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Yasmina Reza
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Récits de certains faits
Yasmina Reza
- Flammarion
- Litterature Francaise Flammarion
- 4 Septembre 2024
- 9782080457646
Un jour Édith rencontre un homme, il est pompier, isolé aussi. Ils nouent une sorte de flirt. Ils se voient dehors, en cachette, sur des aires diverses, ils discutent. Pas grand-chose de vraiment intime. À la cour qui lui demande ce qu'il représentait pour elle, l'homme répond avec un fort accent toulousain : «J'étais sa bulle d'oxygène. - Cette expression c'est la sienne ou elle l'exprimait autrement ? - Ben... c'est vrai que j'étais sa bulle d'oxygène. - Et de quoi parliez-vous ? - De tout et de rien. - Mais encore ? - Heu... On parlait de tout et de rien. - De tout et de rien. - Oui, c'est ça... De tout et de rien.» Dans les tribunaux, les gens disent souvent qu'ils ont parlé «de tout et de rien». Ils se voient dans des endroits qui sont nulle part, ils se disent des choses dont la substance s'étiole aussitôt. Pas de reproches, pas de chagrins. C'est l'arrière de la vie.
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MARC Comment peux-tu dire, devant moi, que ces couleurs te touchent ?... YVAN Parce que c'est la vérité. MARC La vérité ? Ces couleurs te touchent ? YVAN Oui. Ces couleurs me touchent. MARC Ces couleurs te touchent, Yvan ? ! SERGE Ces couleurs le touchent ! Il a le droit ! MARC Non, il n'a pas le droit. SERGE Comment, il n'a pas le droit ?
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«En début d'année, Serge s'était rendu en Suisse pour faire une cure de bouillon. Harcelé par Valentina pour changer de corps, il avait accepté une retraite dans une clinique de médecine intégrative sur le lac de Vaar. Là, humant l'air du Waponitzberg sur sa terrasse panoramique et carrelée, engoncé dans une pelisse de mouton et ceint d'une couverture, il entamait à prix d'or son repos digestif (autrefois dit jeûne) par un bouillon de légumes et une eau minérale. Le lendemain, le bouillon disparaissait du protocole et ne lui restait que l'eau et la tisane aromatique à volonté. Une impression de malheur l'avait assailli.»
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«Vous savez, personnellement, ma femme a dû me traîner. Quand on est élevé dans une idée johnwaynienne de la virilité, on n'a pas envie de régler ce genre de situation à coups de conversations.» Suite à une dispute, les Houllié et les Reille font connaissance afin de remplir une déclaration qui viendra couvrir les dommages corporels que Ferdinand Reille, onze ans, a fait subir à Bruno Houllié. Mais le règlement du conflit ne tarde pas à atteindre des proportions qui dépassent toutes les forces en présence.
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«On vient de loin. On fait de notre mieux. Mais parfois on ne sait pas ce qui nous prend.» Quelle que soit la forme narrative adoptée (théâtre, roman, récit), Yasmina Reza manie avec beaucoup de finesse et de subtilité l'art de mixer les genres, de montrer les multiples facettes d'une réalité, d'aborder avec une implacable lucidité des thèmes aussi universels que la fuite du temps, l'angoisse existentielle et la mort, la fragilité du moi, la solitude, le triomphe de la violence et la barbarie dans le monde contemporain. Dépeints comme des «tragédies drôles» et servis par une écriture ciselée et incisive, les textes réunis dans la présente édition sont de véritables tableaux de vanités contemporaines, à la frontière du comique et du tragique. En dévoilant des documents personnels rares et précieux, l'écrivain laisse entrevoir le pont entre sa vie et l'oeuvre qu'elle bâtit depuis plus de trente ans, conviant le lecteur à un tête à tête exceptionnel.
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«Tout le monde riait. Les Manoscrivi riaient. C'est l'image d'eux qui est restée. Jean-Lino, en chemise parme, avec ses nouvelles lunettes jaunes semi-rondes, debout derrière le canapé, empourpré par le champagne ou par l'excitation d'être en société, toutes dents exposées. Lydie, assise en dessous, jupe déployée de part et d'autre, visage penché vers la gauche et riant aux éclats. Riant sans doute du dernier rire de sa vie. Un rire que je scrute à l'infini. Un rire sans malice, sans coquetterie, que j'entends encore résonner avec son fond bêta, un rire que rien ne menace, qui ne devine rien, ne sait rien. Nous ne sommes pas prévenus de l'irrémédiable.»
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James Brown mettait des bigoudis
Yasmina Reza
- Flammarion
- Litterature Francaise Flammarion
- 30 Août 2023
- 9782080431172
PASCALINE À partir de cette soirée, nous n'avons plus vécu avec Jacob. LIONEL Non. PASCALINE Nous avons vécu avec Céline Dion. LIONEL Nous avons vécu avec la chanteuse Céline Dion dans le corps de notre fils Jacob Hutner. PASCALINE Oui.
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«J'ai commencé à éprouver un sentiment, je veux dire un vrai, à ce moment-là. En sortant de la voiture, à Wandermines, sous la pluie. On ne parle pas assez de l'influence des lieux sur l'affect. Certaines nostalgies remontent à la surface sans prévenir. Les êtres changent de nature, comme dans les contes. Au milieu de cette confrérie en habits du dimanche, se pressant vers la mairie pour échapper aux gouttes, tenant le bras d'Odile pour l'aider sur le parvis glissant, j'ai éprouvé la catastrophe du sentiment.» Glissant de la mélancolie à l'humour, Yasmina Reza dessine avec Heureux les heureux une constellation moderne de personnages confrontés à l'impasse sentimentale.
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Théâtre II : conversations après un enterrement, la traversée de l'hiver, "art", l'homme du hasard, bella figura
Yasmina Reza
- Folio
- Folio
- 28 Septembre 2023
- 9782072977879
«Je fais de l'argent. J'en gave mes fils qui sont deux nullités, c'est sûrement le plus mauvais service que je peux leur rendre, mais au moins je m'épargne artificiellement le souci que me cause leur indigence.» Ce recueil inédit rassemble les pièces Conversations après un enterrement, La traversée de l'hiver, «Art», L'Homme du hasard et Bella Figura (écrite en 2015 pour le metteur en scène Thomas Ostermeier), à la fois tragédies drôles et miroirs des vanités contemporaines.
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« À vingt-trois ans elle s'est trouvée enceinte. Pendant deux jours on s'est cassé la tête pour savoir quoi faire et puis elle a dit, allez hop je le garde. Ça ne l'intéressait pas de connaître le père : de toute façon il me fera chier. » Comme de nombreux comédiens, Anne-Marie Mille aurait aimé être célèbre. Mais c'est son amie Giselle qui connut la consécration. On dit qu'elle fut l'amante d'Alain Delon et d'Ingmar Bergman. Anne-Marie se remémore leur existence passée sur les planches de théâtre, interrogeant leurs succès et leurs échecs. Que reste-t-il d'une vie lorsque l'essentiel a disparu ?
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Théâtre : trois versions de la vie, une pièce espagnole, le dieu du carnage, comment vous racontez la patrie
Yasmina Reza
- Folio
- Folio
- 21 Septembre 2017
- 9782070467990
Ce volume contient : Trois versions de la vie - Une pièce espagnole - Le dieu du carnage - Comment vous racontez la partie.
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" Où est l'enfance ? Des jours écoulés et vécus, il devrait de temps en temps jaillir une image lumineuse, une fulgurante réminiscence. Mais rien ne surgit. Rien ne triomphe du désir d'oubli. " Un texte très personnel, empreint d'une nostalgie douce, où l'auteur interroge l'origine, l'enfance, le foyer et le temps qui passe, à travers des fragments liés à ses enfants, parents ou aïeux.
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"Je voudrais que tu m'expliques le mot heureux ". Un père s'adresse à son fils, parti sous les tropiques à la recherche du bonheur. L'occasion pour Samuel de revenir sur les événements qui ont jalonnés sa vie. Son mariage avec Nancy qui a mal fini, ses relations avec les femmes, avec son seul ami Lionel et ses problèmes d'érection, et Mme Dacimiento, la femme de ménage portugaise qui le terrorise.
Un roman au souffle puissant et à l'humour aussi cruel que jouissif.
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« J'ai fait le rêve suivant. Mon père mort revenait me voir.
- Alors, lui dis-je, comment est-ce ? As-tu rencontré Beethoven ?
Il se renfrogne et secoue la tête avec dégoût et tristesse :
- Ah, la, la ! Horrible rencontre !
- Comment ça ?
- Très antipathique. Très.
- Mais comment, papa ?
- Je m'approche de lui, poursuit mon père, prêt à le serrer, sais-tu ce qu'il me dit :
"Comment avez-vous osé vous attaquer à l'Adagio d'Hammerklavier ! Comment avez-vous pu une seule seconde vous imaginer interpréter une mesure d'Hammerklavier ?" - Pardonnez-moi maître, lui répondit mon père, je vous imaginais au-dessus de ça à présent...
- Mais enfin ! s'écrie Beethoven, être mort n'est pas être sage ! » Hammerklavier est un livre sur le passage du temps, la perte et l'absence. L'enchaînement des scénettes forme une sonate aux accents nostalgiques. Elle passe ainsi en revue les choix et les situations qui orientent nos vies, explore les relations familiales, amicales et professionnelles qui les façonnent.
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«J'ai toujours dit mon mari est un grand spécialiste de Spinoza, comme si je savais très bien qui était Spinoza, de même qu'aujourd'hui je dis il s'est retourné contre Spinoza comme si Spinoza était un de nos amis, je dis il a pris en grippe Spinoza et même, si j'ai bu, je dis qu'il ne peut plus saquer Spinoza.»
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Théâtre ; l'homme du hasard ; conversations après un enterrement ; la traversée de l'hiver ; "art"
Yasmina Reza
- Le Livre De Poche
- Litterature
- 15 Septembre 1999
- 9782253147015
Voici pour la première fois réunie en un seul volume l'oeuvre de dramaturge de Yasmina Reza. Conversations après un enterrement, La Traversée de l'hiver, « Art », L'Homme du hasard ont en quelques années imposé sur la scène française un auteur singulièrement actuel, dont les huis clos - train, hôtel ou living - sont autant de comédies subtiles et décapantes, d'un ton profondément moderne. Les oeuvres de Yasmina Reza sont à présent jouées et applaudies dans de nombreux pays.
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La dramaturge a suivi N. Sarkozy pendant plusieurs mois et brosse le portrait d'un homme parti à la conquête du pouvoir.
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«ROSANNA - Quand nous nous sommes parlé au téléphone, vous m'avez demandé de ne pas aborder votre enfance, ni aucun sujet de nature biographique.
NATHALIE - C'est vrai. Je pensais d'ailleurs que ça resterait entre nous, mais bon.
ROSANNA, imperturbable - Et vous n'aimez pas parler de votre travail non plus.
NATHALIE - Non plus.
ROSANNA - Vous ne voulez pas. je ne retrouve pas l'expression. (elle déplace ses feuilles) vous ne voulez pas. voilà. devenir "le commentateur parasitaire de votre travail".
NATHALIE - L'auteur n'est pas le mieux placé.
ROSANNA - Alors pourquoi avoir accepté de venir vous entretenir avec nous?...»
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«Au revoir papa, je t'aime. Combien de temps encore ces mots ensoleillés? Dans la rue, lorsqu'il part à l'école, au petit matin, le grand crie je t'aime à son père qui le regarde traverser depuis la fenêtre. Il crie je t'aime, au coin qui le fera disparaître, au-dessus des passants et des voitures, et son père, penché en haut, envoie un baiser, et répète les mots d'une voix sourde et honteuse. Un père qui aurait pu en être un autre, un père qui est aussi, en quelque sorte, le premier venu des pères, car il sait bien que ce je t'aime ne lui est pas destiné à lui Adam Haberberg, l'homme qui se tient à la fenêtre, pas rasé et se sentant vieux, mais à sa figure dans le cours du temps, comme il doit au cours du temps d'être parfois le meilleur papa du monde ou le plus méchant.»
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Une pièce étonnante dans laquelle Yasmina Reza prend trois fois ses personnages au piège De leur propre vie en proposant trois variantes d'une même situation.
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Boris et sa maîtresse Andréa se disputent sur le parking d'un restaurant. Elle ne comprend pas comment il a pu l'emmener dîner dans un établissement conseillé par son épouse. Pour couronner le tout, en faisant une marche arrière, Boris renverse Yvonne, la belle-mère de la meilleure amie de sa femme.
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J'aime les voyages. En posant le pied à Francfort, je serai une autre : la personne qui arrive est toujours une autre. D'ailleurs c'est ainsi qu'on va, d'autre en autre, jusqu'à la fin.
Un écrivain de renom voyage dans le train Paris-Francfort en face d'une inconnue qui lit son dernier livre, L'homme du hasard. Deux monologues solitaires, chacun ressassant sa vie, lui perdu dans ses pensées aux couleurs d'amertume, elle l'ayant reconnu et ne sachant comment l'aborder. -
Je fais de l'argent. J'en gave mes fils qui sont deux nullités, c'est sûrement le plus mauvais service que je peux leur rendre, mais au moins je m'épargne artificiellement le souci que me cause leur indigence. Je n'ai jamais douté que ma vie était ailleurs.
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Adam Haberberg est assis au Jardin des Plantes à ruminer sa vie devant l'enclos aux autruches. Il vient de voir son ophtalmo pour un oedème à l'oeil dont il craint le pire, son dernier roman est un fiasco, sa vie conjugale bat de l'aile. Sort de la ménagerie Marie-Thérèse Lyoc, qu'il n'a pas vue depuis trente ans. Sa condisciple au lycée, le genre de fille dont on n'a aucun souvenir, ni désir d'en avoir. Et parce qu'il est au plus bas, il accepte son invitation à dîner chez elle à Viry-Châtillon.
Expédition absurde. Elle pérore sur sa vie de représentante en produits dérivés, lui rappele un passé qui ne le concerne pas. Il fait semblant de l'écouter tout en ressassant ses échecs, ses velléités, son impossibilité à assumer ses choix et sa différence.