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Sindbad
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Fondé sur un événement révélé en 2003 par la presse israélienne, celui du viol et du meurtre en 1949 d'une jeune bédouine du Néguev, un roman dense et décapant qui, au-delà du conflit israélo-palestinien, dénonce le viol comme arme de guerre et aborde subtilement le jeu de la mémoire et de l'oubli.
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"probablement la plus belle réalisation de la littérature palestinienne en prose", selon mahmoud darwich, ce récit autobiographique retrace les années que l'auteur a passées en tant qu'étudiant aux etats-unis, et en particulier sa rencontre avec un soufi d'origine turque, mi-sage mi-fou et clochard à l'occasion, qui marquera durablement sa vie et sa pensée.
Il s'agit d'abord d'un voyage initiatique, au cours duquel l'auteur nous entraîne dans ses paysages intérieurs : perte d'évidence, quête perpétuelle du sens et surtout questionnement sur la folie, thème central du livre. fin connaisseur du patrimoine littéraire arabe - et mondial -, hussein al-barghouti restitue avec beaucoup de finesse, en alternant description, introspection et méditation, la tension constante entre ces deux parties constitutives de lui-même : l'imaginaire populaire palestinien, empreint à la fois d'une sensualité terrienne et d'une spiritualité quasi païenne et, à l'opposé, la modernité urbaine, théâtre de toutes les expérimentations, mais aussi de toutes les incommunicabilités.
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Je serai parmi les amandiers
Hussein Al-barghouti
- Sindbad
- La Bibliotheque Arabe
- 1 Septembre 2008
- 9782742777280
"trente ans plus tard, je reviens m'installer dans l'arrière-pays de ramallah.
Je m'en reviens vers "cette beauté qui a été trahie. " ainsi commence ce récit d'un retour au pays natal, et surtout au verger d'amandiers planté autour de la maison par le père de hussein al-barghouti en 1948, l'année de son mariage - et de l'exode palestinien -, et oú l'auteur est enterré selon ses souhaits. atteint d'un cancer au poumon, il puise d'abord son énergie dans le riche limon du patrimoine populaire tel qu'il est inscrit dans sa propre généalogie, en campant des personnages hauts en couleur, habités d'un esprit aussi frondeur que plein de sagesse.
Mais cet enracinement dans le terroir, loin de le figer dans un temps et dans un lieu strictement définis, le porte au contraire vers le multiple et l'universel. comme dans son premier récit autobiographique, lumière bleue, oú il relatait ses années d'exil aux etats-unis, l'auteur parvient à mêler intimement toutes les facettes de sa quête personnelle, à la fois poétique, philosophique, politique et spirituelle.
C'est ce qui dote son oeuvre d'une tonalité à nulle autre pareille dans la littérature arabe d'aujourd'hui.
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Alors que Louis paît tranquillement dans son pré, une couronne portée par le vent atterrit à ses pieds. Le mouton pose la couronne sur sa tête, se dresse sur ses pattes arrière et prend une branche comme sceptre. Et c'est ainsi que Louis devient Louis Ier, roi des moutons, et qu'il se laisse griser par l'ivresse du pouvoir. Parties de chasse au lion, promenades dans les jardins royaux... Puis, dans sa folie des grandeurs, le bon roi se transforme en despote à coups de marches militaires et de mesures ségrégationnistes. Jusqu'à ce que le vent remporte sa couronne... qui atterrit cette fois-ci aux pieds du loup !
Une fable animalière irrésistiblement drôle (et philosophique) pour aborder la grande question du pouvoir et ses dérives, superbement mise en images. -
Saison de la migration vers le nord
Tayeb Salih
- Sindbad
- La Bibliotheque Arabe
- 1 Janvier 1999
- 9782727400851
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Jawad est le fils cadet d'une famille chiite de Bagdad. Son père le prépare à exercer la même profession rituelle que lui, celle de laver et de préparer les morts avant leur enterrement. Mais Jawad s'y refuse et rêve de devenir sculpteur «pour célébrer la vie plutôt que vivre avec les trépassés».
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Au début, les enfants jouent librement sur un vaste terrain vert et lumineux. Puis une énorme tache noire apparaît, qui ne leur laisse plus qu'un territoire étriqué, plongé dans l'obscurité. Ils tentent de comprendre, puis de se défendre, mais sont contraints d'accepter son existence, et commencent une partie de cache-cache sur le mouchoir de poche qu'il leur reste. L'un d'eux, Marwan, s'aperçoit qu'il est possible d'effriter cette tache noire. Il s'y attelle alors, avec une remarquable constance, et dans une grande solitude. Mais Malika, puis d'autres, lassés de la tyrannie de la tache noire, viennent rallier sa cause, jusqu'à réduire la tache noire en miettes. La lumière est revenue, l'espace est restauré - les enfants ont réussi à s'en débarrasser !
Un regard sur l'oppression et les réactions possibles, et sur l'idée que c'est ensemble que l'on vient à bout des obstacles. -
Sous ce nom (le Fou, ou le Fou de Laylâ : Majnûn Laylâ) se cache un jeune homme, Qays ibn al-Mulawwah, qui n'a peut-être jamais existé. D'entrée de jeu, il s'agit d'un inextricable duo entre histoire et légende. La première nous dit qu'au désert d'Arabie, dans la seconde moitié du VIIe siècle, circulent des poèmes chantant un amour parfait et impossible. Leurs auteurs, sous divers noms, se veulent, d'une tribu à l'autre, les meilleurs dans le genre, et pour avoir vécu cet amour, et pour le dire.
La légende, elle, nous parle d'un jeune homme, Qays, de la tribu des Banû 'Amir, qui tombe amoureux de sa cousine Laylâ. Tout devrait concourir à leur bonheur : ils n'ont aucune crainte quant à l'accord de leurs familles, portées, comme les autres, à ce type de mariage entre cousins. Mais voilà... Qays est poète, et il décide de chanter son amour à tous vents. Ce faisant, il enfreint une règle majeure du code bédouin. Dès lors, tout s'enchaîne : le refus de la famille, le mariage forcé de Laylâ, son départ de la tribu, Qays sombrant dans la folie et allant vivre avec les bêtes du désert, sa mort enfin, d'épuisement et de douleur.
Quel qu'en soit l'arrière-plan social, la légende crée un mythe : celui de l'amour parfait et impossible. De tous les poètes qui l'ont chanté dans l'Arabie de ce temps, Majnûn est sans doute le plus grand. Homme de chair et de sang, ou personnage inventé, il fixe au poème un unique sujet : l'amour dans toutes les variations possibles.
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Au début du XIXe siècle, dans un quartier populaire du Caire, des relations de voisinage et d'amitié se nouent entre trois hommes : Yazid, dont les parents ont péri à Alexandrie lors de l'invasion des troupes de Bonaparte ; 'Ata, qui vient de se marier avec une jeune femme d'origine maghrébine ; enfin, le cheikh Qalyoubi, enseignant à la mosquée-université d'Al-Azhar.
Les trois amis vivent ensemble les péripéties de l'expédition française, surtout les deux révoltes du Caire, puis la prise du pouvoir par Muhammad Ali, l'officier albanais qui va entreprendre la modernisation de l'Egypte. Mahfouz nous conte l'histoire des descendants de ces trois personnages jusqu'à la fin du XXe siècle. A travers eux, c'est la société égyptienne tout entière qui nous est restituée, avec ses luttes de classes, ses conflits de générations, ses métamorphoses, mais aussi son identité irréductible.
Ce roman, l'avant-dernier de Mahfouz, est un feu d'artifice offert à ceux qui l'ont accompagné fidèlement tout au long de sa carrière. Il se présente sous la forme d'un dictionnaire biographique où les personnages sont classés par ordre alphabétique, sans le moindre souci chronologique. Trois arbres généalogiques se dessinent ainsi, peu à peu, comme un puzzle, et leurs branches s'entrelacent pour former une fresque qui parachève aussi bien le cycle réaliste de l'auteur que ses romans et nouvelles écrits sous le choc de la défaite de 1967.
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Nelson part à l'étranger pour rencontrer sa correspondante. À peine arrivé, il constate à quel point les habitants de ce pays sont d ifférents de lui. Il a l'impression d'être entouré par les êtres les plus étranges qui soient - des monstres ?
Au fil des aventures du jeune Nelson, une réflexion pleine de finesse et d'humour sur la différence et la rencontre de l'étranger. -
Se remémorant son enfance, sa formation, l'éveil de ses sens, Mahfouz - en soixante-dix-huit séquences qui forment un roman alerte et merveilleux - redonne vie, avec ses bruits, ses couleurs, ses odeurs, au Caire du début du XXe siècle.
Les habitants du quartier, du mystérieux Grand Cheikh à la plantureuse Oumm Zaki, du cousin militant Sabri au joueur de football Yahia Madkour, sont l'occasion d'autant de portraits intrigués et généreux qu'illumine le regard d'un adolescent qui, par-delà l'innocence, découvre la vérité du monde. -
Affamé, Abou Ali le chacal se déguise en pèlerin pour mieux tromper ses proies. Il affirme à la poule, au coq et à la perdrix, étonnés de ne pas le voir se lancer à leurs trousses pour les dévorer, qu'il renonce à la consommation de viande... Impressionnés par tant de ferveur, les trois volatiles s'embarquent à sa suite dans ce vertueux pèlerinage. Tenaillé par la faim, Abou Ali change brutalement les règles du jeu et dévore ceux qu'il juge coupables de péchés.
Seule la perdrix lui échappera, soudain consciente qu'il n'a jamais été question pour le chacal de se repentir !
Une fable animalière savoureuse sur la roublardise des puissants, le suivisme des imprudents et la possibilité d'un sursaut de clairvoyance - véritable ressort de l'instinct de survie. -
Au dernier soir sur cette terre
Mahmoud Darwich
- Sindbad
- La Petite Bibliotheque De Sindbad
- 25 Mars 1999
- 9782742722099
" jamais nos exils ne furent vains, jamais en vain nous n'y fûmes envoyés.
Leurs morts s'éteindront sans contrition. aux vivants de pleurer l'accalmie du vent, d'apprendre à ouvrir les fenêtres, de voir ce que le passé fait de leur présent et de pleurer doucement et doucement que l'adversaire n'entende ce qu'il y a en eux de poterie brisée. martyrs vous aviez raison. la maison est plus belle que le chemin de la maison. en dépit de la trahison des fleurs. mais les fenêtres ne s'ouvrent point sur le ciel du coeur et l'exil est l'exil.
Ici et là-bas. jamais en vain nous ne fûmes exilés et nos exils ne sont passés en vain. et la terre se transmet comme la langue " (extrait).
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Le sourire du dormeur : anthologie poétique
Nouri Al-Jarrah
- Sindbad
- La Petite Bibliotheque De Sindbad
- 12 Octobre 2022
- 9782330169268
Cette anthologie poétique couvre l'oeuvre de Nouri al-Jarrah, grand poète syrien, de 1988 à 2019. Le livre s'ouvre sur les écrits les plus récents, de longs poèmes en plusieurs chants, inspirés notamment de la mythologie grecque, et marqués par la tragédie syrienne, pour aboutir à l'un des premiers recueils du poète, quand sa voix commençait à acquérir sa propre tonalité. Nouri al- Jarrah est sans doute l'un des très rares poètes arabes vivants, sinon le seul, à marier avec bonheur l'épique et le lyrique, qui plus est dans une langue où transparaît son souci constant de la sonorité des mots.
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Yalo, qui appartient à la minorité syriaque, a grandi à Beyrouth pendant les années de la guerre civile comme une bête de guerre et de sexe, jusqu'au jour où il tombe amoureux d'une des femmes qu'il a violées. Mais elle le dénonce et c'est en prison que commence son calvaire : Yalo est torturé pour avouer des crimes qu'il n'a pas commis ou dont il ignore tout. Au fil d'une confession écrite et plusieurs fois récrite à la demande des enquêteurs, il parvient à comprendre le passé de sa famille et son propre parcours. Cet acte autobiographique forcé donnera peut-être naissance à un autre - ou au véritable - Yalo.
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En arrivant à Paris, en juillet 1908, Gibran jouit déjà d'une vaste renommée au Proche-Orient où ses deux recueils, «Les Nymphes des prairies» et «Les Esprits rebelles», suscitent autant d'ennemis acharnés que de partisans inconditionnels. Il a alors vingt-cinq ans. Dans ses bagages traîne un manuscrit inachevé, «Les Ailes brisées», et sans doute est-il conscient de la secousse que va provoquer cette oeuvre dont il dira plus tard qu'elle "constitue, dans la littérature arabe, un tournant semblable à celui que représente Coleridge dans la littérature anglaise". Car il s'agit tout simplement du premier, ou de l'un des premiers romans de langue arabe.
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La coquille ; prisonnier politique en Syrie
Moustafa Khalifé
- Sindbad
- La Bibliotheque Arabe
- 3 Septembre 2007
- 9782742770205
Après six ans de séjour en France, où il a obtenu un diplôme d'études cinématographiques, le narrateur décide de rentrer au pays. Dès son arrivée à l'aéroport de Damas, il est arrêté par la police politique et conduit dans un bâtiment sinistre du centre-ville, appartenant aux Services de renseignements. Là, il est violemment frappé avant d'être accusé contre toute vraisemblance, lui, le chrétien grec-catholique, d'être membre du mouvement des Frères musulmans. Quelques jours plus tard, il se retrouve dans la gigantesque et terrible prison du désert, en compagnie de milliers de détenus. Commence alors son calvaire qui va durer treize ans... Ce récit, qui se présente comme un journal, restitue sous une forme légèrement romancée les choses vues et entendues par Moustafa Khalifé durant son long enfermement dans les prisons syriennes. Les scènes se succèdent, d'autant plus insoutenables qu'elles sont décrites sobrement sans vaine rhétorique ni pathos. Elles donnent à voir, non seulement la barbarie des geôliers, mais aussi le processus de déshumanisation des détenus et, au-delà, de toute la société.
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Un billet pour deux et autres poèmes
Abbas Beydoun
- Sindbad
- La Petite Bibliotheque De Sindbad
- 1 Septembre 2021
- 9782330153892
Anthologie puisée dans quatre recueils de poèmes dont la publication s'est étalée de 2009 à 2019 : "Un billet pour deux" (2009), "Prière pour le début du gel" (2014), "Métaphysique du renard" (2016), "Le deuil ne porte pas de couronne"(2019). Accablé au cours de ces années par la disparition, l'un après l'autre, de ses proches amis, notamment le poète Bassam Hajjar (auteur de "Tu me survivras") et l'écrivaine et éditrice Mayy Ghoussoub, et grièvement blessé lui-même dans un accident de la route qui l'a plongé deux semaines dans le coma, le poète donne libre cours dans ces recueils au même sentiment de perte, mais avec des tonalités très variées allant du cri de douleur à la méditation métaphysique chuchotée. Il confirme de nouveau sa place parmi les plus grands poètes arabes contemporains.
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Nous ne cessions de nous émerveiller devant l'étrange ressemblance qu'il y avait entre Bandarchâh et son petit-fils Meryoud, car le petit-fils était la réplique exacte du grand-père, tant par la physionomie que par le comportement. Comme si le grand Artisan les avait façonnés en même temps et de la même argile et avait présenté Bandarchâh au pays, puis, quelque cinquante ou soixante ans plus tard, le lui avait présenté une seconde fois sous la forme de Meryoud. Si vous vous teniez entre eux, vous aviez l'impression d'être entre deux miroirs dressés l'un en face de l'autre, chacun reflétant la même image dans une enfilade sans fin. Mais la vérité échappera toujours. Peut-être la saisirons-nous dans l'hallucination collective. Ou dans le surgissement de l'étranger et son adoption par le village. Ou dans sa disparition aussi mystérieuse que sa venue. Ou dans la voix du muezzin, comme descendue du ciel.