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Salah Stétié
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Râbi'a de feu et de larmes
Salah Stétié
- Albin Michel
- Spiritualites Vivantes Poche
- 28 Octobre 2015
- 9782226320193
Râbi'a al-Adawiyya (713-801) est la première grande figure du soufisme, et il n'est pas indifférent qu'elle soit une femme. Elle est l'objet d'une vénération encore vive de nos jours, aussi bien au sein des milieux populaires que des cercles soufis. Ses paroles et ses poèmes, recueillis et transmis au fil des siècles par une chaîne ininterrompue de spirituels, conservent toute leur actualité.Son rayonnement et sa personnalité de feu lui permirent toutes les audaces. On raconte notamment qu'elle se promenait avec un seau d'eau et une torche : le premier, disait-elle, était destiné à éteindre le feu de l'Enfer, et le second à porter le feu au Paradis - ceci pour faire valoir une spiritualité totalement désintéressée, qui ne procède pas d'un marchandage moral avec Dieu.Après une biographie et une introduction lumineuse, Salah Stétié nous offre une magnifique traduction des poèmes et des propos qu'il nous reste de la sainte, accompagnés des calligraphies du grand artiste Ghani Alani.
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Les violences et les contre-vérités répandues aujourd'hui par un intégrisme qui se prétend musulman rendent indispensable un retour aux sources de l'islam, afin de comprendre ce que furent réellement la vie et l'enseignement de mahomet.
Poète et essayiste de réputation internationale, salah stétié répond à cette exigence contemporaine en nous livrant ici une magistrale biographie du prophète. il nous raconte la vie et les combats de cet homme inspiré - législateur de génie, laudateur de beauté, fondateur de civilisation - qui a su témoigner, dans un monde en crise, d'une nouvelle dimension de dieu. il nous initie également aux préceptes du coran que de nombreux préjugés associent au machisme, à la violence, à l'intransigeance, et par la grâce d'une écriture lumineuse, il nous éclaire sur la véritable ampleur de son message spirituel.
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Le début de ce récit pourrait se situer à Cordoue, mais c'est plus vraisemblablement à Fès qu'il convient de le placer. L'époque même de la rédaction du manuscrit restera, à ce stade en tout cas de son évocation, insaisissable. Fès est une ville grise au coeur d'une ceinture verte : l'été, elle a des rougeoiements splendides. Cordoue est rouge et blanche, plus blanche que rouge et si parfois elle paraît verte, c'est quand, du fait de la ronde des saisons, l'été la gagne. Le calligraphe, ou bien s'agit-il d'un copiste (on ne connaît pas, de toute façon, d'autre exemplaire du manuscrit) pourrait être originaire de l'une ou l'autre ville à deux siècles de distance près, la façon de former les lettres ainsi que leur vocalisation ayant peu varié dans l'intervalle.
Si Salah Stétié est unanimement reconnu comme l'un des plus grands poètes contemporains de langue française, ses écrits en prose, tout aussi remarquables, sont plus marginaux. Il y a bien sûr de nombreux essais critiques dédiés à Rimbaud ou Mallarmé, au langage poétique, au monde arabe et à son mysticisme. Mais il s'agit ici de nouvelles : La grande barque, en référence au navire de Noé, La mer de Koan, La nuit d'Abou'l Qassim, La substitution, Le tramway rouge, Le chat couleur, et toutes ont en commun une essence intemporelle, lointaine, puisée à la jonction de l'Occident et de l'Orient. On pense ici aux Nouvelles orientales de Marguerite Yourcenar où le mythe se conjugue à l'intime. Dessins inédits d'Antonio Segui.
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Le Vin mystique et autres lieux spirituels de l'Islam
Salah Stétié
- Albin Michel
- 5 Juin 2002
- 9782226133687
Poète et écrivain d'origine libanaise et de réputation internationale, Salah Stétié a réuni ici huit essais qui traitent de certains thèmes symboliques de l'Islam. La grande civilisation musulmane, au-delà des problèmes auxquels elle est confrontée de nos jours, demeure l'une des plus riches en symboles. Le paysage que nous offre Salah Stétié rassemble le « vin mystique » de l'Islam ; son regard sur les images, qui ne sont pas toujours interdites comme on le prétend à tort ; la philosophie des jardins ; la métaphysique des nuages, de la terre et de la mer ; la figure énigmatique de la Reine de Saba ; et, enfin, ses vues sur la poésie et la nature mystique de la calligraphie arabe.
Salah Stétié nous présente ici de subtiles analyses qui rectifient beaucoup de notions erronées et de déformations systématiques. -
Ma réflexion sur la création, qui est le lieu de rendez-vous du réel et de l'imaginaire, l'un par induction de l'autre, l'un dans l'autre, c'est à partir de la poésie que je la conduis. Peut-être parce que la poésie, plus que n'importe quelle autre discipline intellectuelle ou spirituelle, est significative de cette "rupture du coutumier" qui renouvelle, à travers l'art et la science - à travers parfois la politique - notre vision du monde. Changer la vie", la formule de Rimbaud a pu, en effet, devenir programme politique. Je parlerai donc de la poésie parce que c'est la poésie qui est le chemin où j'ai engagé mon existence et que ce chemin est celui que je connais peut-être le moins mal. Salah Stétié
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Mais le hasard est paresseux : c'est le fils du désert absolu de l'être. Il m'apparaît le plus souvent endormi vaguement sous un palmier aux palmes molles ou bien encore sous un flamboyant. Ainsi crée-t-il mille événements minimes d'une main toute lassitude capable de cela, repris et répété, qui fleurte avec le rien, le rien le degré juste au-dessous du peu.
Je comprends qu'il en soit ainsi. Ainsi, de fait, est la poésie. Et chaque fois qu'elle se manifeste, la poésie (c'est ici le moment de procéder à ce rappel) est une fête globale : les papillons y sont chez eux, le plaisir et le vide, le peu et le tout. L'amour surtout, orienté ou désorienté, qui est l'inspirateur originel, l'eau où vient boire la parole. Et donc nous tous, poètes présents à ce monde complexe, complexifié et simultanément allégé, unifié par notre imagination, levons un verre rempli de la densité légèrement écumeuse de la parole, au Soleil-Papillon qui nous abrite de son soleil, à la Poésie, notre aimée - au delà de tout, de tous et de toutes Convoquant Tagore, Valéry, Bonnefoy, Fouad Gabriel Naffah, Claudel ou Gracq, Salah Stétié rend un vibrant hommage aux poètes. Se plaçant dans la suite de Mallarmé, ces textes, aussi inspirés qu'inspirateurs, donnent au hasard - «assise instable de la création humaine» - un relief palpable.
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Je te retiens contre mon coeur, ô fils, ô père !
Et tes pas dans les miens seront des pas de nacre Sous les colonnes déchirées que nous aimions Dans ce pays où tous les deux nous avons chevauché le souffle Salah Stétié poursuit ici (après Fluidité de la mort et Brise et attestation du réel) sa quête essentielle, celle de l'espace de consumation qui habite sa poésie, creuset où toute la disparité contradictoire du monde se trouverait soudain concentrée en un alliage d'une exceptionnelle densité. «Le poème sera un noeud de forces consumées dans l'acte même qui les noue, et devenues matière invisible, champ magnétique». Poésie de nature alchimique, elle se refuse à reproduire ou à traduire le monde : elle n'en conserve que l'essence.
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Poésie musicale, litanique, cristalline, " nuage avec des voix", qui pour citer l'un des mouvements du recueil, sans doute le testament poétique de Salah Stétié, qui fait éclore dans les Fiançailles de la Fraîcheur tous les rapports intimes du poètes au monde, la glace, la brûlure, la pierre et l'insecte, la lune et l'eau, l'aube et le lait, le face à face de l'amour, l'horizon de la mort.
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Le francais, l'autre langue
Salah Stétié
- Actes Sud
- Imprimerie Nationale
- 8 Octobre 2001
- 9782743304317
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Le temps couvrait de son aile d'aigle un visage. La forteresse était comme une femme. Elle en avait la pourpre fameuse. Le coeur en nous, qui est une personne, s'agenouillait.
«Ces pages (...) étaient nées, avant l'année 50, dans l'exaltation d'un premier voyage vers une ville fabuleuse : fabuleuse par l'antiquité, par l'histoire, et par l'admirable lumière, soleil ou lune, posée sur les pierres raffinées ou violentes d'architectures civiles, religieuses ou militaires, constituant l'un des ensembles les plus remarquables qu'il y ait à voir dans cette région de la planète.
Eh bien, soit : que ces quelques pages subissent l'épreuve d'une petite édition amicale. Je les dédie au souvenir d'un temps où cette région du monde n'était pas encore ce terrible noeud insécable, où la rosée matinale savait tomber avec bonté sur les hommes et les choses de l'Orient, où le Paradis perdu ne l'était pas complètement pour un garçon de dix-huit ans qui rêvait les yeux ouverts.» Adamantins, ces premiers textes de Salah Stétié sont devenus ceux de l'espace et du temps perdus, dont ils mesurent l'empan avec vertige. Dernières traces d'une ville martyre.
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A la suite de L'être, ce livre prolonge la plainte du temps qui emporte, qui ne laisse pas. Le poète sait qu'il n'y a nulle raison d'attendre, personne, ni rien, qu'il est certainement trop tard. Il passe, et sa promenade, afflux d'images, de pensées, coud et découd le sens, interroge l'homme dans l'univers, dénonce les faux signes du ciel et les dieux morts. Et notre monde, vu du cosmos ainsi, prend sens, prend chemin vers ailleurs, bien au-delà des mots usuels.
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La joie habite avec moi dans mes poumons Qui sont ruches, avec des millions d'abeilles Et la brise incline une prairie en moi Qui fait chanter en moi les asphodèles Avec un bouquet rougi et ravi par le sang Un moine, un mystérieux, s'est assis sur ma tombe La mort n'est pas la mort, les insectes l'agréent Et les pauvres mendiants à cause de la lune Ont perdu la grande poussière des chemins Où leurs sandales, come au Japon, vont seules Salah Stétié prosodie en son coeur solitaire, images, rêves et pensées, puis s'interroge, à l'aube ou au plus profond de la nuit, sur la place véritable de l'homme en ce monde, tantôt aride où «s'abîme l'abîme» et parfois «si bleu dans le bruissement des palmes». L'oeuvre de Salah Stétié manifeste «le désir d'une vigilance et une foi dans la parole de poésie» (Yves Bonnefoy), elle se découvre dans une «illuminante complexité», prolongement de la plainte du temps. Ici, tous les paradoxes s'éteignent dans le verbe devenu matière adamantine.
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La Méditerannée tragique d'aujourd'hui
Salah Stétié
- Editions De L'Aire
- Le Banquet
- 12 Février 2019
- 9782889560042
Aujourd'hui, par tous les problèmes qu'elle pose, la- Méditerranée se trouve au centre de bien des préoccupations de la planète. Vaste dépôt des plus ingénieuses inventions de cultures, voire de civilisations désormais effondrées sous leur propre poids prestigieux : l'Égypte, l'Empire romain, la Grèce, l'Empire byzantin, l'Andalousie, l'Empire ottoman, Venise, les grands Empires occidentaux (l'anglais et le français notamment) établis par la force des armes et le pouvoir de la technique et de la technologie sur les rives sud et est de la plus féconde des mers. Mer où sont nés tous les mythes qui nous gouvernent, mer des trois credos abrahamiques, mer où la grande poésie épique et lyrique a vu le jour, mer des philosophes qui alimentent aujourd'hui encore notre pensée sous toutes ses formes.
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Nos ombres dans le désespoir de la parole Se sont peut-être accomplies dans le désir De n'être plus que bouche et solitude Sans corps sous l'identité de la lumière Elle disparut dans son corps et dans son ombre Et retira l'épée de ses beaux cils - Alors la place a déployé ses armements Sur une douleur sans rien ni personne Ce recueil est le «livre de l'intranquilité», de la peine et de la douleur. Livre d'un vieil homme qui pleure les absents ou les morts qui partent, ne reviennent plus, tous ceux que la vie a semés, jetés, puis dissipés. C'est aussi la plainte du temps qui emporte, qui ne laisse pas. Le poète sait qu'il n'y a nulle raison d'attendre, personne, ni rien, qu'il est certainement trop tard. Il passe, et sa promenade, afflux d'images, de pensées, coud et découd le sens, interroge l'homme dans l'univers, dénonce les faux signes du ciel et les dieux morts. Et notre monde, vu du cosmos ainsi, prend sens, prend chemin vers ailleurs, bien au-delà des mots usuels.
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Né à Beyrouth en 1929, au carrefour des civilisations arabe et européenne, Salah Stétié a, plus qu'un autre, éprouvé le choc de l'histoire, vécu et souffert le désir d'unité. Cette confrontation, cependant, ne l'a pas conduit à choisir un monde contre un autre, mais, bien au contraire, à tenter de les concilier en forgeant un langage qui leur soit commun. Cet espace de consumation qui caractérise sa poésie, véritable creuset où toute la disparité contradictoire du monde se trouverait soudain concentrée en un alliage d'une exceptionnelle densité, Salah Stétié s'est attaché à le transposer dans ce recueil qui fait de chaque poème le couplet d'un chant voué à l'interminable.
Extrait :
L'amour en toi est un naufrage, un ballot éclaté d'épines Éparpillées sont tes odeurs ! Éparses tes saveurs !
Et moi j'énonce ta géologie insubstantielle La transfiguration du nid de tes organes Sur ce chemin où nos orteils se sont rejoints se sont disjoints Comme nos corps dans leurs nuits friables douces Le coeur est de ténèbres. Le coeur est de lumière.
Sur moi c'est pluie et neige C'est pluie, c'est pluie et neige
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Sur le coeur d'Isrâfil rend hommage aux poètes chers à Salah Stétié - Augiéras, Bonnefoy, Bounoure, Elytis, Genet, Senghor, Torreilles, Toulet, et Valéry - qui a su capter le meilleur de leurs oeuvres pour le rendre ici dans une écriture ample et profonde.
Extrait :
"Toute ma vie se sera passée sous le signe de la foudre - "ce bel éclair qui durerait" - dont m'aura gratifié Gabriel Bounoure. La fin de l'âge venant, de l'importance de ce don je me rends compte aujourd'hui plus que jamais. Et c'est pour moi dans les plis du coeur, lumière d'un trésor : irremplaçable lumière, inouï trésor.. A l'heure où l'on ne sait encore rien mais où naît, dans la violence du désir, le besoin et l'impatience de tout posséder et de tout savoir, vers dix-sept/dix-huit ans, Bounoure est entré dans ma vie comme un ange, cet Archange Gabriel de la plus grande fable, et, l'oeil voilé et le sourire de la compassion bouddhique aux lèvres, il m'a d'un doigt frémissant d'émotion contenue quoique intense, montré la route : elle allait (je ne le savais pas encore ou qu'à peine) vers le centre de tout qui a nom Poésie. Capitale de la douleur, capitale de la merveille et de la grâce."
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Jean anguera, sculpteur de l'impalpable.
Salah Stétié
- Picard
- Kallimages
- 1 Janvier 2011
- 9782915936131
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Essayiste et poète, Salah Stétié, lui-même libanais, s'est attaché dans cet ouvrage à suivre dans ses tours et détours l'évolution de la poésie arabe contemporaine, dont la capitale incontestée est Beyrouth. Il le fait en s'appuyant sur des oeuvres dont il livre en traduction d'importants extraits, révélant au lecteur français ces poètes, «hommes de déchirement» et «porteurs de feu», «de ce feu qui soude l'épars ou le ressoude». Trois essais sont consacrés au «Liban de rêve» (selon Rimbaud) ou du rêve, et, notamment, à Georges Schehadé. Une exploration du rôle de l'Orient dans la «cristallisation» nervalienne précède les pages finales qui s'interrogent sur la vocation et le destin des pays méditerranéens.
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