre dans la revendication réaliste du fait, dans la position intellectualiste de l'eidos, comme dans la tentative de dépasser dialectiquement leur opposition. Il s'accomplit sous la forme d'un mouvement régressif qui, de l'expression, fait retour vers le logos originaire en lequel elle s'enracine, mettant ainsi à jour un univers de l'essence sauvage, sol phénoménologique ultime que les notions de Chair et de Dimension visent à thématiser.
Celles-ci permettent de penser une unité et une signifiance du monde qui ne compromettent pas sa profondeur originaire, une expression qui n'est pas ordonnée à la positivité d'un eidos ou d'un telos, une phénoménalisation qui excède de toutes parts les phénomènes qu'elle déploie. L'ambition de cet ouvrage est ainsi de tenter de restituer à l'ontologie de Merleau-Ponty la place qui lui revient: par-delà Husserl et Heidegger.
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Phénoménologie et psychanalyse : Hommage à Guy-Félix Duportail
Renaud Barbaras
- Hermann
- 26 Juillet 2021
- 9791037008817
Guy-Félix Duportail (1952-2018) a, tout au long de son chemin de pensée, maintenu le cap d'une interrogation philosophique de la psychanalyse. À l'intersection des deux disciplines, il a formé des générations d'étudiants et développé une oeuvre absolument singulière, au fil de nombreux livres. Il a également, dans cet esprit, créé et dirigé la collection « Tuchè » aux Éditions Hermann. Il nous a brutalement été ravi le 23 mars 2018 au soir d'un colloque. Un certain nombre d'acteurs de la philosophie contemporaine, ses collègues et ses amis, reviennent ici sur cette figure exceptionnelle de la philosophie française d'aujourd'hui et poursuivent chacun à leur façon le chantier qu'il a ouvert, convaincus de la nécessité de renouveler, pour le bénéfice mutuel de ces disciplines, une discussion sans préjugé entre philosophie et psychanalyse. Dans le débat ainsi engagé, où, conformément à la pensée dialogique qui était celle de Guy-Félix Duportail, se font entendre une réelle multiplicité de voix et de sensibilités philosophiques, la phénoménologie, qui constituait sans doute sa langue philosophique privilégiée, joue un rôle central. Que peut-elle, aujourd'hui, nous dire sur la psychanalyse ? Et, réciproquement, que peut-elle encore en apprendre ?
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Gaiardo : Catalogue raisonné
Charles Bobant, Dimitri Ghantous
- Les Compagnons D'Humanite
- Textures
- 21 Novembre 2024
- 9782493296252
Comme les notes d'une musique intérieure, émotive, partitionnées sur une toile la plupart du temps libre, la peinture de Paul Gaiardo désarçonne les spectateurs, désarticule les regards. Dans une déflagration de couleurs, la vue est projetée, de tâches en tâches, pour une flânerie à travers le visible, au travers du sensible. L'oeil se retrouve alors en mouvement, de l'autre côté de la vie, depuis son surgissement, son lieu natal, sa profondeur.
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La collection est dirigée par Yves-Charles Zarka, directeur de recherches au CNRS. Il dirige le Centre d'histoire de la philosophie moderne - Centre Thomas Hobbes. Elle a un double objectif : -- réouvrir le débat sur les questions majeures de la philosophie, celles qui ne cessent d'alimenter la pensée, en vue d'éclairer leurs enjeux par des contributions inédites dues aux meilleurs spécialistes - mettre à la disposition des étudiants, des enseignants et plus généralement de tous ceux qui s'intéressent à la philosophie, des dossiers permettant de se faire une idée claire de l'état actuel des connaissances sur un sujet.
Rendre des travaux philosophiques de pointe, accessibles à un large public universitaire et extra-universitaire, tel est le pari de cette collection. (Autres collections : Fondements de la politique - Intervention philosophique)
Revue Cités. Philosophie, Politique, Histoire, dirigée par Yves Charles Zarka. Publication trimestrielle
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Le perception - essai sur le sensible
Renaud Barbaras
- Hatier
- Optiques Philosophie
- 9 Janvier 1998
- 9782218014260