En presque quarante ans, Mylène Farmer a façonné un univers très personnel et insolite dont l'aspect inaccessible a nourri l'imaginaire de ses nombreux admirateurs comme du grand public. Elle a su s'imposer dans le paysage de la culture pop francophone, s'adaptant aux modes tout en préservant ses inspirations propres. Absente des scènes médiatiques, ces rares concerts connus pour leur grande technicité et la paradoxale grande intimité qui y règne, attirent toujours des dizaines de milliers de personnes qui constituent un public loyal habité par une ferveur presque religieuse. Cet ouvrage s'attache à analyser le parcours et la carrière atypiques de la chanteuse, à expliquer son statut d'icône désormais indiscutable, à travers ses oeuvres et ses interventions médiatiques.
Le 3 juillet 1971, la mort de Jim Morrison, survenue à Paris, bouleverse la jeunesse occidentale. Le chanteur des Doors est alors l'une des rock stars les plus adulées, un sex-symbol provocateur et controversé. Mais dans ce livre c'est d'un Jim Morrison bien différent dont Hervé Muller parle : celui qu'il a côtoyé pendant les derniers mois de sa vie, alors qu'il se trouvait dans la capitale française pour échapper au « Roi Lézard », image qu'il avait pourtant contribué à créer, mais dont il avait perdu le contrôle. Hervé Muller fait la part des choses entre le mythe et la réalité de cette existence, aussi brève qu'intense, en esquissant le portrait d'un poète sensible. Il y raconte aussi son enquête sur les circonstances de la mort du chanteur et reconstitue l'essentiel des dernières vingt-quatre heures de sa vie. Cet ouvrage est également l'occasion de redécouvrir les photos sans fard de Morrison prises par l'auteur.
Créé en 1967, au coeur du bouillonnement musical krautrock par Edgar Froese, disciple de Salvador Dalì, Tangerine Dream est très vite devenu la grande référence de l'École de Berlin de musique électronique. Constatant l'absence de documentation francophone, alors que nombreux sont les ouvrages anglophones et germanophones portant sur ce groupe inclassable à la discographie pléthorique, l'auteur a souhaité retracer son parcours artistique à une époque où la lutherie électronique connaît de nombreux perfectionnements. Ainsi il met en évidence le rôle de cette formation fondamentale au regard de l'histoire du rock progressif et des mouvements musicaux apparus ultérieurement, comme la new wave, l'ambient ou l'électro.
De sa jeunesse américaine dans le Sud ségrégationniste à ses dernières années passées en France, la vie de Nina Simone se lit comme un roman.
Enfant prodige blessé par le racisme, elle fait ses débuts dans les clubs douteux d'Atlantic City avant de triompher sur les scènes du monde entier. Très tôt engagée dans la lutte pour les droits civiques, elle mêle avec succès art et militantisme, mais des problèmes personnels graves viennent entraver sa carrière. Après des années de galère, notamment parisiennes, elle renoue avec le succès grâce au triomphe inattendu de « My Baby Just Cares For Me ». Cette biographie exhaustive met en lumière le parcours d'une artiste, tardivement reconnue comme la créatrice majeure qu'elle a été, et son influence qui dépasse largement le cadre de la musique.
Si les croquants et croquantes de la France entière ont chanté à tue-tête les textes d'un des plus célèbres chanteurs français, peu d'entre eux connaissent son implication au sein du mouvement anarchiste entre 46 et 48. Souvent éludée par les biographes, cette parenthèse politique et littéraire a pourtant façonné son être et conditionné toute son oeuvre. Avant de monter sur scène, Brassens, qui voulait être poète, a passé la guerre et les années qui suivirent à dévorer les livres de Baudelaire, Gide, ou Anouilh avant de découvrir François Villon, Proudhon ou Bakounine, dont les idées antiétatiques, antimilitaristes, et le désir d'égalité sociale, lui seyaient tout à fait. En découla une carrière journalistique dense pour Le Libertaire.
Il était une voix, la voix exceptionnelle d'une jeune femme, noire et pauvre, née dans le sud des Etats-Unis en 1917. Ella Fitzgerald sacrifie sa vie au public et à la musique, jusqu'à se fondre en elle. Ses scats endiablés, ses interprétations lumineuses et son art de l'improvisation le prouvent : elle fait corps avec le rythme, transcende les mélodies et sublime chaque parole. Sa musique ne connaît aucune frontière, de style, de classe ou de couleur : le swing des big bands, le be-bop des clubs embrumés, les comédies musicales de Broadway et les ballades de Tin Pan AIley.
Ella chante en égale avec Louis Armstrong, Frank Sinatra, Count Basie et tous les plus grands, donne leurs lettres de noblesse aux meilleurs compositeurs américains ; la First Lady of swing interprète l'opéra de Gershwin, le jazz de Duke Ellington, la bossa-nova de Jobim et même la pop des Beatles. Dans une Amérique dévorée par le racisme, la voix d'Ella combat toute forme de ségrégation. Avec l'aide de son manager Norman Granz, cette artiste respectée dans le monde entier fait entrer les artistes noirs dans les lieux qui leur sont interdits, contribuant à conquérir la dignité qui leur est due.
Ce livre dresse le portrait du compositeur avant-gardiste et visionnaire Philip Glass. D'abord tête chercheuse aux côtés d'artistes tels que Steve Reich ou Bob Wilson, Glass s'affranchit progressivement de l'étiquette minimaliste et donne à sa musique une dimension plus universelle, établissant un pont vertigineux entre Bach, Ravi Shankar, David Bowie, et Aphex Twin. Fort d'une oeuvre conséquente (12 symphonies, 25 opéras, piano solo, musique de chambre...), il élargit notamment le spectre de son audience grâce à l'écriture de nombreuses bandes originales de films (The Hours, Candyman, Truman Show...) et s'impose comme un artiste incontournable, dont le travail est encore régulièrement revisité par des artistes contemporains.
En 1990, Kathleen Hanna a 22 ans et l'envie d'en découdre. On lui dit que le punk est une affaire d'hommes ? Que les artistes au féminin ne valent rien ? Qu'à cela ne tienne, Hanna et ses consoeurs fomentent une révolution culturelle et politique. De Seattle à Washington, d'expos en concerts, de festivals en fanzines, les Riot Grrrls fédèrent les laissées-pour-compte du punk. Inspirées par leurs aînées féministes, elles créent un espace à elles où les filles sont enfin entendues et légitimes, une guitare à la main.
Evidemment, leur Revolution Girl Style Now ne se passe pas sans remous... Trente ans plus tard, alors que Bikini Kill remonte sur scène, Mathilde Carton montre que ces figures furieuses et touchantes ont mené, dans le giron de l'underground, un combat dont l'écho a ouvert la voie aux Spice Girls, Alanis Morissette, Beyoncé et même Miley Cyrus.
Un demi-siècle après ses débuts, la carrière protéiforme de David Bowie représente encore un modèle en termes d'art audiovisuel, constamment à la frontière de l'avant-garde et du divertissement. Croisement d'influences et de collaborateurs sans cesse renouvelés - notamment Andy Warhol, Brian Eno, Nile Rodgers ou Nine Inch Nails - l'oeuvre de Bowie se veut en perpétuelle mutation. Ayant inspiré pendant des décennies des créateurs aussi divers que Joy Division, Prince, Radiohead ou Lady Gaga, tous marqués par son travail sur le rapport entre musique et image et par l'équilibre qu'il instaure entre expérimentation et pop music, Bowie est à l'honneur dans le livre de Matthieu Thibault. Il analyse ainsi la discographie complète de l'artiste période par période, collaborateur par collaborateur, des premiers singles mods du milieu des sixties jusqu'aux adieux étincelants de Blackstar en janvier 2016.
De John Lee Hooker, on connaît surtout la légende : l'enfant qui a vu et entendu jouer Charley Patton et Blind Lemon Jefferson, le fugueur hobo de 14 ans, le guitariste improbable qui ne pouvait jouer qu'en solo, et une carrière faite de succès fulgurants, comme « Boom Boom » ou « Boogie Chillun », et d'oublis relatifs.
Entre construction du mythe et négligence biographique, il a beaucoup contribué à cet état de fait. Démystifiant ce qui doit l'être, ce livre s'attache à éclairer sa vie, débusquant ses ruses et sauts de côté. Car Hooker est un personnage faussement simple, irrégulier, à la fois rusé et envoûtant, sachant s'adapter aux lois du marché tout en restant éminemment singulier. Mais, malgré ce brouillard, une chose ne trompe pas : on reconnaît dans la seconde un riff de Hooker.
C'est par la musique qu'il est nécessaire d'aborder «l'idole des jeunes» pour comprendre son impact sur le paysage musical français. Dans sa longue carrière (plus de 1100 chansons en 60 ans), Johnny Hallyday a épousé l'histoire du rock dans ses multiples formes, façonnant sa longévité en incarnant les styles musicaux les plus variés et s'adressant ainsi au plus grand nombre. Sa capacité à retranscrire toutes les ramifications du rock américain dans sa langue maternelle a fait de lui le visage du rock'n'roll en France.
Cet ouvrage analyse ce phénomène par des portraits croisés entre Hallyday, réputé pour ses reprises devenues tubes, et les grandes figures américaines dont il a su importer la touche : Elvis Presley, Rod Stewart, Otis Redding, Johnny Cash, Bruce Springsteen, Chuck Berry, etc.
Né en 87 à Compton, Californie, bercé par la soul, le rap et le jazz, Kendrick Lamar s'inscrit dans la lignée d'artistes tels que Dr. Dre, 2PAC ou Snoop Dogg tout en dépassant les clichés associés au gangsta rap en prônant l'unité et le respect. Ses cinq albums plébiscités par la critique et le public lui ont permis de déjouer les pronostics en s'élevant au-dessus de la misère et des gangs associés à sa ville natale. Avec des textes qui puisent leurs influences dans la littérature noire américaine et les idéaux des grandes figures des mouvements sociaux, il devient la voix d'une génération laissée à l'abandon dans les ghettos. Cette biographie, tissée sur place au contact de son entourage, retrace le parcours de l'un des nouveaux «rois du hip-hop», couronné en 2017 d'un prix Pulitzer.
Tout semble avoir été dit sur Jimi Hendrix. Son enfance difficile à Seattle a été analysée, son jeu de guitare révolutionnaire décortiqué, son empreinte sur le rock étudiée, jusqu'à son anatomie modelée. Cependant, cinquante ans après sa mort tragique le 18 septembre 1970, la personnalité chatoyante du guitariste recèle encore bien des nuances. Au cours des Variations, Jeanne-Martine Vacher retrace la vie de Jimi Hendrix en s'imprégnant de souvenirs d'enfance, photos d'archives et paroles de chansons.
Elle tisse ainsi une toile de résonances musicales, littéraires, cinématographiques, picturales qui convoque compositeurs, musiciens - Jean-Sébastien Bach, Robert Johnson, Bob Dylan... - et écrivains - Victor Hugo, James Baldwin... En suivant le fil de son existence, on croise les routes et les lieux qui l'ont vu émerger et rencontre les témoins de sa métamorphose en une icône fragile et éternelle.
Il y a quarante ans, le suicide de Ian Curtis mettait un terme à l'histoire de Joy Division, l'une des formations les plus novatrices de l'histoire du rock anglo-saxon. Au terme d'une carrière météorique, le groupe britannique laissait deux albums emblématiques, Unknown Pleasures et Closer, ainsi qu'une poignée de singles appelés à faire date, « Transmission », « Atmosphere » ou encore « Love Will Tear Us Apart ». Mieux encore, les quatre musiciens léguaient un son unique, ciselé sous la férule d'un producteur de génie, Martin Hannett, et qui n'a pas cessé depuis lors d'inspirer les musiciens du monde entier. L'étude qui suit se propose de revenir sur les chansons qui ont fait leur carrière, depuis leurs débuts sous le nom Warsaw à la longue transition d'un an conduisant les survivants de Joy Division à se réinventer via New Order.
Kraftwerk est reconnu comme le pionnier des musiques électroniques, signant les premiers tubes électro-pop, dont le célèbre Radioactivity. Avant les casques de Daft Punk, il y a Kraftwerk, Autobahn et The Man Machine , un panneau de signalisation d'autoroute et quatre hommes à l'allure robotique. L'histoire de Kraftwerk permet de revenir sur l'émergence des musiques électroniques et de décrypter le vocabulaire de la pop en tant qu'art majeur.
Né pauvre dans le Mississippi du début du XXe siècle et ?mort à seulement 27 ans, Robert Johnson fait figure de météore dans l'univers de la musique américaine. Au cours de sa carrière chaotique, il n'a enregistré que vingt-neuf chansons qui l'installèrent pourtant comme l'un des plus grands bluesmen de tous les temps. En vingt-neuf chapitres habilement agencés, Jonathan Gaudet imagine la brève existence d'un homme dont la légende dit qu'il aurait vendu son âme au diable en échange de la renommée. Vingt-neuf morceaux devenus des références ; vingt-neuf routes qui se rejoignent dans la nuit ; vingt-neuf âmes patientant à la croisée des chemins.
Dalida, Mythe et mémoire situe le vaste succès commercial de la chanteuse dans son contexte historique, musical et idéologique, et analyse l'ambivalence de ses nombreuses identités, de séductrice exotique à femme tragique, d'Orientale à disco queen. En tant que star de la chanson, elle est un personnage musical et médiatique complexe, dont les accusations de ringardise, fréquentes de son vivant mais rares par la suite, signalent l'évolution des catégories de "variété commerciale" et de "bonne chanson" dans la culture contemporaine. Aux fans de tous âges, ce livre offre un regard neuf sur les raisons d'un succès ; aux curieux, il explique la construction d'un mythe. Pour tous, il célèbre la riche carrière et la mémoire d'une chanteuse-caméléon.
Musicien aveugle, clochard céleste de la première heure prenant l'apparence d'un viking, Louis Thomas Hardin (1916-1999), dit « Moondog », est une figure musicale singulière et majeure. Son premier public sera celui de la rue et son succès grandissant l'amènera à se produire dans le quartier des clubs de jazz, devanant ainsi le « Viking de la 6ème Avenue ». Trop écrite pour être assimilée simplement au jazz, trop complexe pour considérées comme de la pop, la musique de Moondog s'est épanouie avec des géants comme Charlie Parker ou Charles Mingus et a inspiré une diversité d'artistes allant de Bob Dylan à T om Waits. Amaury Cornut, passionné et admirateur de ce personnage unique, décrypte pour nous le trajet, l'univers et la discographie de ce musicien hors normes.
Kim Gordon, membre fondateur de Sonic Youth et modèle pour toute une génération raconte sa vie d'artiste. De son adolescence dans la Californie des années 1960, elle emmène le lecteur dans le New York des années 1980 qui vit apparaître le post punk, le noise et la no wave, creuset qui permit à Sonic Youth de prendre son envol. C'est à cette époque qu'ils participèrent à un renouveau du rock qui pava la route de groupes aussi importants que Nirvana. Ce livre explore l'évolution de Kim Gordon dans le milieu de la musique et des arts et les différentes facettes du personnage, entre énergie brute - dans sa musique et sur scène - et vie de famille. Cet ouvrage rythmé par le spectacle d'une société en pleine évolution plonge le lecteur dans l'intimité d'une grande artiste.
Kate Bush, née en 1958 au Royaume- Uni, est une auteure-compositrice-interprète de rock britannique.
Son style musical éclectique et ses performances vocales de soprano ont fait d'elle la chanteuse britannique qui a eu le plus de succès ces trente-cinq dernières années.
En 1978 Kate Bush est en tête du UK Singles Chart avec son premier 45-tours « Wuthering Heights », faisant d'elle la première et la seule femme ayant composé sa musique à atteindre le sommet des classements au Royaume-Uni. Au fil de ses dix albums, elle a cultivé un sens de l'audace et de l'autonomie, transgressant de manière unique les codes de la pop, imposant sans compromis sa vision. Après sa première et dernière tournée en 1979, cette icône est revenue sur scène en 2014 avec un succès foudroyant.
Virtuose, explosive, Janis Joplin, première star féminine du rock, transgressa toutes les lois du genre, qu'il soit sexuel ou musical. Amoureuse de sa voix et de son personnage, Jeanne-Martine Vacher est partie à sa rencontre, passant par le Texas, la Californie, New York et Denver. Entre émotions et réflexions, à travers la découverte des lieux et des paysages qui furent siens, à l'écoute des paroles croisées de ses intimes et des acteurs emblématiques de l'époque, Sur la route de Janis Joplin dessine le portrait complexe d'une femme et d'une musicienne dont le destin flamboyant rencontra l'Histoire américaine des années cinquante et soixante: féminisme, mouvement gay, lutte pour les droits civiques, hédonisme hippie
Chanteur halluciné pour initiés mais connu du grand public, acteur césarisé, collaborateur des rappeurs, Philippe Katerine est devenu incontournable ces 15 dernières années sans jamais ne rien perdre de son authenticité. Il n'a pas eu à s'adapter à son public car, progressivement, c'est son public qui s'est adapté à lui. Qu'est-ce qui a fait que Philippe Blanchard, jeune vendéen à la timidité maladive, qui dessinait des Jésus en érection pendant les cours et se faisait appeler Poubelle , se mette à composer un disque, en 1992, sous le pseudonyme de Katerine ? De ses débuts dans la Nouvelle chanson française, à la reconnaissance du public avec son tube « Luxor, j'adore » en 2005, Katerine se raconte à Thierry Jourdain dans cette biographie passionnante et décalée.
Étienne Daho investit les ondes au début des années 80, dans le giron du mouvement rock rennais, et devient rapidement incontournable, en ce qu'il s'inscrit parfaitement dans son époque avec un titre comme "Week-end à Rome". Le succès arrive rapidement et ce jeune oranais devient le représentant d'une pop à la française - naviguant entre new wave, synth-pop et chanson française - qu'il parviendra à réinventer au fil de ses treize albums. Si l'auteur s'attache à remonter le parcours du chanteur en s'appuyant notamment sur ses témoignages, c'est aussi, et surtout, via ceux de ses nombreux collaborateurs (Brigitte Fontaine, Françoise Hardy, Jeanne Moreau, Marquis de Sade, Dominique A, Rone) qu'il brosse le riche portrait d'un artiste global, indifférent aux frontières entre les formes d'art.