Le présent dossier vise à illustrer et analyser la dimension géopolitique de la guerre d'Algérie et en particulier à la replacer dans le cadre du conflit est-ouest. Une dimension indéniable, comme le montre la solidarité manifestée envers le FLN par les pays du bloc soviétique, comme la Tchécoslovaquie, la République populaire de Chine ou Cuba. Mais la guerre ne se réduit pas à cette dimension, quoique certains aient pu dire à l'époque. Benjamin Stora écrit avec raison qu'on ne comprend rien à cette guerre parce qu'elle est d'abord « fondée sur le choc de deux nationalismes » et qu'à l'époque, « le nationalisme français voit se dresser devant lui un nationalisme que les stratèges comprennent mal » puisqu'« ils en font une expression du communisme et croient qu'on peut l'éradiquer par la guerre contre-révolutionnaire ».
Il faut ajouter que l'affrontement est-ouest ne fut jamais univoque ni frontal : l'URSS et ses satellites attendent plusieurs années avant d'apporter leur aide, les États-Unis adoptent un position critique vis-vis de la France. À ces divisions, on peut ajouter celles qui frappèrent le mouvement indépendantiste.
On aimerait que cette leçon de complexité et de pluralité des facteurs serve aujourd'hui, alors que les simplifications volent bas quand il est question d'Islam et de l'islamisme ou de la politique américaine au Moyen-Orient.
Avant la grande conférence sur le climat de décembre prochain, ce numéro 2 est consacré à la méta-écologie (terme inventé par Jean-Marie Pelt) qui tourne autour de la fameuse phrase de Spinoza : « Dieu, c'est la nature ». En effet, il est une façon de parler de notre environnement et de la nature au sens large, autre que quantitative et matérielle : il s'agit, pour la sauver, de véritablement réenchanter notre monde.
Marc de Smedt a demandé à une trentaine de spécialistes, philosophes, scientifiques, naturalistes, sociologues, ethnologues, poètes et journalistes, de témoigner, dans leur sphère et en partant de leur expérience propre, de la façon dont le concept de nature leur parle jusqu'au plus profond de leur être.
Une vision renouvelée de la Terre comme être vivant et de l'univers comme entité mue par une intelligence qui nous dépasse mais n'en est pas moins réelle et bien questionnante !
L'antiaméricanisme en France hier et aujourd'hui