Comment ignorer ce que les Pays-Bas ont apporté depuis le Moyen Age à l'Europe ? Certes, le royaume qui porte ce nom aujourd'hui n'existe que depuis 1839, mais qui ne se souvient de la lutte (victorieuse) des Provinces-Unies pour leur indépendance, du poids - considérable - de leur économie marchande et de la puissance de leur marine, de leurs institutions politiques originales (un mixte d'oligarchie et de monarchie), de leur tradition d'accueil - Spinoza et Descartes, pour se borner aux plus illustres -, de leur contribution à l'enrichissement du continent, sans compter un legs culturel qui va de Rembrandt à Mondrian ? Comment oublier aussi le rôle de « la Hollande » en Extrême-Orient, en Afrique du Sud et dans quelques autres régions du monde ? Comment ne pas souligner la place occupée par les Pays-Bas, après guerre, dans la construction européenne, dans la libération des moeurs et les progrès de l'esprit de tolérance ? Pourtant ses voisins ignorent souvent l'histoire intérieure - sociale et politique - d'un peuple qui a gagné une large part de son espace sur la mer et qui s'est forgé une ardeur et un esprit industrieux sans équivalents sur le continent. Résidant sur place depuis de longues années, historien de métier et excellent connaisseur de la société néerlandaise, Christophe de Voogd retrace, avec une science très sûre les destinées d'un pays et d'une civilisation sans lesquels l'Europe actuelle n'aurait pas le même visage. Un visage assurément moins avenant et moins divers.Agrégé d'histoire, Christophe de Voogd est directeur de l'Institut français des Pays-Bas (la Maison Descartes à Amsterdam), l'un des plus importants instituts français à l'étranger.