Depuis les années 60, Johnny Hallyday incarne tout un pan de la culture populaire.
Homme aux 53 albums, il est le premier à populariser le rock en France auprès d'une jeunesse qui se forme en tant que classe, un groupe homogène avec ses codes et ses pieds de nez à la raideur des pères: c'est alors la déferlante « Yéyé ». Idole des jeunes, Johnny devient le fer de lance des baby-boomers et des mutations de la France, avec l'industrie de la consommation, du blue-jean aux moteurs vrombissants, sacralisant l'américanisation de nos vies.
Il importe en effet cette imagerie d'outre-Atlantique, du blues, du désert et de la route, faisant de lui l'ami du peuple en plus d'un symbole de jeunesse éternelle. Son image évolue avec son temps: contestataire après mai 68, il épouse la vitesse et la furie des années 80, de la cocaïne à la démesure des concerts dans les stades géants.
Cette transformation en icône incontestable, mobilisateur des foules, qui électrise les masses, finit de l'ériger en marqueur social. Johnny contrevient au bon goût, à la culture légitime, aux codes bourgeois. Jugé ringard par une partie de la jeunesse, son image le précède, en totale autonomie. Ne plus s'appartenir, c'est le privilège des légendes.
Une sélection de partitions de standard de la biguine, de la mazurka et autres styles antillais, dans des versions concert, en si bémol, mi bémol et une verion en clé de fa : Agoulou, Asi plaj-la, Chofé bigin-la, La Guadeloupéenne, Mazurka dans la nuit, Pa ban mwen kou, Amour à Montréal, Bégonia, etc.
Le treizième numéro d'Initiales est consacré à Joséphine Baker, personnage éminemment romanesque qui traversa le XXe siècle et les continents et qui permet aujourd'hui de réinterroger les notions d'identité et de représentativité qui occupent notre monde contemporain.
Le pari d'Initiales, revue d'art et de recherche éditée par l'École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon consiste à s'adosser à des figures pivots qui sont tout à la fois l'incarnation d'un moment, d'un courant ou d'un style, tout étant parfaitement éclairantes sur l'époque qui est la nôtre.
Joséphine Baker, sans doute plus encore que tous les visages qui ont habité les précédents numéros, est l'incarnation parfaite de ce don d'ubiquité. Sa silhouette, son allure, ses frasques et ses stratégies de diversion ont marqué à jamais l'imaginaire collectif de la modernité. Personnage éminemment romanesque qui traversa le XXe siècle et les continents, elle est aussi, aujourd'hui, une voix et un masque d'une efficacité redoutable pour se fondre dans les questions d'identité et de représentativité qui occupent notre monde contemporain.
Conçu en collaboration avec Marie Canet, professeur à l'Ensba Lyon, historienne de l'art et commissaire indépendante, ce treizième numéro d'Initiales réunit des contributions d'Anne Dressen, Marc Plas, Sophie Orlando ou Elvan Zabunyan ; des entretiens avec Paul Maheke, Cheryl Ann Boden, Lala ou Arthur Jafa et des portfolios signés Julien Creuzet, Kara Walker, Ja'Tovia Gary ou Melissa Airaudi.
Deux fois par an, Initiales, revue produite et éditée par l'Ecole nationale supérieure des beaux-arts (ENSBA) de Lyon, esquisse les contours d'une galerie de « portraits en creux » en s'organisant autour de « figures-source », existantes ou fictives. Des figures d'artistes, philosophes, écrivains, architectes ou cinéastes dont le dénominateur commun est qu'elles ont « fait école » dans leur discipline et au-delà, dans les champs qu'elles ont investis ou traversés. L'oeuvre, la pensée mais plus encore les méthodes déployées, les pistes explorées (et parfois avortées) ou les réseaux créés par cette figure de référence servent de sous-texte ou de script à chacune des livraisons.
Réunissant, à partir d'une même figure, une série de contributions centrifuges, Initiales met ainsi en jeu un usage de la source et une expérience du temps qui ne sont ni ceux de l'historien ni ceux du scientifique, mais qui sont à l'oeuvre dans le travail de l'art et qui sont au coeur de la réflexion menée depuis 2004 par le groupe de recherche ACTH (Art contemporain et temps de l'histoire) de l'ENSBA Lyon.
Revue de recherche et de création, Initiales fait le pari qu'une école d'art est aujourd'hui l'un des lieux les plus aptes à produire et organiser des formes et des pensées nouvelles, susceptibles de venir nourrir le débat et élargir le champ de l'art et de la pensée. A cet égard, c'est une revue d'école, mais dans l'exacte mesure où l'école est un lieu de passage, de rencontre et de collaboration avec de multiples acteurs qui lui sont aussi extérieurs. Initiales rejoue ainsi en son sein l'hospitalité essentielle et féconde des écoles d'art et s'adresse aussi bien au champ de l'art contemporain et de la création d'aujourd'hui qu'au monde de l'enseignement et de la recherche - et plus largement à toute personne curieuse des opérations à l'oeuvre dans la création, la pensée et la culture.
Directeur de la publication et de la rédaction : Emmanuel Tibloux ; rédactrice en chef : Claire Moulène.
Le chef d'orchestre William Christie a acquis en 1985 un logis du XVIe siècle à Thiré en Vendée. Il l'a transformé en un véritable temple dédié à la musique et aux jardins, accueillant chaque année de nombreuses actions culturelles.