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ANNE-LAURE TISSUT
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Dans cette comédie noire sur le fil du rasoir, Everett a le racisme et les violences policières dans le collimateur et met en scène une série de meurtres violents commis sur des hommes blancs de la petite ville de Money, Mississippi. Le duo d'enquêteurs noirs dépêché sur les lieux pour prêter main-forte au shérif local est désopilant à souhait et promet des pages inoubliables dans la confrontation avec les rednecks du cru.
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Pour Sy Baumgartner, 71 ans, auteur et professeur de philosophie, la vie n'a plus la même saveur depuis la mort de son épouse Anna, disparue neuf ans plus tôt. Suivant le fil de ses pensées, le roman se déploie en spirales de souvenirs et de réminiscences, de leur rencontre à New York en 1968 à leur relation passionnée quarante années durant, en passant par la jeunesse de Baumgartner à Newark et la vie de son père d'origine polonaise, couturier et révolutionnaire raté.
Baumgartner revisite toutes les périodes de sa vie dans un subtil enchevêtrement de temporalités, et fait naître une question : pourquoi se souvient-on de certains moments et pas d'autres ? Un roman traversé par les forces de l'amour et de la perte, étonnamment lumineux. Excursion dans le grand palais de la mémoire. -
Pays de sang : une histoire de la violence par arme à feu aux Etats-Unis
Paul Auster, Spencer Ostrander
- Actes Sud
- 8 Février 2023
- 9782330173555
À partir des photographies prises par Spencer Ostrander sur les lieux des tueries de masse des 20 dernières années aux États-Unis, Paul Auster retrace l'histoire de la violence par arme à feu, de la "préhistoire" du pays jusqu'à aujourd'hui, et fait ainsi l'état des lieux d'une problématique qui divise cette nation en deux camps irréconciliables, à l'heure où la possession d'armes à feu n'a jamais eu autant le vent en poupe et où l'on assiste à une recrudescence des homicides par balle dans les 40 plus grandes villes du pays. Si Paul Auster s'empare de ce sujet, c'est parce qu'il est grand temps que l'Amérique décide quel peuple elle veut être et quel genre de nation elle veut incarner.
Une plongée aux origines de la fracture du pays. Un plaidoyer pour l'union d'une nation. -
Indiana, 1930. Ottie Lee, petite fille à l'enfance tourmentée, est devenue cette grande rousse plantureuse coincée entre un patron lubrique aux manières brutales et un mari qui n'a d'yeux que pour la truie qu'il élève. Un soir d'été, elle embarque avec les deux hommes direction Marvel, où ils entendent grossir les rangs de la foule venue assister au lynchage de trois jeunes Noirs.
À l'autre bout de la route, Calla Destry, une jeune métisse de seize ans qui aspire désespérément à échapper à la violence et à retrouver l'amant qui lui a promis une vie nouvelle, se dirige également vers Marvel, un vieux pistolet de l'armée dissimulé dans son panier, bien résolue à tenter l'impossible pour arrêter les lyncheurs.
À la fois voyage initiatique et oppressant huis clos à ciel ouvert, «La Route de nuit» éclaire la trajectoire de deux femmes remarquables, impatientes de fuir les secrets qu'elles ont laissés derrière elles. Deux femmes qui traversent une Amérique déchirée par la peur et la haine, et qui convergent l'une vers l'autre sans le savoir.
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Pendant la guerre de Sécession, une jeune femme se travestit en homme pour aller combattre à la place de son trop fragile compagnon. Un roman magistral qui plonge dans la noirceur du chaos pour délivrer une leçon bouleversante sur les eaux troubles et tourmentées dans lesquelles la guerre immerge ses victimes.
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Voilà bien des années que John Hunt, qui a maintenant atteint la quarantaine, a choisi de se détourner de la société des hommes en allant vivre dans un ranch où, aux côtés d'un oncle vieillissant, il élève des chevaux.
Mais le fragile éden, édifié en intime symbiose avec les rythmes naturels du monde animal par ces deux hommes noirs dans le grand Ouest américain, vient à se fissurer: un jeune homosexuel est retrouvé dans le désert battu à mort, un fermier indien découvre deux de ses bêtes sauvagement assassinées, et l'inscription Nègre rouge en lettres de sang dans la neige... C'est dans ce contexte menaçant que John s'interroge sur ses choix de vie depuis la mort tragique de sa femme, sur la nature de ses sentiments envers les uns et les autres, sur les silences coupables qui couvrent, dans la région, les agissements d'un inquiétant groupe néo-nazi, sur la fin imminente de l'oncle Gus, frappé par la maladie, sur l'amour, enfin, qu'une jeune femme vient réveiller en lui...
Privilégiant une écriture de l'action qui exalte les puissances du non-dit, l'écrivain confère à ses personnages une attachante justesse et, fidèle au chemin d'écriture qu'il s'emploie à frayer au fil de son oeuvre, propose, à travers une subtile dénonciation de toutes les haines - raciale, sexuelle - qui meurtrissent l'Amérique contemporaine, une variation chargée d'enseignements sur l'humaine condition, dans toute sa bouleversante vulnérabilité.
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J'ai tué Schéhérazade ; confessions d'une femme arabe en colère
Joumana Haddad
- Actes Sud
- Babel
- 1 Février 2013
- 9782330015091
Mêlant témoignage personnel, méditations, poèmes et cris, la poétesse libanaise, secrétaire générale du Booker Prize arabe et responsable des pages culturelles du quotidien An-Nahar et du magazine érotique JASAD, nous offre une belle illustration du nouveau féminisme arabe. "Tuer Schéhérazade", c'est à la fois vivre et penser en femme libre, en femme arabe et libre, comme il en existe tant, qu'on s'interdit de voir et d'entendre.
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Devenue orpheline très tôt, Zorrie cherche sa place dans le monde. Élevée par sa tante, elle apprend qu'il n'existe qu'une vertu : le travail. Ainsi, Zorrie trouve un emploi dans une usine d'horloges à Ottawa, aux côtés des « filles fantômes », ces ouvrières luisantes de radium. Malgré cette parenthèse enchantée, l'appel de sa campagne natale est plus fort que tout. De retour dans l'Indiana, elle rencontre Harold, qui deviendra son mari, et se dédie avec lui au travail de la terre.
Dans ce court roman Laird Hunt parvient à faire tenir toute une existence : une vie simple menée dans une dignité discrète, ballottée au gré des saisons et bouleversée par les convulsions qui ont agité le vingtième siècle.
À la façon de Flaubert dans Un coeur simple, Laird Hunt offre le portrait saisissant d'une femme ordinaire, à un moment pivot de l'histoire américaine. Avec justesse et poésie, Zorrie raconte de manière magistrale la cruauté et la beauté du quotidien dans une Amérique en pleine transformation. -
Un romancier noir américain se voit reprocher de ne pas écrire dans un style "assez black". Révolté par le succès d'un roman consacré à la rude réalité des ghettos et dépourvu de qualités, il en écrit une parodie qu'il soumet à un éditeur, par défi. Le succès est aussi fracassant qu'immédiat...
Thelonius Monk Allison, romancier noir américain meurtri dans son ego tant le succès n'a cessé de le fuir avec la plus admirable constance, et qui ne parvient pas à se satisfaire de sa brillante carrière universitaire, se voit un jour reprocher de ne pas écrire dans un style "assez black". Révolté par le succès phénoménal d'un roman consacré à la rude réalité des ghettos et dépourvu à ses yeux de la moindre qualité, il en écrit, sous pseudonyme, une parodie incisive qu'il incite son agent à soumettre à un éditeur, par défi. Le succès est aussi fracassant qu'immédiat. Mais ce jeu schizophrène reste sans effets
sur la vie du "vrai" Monk dès lors qu'il s'agit d'affronter l'éprouvante série de tragédies personnelles et de crises familiales en tout genre qui viennent alors crucifier son improbable existence d'artiste...
Politiquement des plus incorrects dans son approche de la question de l'identité raciale, ce vertigineux roman, où l'autodérision et l'ironie côtoient sans cesse le lyrisme, est pétri d'une jubilatoire érudition, d'une redoutable connaissance du milieu littéraire - universitaire et médiatique. Et d'une intime fréquentation des passions de l'âme...
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Superman est arabe ; de Dieu, du mariage, des machos et autres désastreuses inventions
Joumana Haddad
- Actes Sud
- Babel
- 4 Novembre 2015
- 9782330056926
Après avoir illustré le nouveau féminisme arabe dans «J'ai tué Schéhérazade», la Libanaise Joumana Haddad s'attaque aux hommes et dénonce la misogynie qui prédomine dans les sociétés arabes avec toute la verve et la dérision qu'on lui connaît.
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Tout maître en puissance doit se poser la question du genre de nègre qu'il veut ou pour lequel il est prêt à payer.
C'est un long et ennuyeux processus que de trouver le bon nègre.
Étrangement, on a fort peu écrit sur cet épineux sujet.
L'audacieux et inclassable Percival Everett mélange les genres et les tonalités, proposant une écriture poétique d'une liberté totale. Son Manuel de dressage, guide pour le propriétaire d'esclaves américain, prend la forme d'un document historique parodique. Poussant à se mettre dans la peau de ceux qui ont monnayé et réduit en esclavage d'autres êtres humains, le texte donne le vertige. Dans le recueil Truite de fond, la poésie se fait virtuose et élégante, bousculant notre perception de la réalité.
Né en 1956 en Géorgie (États-Unis) et diplômé de littérature et de philosophie, Percival Everett est romancier, poète et peintre. Il dirige le département de littérature de la Southern California University et a signé de nombreux ouvrages, dont Effacement et Blessés.
Avertissement : cette version numérique de Manuel de dressage est optimisée pour une consultation sur smartphones et tablettes sous Androïd ou iOS. Elle peut éventuellement être utilisée sur d'autres équipements. Les fonctionnalités dépendent des applications de lecture utilisées. -
Doté d'une ressemblance saisissante avec l'acteur qui joue l'inoubliable protagoniste du film «Devine qui vient dîner ?», Pas Sidney Poitier est un jeune homme qui, bien malgré lui, se voit bientôt acculé à rejouer "dans la vraie vie" les situations vécues par son homonyme au cinéma. D'abord comique, cette captation d'identité vire progressivement au cauchemar lorsque le héros, qui s'évertue à se construire en tant que sujet en dépit de chausse-trappes aussi perfides qu'innombrables, se retrouve pour de bon confronté à des préjugés raciaux prétendument disparus...
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Ogden Walker, shérif adjoint d'une petite ville du Nouveau-Mexique, doit retrouver l'assassin d'une vieille femme. Problème : les seules empreintes de pas relevées sur les lieux du crime sont les siennes. Pour ne rien arranger, d'autres affaires surviennent, les meurtres s'accumulent et le FBI s'en mêle. Ogden tente de poursuivre le peu de pistes dont il dispose sur la foi de minces indices pour des raisons qui le sont peut-être plus encore. Des prostituées du quartier chaud de Denver aux hippies défoncés qui zonent dans les montagnes environnantes, Ogden s'enfonce pour les besoins de l'enquête dans une Amérique plus interlope que jamais...
Avec Montée aux Enfers, l'un des romanciers les plus protéiformes de la littérature contemporaine s'empare magistralement du genre policier pour mieux enquêter sur le cauchemar américain ordinaire, entre violence aveugle et terrifiante absurdité. Dans un roman énigmatique et fulgurant qu'aurait pu écrire Walter Mosley s'il avait lu Derrida (ou l'inverse), Percival Everett invente le polar suspect.
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Dans une ferme isolée du Kentucky, quelques années avant la guerre civile, une femme et deux domestiques se livrent à une surenchère de violence autour du cadavre du tyran domestique qui exerçait sur elles son abominable férule. Écrit après la première élection de Barack Obama, ce récit d'une rare intensité sur la sauvagerie des rapports de force aux États-Unis constitue une impressionnante plongée dans l'inconscient de l'Amérique profonde.
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Professeur à l'université de Los Angeles, marié et père de famille, et convaincu, à l'heure des funestes bilans de la quarantaine, de n'être qu'un loser, Théodore Larue est en route vers son suicide quand un camion, le heurtant de plein fouet, projette son corps à travers le pare-brise, le laissant fort proprement décapité. Certes dépossédé de l'ultime initiative de son existence, l'ex-candidat au suicide est cependant bien mort, conformément à ses voeux. De diligents services funéraires, soucieux d'en faire un cadavre présentable prêt à devenir l'objet de dignes funérailles, recousent tête et corps à la va-vite, mais voici qu'au beau milieu de la cérémonie Ted se redresse et s'assied dans son cercueil...
Face à ce mort encore vivant, une terreur sacrée s'empare de la petite famille de Ted, cernée de toutes parts par le brasier des fantasmes collectifs qu'attisé une hystérie médiatique à son comble. Bien que passablement traumatisé lui aussi, Ted trouve des avantages à sa nouvelle et monstrueuse situation : il se sent plus puissant, plus aimant, plus généreux, les sens et l'esprit bien plus aiguisés que naguère.
C'est alors que, quelques jours seulement après son retour au foyer, Ted est enlevé par les sbires de l'inquiétante secte chrétienne dirigée par Big Daddy, qui voit en lui l'incarnation du diable. Si, fort de ses nouveaux pouvoirs, Ted parvient à s'échapper, ce n'est que pour mieux tomber entre les mains des services secrets américains qui l'incarcèrent dans les tréfonds d'un laboratoire du Nouveau-Mexique afin que son étrange cas soit examiné par les plus éminentes autorités scientifiques...
Qu'il prenne pour cible les médias, le fanatisme religieux ou les consternantes pratiques des milieux universitaires, Per-cival Everett livre ici une nouvelle satire, aussi grinçante que jouissive, d'une société américaine parfaitement déboussolée. Mais, détournant la réflexion philosophique de ses chemins académiques, l'écrivain fait surtout de "l'incroyable et véridique histoire" de Théodore Larue le support d'une essentielle et troublante méditation sur la condition des vivants.
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« Allez comprendre » : la perplexité traverse le recueil de Rae Armantrout, face aux menaces que le capitalisme débridé et l'égoïsme attenant font peser sur l'environnement et les valeurs humaines. En phase avec son temps, à l'écoute, et sensible aux plus infimes vibrations comme aux secousses qui ébranlent la planète, Rae Armantrout poursuit l'exploration des êtres, des choses et du langage, avec la gravité d'un regard lucide et la fraîcheur de l'imaginaire enfantin.
La précision de sa langue ancre la vision d'un monde frappé par la fragmentation, où l'on subit l'assaut d'incessantes sollicitations. La diversité des objets sur lesquels Armantrout porte son attention reçoivent un regard également plein de délicatesse, qui effleure le monde sans l'érafler, plein d'un humour tendre, même si la critique et l'indignation y apportent parfois une touche plus incisive, et le regret, un soupçon d'amertume. De sa langue éminemment suggestive et sonore, le dernier recueil d'Armantrout engage les lecteurs en poésie : une poésie de la pleine conscience, de l'éclat et de la reliance.
Rae Armantrout, née en Californie le 13 avril 1947, est l'autrice de 13 livres de poésie et d'une autobiographie, True (Atelos, 1998).
Elle grandit à San Diego. Son père est un militaire alcoolique, sa mère une vendeuse de bonbons dévote. Ses études lui permettent de quitter la ville de son enfance pour travailler auprès de Denise Levertov à Berkeley. C'est là qu'elle rencontrera ses "compatriotes générationnels", Ron Silliman, Lyn Hejinian, Kit Robinson, Bob Perelman, etc., avec qui élaborera une « autobiographie expérimentale collective » en 10 volumes : The Grand Piano (Mode A, 2006-2010). Son 10e livre, Versed, a reçu le Prix Pulitzer en 2010. Son oeuvre a également fait l'objet de deux anthologies : Veil (Wesleyan University Press, 2001) et Couverture, en français (Les Cahiers de Royaumont, 1991).
Elle enseigne actuellement à l'Université de San Diego. -
«Il n'était personne, il devint quelqu'un. Adoré par beaucoup, méprisé par beaucoup, et puis il disparut. On l'oublia. On se souvint de lui. On l'oublia de nouveau. On se souvint de lui de nouveau et aujourd'hui, au moment où j'écris les dernières phrases de ce livre, aux premiers jours de l'année 2020, ses oeuvres sont de nouveau oubliées. C'est une période sombre pour l'Amérique, une période sombre dans le monde, et avec tout ce qui arrive, érodant nos certitudes quant à qui nous sommes et où nous allons, le moment est peut-être venu de sortir ce Burning Boy de sa tombe et de recommencer à se souvenir du jeune homme incandescent. Sa prose reste crépitante, son regard tranchant, son oeuvre poignante. Est-ce que tout cela nous importe encore ? Si tel est le cas, et on ne peut que l'espérer, il faut y prêter attention.» PAUL AUSTER
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Dans la maison au coeur de la forêt profonde
Laird Hunt
- Actes Sud
- Lettres Anglo-Americaines
- 2 Mars 2022
- 9782330155414
Dans ce conte envoûtant qui prend pour décor la Nouvelle-Angleterre coloniale, une puritaine bien sous tous rapports disparaît. À moins qu'elle n'ait fui ou abandonné sa famille. À moins qu'elle n'ait été kidnappée puis relâchée dans les profondeurs des forêts du Nord. Seule et sans doute égarée, elle rencontre une autre femme. Alors tout change.
Au fil d'un voyage qui la mènera dans les bois sombres abritant des loups à la figure quasi humaine, au fond d'un puits tout humide des hurlements des hommes, et sur un bateau magique fait d'ossements, notre héroïne s'apercevra que le mal qu'elle fuit est en elle depuis le commencement.
C'est l'histoire d'un ensorcellement, d'une trahison, d'une chasseresse et de sa proie, de dévorations mutuelles, l'histoire de femmes en colère s'émancipant des contraintes quel que soit le prix à payer, quitte à commettre l'indéfendable.
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Dans ce récit autobiographique, Beryl Gilroy retrace la carrière d'une institutrice brillante, débordant d'imagination, pleine de ressources qui devint la première femme noire directrice d'école de Grande-Bretagne entre les années cinquante et soixante-dix. Une lecture incontournable à découvrir dans Vintage.
Peu m'importe que vous ayez travaillé avec Platon, Aristote, Montessori ou Bertrand Russell. Moi, c'est Beryl, et j'entends diriger cette école à ma façon.
Passionnant et inspirant, Black Teacher est le récit autobiographique de l'extraordinaire parcours de Beryl Gilroy, première femme de couleur nommée directrice d'école au Royaume-Uni. Une oeuvre lumineuse et engagée sur l'amour de l'enseignement, la difficulté à s'imposer face au racisme et au mépris, mais aussi l'espoir dans les générations futures.
Publié au Royaume-Uni en 1976, réédité en 2021 et jusqu'ici inédit en France, un texte vibrant d'actualité, qui souligne encore et toujours qu'il est urgent de se débarrasser des préjugés et de faire de l'école un lieu de bienveillance. -
Après l'atroce assassinat de Lane, sa fille unique, âgée de onze ans, Ismaël Kidder enlève un quidam qu'il a décidé de tenir pour coupable du crime. Dans le sous-sol de sa coquette maison de romancier à succès où il le séquestre à l'insu de tous, il soumet l'homme à la torture. A travers ce portrait sans concession d'un individu fou de douleur passant du statut de victime à celui de bourreau, Percival Everett, qui écrivit ce roman en réponse aux exactions commises, au nom du salut des Etats-Unis d'Amérique, dans le camp de Guantánamo ou la prison d'Abou Ghraib, dresse un audacieux parallèle entre un supplice infligé à l'échelle individuelle et la pratique de la torture en temps de guerre. Dès lors, Ismaël Kidder semble incarner, dans son délire d'ange exterminateur dissertant sur les fondamentaux de la philosophie antique, cet homme tristement universel en qui peuvent cohabiter, pour se conforter l'une l'autre, raison et barbarie, deux ressorts douloureusement cruciaux de l'histoire contemporaine.
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- Haffner est un ancien banquier juif de 78 ans qui séjourne dans un palace, en Europe centrale. Mandaté par sa famille, il vient réclamer une villa confisquée par les nazis soixante ans plus tôt. Mais Haffner tient rarement ses promesses. Il a toujours eu un penchant pour les femmes, le luxe, la " belle vie ". Et la culpabilité. Il rêve d'évasion pour tenter d'échapper à ses démons. Mais peut-on rompre avec son passé ?
- Né en 1978 à Londres, Adam Thirlwell est rédacteur en chef de la revue littéraire Areté. Il a reçu le Betty Trask Award en 2003. Son premier roman Politique est son premier roman est disponible en Points.
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Artiste-peintre noir-américain, Kevin Pace se consacre depuis plusieurs années à un tableau très grand format qu'il dissimule jalousement aux regards de tous, gardant le secret sur ses avancées comme il garde secrets bien des épisodes de sa vie. Mais aujourd'hui, c'est à sa fille de dix-sept ans de lui demander de garder un nouveau secret, le sien. À partir d'une réflexion fondamentale sur l'ombre et la lumière, les mutations des sentiments, les couleurs changeantes du bonheur, Percival Everett livre un roman sur le geste créateur dans tous ses états et change littéralement de registre pour offrir à son lecteur une incursion plus narrative dans sa mythologie personnelle d'homme et d'artiste.
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Ex-super flic de Sydney, Mick Goodenough se retrouve désormais à dresser des P.-V. dans la morne bourgade de Moorabool, en plein bush australien. Mais un jour, l'inspecteur déchu voit ses sens alertés par une série de faits étranges : des animaux qui disparaissent et qu'on retrouve mutilés sauvagement. Des bêtes toujours plus grosses, des sévices toujours plus sophistiqués.
Fraîchement arrivé à Moorabool également, Hal, douze ans, s'inquiète des coups de fil mystérieux que sa mère reçoit le soir. Une voix qui siffle les premières notes d'un tube d'Elvis, avant de raccrocher.
Si la police locale tourne ces appels nocturnes en dérision, Goodenough, lui, prend l'affaire très au sérieux. Avec le jeune Hal, il va se lancer sur les traces d'un danger qui les dépasse et rouvrir les plaies d'un drame non élucidé vieux de vingt ans. -
Un homme rend régulièrement visite à son père âgé qui vit dans une résidence médicalisée : il termine les histoires que le vieil homme commence, lui apporte, à sa demande, l'appareil-photo qui doit lui permettre de garder la trace d'un monde qui peu à peu lui échappe, il l'écoute et délire avec lui.
Vision intense, car très pudique, de l'amour filial, Percival Everett par Virgil Russell, plus encore que les autres oeuvres de l'auteur, pénètre au coeur des mystères du langage et de la fiction. Autour d'un récit central rocambolesque et éminemment comique, narré par un vieillard attentif aux frasques des pensionnaires de la résidence, prolifère une galaxie d'univers imaginaires aussi inachevés que conflictuels et impressionnistes où s'incarnent les différents modes d'émergence du sens et de la création sous l'égide de la grande énigme du vivant.