Une histoire d'espoirs fous et de désirs, dans un XIXe siècle dominé par les interdits.
Cécile Coulon nous plonge dans les affres d'un mariage arrangé comme il en existait tant au XIXe siècle. À dix-huit ans, Aimée se plie au charme froid de Candre Marchère, un riche propriétaire terrien du Jura. Pleine d'espoir et d'illusions, elle quitte sa famille pour le domaine de la Forêt d'Or. Mais très vite, elle se heurte au silence de son mari, à la toute-puissance d'Henria, la servante. Encerclée par la forêt dense, étourdie par les cris d'oiseaux, Aimée cherche sa place. La demeure est hantée par le fantôme d'Aleth, la première épouse de Candre, morte subitement peu de temps après son mariage. Aimée dort dans son lit, porte ses robes, se donne au même homme. Que lui est-il arrivé ? Jusqu'au jour où Émeline, venue donner des cours de flûte, fait éclater ce monde clos. Au fil des leçons, sa présence trouble Aimée, éveille sa sensualité. La Forêt d'Or devient alors le théâtre de désirs et de secrets enchâssés.
Seule en sa demeure est une histoire de domination, de passions et d'amours empêchés.
Le roman haletant d'une autrice confirmée.
Une exploration éblouissante des sentiments au féminin, des jeux entre l'apparence et la vérité Son nom est Liv Maria Christensen. Enfant solitaire née sur une île bretonne, entre une mère tenancière de café et un père marin norvégien. Envoyée subitement à Berlin à l'âge de 17 ans, elle tombe amoureuse de son professeur d'anglais. Le temps d'un été, elle apprend tout. Le plaisir des corps, l'intensité des échanges. Mais, à peine sortie de l'adolescence, elle a déjà perdu tous ses repères. Ses parents décèdent dans un accident, la voilà orpheline. Et le professeur d'été n'était peut-être qu'un mirage. Alors, Liv Maria s'invente pendant des années une existence libre en Amérique latine. Puis, par la grâce d'un nouvel amour, elle s'ancre dans une histoire de famille paisible, en Irlande. Deux fils viennent au monde. Mais Liv Maria reste une femme insaisissable, même pour ses proches. Comment se tenir là, dans cette vie, avec le souvenir de toutes celles d'avant ?
Julia Kerninon brosse le portrait éblouissant d'une femme marquée à vif par un secret inavouable. Et explore avec une grande justesse les détours de l'intime, les jeux de l'apparence et de la vérité.
"Je voulais qu'il change. Qu'il s'en sorte. Qu'il arrête de voler et qu'il devienne champion olympique. Je rêvais. Je refusais de voir une réalité que pourtant il ne me cachait pas".
De chaque côté du parloir de la prison, deux hommes se dévoilent. L'un, Mathieu Palain, est devenu journaliste et écrivain alors qu'il se rêvait footballeur. L'autre, Toumany Coulibaly, cinquième d'une famille de dix-huit enfants, est un athlète hors normes et un braqueur de pharmacies. Champion le jour, voyou la nuit : il y a une "énigme Coulibaly" que Mathieu Palain tente d'éclaircir autant qu'il s'interroge sur lui-même.
"L'enfermement, l'amitié et la délinquance, pourquoi certains s'en sortent et d'autres pas. J'ai longtemps tourné autour de ces obsessions. Et puis j'ai rencontré Toumany."
"SE RECUEILLIR, C'EST SE RECENTRER, SE REHABITER, REPRENDRE CONTACT AVEC SOI-MEME".
Les hommes sont plus riches que les femmes. Dès l'enfance, les garçons reçoivent plus d'argent de poche que les filles. Adultes, à poste égal, les femmes sont moins bien payées que les hommes. Et le couple accentue encore les inégalités : au cours de la vie à deux, l'écart ne cesse de se creuser, sans que ni l'une ni l'autre ne s'en rende compte. Ou bien préfère l'ignorer. Chaque fois, il y a des explications et une combinaison de «bonnes raisons» mais le tableau général est accablant. J'écris depuis des années sur les violences sexuelles, le travail domestique, l'invisibilisation des femmes.
Il était temps que je m'intéresse à ce qui est souvent plus tabou que la vie sexuelle : l'argent. » Avec un talent rare pour la pédagogie, Titiou Lecoq décortique les statistiques les plus récentes. Elle convoque l'historienne Michelle Perrot, des économistes, une conseillère en gestion de patrimoine, des banquières, sa mère et même des arnaqueuses. Son ton mordant fait le reste. On tourne les pages avec étonnement et parfois colère. Mais Titiou Lecoq propose aussi des solutions simples qui peuvent tout changer.
Le roman fiévreux d'une lignée de femmes envoutées par ce qu'elles ont de plus précieux : leur terre. Puissant et Hypnotique.
La vie d'Emilienne, c'est le Paradis. Cette ferme isolée, au bout d'un chemin sinueux. C'est là qu'elle élève seule, avec pour uniques ressources son courage et sa terre, ses deux petits-enfants, Blanche et Gabriel. Les saisons se suivent, ils grandissent. Jusqu'à ce que l'adolescence arrive et, avec elle, le premier amour de Blanche, celui qui dévaste tout sur son passage. Il s'appelle Alexandre. Leur couple se forge. Mais la passion que Blanche voue au Paradis la domine tout entière, quand Alexandre, dévoré par son ambition, veut partir en ville, réussir. Alors leurs mondes se déchirent. Et vient la vengeance.
« Une bête au Paradis » est le roman d'une lignée de femmes possédées par leur terre. Un huis clos fiévreux hanté par la folie, le désir et la liberté.
Un roman initiatique drôle et acide.
Le manuel de survie d'une guerrière en milieu hostile.
Chez eux, il y a quatre chambres. Celle du frère, la sienne, celle des parents.
Et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. Un prédateur en puissance. La mère est transparente, amibe craintive, soumise à ses humeurs.
Avec son frère, Gilles, elle tente de déjouer ce quotidien saumâtre. Ils jouent dans les carcasses des voitures de la casse. Mais un jour, un violent accident vient faire bégayer le présent.
Une station-service, une nuit d'été, dans les Ardennes.
Sous la lumière crue des néons, ils sont douze à se trouver là, en compagnie d'un cheval et d 'un macchabée. Juliette, la caissière, et son collègue Sébastien, marié à Mauricio. Alika, la nounou philippine, Chelly, prof de pole dance, Joseph, représentant en acariens... Il est 23h12. Dans une minute tout va basculer.
Chacun d'eux va devenir le héros d'une histoire, entre elles vont se tisser parfois des liens. Un livre protéiforme pour rire et pleurer ou pleurer de rire sur nos vies contemporaines.
Comme dans son premier roman, La Vraie Vie, l'autrice campe des destins délirants, avec humour et férocité.
Les situations surréalistes s'inventent avec naturel, comme ce couple ayant pour animal de compagnie une énorme truie rose, ce fils qui dialogue l'air de rien avec la tombe de sa mère, ou encore ce déjeuner qui vire à l 'examen gynécologique parce qu'il faut s'assurer de la fécondité de la future belle-fille. Elle ne nous épargne rien, Adeline Dieudonné : meurtres, scènes de sexe, larmes et rires. Cependant, derrière le rire et l'inventivité débordante, sa lucidité noire fait toujours mouche. Kérozène interroge le sens de l'existence et fustige ce que notre époque a d 'absurde.
C'est une histoire d'orphelin et d'amour. Celle d'un vieil homme qui joue divinement du Beethoven sur les pianos publics. Il se fait appeler Joe, pour Joseph. On le croise un jour dans une gare, un autre dans un aéroport. Il gâche son talent de concertiste au milieu des voyageurs indifférents. Il attend.
Mais qui, et pourquoi ?
Alors qu'il a seize ans, ses parents et sa soeur disparai ssent dans un accident d'avion. Il est envoyé dans un pensionnat religieux des Pyrénées, Les Confins. Tout est dans le nom. Après Les Confins, il n'y a plus rien. Ici, on recueille les abandonnés, les demeurés.
Les journées sont faites de routine, de corvées, de maltraitances. Jusqu'à la rencontre avec Rose, une jeune fille de son âge. La vie n'est alors que rêves de fugues.
Jean-Baptiste Andrea a un talent fabuleux pour parler de cet enfant intérieur que nous portons tous en nous.
Ses héros ont l'âge des douleurs et des révoltes. Avec Des diables et des saints, il achève magistralement sa trilogie autour de l'enfance.
Le premier roman du chanteur Thomas Fersen.
Dans le Ménilmontant et le Pigalle des années soixante et soixante-dix, Thomas Fersen prête, comme en contrebande, une partie de sa mémoire à son héros. Il l'entraîne jusqu'au seuil de l'âge adulte dans sa quête d'amour et de liberté. Ses soeurs, ses parents et par-dessus tout son Grand Frère, Dieu sur Terre, jouent chacun leur rôle dans ce parcours initiatique. Une fable drôle et légère, un tour de force d'écriture poétique.
Conteur et mélodiste, Thomas Fersen occupe une place à part dans la chanson française avec son univers fantaisiste et imagé.
De tout temps, les femmes ont agi. Elles ont régné, écrit, milité, créé, combattu, crié parfois. Et pourtant elles sont pour la plupart absentes des manuels d'histoire.
" C'est maintenant, à l'âge adulte, que je réalise la tromperie dont j'ai été victime sur les bancs de l'école. La relégation de mes ancêtres femmes me met en colère. Elles méritent mieux. Notre histoire commune est beaucoup plus vaste que celle que l'on nous a apprise. " Pourquoi ce grand oubli ? De l'âge des cavernes jusqu'à nos jours, Titiou Lecoq s'appuie sur les découvertes les plus récentes pour analyser les mécanismes de cette vision biaisée de l'Histoire.
Elle redonne vie à des visages effacés, raconte ces invisibles, si nombreuses, qui ont modifié le monde. Pédagogue, mordante, irrésistible, avec elle tout s'éclaire. Les femmes ne se sont jamais tues. Ce livre leur redonne leurs voix.
" Femme libre et engagée, esprit avide et curieux, écrivaine confirmée, Titiou Lecoq livre un grand récit, passionnant et vrai. " Michelle Perrot
Un portrait puissant de femme au travers des yeux aimants de son fils.
De l'illustration aux mots.
Pour la premie`re fois, l'illustrateur quitte le dessin pour les mots. Mais il lui reste l'art de la mise en sce`ne et de l'image. Par petites touches, il dresse le portrait d'une me`re dro^le et aimante, d'une femme forte et de´termine´e.
L'amour fusionnel entre un fils et sa me`re.
Lorsqu'elle accouche de son premier enfant, la me`re de Mathieu Persan s'exclame : « Il ne doit plus jamais rien m'arriver. » Dore´navant, elle vivra a` travers ses enfants, se de´vouant a` eux corps et a^me. Mathieu est le petit dernier, le plus dro^le, le plus fusionnel aussi. Il grandit, devient pe`re de deux enfants, mais lorsque sa me`re atteint l'a^ge de la retraite, elle lui annonce l'arrive´e d'un intrus : le cancer.
Quand la vie reprend ses droits.
Dans ce re´cit, Mathieu Persan raconte les combats de sa me`re contre la maladie, jusqu'a` ses derniers jours ainsi que les siens et ceux de sa famille, apre`s sa disparition. Malgre´ tout, a` mesure que sa sante´ se de´grade et ensuite quand le deuil s'installe, un constant appel a` la vie refait surface. Ce sont les souvenirs d'enfance au sein d'une famille fantaisiste, l'empreinte des grands-parents juifs, l'amour de la cuisine, les grandes table´es ouvertes a` tous. Mathieu Persan manie tendresse, pudeur et humour, et souvent le rire l'emporte sur le chagrin.
« Je veux être défendue par une femme », a dit Lisa en se présentant à Alice Keridreux.
Un face-à-face commence. Ni l'une, ni l'autre ne savent jusqu'où il va les mener.
Le premier livre post méditation de Christophe André !
Chagrins, déceptions, frustrations, maladies, deuils, ou simple spleen, notre vie est émaillée d'adversités petites ou grandes auxquelles il faut faire face. Parfois, rien ne peut agir sur cette réalité hostile. C'est alors qu'intervient la consolation. Ou plutôt LES consolations, pour nous relever, chaque fois que nous avons trébuché. Et quand nous ne sommes pas nousmêmes confrontés à l'adversité, c'est souvent le tour de l'un de nos proches qui nous transforme en consolant.
À quoi sert la consolation ? À continuer, à retrouver le goût de la vie, à ne pas se résigner. Nous ne pourrions pas vivre sans cette multitude de consolations, au cours de notre existence. C'est pour cela que, dès la naissance, les humains sont dotés, par leur empathie et leur altruisme, de ces capacités de consolation.
Au fil de ses livres, Christophe André a le don de débusquer les thèmes parfois invisibles de la psychologie : l'estime de soi, les états d'âmes, nos imperfections. Cette fois, il s'intéresse à ce processus bénéfique qui sèche nos larmes, guide nos pas et nous remet dans la vie. Il y ajoute pour la première fois une dimension personnelle, sur sa propre expérience de consolations suite à une grande maladie qu'il a traversée il y a quelques années et nous amène à réfléchir de façon plus profonde au sens de la vie.
Est-ce qu'on s'entendrait si on se rencontrait aujourd'hui ?
Pauline et Anouk sont soeurs. Elles ont huit ans d'écart : un gouffre pendant l'enfance. Désormais adultes, voici le temps des retrouvailles : il faut réapprendre à se connaître. Dans cette correspondance poétique et photographique, elles esquissent une mémoire commune.
De confidences en promesses, un échange qui sublime les liens familiaux et la sororité.
?On ne dira jamais assez l'importance des choses sans importance.
Ce sont des blessures anodines, des rêves futiles, des paroles entendues. Dans notre fuite en avant, nous y prêtons rarement attention.
Lilia Hassaine prend le temps, s'arrête. Elle observe ces choses sans importance avec la curiosité et la cruauté de l'enfant qu'elle fut : sans filtre. Chaque poème est une flèche qui fait mouche.
Christian Bobin est un auteur rare.
Il ne vit que d'écriture, dans sa maison au fond des bois. Pour la première fois, il livre un texte entièrement fait de lettres.
Elles sont ici le lieu de l'intime et du quotidien. L'antichambre de son univers.
Un autoportrait en creux : Ainsi qu'il l'avait fait dans Le Très-bas, portrait subjectif et amoureux de Saint François d'Assise, Bobin écrit Un bruit de balançoire sous l'ombre de Ryokan. Ce moine japonais du XIXe siècle, poète, ermite vivant de mendicité et de lecture.
Un livre-écrin serti d'une écriture à la main.
Original et beau. Format, maquette, mise en pages ; tout concourt à faire de ce bruit de balançoire une longue lettre de l'auteur à ses lecteurs fidèles, et aux nouveaux, toujours plus nombreux au fil des années.
À quel âge une femme devient-elle un " objet périmé " ?
Notre époque cultive la jeunesse et impose un modèle toxique qui rend les femmes esclaves du temps qui passe. Amanda Castillo mène l'enquête et décortique les schémas véhiculés par la publicité, le cinéma et les livres. Elle pousse un cri de colère. Pourquoi continuer à accepter l'inacceptable ?
Un autre monde est possible. L'autrice explore des vies inspirantes : Benoîte Groult, Lou Andreas-Salomé, George Sand ou Dominique Rolin... Elles ont été admirées, courtisées, jusqu'à soixante-cinq ans, voire, pour certaines, bien au-delà. Qu'avaient-elles compris qui nous échappe ?
Et si les femmes avaient le droit de vieillir comme les hommes ? est une invitation à se débarrasser de la pression du regard sur nos corps et sur nous-mêmes. Un livre jubilatoire et galvanisant.
Du premier test au post-partum, la grossesse en 300 questions.
Le test est positif, je fais quoi ?
Je saigne, c'est grave ?
Sexuellement, peut-on tout faire ?
Puis-je refuser une épisiotomie ?
L'allaitement maternel est-il meilleur que le lait artificiel pour mon bébé ?
Vous êtes enceinte et vous désirez tout savoir, sans filtre. Vous voulez des infos utiles, des sources fiables, une sage-femme à vos côtés : ce livre est là pour vous. Mois après mois, vous y lirez les conseils d'Anna Roy. Elle apaisera vos doutes, vous livrera ses astuces.
Un guide accessible et sans tabous pour toutes les femmes enceintes !
Une approche originale et féministe du couple par le prisme du langage.
En amour : se dire et se comprendre.
Au début de toute relation amoureuse, il y a la rencontre, la passion et la fusion. Chacun possède sa langue propre mais tente d'apprivoiser celle de l'autre. On se cherche, on essaie, au risque de ne pas être compris et de se méprendre. Tôt ou tard apparaissent les différences, les malentendus, les disputes, jusqu'à l'incompréhension. Coline Pierré déroule une histoire d'amour par le tracé des mots, prononcés, tus, incompris, oubliés...
Poésie féministe et émancipatrice.
Notre langue, notre vocabulaire, notre grammaire sont des marqueurs sociologiques et genrés. Alors qu'elle a été éduquée à chercher le compromis, à faire profil bas, lui a appris la langue de la domination. Il a aussi un corps puissant dont il peut se servir quand il n'a plus les mots. Comment s'affranchir de cet héritage et faire de la langue un outil d'émancipation et d'équilibre ?
Pour une langue commune.
En guise d'issue, il leur faut réfléchir à une manière de mêler les mots de chacun pour inventer leur propre langage, sans savoir si cela est vraiment possible. Coline Pierré rêve une langue commune qui permette de se découvrir, de s'aimer et de se comprendre. En se débarrassant des schémas encombrants, elle nous encourage à faire preuve d'imagination pour renouveler le discours amoureux.
Une expédition paléontologique en pleine montagne où chaque pas nous rapproche du rêve et de la folie. Après le succès de "Ma reine", un deuxième roman à couper le souffle.
1954. C'est dans un village perdu entre la France et l'Italie que Stan, paléontologue en fin de carrière, convoque Umberto et Peter, deux autres scientifiques. Car Stan a un projet. Ou plutôt un rêve. De ceux, obsédants, qu'on ne peut ignorer. Il prend la forme, improbable, d'un squelette. Apatosaure ? Brontosaure ? Il ne sait pas vraiment. Mais le monstre dort forcément quelque part là-haut, dans la glace. S'il le découvre, ce sera enfin la gloire, il en est convaincu. Alors l'ascension commence. Mais le froid, l'altitude, la solitude, se resserrent comme un étau. Et entraînent l'équipée là où nul n'aurait pensé aller.
De sa plume cinématographique et poétique, Jean-Baptiste Andrea signe un roman à couper le souffle, porté par ces folies qui nous hantent.
Christian Bobin, renouant avec sa fibre narrative, construit son livre en quinze récits : des portraits d'êtres chers (son père), des rencontres (Maria, l'enfant gitane), des figures emblématiques (Soulages, Glenn Gould), des visions, puis une longue lettre à la femme aimée et perdue, "la plus que vive". Entre ces récits viennent des paragraphes courts, parfois écrits à la main, condensés sur une pensée, fulgurants de profondeur et d'humanité.
Un même fil rouge unifie ces textes, c'est la voix de Bobin à nulle autre pareille, et son regard de poète qui transfigure le quotidien.
Ma reine est une ode à l'imaginaire, à l'enfance, à la singularité. Dans ce décor jalonné de vallées oubliées et de plateaux infinis, rappelant les paysages de Giono, Jean-Baptiste Andrea campe des personnages cabossés, anormaux ; ou plutôt des êtres parfaitement normaux, mais dans un monde où les valeurs sont inversées. Et où rêve et réalité se confondent sans cesse.
De son écriture instinctive et brillante, Jean-Baptiste Andrea livre un texte à hauteur d'enfants. Sans doute son expérience de réalisateur n'y est pas pour rien dans cette façon qu'il a de trouver des images justes et fulgurantes. Ma reine est un texte pictural aux reflets fauvistes, un premier roman cinématographique, dont les images restent longtemps une fois le livre refermé.