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Le génie et les ténèbres : Léonard de Vinci et Michel-Ange
Roberto Mercadini
- Belles Lettres
- 3 Mars 2023
- 9782251454115
Léonard de Vinci et Michel-Ange sont nés pour être rivaux. Rien ne les a opposés davantage que leurs tempéraments. Au point qu'ils figurent deux pôles artistiques extrêmes, deux façons radicalement différentes de vivre, à cette époque fabuleuse de la Renaissance qui marqua l'histoire de la civilisation occidentale comme une charnière. Avec brio et rigueur, Le génie et les ténèbres nous plonge au coeur de leur rivalité légendaire en ces temps obscurs, exaltants et tragiques. Quand ils se rencontrent, à Florence, au tout début du XVIe siècle, Michel-Ange a vingt-six ans et Léonard quarante-neuf. Michel-Ange est capricieux, perfectionniste, aussi pieux qu'il est négligé dans ses manières, mais déterminé à se frayer un chemin à coups de burin. Léonard de Vinci est un hédoniste aux contours plus nuancés, aussi élégant qu'un dandy, mais qui ne respecte aucune échéance, s'intéresse autant aux sciences qu'aux arts, et devient même, parmi les multiples métiers qu'il exerce pour gagner sa vie, musicien de cour.
Avec son talent de conteur d'exception, Roberto Mercadini redonne vie aux hommes plus encore qu'aux artistes et ressuscite à merveille leur monde disparu : les troubles et les splendeurs de cités légendaires, quantité d'oeuvres sublimes, une foule de personnages historiques hauts en couleur, peintres, sculpteurs, architectes, papes, condottieres, comtesses guerrières et moines rebelles.
À la Renaissance, comme dans les vies de Léonard et de Michel-Ange, rien ne sépare la lumière des ombres : le génie solaire des gestes parfaits de l'artiste cohabite toujours avec les ténèbres de ses obsessions. Au fil de leur somptueux et inquiétant récit, ces vies extraordinaires dressent en creux le portrait d'une époque qui ne l'est pas moins. -
L'invention de la couleur par les lumières (de Newton à Goethe)
Aurélia Gaillard
- Belles Lettres
- 13 Septembre 2024
- 9782251456164
Penser aux tableaux du XVIIIe siècle ou au mobilier de style Louis XV c'est imaginer un camaïeu de tons pastel où le bleu ciel le dispute au rose pâle et au vert céladon, y compris dans des contextes solennels où cette explosion de couleurs lascives semble aujourd'hui assez incongrue. Comment expliquer l'engouement de l'époque pour ces teintes audacieuses et leur utilisation dans de nombreux domaines ? Plus encore, en quoi le siècle des Lumières a-t-il été le témoin d'une révolution - dont nous sommes encore les héritiers - dans la façon de percevoirles couleurs ?
Pour répondre à ces questions, Aurélia Gaillard procède à une relecture attentive des textes évoquant la couleur dans l'Antiquité, au Moyen Âge et à la Renaissance. Elle restitue un ancien monde où les couleurs n'existaient que dans le cadre de corps de métiers sectorisés, revêtaient souvent une valeur symbolique, sans vocabulaire précis pour en caractériser les teintes et les nuances. C'est ensuite à la faveur de découvertes scientifiques et d'évolutions techniques que le XVIIIe siècle connaît une désectorisation des couleurs, un élargissement des gammes chromatiques, une conceptualisation des couleurs en tant que telles (avec leur mathématisation, racialisation, sexualisation), un enrichissement du vocabulaire pour les désigner et, surtout, assiste à leur omniprésence, de la peinture à la littérature, de la science à la mode.
Bien plus qu'une simple parenthèse colorée vite refermée, le siècle des Lumières marque ainsi le passage à une ère nouvelle où la couleur devient un filtre à travers lequel on voit, on pense et on habite le monde. La couleur n'est plus d'abord un symbole ou un emblème, elle vaut désormais pour elle-même, pour sa fonction expressive et esthétique.
Avec 84 illustrations couleurs. -
Orbis Sensualium Pictus / Image du monde sensible
Iohannes Amos Comenius
- Belles Lettres
- 15 Janvier 2025
- 9782251456751
Cet album offre enfin l'édition française de l'Orbis Sensualium Pictus, ou Image du monde sensible. C'est le premier livre illustré pour les enfants, basé sur une conception révolutionnaire de la pédagogie par Comenius, visant à l'apprentissage de la vie par les jeunes gens. Paru en 1658, il rencontra un succès considérable avec pas moins de cinquante éditions, en Occident et en Orient. Le voici traduit, présenté et commenté par un de ses fervents admirateurs, Lucien X. Polastron, qui met en valeur la fraîcheur et la naïveté des cent cinquante-deux illustrations, en respectant la mise en pages, la typographie et les ornements de l'original.
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Le motif du baiser est, pour ainsi dire, un lieu commun de la littérature érotique de la Renaissance. Les poètes de langue latine (et tout spécialement Jean Second, publié dans la même collection), les Italiens (Marino, Guarini...) ou les Français de la Pléiade ont tous sacrifié à une mode qui renouvelait, à l'intention du lecteur moderne, les délices des poètes grecs de l'Anthologie.
En revanche, la place réservée au baiser dans la littérature morale et la réflexion philosophique est au même moment des plus minces. Chez Patrizi, le baiser est placé au coeur même de la réflexion sur l'amour, au point d'être ici le sujet philosophique unique.
Nouveauté, donc, et même audace du projet, servie par l'originalité de la forme. Patrizi renoue en effet avec la méthode socratique et fait dialoguer dans le cadre d'une île déserte un vieil ermite et un jeune disciple. Ce dialogue, véritable initiation sera aussi la révélation progressive d'un mystère dont le caractère ésotérique est souligné par l'effacement progressif de l'ermite qui laisse parler à travers lui « l'esprit » Composé d'un préambule, de trois parties et d'un poème conclusif, l'opuscule laisse apparaître sous la structure dialogique une structure dialectique très forte. Sur le plan de la tradition philosophique sur l'amour, cette réhabilitation du baiser représente, face à la thèse platonicienne dominante une petite révolution. En légitimant la place du baiser dans l'amour humain, l'aristotélicien Patrizi entre en polémique directe contre celui dont il s'est jusque là si ouvertement inspiré : Marsile Ficin. L'un des postulats de celui-ci est, en effet, l'opposition radicale entre les deux sens supérieurs (vue et ouïe) seuls susceptibles de percevoir la beauté et les trois autres (odorat, goût et toucher ) ravalés au rang de l'animalité.
Scandaleux et pragmatique, Patrizi conserve la hiérarchie entre amour divin, amour humain et amour bestial, mais, refusant résolument de mutiler notre nature, il réintègre dans l'amour humain la totalité des facultés et des sens.
Francesco Patrizi (1529-1597) est l'une des figures les plus intéressantes de la vie intellectuelle italienne de la fin du XVIe siècle. Penseur, poète, scientifique, historien et grand voyageur, on doit à la recherche du dernier demi-siècle la redécouverte de sa personnalité et de son oeuvre notamment une Poétique en dix dialogues, La nouvelle Philosophie universelle et L'Amoureuse Philosophie.
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Ce livre raconte une enque^te. En exhumant, des collections privées et des réserves des musées, plusieurs peintures et dessins inconnus, il reconstitue un tableau perdu de Rembrandt. Une oeuvre de jeunesse - peinte sans doute en 1629, lorsque Rembrandt n'avait encore que vingt-deux ou vingt-trois ans - qui a irradie´ la peinture hollandaise du sie`cle d'or, puis marque´ les codes de la peinture allemande a` l'e´poque de Goethe, avant que l'on perde sa trace, en plein XVIIIe sie`cle, quelque part entre Weimar et Dresde. On y voyait saint Je´ro^me en ermite, lisant au fond d'une clairie`re ame´nage´e comme un cabinet de travail. Sur sa table se dressait un globe. C'e´tait la premie`re fois dans l'histoire de l'art, et presque la dernie`re, que cet objet figurait comme attribut de saint Je´ro^me.
Le the`me a paru me´riter qu'on s'y arre^te. Sans cesse repris par Rembrandt, Je´ro^me est au confluent de son oeuvre grave´ et de son oeuvre peint, de sa production juve´nile a` Leyde et de ses chefs-d'oeuvre plus tardifs d'Amsterdam, de ses oeuvres les plus le´ge`res et les plus graves, de ses mai^tres catholiques et de ses e´le`ves re´forme´s. Il incarne, mieux que toute autre figure, l'une des the´matiques centrales de l'oeuvre : l'e´coute de la Parole, la connaissance faite homme.
Toute la question était celle du basculement ope´ré par Rembrandt entre un saint Je´ro^me e´rudit, humaniste de cabinet, le´gué par la Renaissance italienne me´die´e par Albrecht Du¨rer, vers un saint Je´ro^me philosophe, de´pouillé des oripeaux du savant, occupe´ a` penser. L'Enquête Rembrandt y répond, en reconstituant les vicissitudes du thème, de l'Italie du Nord où il émerge à l'Allemagne et la Flandre où il se déploie - avec, à la clé, le déchiffrement de l'un des plus grands chefs-d'oeuvre de l'histoire de l'art : le sublime Philosophe en contemplation du Louvre. -
Devant les productions artistiques du monde indien, le spectateur occidental hésite bien souvent entre fascination et incompréhension. Dérouté par une iconographie qui lui échappe et un sentiment d'exubérance, il estime qu'il ne dispose pas des codes nécessaires pour l'apprécier. L'objectif de cet ouvrage est de donner des clés de lecture afin de faciliter l'appréhension globale de cette production iconographique et architecturale.
Grâce à ses 150 illustrations en couleurs et aux nombreuses sources textuelles citées, l'ouvrage de Vincent Lefèvre permet d'entrer au coeur du génie de l'art indien, de comprendre comment celui-ci est conçu, produit et appréhendé, d'analyser ses relations avec les productions artistiques d'autres régions du monde et de décrire ses réalisations. Au fil des pages se dessine un art non de l'explicite mais de la suggestion, qui convoque à chaque instant l'imagination du spectateur. -
Bach n'a pas écrit d'opéra : c'est ce que regrettent les amateurs de ce génie absolu. Mais y a-t-il vraiment lieu de s'en plaindre ?
Telle est la question que pose Gilles Cantagrel, rappelant l'extraordinaire essor des ouvrages lyriques, des institutions et des théâtres de l'époque de Bach, qui les connaissait, et ne s'y est pas attaché : un ou deux opéras de plus dans ce foisonnement de pièces dramatiques et musicales, où se mêlent intrigues amoureuses, conflits armés et hasards des destinées, avec la complicité de divinités mythologiques ? Gilles Cantagrel répond : usant parfaitement du langage de son temps, Bach en a transcendé le genre avec les deux Passions que nous connaissons de lui, opéras sacrés à la dimension métaphysique. -
L'incroyable bestiaire de monsieur Henderson
Caspar Henderson
- Belles Lettres
- 21 Octobre 2014
- 9782251445083
À l'origine de ce livre, il y a l'idée très simple que le réel dépasse (et de loin) tout ce que l'on peut imaginer. Cela signifie, entre autres, que les bestiaires du passé, leurs enluminures et leurs flammes, ces abécédaires peuplés de dragons, de basiliques, de licornes et autres bêtes fabuleuses ne sont rien en comparaison de celles qui peuplent le monde vivant, bêtes tellement fantastiques qu'elles en deviennent à peine imaginables. L'auteur s'est donc attelé à la tâche enthousiasmante et ludique de donner des preuves de leur existence. Mais il ne le fait pas sans les ressources d'une vaste et solide culture scientifique. Car, plus que de littérature, c'est bien de science dont il s'agit principalement ici, de Darwin aux dernières avancées de disciplines aussi diverses que la paléontologie et la génétique.
Original et foisonnant, ce livre a été unanimement salué par la critique anglo-saxonne. Il a reçu le prix Roger Deakin de la Society of Authors en 2009 et le prix Jerwood de la Royal Society of Literature en 2010.
En 2013 , il a été nominé pour le prix Winton de la Royal Society, pour le prix de la Society of Biology (catégorie générale) et pour le prix de la British Book Design & Production (catégorie meilleur livre britannique).
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Traité de l'habitat : le Mayamata, morceaux choisis
Bruno Dagens
- Belles Lettres
- Serie Indienne
- 15 Avril 2022
- 9782251453019
Ce traité sanskrit d'architecture, rédigé par un auteur inconnu résidant dans l'Inde méridionale, est l'un des textes les plus complets au sujet des bâtiments et des agglomérations de l'Inde classique, notamment en pays tamoul et malayalam. Combinaison de considérations techniques, pratiques et religieuses, le Mayamata indique comment choisir le site d'une construction suivant la classe sociale de ses futurs occupants, quel plan et quelle orientation adopter pour une maison d'habitation, un palais ou un temple garantissant le bien-être de ses résidents, quelles techniques constructives il convient d'utiliser dans chacun de ces cas.
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Du début du XIXe siècle à la fin du XXe, le monde ne se ressemble plus, les moyens et les fins de l'art ont connu d'évidentes révolutions, mais le ciel reste un invariant dont les vertus critiques sont explorées pour parcourir deux siècles de peinture américaine. Une promenade visuelle abondamment illustrée.
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Angelin Preljocaj ; de la création à la mémoire de la danse
Dany Lévêque
- Belles Lettres
- 12 Octobre 2011
- 9782251444185
Comment écrire la danse aujourd'hui ? Après un historique succinct de l'utilisation des diverses notations, Dany Lévêque présente le système Benesh (1916-1975) ainsi que son actualité dans l'univers de la danse et de l'enseignement de celle-ci.
Elle raconte l'utilisation quotidienne de cette écriture du mouvement au Ballet Preljocaj, du premier jour de travail en studio à la finalisation d'une chorégraphie puis lors de ses reprises. Le lecteur découvre ainsi le métier de choréologue : véritable scribe de la danse, il recueille toutes les étapes d'une oeuvre, sa chorégraphie, sa musique, sa mise en scène, accompagnant sa gestation et transmettant sa mémoire.
Ce parcours dans les coulisses de la création dévoile des cheminements de recherche du chorégraphe Angelin Preljocaj, enrichis de précieux conseils soit purement techniques sur sa danse soit liés à l'interprétation de certaines de ses chorégraphies.
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Picasso dit ; Picasso sur la place
Helene Parmelin
- Belles Lettres
- Le Gout Des Idees
- 11 Avril 2013
- 9782251200330
« J'écris ce livre au petit bonheur la chance des réflexions, des souvenirs et des présents. Les nécessités de la vérité font que je m'y fais continuellement apparaître, et dans la position d'interlocuteur.Tant pis. C'est ce qui me permet d'écrire ce livre, et de dire non pas ce qu'est Picasso: mais comment il m'apparaît non pas ce que je sais: mais ce que je vois non pas ce que j'imagine qu'il met dans sa peinture: mais ce que l'on peut déduire de sa position vis-à-vis de la peinture à partir de la façon qu'il a de vivre avec elle. » Hélène Parmelin (extrait de l'autopréface)Journaliste, romancière, critique d'art, Hélène Parmelin (1915-1998) est née à Nancy dans une famille de juifs russes révolutionnaires. Elle rejoint le Parti communiste en 1944, occupe d'importantes fonctions à L'Humanité et devient la compagne du peintre Edouard Pignon l'un des rares intimes de Picasso. Avec Pignon, elle fera de très fréquents séjours chez le créateur des Demoiselles d'Avignon dont elle devient à son tour l'amie et à qui elle consacrera plusieurs livres qui sont autant de témoignages irremplaçables nous montrant Picasso « sur le vif ». Signataire du « Manifeste des 121 », elle condamnera l'invasion de la Tchécoslovaquie par l'URSS en 1968 et finit avec Pignon par quitter le Parti communiste en 1980.
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Déjà jadis ou du mouvement Dada à l'espace abstrait
Georges Ribemont-Dessaignes
- Belles Lettres
- Le Gout Des Idees
- 16 Novembre 2016
- 9782251200613
Déjà jadis, ou du mouvement dada à l'espace abstrait... c'est le temps qui passe, c'est ce que l'auteur, en 1958, regarde par-dessus son épaule, derrière lui, ce qui paraît encore si proche et se trouve si loin.
Georges Ribemont-Dessaignes a assisté au grand tournant de l'art moderne, il a vu les écoles se culbuter l'une l'autre. Puis Dada les a toutes culbutées, et tout a continué, mais jamais plus comme avant.
Dada est-il mort ? Le surréalisme est-il mort ? L'abstraction est-elle morte ? Aujourd'hui ? C'est déjà presque hier... c'est déjà jadis.
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L'Alhambra, ensemble palatial fondé aux XIIIe et XIVe siècles par les souverains arabes de Grenade, est resté dans l'ombre pendant plusieurs siècles après la fin de la Reconquista.
Les Espagnols furent les premiers à « redécouvrir » l'Alhambra au XVIIIe siècle, alors que ses visiteurs étrangers en firent l'une des premières destinations touristiques du XIXe siècle. Beaucoup ont laissé de précieuses traces de leur passage : des écrits, des photographies et, surtout, des commentaires dans le livre des visiteurs de l'Alhambra, tenu depuis 1829.
L'historien Edhem Eldem a analysé ce document fascinant pour proposer une vision tout à fait nouvelle de l'Alhambra et de ce qu'il représentait. De Chateaubriand à Owen Jones et de Washington Irving à Jean-Léon Gérôme, les Occidentaux ont bâti une image de l'Andalousie toute empreinte de romantisme et d'orientalisme. Mais l'engouement occidental ne doit pas faire oublier les visiteurs « orientaux » du monument : des Maghrébins, nombreux mais peu loquaces ; des diplomates et voyageurs ottomans, parfois plus orientalistes que les Européens ; des Arabes du Machrek, de plus en plus influencés par le nationalisme arabe prôné par la Nahda, la « renaissance arabe ».
Autant de regards croisés que le registre des visiteurs, la presse de l'époque, les mémoires et les récits de voyage ont permis à l'auteur de reconstituer pour en tirer une histoire culturelle des rapports entre Orient et Occident, Nord et Sud, islam et chrétienté, centre et périphérie.
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Il court, il court le Bauhaus
Tom Wolfe
- Belles Lettres
- Le Gout Des Idees
- 13 Septembre 2012
- 9782251200262
Mon premier est un gratte-ciel. Mon deuxième est un grand ensemble. Mon troisième est une banque, ou une école, ou un bureau de poste. Mon tout se trouve à New York, Sarcelles, Rotterdam ou la Défense.C'est...le style international, à qui nous devons cubes de béton, façades en verre fumé et ces intérieurs beige-noir-blanc cassé à quoi semble se réduire l'architecture moderne.Comment en est-on arrivé là? Pour Tom Wolfe, tout commence en Allemagne, aux lendemains de la Première guerre mondiale, avec le Bauhaus, qui regroupe les jeunes Turcs de la nouvelle architecture sous la direction de Walter Gropius. Leur devise: anéantir l'architecture bourgeoise. Marxistes, ils rêvent de balayer les décombres de la vieille Europe décadente, baroque et néo-classique, pour y édifier un monde rigoureux et abstrait, célébrant les noces de l'Art et de la Technologie.Chassés par la montée du nazisme, ils se réfugient aux États-Unis. Et c'est alors que se produit le miracle: subjuguée, la classe dirigeante américaine confia à un groupe de théoriciens le soin de définir son art officiel. Entre-temps, Le Corbusier en France et le groupe de Stijl en Hollande occupaient le terrain, propageant des idées analogues qui, formant un nouvel académisme, devaient inspirer le travail de trois générations d'architectes, d'un bout à l'autre de la planète.Oui, il court, il court le Bauhaus. Et nul ne sait où s'arrêtera l'invasion de ce style international, abstrait et incolore.Parce que la beauté est inséparable d'un certain art de vivre, Tom Wolfe s'attaque avec une férocité tonique à cette nouvelle scolastique, dénonçant ses dévots, ses clercs et ses dieux.
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Le parfait Wagnérien et autres écrits sur Wagner
Bernard Shaw
- Belles Lettres
- 18 Février 2022
- 9782251452494
Hormis Pygmalion, dans sa version cinématographique My Fair Lady, l'oeuvre de Bernard Shaw est aujourd'hui presque complètement inconnue du public français. Parmi les mélomanes, rares sont ceux qui ont lu le Parfait wagnérien ou qui en connaissent même l'existence ; plus rares encore ceux qui savent que ce célèbre essai était le fruit d'une familiarité professionnelle avec la musique.
C'est en effet comme critique musical, et rapidement l'un des plus talentueux d'Europe, que Shaw est entré dans la carrière journalistique et littéraire. Pendant près d'une vingtaine d'années (de 1876 à 1894), il a tenu avec un brio croissant une chronique musicale régulière dans la presse londonienne ; et même lorsqu'il cessa cette activité, il n'en continua pas moins à publier, de temps à autre, des articles marquants.
Wagner et les interprètes wagnériens de son temps constituant le massif central de ses écrits sur la musique, ceux qui en traitent ont été ici rassemblés. Mais cette anthologie ne devrait pas intéresser seulement les wagnériens. Comme, dans les articles de Shaw, Wagner voisine souvent avec d'autres compositeurs précédents ou contemporains ; et que ses principaux interprètes outre-Manche, tant à l'opéra qu'au concert, venaient principalement de l'étranger et s'illustraient aussi dans d'autres répertoires, c'est une large part de la création et de la vie musicales européennes dans la seconde moitié du XIXe siècle qui s'y trouvent évoquée par un critique d'une indépendance de jugement et d'une verve incomparables.
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« Le Traité d'architecture de Vitruve, présenté à l'empereur Auguste et donc « publié » dans les années 30-20 av. J.-C., est le seul des textes grecs et romains consacrés à l'art de bâtir, dont nous savons qu'ils furent nombreux, à avoir échappé au naufrage de la grande tradition technique de l'Antiquité classique. Considéré depuis l'époque carolingienne jusqu'au XVIIIe siècle comme une véritable bible dans sa spécialité, il souffre aujourd'hui d'un relatif discrédit, et rares sont les praticiens contemporains qui jugent utile de le relire, ou même seulement de le feuilleter. Le but de la présente édition n'est pas de « réhabiliter » le vieux théoricien, et encore moins d'en promouvoir de nouveau l'usage à des fins théoriques ou pratiques : ce serait, à l'âge de la conception assistée par ordinateur, où l'accent est mis sur la rationalité des programmes, l'industrialisation des techniques et la pureté des formes sérielles, pour le moins incongru. Mais rendre plus facile l'accès à son oeuvre nous a paru néanmoins nécessaire, pour tous ceux qui, en amateurs, en étudiants ou en spécialistes, s'intéressent à l'architecture, à l'évolution des formes, des structures et des techniques, et plus généralement à l'histoire de l'art européen. Pour cela, nous avons évidemment conservé l'intégralité du texte original et de sa traduction, mais singulièrement réduit les commentaires qui dans la grande édition des Belles Lettres en accompagnaient presque chaque mot, ou du moins chaque notion, et supprimé ce qu'on appelle l'apparat critique, c'est-àdire la liste des variantes repérées dans les manuscrits médiévaux du De architectura. Sous une forme maniable, et sans rien perdre d'essentiel, cette nouvelle version, qui intègre les découvertes archéologiques les plus récentes, autorise la consultation continue ou anthologique d'un ouvrage qui demeure, en l'état de notre documentation, unique en son genre, et qui, paradoxalement, a encore beaucoup à nous apprendre, et pas seulement dans le domaine de la construction. L'illustration qui l'accompagne, enrichie d'un cahier en couleurs, est de nature à en fournir une transposition concrète et suggestive. En annexe, différents index facilitent la navigation interne du lecteur curieux ou pressé, et une bibliographie, réduite à l'essentiel et centrée sur les études en langue française, incite à l'approfondissement de la réflexion.
En cette année de la célébration du bimillénaire de la mort d'Auguste, il ne nous a pas paru inopportun de réactualiser l'un des ouvrages qui ont sur le long terme le plus durablement contribué à définir la culture spécifique des premières décennies de l'Empire romain.
Rappelons les noms des éditeurs des dix livres de ce Traité. Il est clair que le présent volume leur doit tout, et d'abord sa substance même, c'està- dire le corps de son texte, qu'ils ont établi, traduit et expliqué : Livre I, Philippe Fleury, 1990 ; Livre II, Louis Callebat, Pierre Gros, Catherine Jacquemard, 1999 ; Livre III, Pierre Gros, 1990 ; Livre IV, Pierre Gros, 1992 ; Livre V, Catherine Saliou, 2009 ; Livre VI, Louis Callebat, 2004 ;
Livre VII, Bernard Liou, Marie-Thérèse Cam, Michel Zuinghedau, 1885 ; Livre VIII, Louis Callebat, 1973 ; Livre IX, Jean Soubiran, 1969 ; Livre X, Louis Callebat, Philippe Fleury, 1986. » Pierre Gros, Membre de l'Institut.
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« Cher Monsieur, J'ai vu vos films Rome, ville ouverte et Paisa, et je les ai beaucoup aimés.
Si vous avez besoin d'une actrice suédoise qui parle très bien l'anglais, qui n'a pas oublié son allemand, qui n'est pas très compréhensible en français et qui, en italien, ne sait dire que Ti amo, je suis prête à venir faire un film avec vous. » Ingrid Bergman Ingrid Bergman, née le 29 août 1915 à Stockholm, est orpheline de mère à trois ans et de père à treize ans : son éducation est assurée par une tante puis par un oncle. Elle entre à la Kungliga Dramatiska Teatern or Dramaten et joue pour la première fois dans un film en 1932. Remarquée par Gustaf Molander, avec qui elle collaborera de nombreuses fois, elle enchaîne les tournages. Commence alors une irrésistible ascension qui la fera passer, grâce au remake d'Intermezzo en 1939, au statut de star hollywoodienne, puis d'icône mondiale. Elle tourne avec les plus grands acteurs (Humphrey Bogart, Gary Cooper, Cary Grant), sous la direction des plus grands réalisateurs (Victor Fleming, Sam Wood, Alfred Hitchcock, Ingmar Bergman). Elle reçoit deux fois l'Oscar de la meilleure actrice pour ses prestations dans Hantise en 1944 et Anastasia en 1956 (elle obtiendra une troisième statuette de la meilleure actrice dans un second rôle pour Le Crime de l'Orient-Express en 1974) mais son nom reste à jamais associé, dans la mémoire collective, au chef-d'oeuvre absolu qu'est Casablanca. Cette actrice exceptionnelle est aussi une femme libre : elle scandalise les ligues de vertu en se détachant de son premier mari et de sa fille en 1949 pour vivre son amour avec le réalisateur italien Roberto Rossellini, et sera sommée de ne plus reparaître aux États-Unis durant plusieurs années. Lorsqu'elle meurt à Londres, en 1982, sa mémoire est néanmoins unanimement honorée. Elle est toujours considérée comme l'une des plus grandes actrices de l'histoire du cinéma.
Marine Baron a été élève de l'École du Louvre, du CELSA et de Saint-Cyr.
Officier de Marine puis élève-officier dans l'armée de Terre, elle a travaillé dans l'industrie. Étudiante en droit aux universités Panthéon-Assas et Panthéon-Sorbonne, elle prépare également une thèse d'histoire. Elle a écrit un récit autobiographique paru chez Denoël en 2009 : Lieutenante.
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Jaromir Malek nous propose avec cet ouvrage une somme inédite et irremplaçable sur le chat égyptien. L'histoire qu'il retrace est d'abord une oeuvre d'érudition qui puise dans un parcours universitaire prestigieux :
J. Malek est l'ancien conservateur des archives du Griffith Institute à Oxford, une institution fondée par le fameux égyptologue Francis Llewellyn Griffith qui abrite une collection égyptologique de premier plan et publie des bibliographies majeures dans le domaine comme la Topographical bibliography et The Online Egyptological Bibliography.
C'est donc un fin connaisseur de l'histoire, de l'art et de la culture de l'Égypte ancienne.
On trouvera donc dans son histoire du chat, grâce à une foule d'images et de documents R textes, fresques, sarcophages, statuettes, bijoux, etc. R, de quoi satisfaire toutes les curiosités sur la place du chat dans la faune, sa domestication, sa promotion progressive jusqu'aux plus hauts sommets de la religion égyptienne, la symbolique qui lui est attachée ou encore sur ce que cachent les momies de chats. Pour autant, J. Malek ne dissimule pas les zones d'ombre, les mystères, les difficultés que nous avons parfois à appréhender une relation homme-animal complexe, ambiguë et parfois insuffisamment ou pas documentée.
Enfin, ce livre est aussi sans aucun doute, l'oeuvre d'un incontestable amoureux des chats et de l'Égypte, d'un homme engagé qui parle à la première personne et dédie son livre à ceux qui se battent contre le commerce des fourrures animales.
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L'opéra chinois classique ; promenade au jardin des Poiriers
Jacques Pimpaneau
- Belles Lettres
- 15 Janvier 2014
- 9782251444420
L'opéra chinois est surtout connu sous sa forme d'opéra de Pékin. Or ce n'est qu'un genre particulier parmi bien d'autres, même si au milieu du XXe siècle, sans doute parce qu'il était le genre de la capitale, il s'est gagné une telle suprématie que des troupes se formaient dans beaucoup de provinces. Or il s'agit en réalité d'une tradition ancestrale et multiple, qui s'exprime différemment dans chaque province. A la fin du XVIIIe siècle, à côté du genre kunqu, apprécié des milieux cultivés, existaient des opéras locaux dont les troupes, appréciées par l'Empereur, venaient jouer à la capitale.
Certains de ces opéras locaux, comme le Puju du Shanxi et le Liyuanxi du Fujian étaient anciens et remontaient au moins à la fin du XVIe siècle. Faute de documents sur la culture populaire, leur origine est difficile à retracer plus avant dans le temps. D'autres se formèrent plus tardivement : l'opéra de Pékin s'est constitué au XIXe siècle, et ce phénomène s'est poursuivi jusque dans les années 1920 avec l'apparition du Yueju dans la région de Shanghaï et du Pingju dans le nord-est. Les maquillages, certains détails du costume, comme l'utilisation de paillettes et de broderies dans l'opéra cantonais seulement, sont des exemples de ces richesses locales, tout comme la technique de chant et le dialecte utilisé.
Nommée ainsi car c'est dans un jardin de poiriers que l'empereur Minghuang installa le conservatoire de musique et de danse qu'il fonda au VIIe siècle, cette promenade montre tous les aspects de l'opéra chinois, depuis ses origines jusqu'à nos jours.
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Eugène Atget (1857-1957), bien connu de tous les amoureux du vieux Paris est un des photographes les plus importants du XXe siècle. Découvert par les Surréalistes (Man Ray ou Robert Desnos) peu avant sa mort, il devint dans les années 1930 le père tutélaire de la photographie documentaire aussi bien américaine (Walker Evans, Berenice Abbott, Robert Frank, Lee Friedlander) que française (Cartier-Bresson, Robert Doisneau, Izis, Willy Ronis, etc). Cependant qu'en Allemagne, Walter Benjamin l'utilisa abondamment. L'ouvrage de Jacques Bonnet est le premier à traiter Atget sous ses multiples aspects : sa biographie, la réception de ses oeuvres dans les décennies qui suivirent sa mort, sa place dans l'histoire de la photographie documentaire et dans la lignée des grands photographes de Paris du XIXe siècle, sa manière « discrète », la renaissance de son oeuvre aux États-Unis dans les années 1970, ainsi que certaines catégories de ses clichés souvent négligés : ses nombreuses photographies d'arbres et ses photographies de maisons closes ou de nus érotiques. Plus de 60 photographies laissent entrevoir les vies de cet inconnu célèbre.
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Les Japonais ne cessent de donner forme et vie à des croyances et à des récits qui leur sont propres. Les poupées, les automates puis les robots se sont tour à tour inscrits dans cette longue filiation d'histoires proprement japonaises, mais ces derniers semblent aujourd'hui également destinés à participer à la construction d'un nouveau grand récit.
La paradoxale cohabitation de la nature et des « traditions » avec une automatisation présente partout tient sans doute aussi dans la réelle filiation qui, dans l'archipel, existe entre le vivant et l'artificiel ou dans l'absence de contradiction que l'on y rencontre entre « conservation » et « progrès ».
Dans cet ouvrage, l'auteur décrit et questionne la manière dont, au cours des premières années du XXIe siècle, un surprenant mouvement de curiosité étayé par des progrès techniques et technologiques importants a permis d'accélérer le développement et la fabrication de robots souvent surprenants, parfois inquiétants, mais, pour la plupart, surtout vecteurs d'enchantement.
Cette décennie, véritable âge d'or de la robotique au Japon, a vu l'autonomie des robots être réellement envisagée sur le plan technique et les recherches et les expérimentations sortir des laboratoires de robotique pour gagner tous les champs disciplinaires, des diverses branches de l'ingénierie à la fabrication des objets du quotidien, en même temps que les robots devenaient partout visibles, dans les médias comme dans la réflexion philosophique ou encore dans les arts, comme par exemple au théâtre.
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Fragments
Collectif
- Belles Lettres
- Collection Des Universites De France ; Serie Latine
- 1 Janvier 1981
- 9782251013152
Paradoxalement la comédie latine nous est connue par la Palliata, d'origine comme de style grecs, alors que de la comédie proprement romaine, la Togata, il ne nous reste que des fragments. Pourtant ces pièces « romaines » semblent avoir été tout aussi populaires que leurs équivalents « grecques » et représentent un pas supplémentaire dans l'affirmation de la culture romaine : les acteurs portent la toge (c'est le sens de togata) et non plus le manteau grec, l'action se déroule en Italie et les personnages ont des noms locaux, tandis que l'importance des parties chantées et le jeu de mimiques deviennent prépondérants.Ce sont les fragments de ces comédies perdues que rassemble et commente notre édition. Une introduction détaillée fait le point sur les connaissances relatives à la Togata, sur les hypothèses concernant son origine et sur les informations que l'on peut glaner au sujet de Titinius, Afranus et Atta, les trois poètes dont proviennent la plupart des fragments. Elle s'attache en outre à déterminer l'originalité du genre en le distinguant, notamment de la Palliata. La transmission, complexe, des textes, est ensuite analysée avec minutie et complétée par une bibliographie. Des notes accompagnent la lecture. L'ouvrage est en outre enrichi d'un index des mètres, d'une table de concordance ainsi que d'un index des mots latins.
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Traité de la peinture
Léonard de vinci
- Belles Lettres
- Le Cabinet Des Images
- 4 Décembre 2012
- 9782251444291
Vers 1490, à la cour de Ludovic le More, duc de Milan, Léonard de Vinci songeait déjà à composer un traité, dont le manuscrit A de la bibliothèque de l'Institut à Paris contient le projet et le premier noyau. Jusqu'à sa mort, il ne cessa de rédiger des notes, élargissant, compliquant et raffinant son dessein à un point tel que le plan et la possibilité de le structurer et de le publier lui firent défaut. Après sa mort, son héritier, Francesco Melzi, en fit faire une compilation, fidèle mais inachevée et maladroite, qui est aujourd'hui le Codex Urbinas lat. 1270 de la bibliothèque Vaticane. Une cinquantaine de copies dérivées et incomplètes de ce manuscrit attestent la diffusion des idées et des recherches de Léonard au XVIe siècle. La première édition du Tratatto della Pittura, parue en 1651, est l'oeuvre de Raphaël du Fresne (Paris, 1651). Écrite d'abord en italien puis en français, elle est basée sur une copie du Codex Urbinas latinus 1270 que possédait Cassiano dal Pozzo. L'édition de Guglielmo Manzi, parue en 1817, est la première basée directement sur le Codex Urbinas latinus 1270.
Illustrations de Nicolas Poussin.
Avant-propos de Pierre Rosenberg.