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"J'aurais pu appeler ce livre Faux Souvenirs. Non que je veuille consciemment dire des mensonges mais, en écrivant, je m'aperçois que le cerveau ne dispose pas d'une chambre froide où conserver nos souvenirs intacts, il est plutôt un réservoir de signaux fragmentaires qui attendent que le pouvoir de l'imagination leur donne vie - et ceci, en un sens, est une bénédiction".
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Les conversations du Louvre
Hans Ulrich Obrist
- Le Seuil
- Fiction Et Cie
- 13 Octobre 2023
- 9782021536249
Le Louvre, avant d'être musée, fut atelier d'artistes. Il demeure aujourd'hui leur résidence.
Pendant plusieurs mois, Hans Ulrich Obrist, personnalité majeure du monde de l'art, a cheminé au travers des collections avec de grandes figures de la création actuelle. Celles-ci évoquent les oeuvres qui les ont marquées, les espaces qui, encore maintenant, les saisissent d'admiration. Chaque artiste interroge, suivant sa sensibilité contemporaine, les défis que rencontre le musée au XXIe siècle.
La séparation fréquente entre patrimoine et création, entre art du présent et art du passé, est désormais dépassée : par la pluralité de voix qui s'expriment à chaque fois face aux oeuvres, le Louvre s'affirme comme le lieu du dialogue entre les temps de l'art - lieu au miroir duquel chacune et chacun vient refléter ses propres projets.
Au final, les onze conversations suscitent avant tout un puissant désir : celui d'aller voir et revoir les oeuvres, évoquées ici ou d'autres, dans ce fourmillement magique d'un musée sans cesse réinventé par ses visiteurs. -
La disparition des lucioles ; réflexions sur l'acte photographique
Denis Roche
- Le Seuil
- Fiction Et Cie
- 19 Mai 2016
- 9782021311839
Rien n'est plus grave que l'acte photographique. Pour un écrivain, s'y livrer c'est signer chaque fois un « départ d'orgueil ». C'est aussi abandonner à tout bout de champ les simulacres et les stratégies, échapper à la contrainte des persuasions, à la subtilité obligatoire des enchaînements. J'ajouterais même : au savoir-faire, si je n'étais sûr du contraire, sûr qu'il s'agit là d'un leurre qu'on rajoute tous les jours au débat sous une forme différente. Tout gain de liberté (et chaque instantané photographique en gagne) va de pair avec une augmentation de savoir-faire. C'est ça qui fait le style. Et c'est le vertige éprouvé à leur course commune, au sursaut qu'ils font sur l'abîme, qui définit bien sûr cet art.
D'où l'importance accordée tout au long de ce livre ? par le biais d'approches voulues aussi diversifiées que le sont l'essai, l'interview, la fiction, le journal intime, ou encore une série de photos commentées comme autant de schémas pensifs ? à la prise photographique elle-même, moment de sensation éperdue qui dit textuellement ceci : toute photo est une intelligence qu'épuise une lumière.
Les lucioles disparaissent peu à peu, cantonnées dans quelques réduits occasionnels de la nature. Mais tandis que ces charmants animaux à la lumière se font rares, nous autres photophores prenons le relais. La fabrication des photos ne laisse rien dans l'ombre, et surtout pas l'instant de folie pure qu'abrite le déclenchement de la photo.
Devant la gravité de telles certitudes, l'écrivain que je suis est renvoyé à la solitude, à l'angoisse, à la pénombre de sa durée. Mais à la beauté aussi, circulant entres elles et lui, qui valait bien le voyage.
Chaque photo répète la phrase de Proust : « Nous disions : après, la mort, après, la maladie, après, la laideur, après, l'avanie ».
On verra bien.
Denis Roche.
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Hans Ulrich Obrist a enregistré des milliers d'entretiens avec les meilleurs créateurs, artistes, musiciens, écrivains, penseurs, philosophes. Il est un des curateurs d'exposition les plus réputés à l'échelle internationale. Dès son adolescence, il s'est mis à écumer l'Europe, en trains de nuit, pour visiter des ateliers - là où s'approche l'essentiel de l'art et de ses mystères. « J'ai toujours été inspiré par l'idée d'être au milieu des choses mais au centre de rien. » Pourtant, qui connaît Hans Ulrich Obrist ? Curieux et enthousiaste de tout, il est resté très discret sur lui-même. Dans ce livre événement, il accepte enfin de s'exposer.
Tout part de l'enfance, en Suisse, à deux pas des frontières allemande et autrichienne, à même d'inspirer une conception fluide de la notion d'identité. Et puis, vers l'âge de six ans, c'est un très grave accident : renversé par une voiture, il passe plusieurs semaines entre la vie et la mort. Il en tire le sentiment persistant que chaque jour pourrait être le dernier.
Sa frénésie de découvertes, de rencontres, de lectures, en fait un infatigable bourlingueur. Mais, tout à coup, c'est la pandémie, le confinement. Un arrêt brutal. Et l'occasion de prendre le temps d'un retour sur soi. Entre rituels, croyances, convictions, fulgurances, on comprend la cohérence des choix, et la volonté de toujours se renouveler. -
Depuis longtemps, Jean-Christophe Bailly s'intéresse à la ville. Il s'y promène, y rêve, l'observe et l'analyse. Il en a le souci, et le désir. L'avenir de la cité lui importe. L'ensemble des textes ici réunis en un parcours chronologique vont de l'approche théorique - définition, par exemple, de ce qu'est une " phrase urbaine ", ou un phrasé, ou encore tentative d'élucidation de ce que l'auteur appelle " le mystère de la tonalité locale " - à des considérations plus concrètes, notamment sur la politique de la ville et la question des banlieues. Mais sans que jamais ne soit abandonnée une approche plus sensible faisant la part belle à la promenade comme méthode, soit cela même à quoi les lecteurs du Dépaysement ont été familiarisés.
Au long des chapitres, ce n'est pas une image donnée une fois pour toutes de la ville qui se dégage : défini comme un devenir illimité, aux bords de plus en plus imprécis, le phénomène urbain est abordé comme un énorme puzzle dont toutes les pièces ne coïncident pas toujours forcément entre elles, ne serait-ce qu'à cause de l'écart et de la séparation entre les " pièces montées " de l'architecture et le buissonnement bricolé de la ville s'inventant et se réécrivant sans fin.
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En 1982, Hollywood est en pleine mutation. Les Cahiers du cinéma décident de consacrer un numéro spécial aux États-Unis, construit sur des rencontres avec des réalisateurs, des acteurs, des scénaristes, des producteurs, etc. On dépêche sur place une petite équipe, logée dans le légendaire Tropicana Motel, et Serge Toubiana a la magnifique idée de faire accompagner la mission par Raymond Depardon. Celui-ci participe à certains rendez-vous, mais il en profite pour errer dans la ville et mitrailler, attentif, curieux, en quête d'épiphanies. Portraits, scènes de rue, affiches et vitrines, décors, studios, réunions, voitures, lieux mythiques, il tient une sorte de journal de bord photographique.
De son côté, le futur cinéaste Olivier Assayas, alors très jeune collaborateur de la revue, écrit le journal de ce périple largement improvisé d'un mois et demi, où rien n'est simple mais où tout (ou presque) finit par s'accomplir.
Près de quarante ans plus tard, Olivier Assayas a retrouvé ses carnets. Et Raymond Depardon a ressorti toutes ses archives pour faire une sélection d'une bonne centaine d'images. Ensemble, à travers leurs regards croisés, ils nous offrent un formidable voyage dans la Cité des Anges.
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Van Gogh ou l'enterrement dans les blés
Viviane Forrester
- Le Seuil
- Fiction Et Cie
- 6 Mars 2014
- 9782021162653
Le livre de Viviane Forrester sur Van Gogh m'avait beaucoup marqué à sa sortie. C'est le premier titre qui m'est venu en tête lorsque s'est posé la question d'une réédition dans le cadre des 40 ans de Fiction & Cie.
Pourquoi ce livre m'a marqué ? Parce qu'il est habité par une passion, et par une érudition généreuse. Au centre de ce parcours dans la vie et dans l'oeuvre du peintre génial, « suicidé de la société » selon la formule d'Antonin Artaud, il y a un fait biographique précis et lourd de conséquences : Vincent Van Gogh est né le 30 mars 1853, soit un an jour pour jour après son frère portant le même prénom, mort-né le 30 mars 1852. D'où, chez lui, le sentiment tenace et obsessionnel d'usurper la vie d'un autre, cet aîné qui le hante comme un fantôme. Quand il part à l'aventure et abandonne le domicile paternel, il a ces mots : « L'assassin a quitté la maison ».
Génie méconnu, entretenant une relation passionnelle avec son autre frère Théo, amant éperdu d'une vie qu'il ne sait pas vivre, massacré, écorché, déserté par tous, Vincent Van Gogh crée une oeuvre énorme. Il meurt le 29 juillet 1890 à Auvers-sur-Oise, à l'âge de trente-huit ans.
« Je le vois encore sur son lit étroit dans la petite mansarde, torturé par une douleur terrible. "N'y a-t-il personne pour m'ouvrir le ventre ?" Il faisait une chaleur étouffante dans la chambre, sous le toit. » Et il n'y avait personne... Au matin, avant l'arrivée de son frère Théo, une dernière visite : celle de deux gendarmes. Plantés au pied du lit, courroucés, ils interrogent l'agonisant : pourquoi s'est-il suicidé ? D'où tenait-il son arme ? Vincent fume sa pipe, adossé contre les oreillers. Il répond, la voix calme, avoir agi comme il en était libre ; les autres insistent, s'acharnent. Vincent regarde en silence, droit devant lui, ignorant les représentants de cette autorité à laquelle il échappe enfin.
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Le banquet de Garouste : autour d'un triptyque
Olivier Kaeppelin
- Le Seuil
- Fiction Et Cie
- 2 Septembre 2022
- 9782021513103
L'oeuvre de Garouste est engagée dans une figuration déformante qui donne naissance à un espace onirique, inspiré des mythes et des grands textes fondateurs ou littéraires et philosophiques.
Olivier Kaeppelin analyse le triptyque intitulé Le Banquet, où se concentre tout l'univers de l'artiste, dans un jeu vertigineux d'allusions et d'associations d'images qui relie les trois parties du monumental tableau. Sur la première on voit un zeppelin qui survole une scène de carnaval à Venise. La deuxième dépeint un banquet bien fréquenté (Scholem, Benjamin, Kafka). La troisième montre des chiens musiciens dansant et volant autour d'un personnage tout feu tout flammes qui ressemble à l'auteur.
Pour déployer la signification de cette oeuvre dont Kafka est la référence centrale, Olivier Kaeppelin s'appuie sur des entretiens avec l'artiste (tous deux sont très proches), et sur sa maîtrise de l'histoire de l'art, de la littérature et de la poésie. Le texte est accompagné par de nombreuses images de détails.
Les chefs-d'oeuvre sont infinis. Ils sont surtout des énigmes. On découvre ici toutes les richesses du Banquet. -
La photographie est interminable ; entretien avec Gilles Mora
Denis Roche
- Le Seuil
- Fiction Et Cie
- 4 Octobre 2007
- 9782020962742
Après plus de trente-cinq années de pratique photographique, et un certain nombre d'écrits qu'il a consacrés tantôt aux photographies des autres, tantôt à ses propres images, il revenait à Denis Roche de tracer non pas le bilan, mais le parcours, l'itinéraire, de la manière la plus chronologique possible, d'un artiste qui va lier sans cesse, en les approfondissant, l'autobiographie et la réflexion sur l'acte photographique, le hasard de la prise de vue et l'inconscient au travail.
Il s'est avéré que la meilleure façon de le faire était de recourir à l'entretien, d'abord parce que les questions de Gilles Mora étaient souvent inattendues et, quelquefois, dérangeantes. Ensuite parce que la parole , ainsi soumise au dialogue, se révèle plus libre et que, dans sa flexibilité, elle permet de faire sauter quelques verrous, sur l'intime, par exemple, et son rapport quasi obsessionnel avec la mort, ou bien encore sur la tentation de ce que Denis Roche lui-même appelle « la dernière photographie ».
On y verra aussi percer, çà et là, l'écho - c'est lui qui le dit - d'une autre recherche, d'un autre approfondissement, purement littéraire celui-là, qui serait, lui aussi, interminable.
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Angoisse et beauté
Pascal Quignard, François de Coninck
- Le Seuil
- Fiction Et Cie
- 11 Octobre 2018
- 9782021404210
Les fantasmes qui nous hantent n'attendent pas pour conduire nos actions que nous y consentions.
Ils n'attendent pas après le langage (qui n'envahit la tête que vingt-sept mois après notre conception, que dix-huit mois après notre naissance, qui nous quitte chaque nuit, avant de nous abandonner complètement dans la mort).
Les fantasmes déterminent les jours, les rencontres, les heures, les gestes. Ils les contraignent. Ils présagent en silence. Ils s'imposent à nos mains, à nos voix tout à coup. Les nuits s'imposent à nos jours.
P. Quignard
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Le cinéma est intrinsèquement lié au partage dans la communauté éphémère et aléatoire des salles obscures. Serge Toubiana le sait mieux que quiconque, pour avoir dirigé Les Cahiers du Cinéma et plus tard la Cinémathèque française. De cette vie consacrée entièrement au 7e art, il retient ici quelques rencontres particulièrement importantes, dans des portraits de cinéastes, d'actrices et d'acteurs qui sont autant de coups de coeur. Dès lors, les souvenirs du lecteur se réveillent ou sa curiosité s'anime, pris qu'il est d'un irrésistible désir de voir ou revoir les nombreux films évoqués avec enthousiasme et érudition. Ces exercices d'admiration, fondés sur la générosité, suscitent un formidable appétit d'images.
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La jeune fille à la fleur ; histoire d'une photographie
Marc Riboud, Philippe Séclier
- Le Seuil
- Fiction Et Cie
- 5 Octobre 2017
- 9782021375336
Le 21 octobre 1967, Marc Riboud se trouve à la grande manifestation contre la guerre du Vietnam à Washington. L'une de ses photos, La Jeune Fille à la fleur, va faire le tour du monde, devenant un symbole de la non-violence. On en découvre ici l'histoire et les coulisses, grâce au regard de Philippe Séclier, nourri d'archives et d'entretiens avec le photographe disparu en 2016. Jan Rose Kasmir, la jeune fille à la fleur, signe la postface.
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Le puits des oiseaux ; nature morte
Jean-Christophe Bailly, Eric Poitevin
- Le Seuil
- Fiction Et Cie
- 12 Mai 2016
- 9782021311822
L'écrivain Jean-Christophe Bailly et le photographe Éric Poitevin se sont rencontrés lors d'une résidence au centre d'art Le Vent des forêts, installé dans les bois de la Meuse depuis une dizaine d'années. On connaît l'intérêt particulier que porte Jean-Christophe Bailly au monde animal, mais nous connaissions moins le travail photographique d'Éric Poitevin qui se trouve être en résonance directe avec les réflexions du philosophe. De leur rencontre dans les forêts lorraines est né ce beau-livre en couleur. Un texte introductif de Jean-Christophe Bailly sur les oiseaux vivants prépare au travail photographique qui suit : 41 natures mortes aux oiseaux.
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Dénivelée ; à l'épreuve de la photographie
Hubert Damisch
- Le Seuil
- Fiction Et Cie
- 7 Novembre 2001
- 9782020499095
La dénivelée, c'est d'abord la rupture de niveau qui a résulté de l'irruption de la photographie et de son rejeton, le cinéma, dans le champ des pratiques artistiques. Rupture dans l'ordre des discours : impossible de parler de l'«art» et de ce qu'on dit être son histoire sans prendre en compte, dans ce qu'elle a encore et toujours d'irréductible, l'intrusion de cette forme mécanique autant que chimique, et bientôt industrielle, de production d'images, sinon de mimêsis, ou de représentation. Mais rupture, aussi bien, au registre des pratiques elles-mêmes, dont on ne saurait feindre plus longtemps qu'elles soient jamais de plain-pied.
Cette différence de niveau, et la pente qui en résulte, ne vont pas à leur tour sans effets énergétiques. Le cinéma n'a pas plus supplanté la photographie que la photographie ne se sera substituée à la peinture. Il en naît une dynamique nouvelle qui s'éclaire d'une visée moins historique qu'analytique.
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Au terme d'une carrière marquée par une vingtaine de films dont quelques uns sont devenus mythiques (La Salamandre, Jonas qui aura 25 ans en l'an 2000, Dans la ville blanche), Alain Tanner offre des réflexions sur son expérience, mais plus généralement sur le cinéma et son évolution dans les quarante dernières années. Il le fait sous la forme d'un abécédaire, avec distance et humour, mais aussi porté par l'énergie d'un créateur engagé qui a toujours misé avant tout sur l'intelligence du spectateur.
Alain Tanner livre un matériau autobiographique (ses origines, ses voyages, les lieux où il a tourné), il réfléchit à son rapport au monde, aux lieux, aux acteurs, à la façon dont un film résiste à toutes sortes de déterminations extérieures, où le cinéaste est en équilibre fragile mais obstiné sur la corde d'une aventure à chaque fois unique. Nourri par Brecht, constamment soucieux d'une conscience de son art, il évoque aussi la technique du cinéma, la caméra, l'écriture du scénario, les personnages, le plan-séquence, la voix, la langue, le montage. Il en ressort une vision à la fois politique et morale d'un créateur qui ne s'est jamais résolu au divertissement, mais qui rappelle qu'au moment de tourner, il faut oublier la théorie pour se livrer à l'instinct. L'Abécédaire est suivi d'une analyse de l'oeuvre de Tanner et d'une filmographie commentée, par Frédéric Bas, jeune critique des Cahiers du cinéma et de France Culture.
En quelques mots : Les réflexions personnelles, percutantes et souvent très éclairantes d'un vieux briscard du cinéma d'auteur, qui croit en son art dès lors qu'il ne se réduit pas à une stricte entreprise commerciale. Il y a à la fois de la nostalgie, et un appel à l'espoir. Un acte modeste de résistance à la bêtise qui gagne du terrain.
L'auteur : Alain Tanner est né en 1929 à Genève. Son premier long-métrage, Charles mort ou vif en 1969, est un grand succès critique et remporte le Léopard d'Or au festival international du film de Locarno. La Salamandre, son deuxième film, lui offre une reconnaissance internationale. Considéré comme le porte-drapeau du "nouveau cinéma suisse", Alain Tanner réalise des films engagés, souvent récompensés internationalement.
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Le saut dans le vide
Catherine Grenier, Maurizio Cattelan
- Le Seuil
- Fiction Et Cie
- 20 Octobre 2011
- 9782021043662
ÿþ " Ce livre constitue un document exceptionnel. Réalisé à partir d'entretiens directs menés sur une période de deux ans avec Catherine Grenier, il dévoile les éléments les plus importants de la vie et de la carrière de Maurizio Cattelan. Les traumatismes de l'enfance, l'émancipation précoce, l'aspiration radicale à la liberté, la rencontre avec l'art, la peur de la perte et de l'échec, l'obsession de l'image, la multiplication des rôles, la présence singulière au monde, l'art de provoquer ou de dérouter : l'artiste se livre au travers d'un récit extrêmement personnel et original. Ces entretiens sont pour Cattelan un nouveau " saut dans le vide " : après des années de silence, l'artiste prend la parole et parle sans détour ni ironie au moment où il envisage de mettre un terme à ses activités de plasticien.
" Maurizio Cattelan est un artiste contemporain. Il est né à Padoue en 1960 et vit à New York.Catherine Grenier est directrice-adjointe du Musée national d'art moderne, centre Pompidou. Elle connaît Maurizio Cattelan depuis 1997 et a réalisé deux projets avec lui : Abracadabra (exposition collective) à la Tate Gallery (1999), installation de L'arbre, forum du Centre Pompidou, 2000. Elle est l'auteur d'un livre d'entretiens avec Christian Boltanski, La vie possible de Christian Boltanski (Seuil 2010) et d'un essai sur l'art contemporain, La Revanche des émotions (Seuil, 2008).
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Fragments ; poèmes, écrits intimes, lettres
Marilyn Monroe
- Le Seuil
- Fiction Et Cie
- 8 Octobre 2010
- 9782021023282
Les textes inédits de Marilyn Monroe, écrits entre 1943 et 1962.
Tout un univers intérieur pour découvrir l'autre face de l'icône.
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« C'est un portrait mais aussi une promenade, à certains égards une promenade sentimentale, et l'évocation du paysage mental d'un homme d'un autre siècle. (.) Une promenade en deux moments historiques que sépare la Seconde Guerre mondiale. » Ainsi François Chaslin qualifie-t-il son livre consacré à Charles-Édouard Jeanneret, dit Le Corbusier.
La première partie du livre (« Corbeau ») envisage les débuts de celui qui deviendra l'architecte le plus célèbre du vingtième siècle : de sa naissance suisse en 1887 à La Chaux-de-Fonds, à quelques rues et quelques jours de Frédéric Sauser, futur Blaise Cendrars, à ses tentatives avortées de devenir l'architecte du régime de Vichy. « Le Corbusier était-il fasciste ? » Le livre entreprend, avec une minutie extrême, une information historique impeccable, examinant une grande abondance de documents, de répondre à cette question explosive. Fasciste, sans doute pas, mais homme d'ordre assurément, et lié à tout ce que la France d'avant-guerre compte de cénacles d'extrême droite. On peut gager que ces conclusions, pour nuancées qu'elles soient, feront débat.
Le Corbusier deviendra pourtant, paradoxalement, la figure emblématique de la Reconstruction. C'est cet autre versant de sa carrière que s'attache à retracer la seconde partie du livre (« Fada »), avec l'examen systématique de l'histoire de la Cité radieuse de Marseille (dite par ses détracteurs « Maison du fada ») et de ses trois répliques (Rezé-les-Nantes, Firminy, Briey). On est replongé dans les polémiques furieuses que suscita cette « machine à habiter » que son créateur, qui ne pêcha jamais par excès de modestie, présentait comme « une des grandes oeuvres de l'histoire ».
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Le poète hongrois Attila Jozsef, dans sa brève vie (1905-1937), fut une sorte de comète fulgurante dont on ne cesse de redécouvrir l'oeuvre, " entièrement placée sous le signe d'une insurrection contre la laideur du monde ". Ce livre-CD reproduit 22 poèmes choisis et nouvellement traduits par Kristina Rady, interprétés par Denis Lavant et mis en musique par le guitariste Serge Teyssot-Gay (dont on se souvient du travail sur Georges Hyvernaud). Dans sa préface, Kristina Ràdy, hongroise elle-même, revient sur la genèse du projet et son rapport personnel à la poésie d'Attila Jozsef. Six photos en noir et blanc, prises lors des tournées 2006-2007, illustrent l'atmosphère de la lecture-spectacle incarnée avec fièvre par Denis Lavant et Serge Teyssot-Gay.
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Depuis près de trente ans, Hubert Damisch prend, à intervalles plus ou moins réguliers, le chemin de Laversine, près de Chantilly, où demeure et travaille son ami le peintre François Rouan.
En ce recoin maltraité de la plaine picarde, en voie d'être envahi par les grandes surfaces et les entrepôts, une conversation s'engage et prolifère, fructueuse et libre, au milieu des toiles accumulées contre les murs de l'atelier, et dont les six " journées " qui ponctuent le livre constituent comme le dépôt, la trace. Ainsi s'est trouvée nouée une relation entre les deux hommes, qu'on peut dire de l'ordre de l'intime, du travail, tout autant que de la méditation à haute voix (sur l'art, les enjeux de l'esthétique, les implications personnelles).
Entrelacs de deux paroles, dans un mouvement sinueux, élastique, souvent extrêmement direct, suivant en cela la " tresse " qui est comme l'emblème continu de l'oeuvre picturale de Rouan tout au long de sa vie, et à laquelle fait écho un ensemble de dessins inédits (tresses et taches), réalisés tout exprès pour ce livre, inspirés du groupe des Trois Grâces peint par Raphaël, qu'on peut admirer précisément, tout près de Laversine, au musée Condé de Chantilly.
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Une déclaration d'amour à la radio, par le créateur des Nuits magnétiques qui a un auditoire très captif. Une sorte de confession qui est aussi une réflexion sur l'art radiophonique, autant fait de silences que de paroles.
Ce livre rassemble, sous différentes formes, des récits sur la radio. Il n'est cependant ni un manuel technique, ni un essai socio-historique, ni un traité théorique et encore moins des mémoires ou un pamphlet sur ce moyen de communication.
Il n'est pas davantage une fiction, comme l'était L'intervieweur, publié par l'auteur en 2002.
Il veut être le récit sentimental d'une pratique à haute tension, commencée en 1978, sur France Culture, avec la création des Nuits magnétiques, poursuivie par la suite avec d'autres émissions, notamment Surpris par la nuit et Du jour au lendemain - un entretien quotidien avec un écrivain, encore à l'antenne actuellement.
Alain Veinstein retrace le périple qui l'a conduit au micro grâce à de multiples hasards et malgré ce qu'il appelle son « passé de silence ».
Il dit cette sorte de « sauvagerie » qui n'a cessé de l'inspirer dans ses différents projets radiophoniques ; la passion aussi, qui lui a permis d'aller de l'avant, dans cette voie toujours plus intense, mais toujours plus étroite que traversent des élans contradictoires : la volonté de se taire et l'obligation de parler.
Radio sauvage tente enfin de faire partager l'expérience singulière de l'interview, entre écoute, parole et silence, en invitant le lecteur au plus près du micro.
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Demandez le programme ! " Notre aimable clientèle peut en toute confiance fréquenter cette salle où ne sont jamais projetés de films susceptibles de la choquer.
" La promesse est incluse dans le prix du billet. Et pourtant, cinéphiles, méfiez-vous ! Chaque soir, " le visiteur de minuit " revient brouiller dans votre tête son jeu d'images. Du haut-de-forme d'un danseur au melon d'un certain Charlie, des jupons d'une ingénue au fourreau de Gilda, d'un duo de Casablanca à un duel dans l'Ouest américain, tout " ça doit vous rappeler quelque chose ". L'" effondrement des frontières " entre les genres a certes " quelque chose de corrompu, peut-être de dangereux, mais c'est également une libération qui accroît de façon exponentielle "notre" cinémathèque ".
Dans la salle désertée où le projectionniste superpose les rubans de celluloïd, la rébellion gronde " entre les cadres ". Accompagnant les ébats érotiques de l'" espace masculin " et du " temps féminin ", notre mémoire-musée rejoue avec ces bouts de pellicule et les pyrotechnies d'une fiction savante la grande scène triangulaire des boulevards. " Le fantôme du cinéma " vous convie à des projections privées dont nul magnétoscope ne permet de rêver.
Palais du cinéma, palais des glaces, palais des horreurs... Demandez le programme ! C. B. et M. C.
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