Le 25 octobre 2003, Mikhaïl Khodorkovski, alors l'un des hommes les plus riches et les plus puissants de Russie, a été arrêté sur ordre de Vladimir Poutine, soucieux de se débarrasser d'un rival politique.
Accusé des méfaits les plus absurdes (en un an il aurait détourné davantage de pétrole que le pays n'en produit!), Mikhaïl Khodorkovski a été condamné au terme de plusieurs procès à treize ans d'emprisonnement.
Le parallèle avec les procès staliniens est évident jusqu'à la caricature. A travers ce déni de justice, les maîtres du Kremlin ont fait passer un message à tous ceux qui voudraient sérieusement contester leur mainmise sur le pays.
Révélatrice du vrai visage du pouvoir dans la Russie d'aujourd'hui, l'affaire Khodorkovski, à l'image de l'affaire Dreyfus en son temps, touche à des valeurs essentielles : l'Etat de droit, la démocratie, les droits de l'homme. Totalement inédit, ce livre a été rédigé par Mikhaïl Khodorkovski du fond de sa cellule.
Sorti clandestinement, chapitre après chapitre, Prisonnier de Poutine raconte le quotidien du détenu le plus surveillé de Russie.
En revenant sur la genèse de l'affaire, il permet de comprendre comment, au tournant des années 2000, le pouvoir et les richesses du pays ont été confisqués au profit d'une nouvelle nomenklatura. S'y dévoile un homme brillant et courageux, qui analyse avec clairvoyance le sens de ses épreuves et livre une condamnation implacable du système poutinien, lequel ne fait qu'habiller d'oripeaux démocratiques les méthodes héritées du KGB.
Mis en perspective par la journaliste Natalia Gevorkyan, qui l'a recueilli, le témoignage de Mikhaïl Khodorkovski permet de prendre conscience de la pente dangereuse dans laquelle la Russie s'est engagée.
Au camp de Buchenwald, en ce début d'année 1945, tout est bien organisé. Certains des 50 000 prisonniers ont créé des réseaux secrets afin de se rebeller au moment de la libération.
L'un d'entre eux est dirigé par Bochow, un prisonnier russe. Leur quotidien est bouleversé lorsqu'un prisonnier polonais transporte avec lui une valise dans laquelle se trouve un petit enfant de trois ans. Le Polonais doit être envoyé à Auschwitz. Les hommes de Bochow, Höfer et Kropinski en tête, décident contre l'avis de leur chef de garder l'enfant et de le dissimuler dans leur atelier de travail. L'enfant est pour eux comme une bouffée de liberté et d'espoir. Malheureusement, il est bientôt découvert par le SS en charge de l'atelier, Zweiling, un lâche qui convoque Höfer dans son bureau. Les Américains approchant, Zweiling fait comprendre à Höfer qu'il ne le dénoncera pas en échange d'une bonne parole aux Alliés. Mais le lendemain, il a changé d'avis et dénonce auprès de ses supérieurs la présence de l'enfant. Höfer et Kropinski sont remis entre les mains sanglantes de Mandrak, le bourreau du camp... Les Américains sont bientôt aux portes du camp. Les SS tentent de le faire évacuer, en vain. Bientôt ils quittent le camp, laissant derrière eux les prisonniers, qui prennent les armes et s'emparent du camp, neutralisant les gardes dans les miradors et les SS n'ayant pas encore fui. C'est la liberté ! L'enfant réapparaît enfin, caché par un jeune Russe qui lui a ainsi sauvé la vie, le symbole d'une renaissance.
Bruce et Brian Reimer sont jumeaux. En 1967, à la suite d'une erreur chirurgicale lors d'une circoncision, l'un des garçons a perdu son pénis. Les parents, désespérés, mettent le sort de leur fils entre les mains d'un chirurgien aux procédés pour le moins contestables, le Dr Money. Celui-ci les convainc de transformer Bruce en fille, et c'est ainsi que Bruce devient Brenda. L'auteur raconte tout, les états d'âme des parents, les visites hallucinantes dans l'unité de recherche psycho-hormonale, et surtout, le mal-être de cet enfant qui sera rejeté à l'école par ses camarades, et aura une conscience de plus en plus aiguë de sa différence et de la contradiction flagrante entre sa "nature" et les injonctions auxquelles il/elle est soumis. À14 ans, Brenda se sent irrépressiblement attiré par les filles et décide de retrouver son sexe à l'aide d'hormones inverses. Il change à nouveau de prénom, d'identité, cette fois il s'appellera David. Il rencontrera une femme, Jane, qu'il épousera. Mais c'est loin d'être un heureux dénouement puisque en 2002 et en 2004, David et son frère jumeau se sont suicidés.
En plus d'y découvrir les stupéfiantes théories du Dr Money et l'extraordinaire force de caractère d'un enfant pas comme les autres, Bruce, Brenda et David invite naturellement à penser la question, brûlante d'actualité, du genre et du sexe, tout en offrant une grande leçon d'humanité.
En 2010, en France, un nom ' à consonance israélite ' éveille les soupçons de l'administration. En 2010, en France, un militaire noir n'est pas un Français comme les autres. En 2010, en France, un sous-préfet peut enjoindre à un Français de naissance de demander une carte de séjour. En 2010, en France, si les hasards de la vie vous ont fait naître à l'étranger ou si votre histoire familiale trouve ses racines à l'étranger, y compris les anciennes colonies, un acte aussi banal qu'une demande de passeport vire au calvaire et à l'humiliation. Il vous faudra alors prouver que vous êtes français, mais comment prouver une évidence qui vous accompagne depuis la naissance ? Au fil des années, les témoignages de recalés de la nationalité se sont accumulés. Aujourd'hui, devant l'exaspération croissante, le ministère de l'Intérieur affirme, contre toute évidence et en empiétant sur les prérogatives de la justice, que l'administration est moins tatillonne... tout en menaçant de déchéance de leur nationalité les ' Français d'origine étrangère '. On n'empêche pas un pyromane de jouer avec le feu au risque de mettre le feu à la maison. Bien plus qu'une simple tracasserie administrative, cette suspicion d'usurpation interroge sur la nation (la nationalité française serait-elle si précieuse ?) et sur soi-même (si je ne suis pas français, que suis-je ?).
Thomas Quick est reconnu coupable de huit meurtres, et en confesse vingt-cinq autres. Il est considéré comme le violeur, cannibale et tueur en série le plus impitoyable de l'histoire scandinave. Printemps 2008. Hannes Râstam, journaliste d'investigation, décide de lui rendre visite à Sater, un hôpital psychiatrique de haute sécurité où il est interné à vie.
Après l'entrevue, Râstam commence à inspecter tous les documents liés à l'enquête. Il décortique chaque interview, épluche les déclarations du serial-killer, étudie en profondeur les verdicts et les nombreuses reconstitutions des crimes par la police. Il réussit même à accéder au dossier médical de Sater - pourtant supposé disparu - et à des rapports policiers sur l'affaire jusque-là inaccessibles. Rapidement, le doute s'installe en lui: il finit par reconstituer le puzzle et par découvrir l'impensable ... Thomas Quick est innocent.
Le mystère de l'affaire s'intensifie et devient plus sombre encore. Car si Thomas Quick n'est pas coupable, qui est donc le véritable et terrifiant meurtrier? Et comment un homme innocent a-t-il pu être reconnu coupable de tels crimes? L'Affaire Thomas Quick est la véritable histoire d'un homme déroutant, instable et ambigu, un coupable idéal, et d'un assassin sauvage qui, lui, court toujours. Et l'histoire a prouvé que Hannes Râstam avait raison puisque, en août dernier, Thomas Quick a été blanchi de toute accusation et s'apprête à commencer une nouvelle vie.
Au lendemain de l'enlèvement de deux journalistes en juin 2013, J.-P. Filiu se rend à Alep afin d'y réaliser un reportage sur la protection du patrimoine par des militants révolutionnaires pour la revue XXI. Le récit de son séjour est l'un des derniers témoignages sur la ville, laboratoire où se lisent les trajectoires possibles de la révolution syrienne, pluraliste ou sectaire.
Journaliste d'investigation indépendant, Greg Palast est une référence de la gauche américaine. Il vit et travaille à New York tout en collaborant régulièrement à la BBC ainsi qu'au Guardian.
Si la France était une émission de télévision, ce serait l'Élite Academy. Un concours que l'on adore critiquer mais qui nous fascine. Et d'ailleurs, qui ne rêve pas d'envoyer ses enfants dans une grande école ? Carrière prestigieuse, esprit de corps et sécurité de l'emploi sont en théorie à portée de tous les élèves brillants, sans distinction d'origine. La vérité est bien différente. Sans doute parce que dans notre pays les élites sont chargées de former les futures élites, un système hermétique s'est ainsi mis en place.
Dans cette culture éducative fermée à la diversité, la compétition et la sélection l'emportent sur le bien-être et les progrès du plus grand nombre. Une fois lâchées dans le monde réel, les bêtes de concours obtiennent bien souvent des résultats médiocres, surtout si on les compare à ceux des diplômés des meilleures universités étrangères. De ce point de vue, l'élitisme omniprésent dans l'Hexagone nourrit un sentiment général de frustration, de démotivation et d'abandon.
Et explique le rapport si complexe qu'ont les Français avec l'autorité. En témoigne la crise que traverse Sciences Po depuis deux ans. Peter Gumbel l'a vécue aux premières loges et le récit irrévérencieux qu'il en fait sert ici de toile de fond à une enquête implacable sur les atouts et les faiblesses des élites françaises.